Né en 1949, David Toop, musicien anglais, mais aussi critique et penseur de la musique, a produit à travers ses essais et articles un corpus de textes précieux, poétiques et politiques. Les revues dont il a été l’instigateur, Musics et Collusion, sa manière de s’extraire des carcans de la partition, de l’écriture et du groupe, la liberté et l’invention constante de formes et d’objets dont il a fait preuve au long de sa carrière ont inspiré à Simon Reynolds, lui-même critique et auteur (Energy Flash, Rip It Up and Start Again, Rétromania), une réflexion presque méditative sur cette figure importante. Dans cet article paru dans The Wire en avril 2012, il retrace la trajectoire de Toop à la lumière des concepts établis par Gilles Deleuze et Félix Guattari dans leur diptyque Capitalisme et schizophrénie. Reynolds en fait ainsi saillir la modernité et la dimension prophétique, la puissance anticipatoire esthétique et l’inévitable comedown qui s’en est suivi pour Toop.