L’actualité éditoriale consacrée à l’autonomie italienne est riche, avec la publication des ouvrages de Nanni Balestrini, Alessandro Stella, ou plus récemment encore de la somme La Horde D’Or (Balestrini/Moroni). Diane Lisarelli, journaliste et auteure indépendante basée à Nice, qui a notamment signé Éternels retours, un texte consacré à Lucio Battisti pour la NRF, s’est intéressée à la place des concerts dans cette période politique agitée : le goût et le dégoût pour les groupes étrangers, le cynisme des festivals commerciaux et les ambivalences des événements alternatifs, l’affirmation de la pop comme art populaire en même temps que sa critique comme industrie et comme opium, les actions pour empêcher que soit donné un prix à la culture, l’expression musicale des tensions existentielles, la continuité de fait entre musique et luttes sociales… À rebours des évocations romantiques de la musica leggera et de la « contre-culture », elle nous propose un parcours des scansions et des matières d’une révolte. Abordés au ras des événements d’alors, ces thèmes correspondent d’abord à des manières d’agir sur le moment, parfois avec brutalité, obligeant chacun à choisir son camp.