Notes
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[1]
Je tiens à remercier cordialement François Queyrel qui a bien voulu relire mon texte et Marie-Christine Hellmann pour sa contribution à la forme finale de l’article.
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[2]
Archives manuscrites de la bibliothèque de l’École française d’Athènes, cote ILES-DODÉCANÈSE 1 1919-1978. 2. Rhodes : Compte rendu de missions : sculpture et épigraphie, 1947 et 1948 / J. Marcadé.
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[3]
Marcadé 1969, p. 471-483.
-
[4]
Marcadé 1969, p. 483
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[5]
Plus précisément après 2002, lors d’une présentation à la SFAC : V. Machaira, « Sculptures hellénistiques de Rhodes en contexte public ou privé », RA, 2003, p. 205-210, et jusqu’en 2009, années de préparation du vol. I du Catalogue des sculptures hellénistiques de Rhodes (= Machaira 2011).
-
[6]
Rhodes, Musée archéologique, no inv. ? 10 [21 octobre 1970]. Machaira 2011, p. 110, no 87, pl. 119-120.
-
[7]
E. Kollias, « ? ????????????????? ??? ????????? ?????. ? ????????? ???? ???????????? ????? », ????? 2400 ??????, vol. ?, p. 299-302 et fig. 1-2.
-
[8]
Machaira 2011, p. 31, 35-36, fig. 2 (no 26).
-
[9]
Ch. Kantzia, G. Zimmer, « Rhodische Kolosse. Eine hellenistische Bronzegusswerkstatt », AA, 1989, p. 497-523, en part. p. 502-505 (Lage und Umgebung der Werkstatt), fig. 3 ; Machaira 2011, p. 31, 36, fig. 2 (nos 27-29). Le sanctuaire est supposé avoir reçu sa forme définitive au début de l’époque impériale.
-
[10]
Hoepfner, Schwandner 1994, p. 63, fig. 41 ; W. Hoepfner, « Zur Gründung und zur Architektur von Rhodos », ????? 2400 ??????, vol. A, p. 52, fig. 1 ; ibid., Ch. Kantzia (†), « ??? ?????????? ???????? ??????? ??? ???? ??? ???? ?????????? ??? ???? », p. 75-76.
-
[11]
Athènes, Musée de l’Acropole, no inv. Acr. 698 ; Le Pirée, Musée archéologique, no inv. 4645. Pour une synthèse, voir Cl. Rolley, La sculpture grecque 1. Des origines au milieu du Ve siècle, Paris, Picard, 1994, p. 323-324, fig. 330 et 398-399, fig. 431 respectivement.
-
[12]
Dion Chrysostome XXXI, 11 : « ??? ??? ?????? ??? ??? ????? ??? ??? ???????? ????? ????? ????? ??? ????? ».
-
[13]
Le Pirée, Musée archéologique, no inv. 4645 ; Paris, musée du Louvre, no inv. Br 2. LIMC II, 1984, s.v. « Apollon » nos 432, 435 (O. Palagia). Dans les deux cas la phiale est assurée, l’arc tenu dans la main gauche reste douteux ; il s’agit en tout cas d’un objet oblong.
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[14]
Nous devons reconnaître qu’il manque une typologie systématique d’Apollon ; la classification du LIMC est faite d’après les attributs, ce qui entraîne une certaine confusion. Nous devons chercher par exemple LIMC II, 1984, s.v. « Apollon » sous les nos 290, 390, 432, 435 et 583 pour repérer des types correspondants.
-
[15]
Gualandi 1976, p. 159-173 ; voir surtout M.-A. Zagdoun, La sculpture archaïsante dans l’art hellénistique et dans l’art romain du Haut-Empire (BÉFAR, 269), Athènes, 1989 ; Machaira 2011, p. 64.
-
[16]
Délos, Musée archéologique, no inv. A 6995. Marcadé 1969, p. 161-164 ; Ph. Bruneau, Recherches sur les cultes de Délos à l’époque hellénistique et à l’époque impériale (BÉFAR, 217), Athènes, 1970, p. 54-59 ; Marcadé 1973, p. 351-357, no 11, fig. 32-34, dans une publication des reliefs trouvés dans la Maison de Fourni, siège probable d’une association religieuse ; LIMC II, 1984, s.v. « Apollon » no 390 a (W. Lambrinoudakis). Cf. B. S. Ridgway, The Archaic style in Greek sculpture, Chicago, Ares, 19932, p. 458 n. 35 (p. 471), où elle situe à l’époque romaine la sculpture archaïsante d’échelle réduite, commercialisée.
-
[17]
Délos, Musée archéologique, nos inv. A 825, A 994. Marcadé 1969, p. 166-167, pl. 28 et 18 respectivement ; Marcadé 1973, p. 395 et fig. 35 ; LIMC II, 1984, s.v. « Apollon » no 583 (O. Palagia) ; Hadjidakis 2003, p. 160, nos 174-175.
-
[18]
Délos, Musée archéologique, no inv. A 383. Hadjidakis 2003, p. 161, no 176 : celle-ci fut trouvée dans le secteur nord-ouest de la Maison de Dionysos ; elle est supposée figurer Dionysos ou Apollon.
-
[19]
Marcadé 1969, p. 165-167.
-
[20]
L. Lacroix, Les reproductions des statues sur les monnaies grecques. La statuaire archaïque et classique (Bibliothèque de la Faculté de philosophie et de lettres de l’université de Liège, 116), Liège, 1949, p. 59, 202-205, pl. 17, 1-2 ; LIMC II, 1984, s.v. « Apollon » no 390 e, f (W. Lambrinoudakis).
-
[21]
Boussac 1992, p. 21-24, voir les empreintes nos A? 1 – ?? 27, pl. 3-4, qui rendent compte de la réelle complexité du groupe, comme sur le relief de Fourni.
-
[22]
Allusion probable à la statue d’Apollon exécutée par Canachos : Boussac 1992, p. 21, 29, no ?? 83 – ?? 84, pl. 7 ; LIMC II, 1984, s.v. « Apollon » nos 332 et 332 f (W. Lambrinoudakis).
-
[23]
LIMC II, 1984, s.v. « Apollon » no 392, tétradrachme de Mithridate V Évergète. Pour une interprétation à caractère régional, voir Fr. de Callataÿ, « Apollon délien ou divinité sinopéenne ? L’iconographie des tétradrachmes de Mithridate V Évergète », CEN Bulletin, 28/2, 1991, p. 29-37.
-
[24]
Marcadé 1973, p. 357.
-
[25]
Citées n. 17 et 18.
-
[26]
Le temple a été mis au jour pendant les fouilles italiennes d’avant-guerre : L. Laurenzi dans Memorie dell’Istituto storico archeologico FERT II, 1938, p. 22 ; voir ci-dessous n. 33.
-
[27]
Papachristodoulou 1992, en part. p. 262.
-
[28]
M. Segre, « L’oracolo di Apollo Pythaeus a Rodi », PP, 4, 1949, p. 72-82 ; Morelli 1959, p. 108-110.
-
[29]
Papachristodoulou 1992, p. 251, 265-271, fig. 1, citant les différents cultes attestés sur la carte, fig. 2, pour la ville de Rhodes.
-
[30]
Morelli 1959, p. 102-110 : il remarque qu’avec Halios (Hélios) et Zeus, Apollon est parmi les divinités les plus connues dans l’île ; plusieurs épiclèses lui sont attribuées et son culte, largement diffusé, est attesté dans les nombreuses associations réligieuses.
-
[31]
Morelli 1959, p. 102-103.
-
[32]
Clara Rhodos VI-VII, parte I, p. 256, fig. 44 ; p. 274, no 6, fig. 62-65, pl. 10 ; p. 276-278, no 7, fig. 66-67, pl. 11-12 ; G. S. A. Richter, Kouroi. Archaic Greek Youths, Londres, Phaidon Press, 1960, nos 124 et 154, p. 109-110, 125, fig. 365-368 et 447-449.
-
[33]
Hoepfner, Schwandner 1994, p. 65 ; G. Rocco, « Il tempio di Apollo Pizio », La presenza italiana nel Dodecaneso tra il 1912 e il 1948, Catane, 1996, p. 12-17, propose une datation au iiie s. av. J.-C. d’après l’épigraphie et, encore plus basse, au ier s., d’après la typologie de certains éléments architectoniques. Cf. ci-dessus, n. 26-28.
-
[34]
Il s’agit en effet de deux aspects complémentaires de la même tendance artistique, comme l’explique Marcadé 1969, p. 291-292 ; voir aussi B. S. Ridgway, The Severe style in Greek sculpture, Princeton University Press, 1970, p. 130-142.
-
[35]
R. M. Berthold, Rhodes in the Hellenistic Age, Cornell University Press, 1984, p. 203-207.
-
[36]
Rhodes, Musée archéologique, nos inv. ? 187 (Apollon ?) et ? 203 (Zeus). ArchDelt, 29, 1973-74, B 3, p. 973, fig. 736 ?-? et ? (Ch. Doumas) ; LIMC VIII, 1997, s.v. « Zeus? » no 262 (I. Leventi, V. Machaira).
-
[37]
C. Maderna-Lauter, « Polyklet in hellenistischer und römischer Zeit », Polyklet. Der Bildhauer der griechischen Plastik, Ausstellung im Liebighaus Museum Alter Pastik, Francfort/Main, 1990, p. 298-327.
-
[38]
De Santa Marinella, daté à l’époque romaine, Flashar 1992, p. 163-164, fig. 130-131. Cette statue d’Apollon est mise en relation avec Hélios, le Colosse : P. Moreno, Scultura ellenistica, Rome, 1994, p. 126-146. Voir aussi ci-après, n. 45 et 46, pour les représentations d’Apollon avec himation et baudrier.
-
[39]
Cf. LIMC II, 1984, s.v. « Apollon », no 197, statue provenant des thermes de Leptis Magna au Musée de Tripoli : la cithare est portée en bandoulière.
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[40]
Cf. en premier lieu la statue monumentale de C. Ofellius Ferus, Fr. Queyrel, BCH, 115, 1991, p. 389-464, pour l’arrangement du bras gauche tenant l’épée dans son fourreau, p. 406 ; cf. aussi les statuettes de guerriers héroïsés, parfois funéraires, de datation hellénistique : Gualandi 1976, p. 193, fig. 245 (no inv. It. 5287).
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[41]
Machaira 2011, p. 108, no 84, pl. 114-115 : la main gauche est posée sur la hanche gauche, le bras droit est abaissé.
-
[42]
Fr. Queyrel, L’autel de Pergame, Paris, Picard, 2005, p. 74, fig. 71, Hermès est vu de dos ; cf. fig. 33 (p. 50).
-
[43]
Cf. à ce propos les deux figures masculines sur l’autel du Musée gréco-romain d’Alexandrie : E. Ghisellini, Atene e la corte tolemaica. L’ara di dodekatheon nel Museo greco-romano di Alessandria, Rome, 1999, p. 51-54, fig. 49 (fig. 5, interprétée comme Hermès, Apollon ou Arès) ; p. 70-74, fig. 73 (fig. 9, interprétée comme Arès). Il est très difficile d’identifier sûrement ces figures masculines en l’absence d’inscription ou d’attributs.
-
[44]
Rhodes, Musée archéologique, no inv. ? 2498. ArchDelt, 19, 1964, B 3, p. 467, pl. 550 ? (K. Ch. Phatourou) ; BCH, 91, 1967, p. 769, fig. 4 ; Machaira 2011, p. 107, pl. 112-113.
-
[45]
LIMC II, 1984, s.v. « Apollon » no 1063 (O. Palagia).
-
[46]
LIMC II, 1984) s.v. « Apollon » no 1064 (O. Palagia) ; P. Baumeister, Der Fries des Hekateions von Lagina (Byzas, 6), Istanbul, 2007, pl. 42.
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[47]
Cf. la statuette rhodienne, supra n. 44 ; Machaira 2011, pl. 113 avec deux mèches tombant sur les épaules.
-
[48]
Elles ont été mises au jour dans la parcelle Costaridi, ArchDelt, 19, 1964, B 3, p. 466-467 (K. Ch. Phatourou) ; Machaira 2011, p. 35, no 23 et fig. 2 pour la situation de la parcelle sur le plan ; les statuettes, cat. no 25 (Artémis), 79 (Asclépios) et 83 (Apollon).
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[49]
Íous pensons à l’Apollon du Belvédère au Vatican, qui porte l’himation agrafé ainsi que le baudrier : LIMC II, 1, 1984, s.v. « Apollon » no 79 ; voir aussi deux versions contaminées, no 196, 197.
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[50]
LIMC II, 1, 1984, p. 184-185.
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[51]
Palagia 1980, p. 13-20 ; LIMC II, 1984, s.v. « Apollon » no 145 (O. Palagia) ; Flashar 1992, p. 50-60.
-
[52]
L. J. Roccos, « Back-Mantle and Peplos : The Special Costume of Greek Maidens in 4th - Century Funerary and Votive », Hesperia, 69, 2000, p. 240.
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[53]
Nous citons à titre d’exemple une figurine mise au jour lors des fouilles sur l’acropole, près du temple d’Apollon pythien : Rhodes, Musée archéologique, no inv. ??? 2910. V. Machaira, « H ??????? ??? ????????????? ???? ???????????? ??? ???? ????????? ??? ????????? ???? ?? ??????????? ??????. H ?????????? ??? H??? Z????????? », A. Giannikouri (dir.), ???????????? ??? ??????????? ???? ???????? ???? ??? ???? ???????????? ??????? ??? ??? ?? ??????? ???????, ??????? ???????? ??? ????? ??? H. Z?????????, Athènes, 2014, t. 1, p. 82, fig. 10. Il en existe d’autres, mises au jour dans le secteur d’habitation.
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[54]
Rhodes, Musée archéologique, no E 388 : Gualandi 1976, p. 71-73, no 24, fig. 46 ; Flashar 1992, p. 80, no 25. Cf. aussi une statuette inédite, mieux conservée (H. 0,52 cm), à la pondération plus accentuée, Rhodes, Musée archéologique, no inv. ? 2152 : ArchDelt, 49, 1994, B 2, p. 796 (E. Karantzali).
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[55]
LIMC II, 1984, s.v. « Apollon » no 104 (Délos), 106 (Rhodes) (O. Palagia) : l’exemplaire de Délos est de plus grande échelle (H. conservée 1,11 m.) et de bien meilleure qualité. Cf. aussi une statuette de Théra (no 105), du même type : Flashar 1992, p. 80, no 24, fig. 59-60.
-
[56]
Une statue d’Apollon à chiton long, ceinturé haut, faisait partie de la décoration du toit du Grand Autel de Zeus : Pergamon. Panorama der antiken Metropole, cat. expo. Berlin, 2012 (2e éd.), p. 565-566, Kat. 9.2 (V. Kästner). Elle se différencie de la série, assez homogène, par son mouvement et l’agitation du chiton.
-
[57]
Athènes, Musée National, no inv. 1637. Palagia 1980, p. 19-20, no 6, fig. 23-25 ; LIMC II, 1984, s.v. « Apollon » no 145 g (O. Palagia) ; Flashar 1992, p. 86, fig. 57-58.
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[58]
Il est admis que sur le relief d’Archélaos conservé au Musée Britannique sont cristallisés des types sculptés de l’époque hellénistique récente : B. Andreae, Skulptur des Hellenismus, Munich, 2001, p. 176-178, pl. 168.
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[59]
Flashar 1992, p. 80-82.
1Jean Marcadé a été l’un des premiers archéologues à avoir visité Rhodes juste après le rattachement du Dodécanèse à la Grèce (en 1947 et 1948) [2] ; il figure sur une photo de famille, prise très probablement en 1948 (fig. 1).
Jean Marcadé avec son fils aîné sur le balcon du musée de Rhodes, en 1948
Jean Marcadé avec son fils aîné sur le balcon du musée de Rhodes, en 1948
2Il fait aussi, dans sa thèse Au Musée de Délos, assez souvent allusion aux analogies de la sculpture de Délos avec celle de Rhodes. Dans sa conclusion notamment, sous le sous-titre « Ni “École” ni “Koinè” », quand il pose dans une première partie la question Comment naît une école, il fait allusion à l’exemple de Rhodes, mais sans donner davantage de documentation venant du site [3]. Il suppose un « rôle d’intermédiaire et de relais joué par Rhodes dans la diffusion à Délos des modèles plastiques » [4].
3Vers les années 2000, en observant ma documentation photographique des sculptures rhodiennes [5], il me confia qu’il aurait bien voulu revenir à Rhodes, un rêve qui, malheureusement, ne s’est pas réalisé. Cette contribution à sa mémoire portera sur deux questions centrées toutes les deux sur les analogies entre des productions sculptées de Rhodes et de Délos : nous aborderons d’une part l’iconographie, d’autre part les techniques.
Considérations iconographiques
4La statuette que nous présentons en premier a été mise au jour en octobre 1970 dans une grande parcelle située au pied de l’acropole de Rhodes [6]. Les fouilles y avaient débuté en 1968 et se sont poursuivies dans des parcelles voisines jusque dans les années 1990 [7]. Il s’agit d’une basilique paléochrétienne de très grandes dimensions, construite au ve s. apr. J.-C. au-dessus d’habitations antérieures, de date hellénistique [8]. Dans le voisinage, vers le sud, la regrettée Charis Kantzia a identifié un sanctuaire consacré aux ????? ????, un Panthéon ; ce sanctuaire, dont les débuts se situent au iie s. av. J.-C. et qui va jusqu’à l’époque impériale, d’après les témoignages épigraphiques, n’a été ni fouillé dans sa totalité ni reconstitué dans son plan [9]. C’est dans cette zone, limitée par les larges voies antiques R 14 et R 15, qui sont des ???????? ????, que W. Hoepfner a supposé que se trouvaient les espaces publics, comme l’agora, et des sanctuaires à proximité de secteurs d’habitation [10]. Le matériel - architectural ou autre - qui provient de ces bâtiments (sanctuaires ou demeures particulières) a été largement utilisé pour la construction de la basilique, une des plus grandes de Rhodes et de la Méditerranée.
5La statuette est conservée dans un état fragmentaire, avec deux fragments collés au niveau de la taille ; manquent notamment la tête ainsi que les bras et les jambes. Sa hauteur conservée est de 33 cm (fig. 2). Elle représente une figure masculine nue. Le bras droit était travaillé à part pour être ajusté à l’aide d’un goujon ; la surface de raccord est lisse, avec deux trous de goujon dont l’un devait être le principal (fig. 3). Le fait que le raccord soit effectué au haut du bras nous amène à penser qu’il ne devait pas être tendu en s’éloignant du corps. Dans le cas d’un bras tendu, l’épaule serait en effet soulevée et plus courbée. Il semble alors plus probable que le bras était abaissé ou fléchi pour tenir quelque chose dans la main ; le fait qu’au-dessous de la surface de joint l’épiderme du marbre soit lisse vers les côtes vient confirmer cette hypothèse. Le bras gauche abaissé était aussi fait de plusieurs pièces ; nous ne pouvons en être certaine que pour une, qui serait collée sur la surface lisse au milieu du bras. On n’est pas sûr de sa position exacte, par exemple si le coude gauche était également fléchi, puisque la surface de joint est coupée en oblique. La jambe droite était rapportée sur une surface de joint lisse, comme la jambe gauche qui était en outre fixée à l’aide d’un goujon (fig. 4-5). Un trou et une sorte de canal [de coulée] subsistent ; la face de joint est brisée. De tels détails techniques nous amènent à supposer une réparation. La jambe gauche est d’appui, la droite légèrement avancée, au repos. Le schéma dans son ensemble donne une impression d’archaïsme. La pondération est, en outre, inversée par rapport à celle attendue pour un kouros, selon le schéma introduit en premier lieu au tout début du ve s. av. J.-C. avec l’éphèbe de Critios ainsi que l’Apollon en bronze du Pirée [11]. Un petit trou de scellement sur l’épaule droite indique très vraisemblablement qu’un attribut quelconque y était fixé (fig. 4). La tête, qui manque au ras du cou, avait des cheveux longs : deux mèches parotides tombent de part et d’autre du cou sur la poitrine et une nappe de cheveux se répand sur le dos.
Rhodes, Musée archéologique, no inv. ? 10
Rhodes, Musée archéologique, no inv. ? 10
Respectivement face avant, côté droit, face arrière, côté gauche.6Une telle figure juvénile aux longs cheveux nous amène à penser à Apollon ou à Dionysos [12]. Pour ce qui concerne les attributs portés dans les mains, il est difficile d’avancer des hypothèses ; le dieu aurait pu tenir une phiale et un arc, ou une branche de laurier. Le bras droit serait abaissé, le gauche un peu écarté ; dans ce cas, les deux avant-bras seraient fléchis vers l’avant, comme nous le remarquons sur la statue en bronze de l’Apollon du Pirée ou la petite statue en bronze de l’Apollon de Piombino [13]. Indépendamment des attributs que le dieu juvénile aurait tenus dans les mains — vu leur conservation fragmentaire —, en ne tenant compte que de sa posture, on peut classer la statuette parmi les Apollons et l’attribuer à un style de sculpture plus ancien [14] : cette statuette de la parcelle Hadjiandréou porte une forte marque d’archaïsme. Ce courant, bien attesté à Rhodes depuis la fin du iie s. av. J.-C., est connu et documenté dans d’autres catégories de sculptures, les figures féminines drapées par exemple, comme Hécate, « Corè », ou Dionysos drapé, ainsi que sur des reliefs à triades [15].
7Plus précisément, nous sommes tentée de rapprocher la statuette rhodienne d’un relief délien qui représente (ou reflète, plutôt) la fameuse statue d’Apollon créée par Tectaios et Angélion vers le milieu du vie s. av. J.-C. à Délos [16] ; ce relief mesure 55 cm de haut (fig. 6). Or nous remarquons que la statuette rhodienne diffère de la figure du relief de Délos quant à la pondération : elle est en appui sur la jambe droite sur le relief de la Maison de Fourni à Délos, alors que, pour notre statuette, la jambe droite est légèrement fléchie, juste avancée au repos. En outre, les statuettes déliennes [17] adoptent ce schéma qui respecte la pondération initiale, voire archaïque, reprise dans le relief de Fourni. Toutefois, nous ne prétendons pas examiner, à partir des statuettes en question, le groupe entier avec les figures complémentaires, mais seulement la figure d’Apollon archaïsant. Une seule (fig. 7) paraît être très proche de la statuette rhodienne par son attitude générale [18] ; il est en tout cas risqué de nous prononcer avec certitude sur l’identité du dieu en se fondant seulement sur le type statuaire, du fait qu’aucun attribut ne subsiste. Il ne s’agit que de reprises plus ou moins variées, de date ultérieure, d’un type archaïque, ce qui se voit assez souvent pendant l’époque hellénistique récente. « On y voit le reflet d’une œuvre hellénistique se référant à une statue de culte archaïque », pour reprendre les mots de J. Marcadé dans son commentaire des statuettes de Délos [19].
Délos, Musée archéologique, no inv. A 6995
Délos, Musée archéologique, no inv. A 6995
Délos, Musée archéologique, no inv. A 383
Délos, Musée archéologique, no inv. A 383
8L’Apollon délien est repris dans son intégralité sur les monnaies athéniennes du nouveau style, dans plusieurs dénominations datées du iie s. av. J.-C. [20] Parmi les empreintes mises au jour à Délos dans la Maison des sceaux, datées également de l’époque hellénistique récente, une série attire particulièrement l’attention, qui s’inspire de la statue d’Apollon délien [21] : il est représenté suivant le type du kouros, une figure nue archaïsante, portant dans la main droite les trois Charites et tenant de la gauche l’arc (disposition inverse de celle que décrit le Ps.-Plutarque, De musica, 14) ; sur d’autres crétules il tient un cerf de la main droite et l’arc de la gauche [22]. Quelle aide peuvent alors nous apporter les cachets à empreintes hellénistiques de la Maison des sceaux pour connaître d’une part le type statuaire et, d’autre part, les attributs et les symboles portés par le dieu ? Nous ne faisons que répéter, ou simplement décrire : il porte dans la main droite, sur une sorte de plateau, les trois Charites, qui deviennent parfois un Hékataion [23], changé ailleurs en une phiale [24]. Dans la main gauche le dieu peut tenir l’arc, parfois aussi une flèche ou un cerf. Associons à celles-ci les statuettes archaïsantes découvertes à Délos même [25], parmi lesquelles un exemplaire à pondération inversée par rapport au relief, la même adoptée par l’artiste de la statuette rhodienne.
9Il n’est bien entendu pas question de chercher une composition analogue dans le document rhodien, c’est uniquement le schéma général qui, nous semble-t-il, est repris. Apollon est adoré à Rhodes et même sur l’acropole comme Pythien ; le temple [26], partiellement restauré, dorique hexastyle, est le plus grand de ceux connus à Rhodes [27]. Un oracle y était installé dont la date d’institution et l’origine sont discutées [28]. Dans la campagne, dans le village de Théologos (Tholos), il est adoré sous le nom d’Eréthimios [29]. Les témoignages littéraires et épigraphiques [30] sont néanmoins plus éloquents que ceux de l’archéologie. L’existence d’un mois ?????? (Délien, en dorien) dans le calendrier rhodien est du plus grand intérêt, parce qu’il atteste la présence d’Apollon à Rhodes aussi, tel qu’il a été diffusé de Délos dans tout le monde grec [31]. Mais il reste à se demander s’il y eut une statue de culte officielle et quel type statuaire elle avait adopté.
10La tradition archaïque est très limitée à Rhodes pour la sculpture en ronde bosse, du moins à ce jour, d’après nos connaissances. Deux kouroi fragmentaires ont été mis au jour à Camiros, adossés à un autel d’Hélios ; ils sont conservés au Musée de Rhodes [32] et il serait aberrant d’en proposer une identification quelconque. C’est après la fin du ve s. av. J.-C., lorsque fut entreprise la construction du temple sur l’acropole [33], que nous devons chercher une quelconque statue de culte, mais il nous manque pour le moment un témoignage suffisant à ce propos. En prenant en compte le passage où Dion Chrysostome (XXXI, 11) dit qu’Apollon, Halios (Hélios) et Dionysos ne présentent pas de différences aux yeux des Rhodiens, nous nous demandons si cette affirmation s’applique aussi aux images des dieux, au moins par la disposition des cheveux.
11Le relief de la Maison de Fourni et les empreintes de la Maison des sceaux sont datés de l’époque hellénistique récente, une période pendant laquelle les tendances archaïsantes deviennent courantes. Sur ces représentations, Apollon n’adopte pas le déhanchement rencontré sur les statuettes archaïsantes de Délos, alors qu’à Rhodes les courants archaïsant et classicisant sont très forts [34].
12Si nous acceptons cette analogie, il est tentant d’aller encore plus loin en prenant en compte le fait qu’en 166 le port de Délos fut déclaré franc et que Rhodes fut contrainte de se soumettre à l’autorité romaine [35]. Pour la grande puissance navale qu’avait été Rhodes, les dégâts économiques furent considérables. La diffusion du schéma de la statue de culte archaïque délienne pendant l’époque hellénistique est attestée de la façon la plus éloquente sur les monnaies athéniennes. Si nous acceptons l’idée que ce phénomène s’étendit jusqu’à l’est et au sud-est de l’Égée, ne serait-ce pas une preuve de l’universalité de l’art hellénistique, indépendamment des moments d’oscillation du pouvoir, pendant les derniers siècles d’avant l’ère chrétienne ?
Considérations techniques
13Sur le même versant oriental de l’acropole de Rhodes, vers le nord-ouest, fut trouvée une statuette, dont l’identification reste problématique, avec une autre de Zeus assis [36]. Elle est conservée sur une hauteur de 45 cm ; la tête est arrachée au ras du cou.
14Cette fois nous présentons en premier lieu la technique d’assemblage particulière de cette statuette ; on voit comment le sculpteur a réussi à confondre la ligne de joint avec un détail sculpté (fig. 8). La limite est marquée ici par le baudrier. Il est également certain que le bras gauche, avec une partie de l’himation, ainsi que les deux jambes, étaient rapportés. Sur l’arrière de la cuisse gauche une cassure court le long de la cuisse : on peut vraisemblablement supposer un support, dont le type nous échappe (fig. 9). Pour la pondération est suggérée la tradition polyclétéenne [37]. Comme nous l’avons remarqué, le personnage porte un baudrier, ce qui peut nous amener à supposer dans son dos un carquois pour des flèches ; ce serait alors un Apollon qui tient l’arc dans la main, gauche très probablement, comme il est figuré à plusieurs reprises sur les empreintes déliennes. C’est ainsi, mais dans une attitude différente, qu’est représenté l’Apollon du Musée de Civitavecchia, une copie romaine qui est supposée refléter le Colosse de Rhodes [38]. La lanière aurait-elle servi à retenir une cithare, comme sur certaines variantes d’époque romaine [39] ? Peut-on, de même, supposer un type héroïque [40], bien diffusé pendant l’époque hellénistique, ou bien un type d’Hermès, proche de l’Hermès Richelieu [41] ? Sur les exemplaires qui suivent ces types, l’himation sur l’épaule gauche est plus long et retombe d’habitude sur le bras, à l’exception d’Hermès sur la frise nord du Grand Autel de Zeus à Pergame, où un himation court pend sur l’épaule gauche [42]. Contrairement à la statuette précédente et à la suivante, nous devons ici conclure que le dieu avait des cheveux courts, dont aucune trace ne subsiste (fig. 8, 9) ; cette caractéristique, ainsi que le corps d’âge plus mûr, plus viril, nous amènent à l’écarter du dossier d’Apollon et à proposer une divinité plus âgée [43].
Rhodes, Musée archéologique, no inv. ? 187
Rhodes, Musée archéologique, no inv. ? 187
Respectivement face avant et face arrière.15Il nous paraît très important d’insister sur les différences entre nos deux statuettes, dans leur facture et dans l’iconographie.
Comparaisons et identification
16Pour compléter cette série d’Apollons nus ou presque, voici encore une petite statuette [44] (fig. 10) dont la pondération est bien plus accentuée, les cheveux longs tombant dans le dos. Nous notons un nouvel élément, l’himation agrafé. En complément nous pouvons faire allusion aux représentations d’Apollon sur deux monuments sûrement datés dans le cadre d’une Gigantomachie, la frise est du Grand Autel de Zeus à Pergame [45] et, à une date plus basse, la frise ouest du temple d’Hécate à Lagina de Carie [46]. Dans les deux cas, le dieu porte l’himation. Sur la frise de Pergame il porte aussi le baudrier : ici il sert à retenir le carquois plutôt qu’une cithare, parce que le dieu prend part à une bataille. Quant à l’himation, sur la frise de l’autel de Pergame il glisse sur le bras, les deux extrémités flottant au vent, sur la frise de l’Hécateion il est agrafé en haut de la poitrine et tombe dans le dos. On remarquera encore que sur la frise de Lagina, Apollon devait avoir les cheveux longs, d’après la cassure au-dessus des épaules, mais sans mèches parotides tombant de part et d’autre du cou [47].
Rhodes, Musée archéologique, no inv. ? 2498
Rhodes, Musée archéologique, no inv. ? 2498
17Nous ne pouvons pas méconnaître le nombre restreint de représentations d’Apollon à Rhodes. Bien que la divinité principale adorée dans les trois villes soit Athéna, parfois à côté de Zeus, comme sur l’acropole de Rhodes par exemple, on est plutôt tenté d’attribuer à Hélios une iconographie apollinienne. De plus, les testimonia épigraphiques attestent l’importance du culte d’Apollon et les sources littéraires font supposer des ressemblances entre Apollon, Hélios et Dionysos. Alors, quelle image du dieu de la musique pouvait concorder avec ces indications ? Nous ne pouvons pas omettre de préciser que l’Apollon à himation agrafé fut trouvé avec deux autres statuettes, une Artémis et un Asclépios [48], et de remarquer que les représentations d’Asclépios, contrairement à celles d’Apollon, sont abondantes en plusieurs endroits de la cité antique de Rhodes.
18Pourquoi identifier les deux statuettes à Apollon et de quand les dater ? Nous essaierons de nous faire une idée des attributs associés à la représentation d’Apollon à l’aide des trois variantes d’époque romaine, où les éléments d’iconographie sont ajoutés à la figure divine à titre d’interprétation [49] : dans la partie Sources littéraires de l’article « Apollon » du LIMC, Philippe Bruneau cite quelques traits relatifs au physique et à l’équipement du dieu [50] comme, entre autres, les cheveux longs, éventuellement l’arc ainsi que la lyre ou la cithare.
19Enfin, nous réserverons tout de même une place à un Apollon citharède, vêtu d’un chiton ou d’un péplos, connu depuis l’époque classique comme Patroos [51], et largement diffusé pendant les périodes hellénistique et romaine. Il porte un himation agrafé sur les épaules, qui retombe dans le dos suivant le schéma classique du « shoulder-pinned Back-mantle » [52], d’habitude porté par des jeunes filles ; signalons, en outre, que ce type, assez homogène, se rencontre à Rhodes en nombre considérable pour les figurines en terre cuite [53]. Des variantes en marbre venant de Rhodes [54] et de Délos [55] se rencontrent bien entendu aussi dans d’autres cités hellénistiques [56]. Et si le document rhodien se différencie pour la pondération, le geste du bras droit ne doit pas être non plus identique : la face de joint et la direction du trou de goujon montrent que le bras se portait vers l’avant comme sur une statuette du Musée national d’Athènes [57]. Bien qu’Apollon représenté comme citharède sur le relief d’Archélaos de Priène tienne de la gauche la cithare et dans la main droite abaissée le plectre [58], un bon nombre de statuettes sont supposées tenir une phiale dans la droite, une hypothèse non suffisamment justifiée [59].
Conclusion
20Dans cette intervention, nous avons essayé de mettre l’accent sur quelques caractéristiques de la sculpture rhodienne qu’ont éclairées les analyses des sculptures déliennes faites par notre maître. Les exemples ont été choisis selon deux principes essentiels.
21D’abord pour certaines particularités techniques propres aux ateliers rhodiens, également familières — comme cela paraît de plus en plus vraisemblable — aux ateliers de localités différentes de l’Égée ; ensuite, pour les types statuaires choisis à Rhodes et à Délos respectivement, afin de chercher les relations ou les différences éventuelles. Comme on l’a vu, d’une certaine manière, la typologie d’Apollon, surtout dans ses variantes hellénistiques, n’est pas fermement fixée ; de la même façon, la liberté des artistes de cette période permet une expression très variée. Pour l’essentiel, nous pouvons conclure à certaines analogies, plutôt visibles parmi les images à caractère plus officiel, voire cultuel. Ainsi, les représentations d’Apollon ne sont pas tellement variées : nous pouvons établir l’existence à Rhodes d’un type archaïsant, nu, proche des reprises hellénistiques rencontrées à Délos ; l’échelle et la typologie semblent être analogues. Deux statuettes, l’une portant l’himation et l’autre avec le baudrier peuvent être associées plus ou moins à Apollon, et le citharède doit sans doute être reconnu dans un bon nombre d’exemples.
22Alors, enfin, nous pouvons ajouter un sous-titre à cette contribution : « à la recherche de l’image d’Apollon à Rhodes » !
Abréviations bibliographiques
Boussac 1992 | M.-Fr. Boussac, Les sceaux de Délos. I. Sceaux publics, Apollon, Hélios, Artémis, Hécate (Recherches franco-helléniques 2,1), Athènes, ÉfA. |
Flashar 1992 | M. Flashar, Apollon Kitharodos : statuarische Typen des musischen Apollon, Cologne, Böhlau. |
Hadjidakis 2003 | P. J. Hadjidakis, Delos, Athènes, EFG Eurobank Ergasias S.A. / Latsis Group. |
Hoepfner, Schwandner 1994 | W. Hoepfner, E.-L. Schwandner, Haus und Stadt im klassischen Griechenland, Munich, Deutscher Kunstverlag (2e éd.). |
Marcadé 1969 | J. Marcadé, Au Musée de Délos (BÉFAR, 215), Athènes/Paris, ÉfA. |
Marcadé 1973 | J. Marcadé, « Reliefs déliens », Études déliennes (BCH, Suppl. 1), p. 329-369. |
?achaira 2011 | ?. ???????, ??????????? ?????? ??? ?????. ?????????. ????? ?, Athènes, Académie d’Athènes. |
Morelli 1959 | D. Morelli, I culti in Rodi (Studi classici e orientali, 7), Pisa, Libreria Gollardica Editrice. |
Palagia 1980 | O. Palagia, Euphranor (Monumenta Graeca et romana), Leyde, Brill. |
Papachristodoulou 1992 | J. Papachristodoulou, « Culti e santuari di Rodi », La Magna Grecia e i grandi santuari della Madrepatria. Atti del trentunessimo Convegno di studi sulla Magna Grecia, Tarente, p. 249-274. |
????? 2400 ?????? | ????? 2400 ??????. ? ???? ??? ????? ??? ??? ?????? ??? ????? ??? ???????? ??? ???? ???????? (1523). Actes du Congrès International, Athènes, vol. A, 1999, vol. B, 2000. |
Mots-clés éditeurs : époque hellénistique, iconographie d'Apollon, monde grec, Rhodes, carquois, sculpture archaïsante, arc, Délos, cithare, baudrier, Hélios
Date de mise en ligne : 28/01/2015
https://doi.org/10.3917/arch.142.0285Notes
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[1]
Je tiens à remercier cordialement François Queyrel qui a bien voulu relire mon texte et Marie-Christine Hellmann pour sa contribution à la forme finale de l’article.
-
[2]
Archives manuscrites de la bibliothèque de l’École française d’Athènes, cote ILES-DODÉCANÈSE 1 1919-1978. 2. Rhodes : Compte rendu de missions : sculpture et épigraphie, 1947 et 1948 / J. Marcadé.
-
[3]
Marcadé 1969, p. 471-483.
-
[4]
Marcadé 1969, p. 483
-
[5]
Plus précisément après 2002, lors d’une présentation à la SFAC : V. Machaira, « Sculptures hellénistiques de Rhodes en contexte public ou privé », RA, 2003, p. 205-210, et jusqu’en 2009, années de préparation du vol. I du Catalogue des sculptures hellénistiques de Rhodes (= Machaira 2011).
-
[6]
Rhodes, Musée archéologique, no inv. ? 10 [21 octobre 1970]. Machaira 2011, p. 110, no 87, pl. 119-120.
-
[7]
E. Kollias, « ? ????????????????? ??? ????????? ?????. ? ????????? ???? ???????????? ????? », ????? 2400 ??????, vol. ?, p. 299-302 et fig. 1-2.
-
[8]
Machaira 2011, p. 31, 35-36, fig. 2 (no 26).
-
[9]
Ch. Kantzia, G. Zimmer, « Rhodische Kolosse. Eine hellenistische Bronzegusswerkstatt », AA, 1989, p. 497-523, en part. p. 502-505 (Lage und Umgebung der Werkstatt), fig. 3 ; Machaira 2011, p. 31, 36, fig. 2 (nos 27-29). Le sanctuaire est supposé avoir reçu sa forme définitive au début de l’époque impériale.
-
[10]
Hoepfner, Schwandner 1994, p. 63, fig. 41 ; W. Hoepfner, « Zur Gründung und zur Architektur von Rhodos », ????? 2400 ??????, vol. A, p. 52, fig. 1 ; ibid., Ch. Kantzia (†), « ??? ?????????? ???????? ??????? ??? ???? ??? ???? ?????????? ??? ???? », p. 75-76.
-
[11]
Athènes, Musée de l’Acropole, no inv. Acr. 698 ; Le Pirée, Musée archéologique, no inv. 4645. Pour une synthèse, voir Cl. Rolley, La sculpture grecque 1. Des origines au milieu du Ve siècle, Paris, Picard, 1994, p. 323-324, fig. 330 et 398-399, fig. 431 respectivement.
-
[12]
Dion Chrysostome XXXI, 11 : « ??? ??? ?????? ??? ??? ????? ??? ??? ???????? ????? ????? ????? ??? ????? ».
-
[13]
Le Pirée, Musée archéologique, no inv. 4645 ; Paris, musée du Louvre, no inv. Br 2. LIMC II, 1984, s.v. « Apollon » nos 432, 435 (O. Palagia). Dans les deux cas la phiale est assurée, l’arc tenu dans la main gauche reste douteux ; il s’agit en tout cas d’un objet oblong.
-
[14]
Nous devons reconnaître qu’il manque une typologie systématique d’Apollon ; la classification du LIMC est faite d’après les attributs, ce qui entraîne une certaine confusion. Nous devons chercher par exemple LIMC II, 1984, s.v. « Apollon » sous les nos 290, 390, 432, 435 et 583 pour repérer des types correspondants.
-
[15]
Gualandi 1976, p. 159-173 ; voir surtout M.-A. Zagdoun, La sculpture archaïsante dans l’art hellénistique et dans l’art romain du Haut-Empire (BÉFAR, 269), Athènes, 1989 ; Machaira 2011, p. 64.
-
[16]
Délos, Musée archéologique, no inv. A 6995. Marcadé 1969, p. 161-164 ; Ph. Bruneau, Recherches sur les cultes de Délos à l’époque hellénistique et à l’époque impériale (BÉFAR, 217), Athènes, 1970, p. 54-59 ; Marcadé 1973, p. 351-357, no 11, fig. 32-34, dans une publication des reliefs trouvés dans la Maison de Fourni, siège probable d’une association religieuse ; LIMC II, 1984, s.v. « Apollon » no 390 a (W. Lambrinoudakis). Cf. B. S. Ridgway, The Archaic style in Greek sculpture, Chicago, Ares, 19932, p. 458 n. 35 (p. 471), où elle situe à l’époque romaine la sculpture archaïsante d’échelle réduite, commercialisée.
-
[17]
Délos, Musée archéologique, nos inv. A 825, A 994. Marcadé 1969, p. 166-167, pl. 28 et 18 respectivement ; Marcadé 1973, p. 395 et fig. 35 ; LIMC II, 1984, s.v. « Apollon » no 583 (O. Palagia) ; Hadjidakis 2003, p. 160, nos 174-175.
-
[18]
Délos, Musée archéologique, no inv. A 383. Hadjidakis 2003, p. 161, no 176 : celle-ci fut trouvée dans le secteur nord-ouest de la Maison de Dionysos ; elle est supposée figurer Dionysos ou Apollon.
-
[19]
Marcadé 1969, p. 165-167.
-
[20]
L. Lacroix, Les reproductions des statues sur les monnaies grecques. La statuaire archaïque et classique (Bibliothèque de la Faculté de philosophie et de lettres de l’université de Liège, 116), Liège, 1949, p. 59, 202-205, pl. 17, 1-2 ; LIMC II, 1984, s.v. « Apollon » no 390 e, f (W. Lambrinoudakis).
-
[21]
Boussac 1992, p. 21-24, voir les empreintes nos A? 1 – ?? 27, pl. 3-4, qui rendent compte de la réelle complexité du groupe, comme sur le relief de Fourni.
-
[22]
Allusion probable à la statue d’Apollon exécutée par Canachos : Boussac 1992, p. 21, 29, no ?? 83 – ?? 84, pl. 7 ; LIMC II, 1984, s.v. « Apollon » nos 332 et 332 f (W. Lambrinoudakis).
-
[23]
LIMC II, 1984, s.v. « Apollon » no 392, tétradrachme de Mithridate V Évergète. Pour une interprétation à caractère régional, voir Fr. de Callataÿ, « Apollon délien ou divinité sinopéenne ? L’iconographie des tétradrachmes de Mithridate V Évergète », CEN Bulletin, 28/2, 1991, p. 29-37.
-
[24]
Marcadé 1973, p. 357.
-
[25]
Citées n. 17 et 18.
-
[26]
Le temple a été mis au jour pendant les fouilles italiennes d’avant-guerre : L. Laurenzi dans Memorie dell’Istituto storico archeologico FERT II, 1938, p. 22 ; voir ci-dessous n. 33.
-
[27]
Papachristodoulou 1992, en part. p. 262.
-
[28]
M. Segre, « L’oracolo di Apollo Pythaeus a Rodi », PP, 4, 1949, p. 72-82 ; Morelli 1959, p. 108-110.
-
[29]
Papachristodoulou 1992, p. 251, 265-271, fig. 1, citant les différents cultes attestés sur la carte, fig. 2, pour la ville de Rhodes.
-
[30]
Morelli 1959, p. 102-110 : il remarque qu’avec Halios (Hélios) et Zeus, Apollon est parmi les divinités les plus connues dans l’île ; plusieurs épiclèses lui sont attribuées et son culte, largement diffusé, est attesté dans les nombreuses associations réligieuses.
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[31]
Morelli 1959, p. 102-103.
-
[32]
Clara Rhodos VI-VII, parte I, p. 256, fig. 44 ; p. 274, no 6, fig. 62-65, pl. 10 ; p. 276-278, no 7, fig. 66-67, pl. 11-12 ; G. S. A. Richter, Kouroi. Archaic Greek Youths, Londres, Phaidon Press, 1960, nos 124 et 154, p. 109-110, 125, fig. 365-368 et 447-449.
-
[33]
Hoepfner, Schwandner 1994, p. 65 ; G. Rocco, « Il tempio di Apollo Pizio », La presenza italiana nel Dodecaneso tra il 1912 e il 1948, Catane, 1996, p. 12-17, propose une datation au iiie s. av. J.-C. d’après l’épigraphie et, encore plus basse, au ier s., d’après la typologie de certains éléments architectoniques. Cf. ci-dessus, n. 26-28.
-
[34]
Il s’agit en effet de deux aspects complémentaires de la même tendance artistique, comme l’explique Marcadé 1969, p. 291-292 ; voir aussi B. S. Ridgway, The Severe style in Greek sculpture, Princeton University Press, 1970, p. 130-142.
-
[35]
R. M. Berthold, Rhodes in the Hellenistic Age, Cornell University Press, 1984, p. 203-207.
-
[36]
Rhodes, Musée archéologique, nos inv. ? 187 (Apollon ?) et ? 203 (Zeus). ArchDelt, 29, 1973-74, B 3, p. 973, fig. 736 ?-? et ? (Ch. Doumas) ; LIMC VIII, 1997, s.v. « Zeus? » no 262 (I. Leventi, V. Machaira).
-
[37]
C. Maderna-Lauter, « Polyklet in hellenistischer und römischer Zeit », Polyklet. Der Bildhauer der griechischen Plastik, Ausstellung im Liebighaus Museum Alter Pastik, Francfort/Main, 1990, p. 298-327.
-
[38]
De Santa Marinella, daté à l’époque romaine, Flashar 1992, p. 163-164, fig. 130-131. Cette statue d’Apollon est mise en relation avec Hélios, le Colosse : P. Moreno, Scultura ellenistica, Rome, 1994, p. 126-146. Voir aussi ci-après, n. 45 et 46, pour les représentations d’Apollon avec himation et baudrier.
-
[39]
Cf. LIMC II, 1984, s.v. « Apollon », no 197, statue provenant des thermes de Leptis Magna au Musée de Tripoli : la cithare est portée en bandoulière.
-
[40]
Cf. en premier lieu la statue monumentale de C. Ofellius Ferus, Fr. Queyrel, BCH, 115, 1991, p. 389-464, pour l’arrangement du bras gauche tenant l’épée dans son fourreau, p. 406 ; cf. aussi les statuettes de guerriers héroïsés, parfois funéraires, de datation hellénistique : Gualandi 1976, p. 193, fig. 245 (no inv. It. 5287).
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[41]
Machaira 2011, p. 108, no 84, pl. 114-115 : la main gauche est posée sur la hanche gauche, le bras droit est abaissé.
-
[42]
Fr. Queyrel, L’autel de Pergame, Paris, Picard, 2005, p. 74, fig. 71, Hermès est vu de dos ; cf. fig. 33 (p. 50).
-
[43]
Cf. à ce propos les deux figures masculines sur l’autel du Musée gréco-romain d’Alexandrie : E. Ghisellini, Atene e la corte tolemaica. L’ara di dodekatheon nel Museo greco-romano di Alessandria, Rome, 1999, p. 51-54, fig. 49 (fig. 5, interprétée comme Hermès, Apollon ou Arès) ; p. 70-74, fig. 73 (fig. 9, interprétée comme Arès). Il est très difficile d’identifier sûrement ces figures masculines en l’absence d’inscription ou d’attributs.
-
[44]
Rhodes, Musée archéologique, no inv. ? 2498. ArchDelt, 19, 1964, B 3, p. 467, pl. 550 ? (K. Ch. Phatourou) ; BCH, 91, 1967, p. 769, fig. 4 ; Machaira 2011, p. 107, pl. 112-113.
-
[45]
LIMC II, 1984, s.v. « Apollon » no 1063 (O. Palagia).
-
[46]
LIMC II, 1984) s.v. « Apollon » no 1064 (O. Palagia) ; P. Baumeister, Der Fries des Hekateions von Lagina (Byzas, 6), Istanbul, 2007, pl. 42.
-
[47]
Cf. la statuette rhodienne, supra n. 44 ; Machaira 2011, pl. 113 avec deux mèches tombant sur les épaules.
-
[48]
Elles ont été mises au jour dans la parcelle Costaridi, ArchDelt, 19, 1964, B 3, p. 466-467 (K. Ch. Phatourou) ; Machaira 2011, p. 35, no 23 et fig. 2 pour la situation de la parcelle sur le plan ; les statuettes, cat. no 25 (Artémis), 79 (Asclépios) et 83 (Apollon).
-
[49]
Íous pensons à l’Apollon du Belvédère au Vatican, qui porte l’himation agrafé ainsi que le baudrier : LIMC II, 1, 1984, s.v. « Apollon » no 79 ; voir aussi deux versions contaminées, no 196, 197.
-
[50]
LIMC II, 1, 1984, p. 184-185.
-
[51]
Palagia 1980, p. 13-20 ; LIMC II, 1984, s.v. « Apollon » no 145 (O. Palagia) ; Flashar 1992, p. 50-60.
-
[52]
L. J. Roccos, « Back-Mantle and Peplos : The Special Costume of Greek Maidens in 4th - Century Funerary and Votive », Hesperia, 69, 2000, p. 240.
-
[53]
Nous citons à titre d’exemple une figurine mise au jour lors des fouilles sur l’acropole, près du temple d’Apollon pythien : Rhodes, Musée archéologique, no inv. ??? 2910. V. Machaira, « H ??????? ??? ????????????? ???? ???????????? ??? ???? ????????? ??? ????????? ???? ?? ??????????? ??????. H ?????????? ??? H??? Z????????? », A. Giannikouri (dir.), ???????????? ??? ??????????? ???? ???????? ???? ??? ???? ???????????? ??????? ??? ??? ?? ??????? ???????, ??????? ???????? ??? ????? ??? H. Z?????????, Athènes, 2014, t. 1, p. 82, fig. 10. Il en existe d’autres, mises au jour dans le secteur d’habitation.
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[54]
Rhodes, Musée archéologique, no E 388 : Gualandi 1976, p. 71-73, no 24, fig. 46 ; Flashar 1992, p. 80, no 25. Cf. aussi une statuette inédite, mieux conservée (H. 0,52 cm), à la pondération plus accentuée, Rhodes, Musée archéologique, no inv. ? 2152 : ArchDelt, 49, 1994, B 2, p. 796 (E. Karantzali).
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[55]
LIMC II, 1984, s.v. « Apollon » no 104 (Délos), 106 (Rhodes) (O. Palagia) : l’exemplaire de Délos est de plus grande échelle (H. conservée 1,11 m.) et de bien meilleure qualité. Cf. aussi une statuette de Théra (no 105), du même type : Flashar 1992, p. 80, no 24, fig. 59-60.
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[56]
Une statue d’Apollon à chiton long, ceinturé haut, faisait partie de la décoration du toit du Grand Autel de Zeus : Pergamon. Panorama der antiken Metropole, cat. expo. Berlin, 2012 (2e éd.), p. 565-566, Kat. 9.2 (V. Kästner). Elle se différencie de la série, assez homogène, par son mouvement et l’agitation du chiton.
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[57]
Athènes, Musée National, no inv. 1637. Palagia 1980, p. 19-20, no 6, fig. 23-25 ; LIMC II, 1984, s.v. « Apollon » no 145 g (O. Palagia) ; Flashar 1992, p. 86, fig. 57-58.
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[58]
Il est admis que sur le relief d’Archélaos conservé au Musée Britannique sont cristallisés des types sculptés de l’époque hellénistique récente : B. Andreae, Skulptur des Hellenismus, Munich, 2001, p. 176-178, pl. 168.
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[59]
Flashar 1992, p. 80-82.