Rédacteur en chef de The Drone, collaborateur de Libération, chroniqueur de l’émission La Dispute sur France Culture et plume régulière d’Audimat, Olivier Lamm a choisi dans cet article de mettre en lumière un pan au mieux ignoré de la culture pop japonaise. Au début de la décennie 1980, alors que le Japon se réinvente en parangon technologique et futuriste, une poignée de musiciens érudits firent des charts de l’Archipel un terrain de jeu conceptuel, laissant libre cours à leurs folles expérimentations formelles et inventant au passage une esthétique pop tendre et un brin perverse, déjà nostalgique d’un futur pourtant encore inaccompli : le techno kayō. Vu de loin, une simple curiosité, une de ces anomalies dont seul le Japon semble, ou semblait, capable. Scruté au travers d’une grille de lecture passionnée et rigoureuse, le techno kayō a pourtant tout d’un horizon indépassable, d’un point d’incandescence, d’un idéal pop.