Le titre est ambitieux et laisse espérer une présentation de tous les systèmes funéraires de la préhistoire à nos jours, ce qui, bien évidemment, est impossible en un seul volume aussi épais soit-il. L’ouvrage se compose de 28 articles répartis en trois parties : les mots, les choses, les mœurs. En fait, pour utiliser le langage d’une archéologie très présente dans l’ouvrage, il ne s’agit pas d’une fouille exhaustive mais de différents sondages répartis dans le temps et dans l’espace de façon en apparence aléatoire, plus probablement au hasard des spécialistes disponibles. La préhistoire et l’Europe jusqu’aux temps modernes sont très bien représentées, le reste de la planète et le monde contemporain beaucoup moins. On peut regretter l’absence de la Chine. Elle est simplement évoquée par le biais des Chinois des Philippines. On pourrait dire la même chose pour l’Égypte dans l’Antiquité et d’une manière générale pour le monde musulman. C’est bien là le danger d’annoncer un programme ambitieux – il est possible que le sous-titre ait été imposé par l’éditeur. Il y aura toujours des grincheux pour pointer les absences.
Je suis bien conscient que l’on ne peut être exhaustif dans un domaine aussi vaste. Toutefois, quand on évoque l’absence de sépulture dans certaines cultures d’Amazonie (« Traitement des cadavres et mémoires des personnes en Amazonie », p. 141), on se prend à songer aux pratiques indiennes et à la dispersion des cendres qui progresse en Occident contemporain, sans oublier les sépultures numériques…