Notes
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[1]
Mogens H. Hansen, La démocratie athénienne à l’époque de Démosthène. Structure, principes et idéologie, trad. par S. Bardet, Paris, Les Belles Lettres, [1991] 1993.
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[2]
Voir notamment Patrice Hamon, « Démocraties grecques après Alexandre. À propos de trois ouvrages récents », Topoi. Orient-Occident, 16-2, 2009, p. 347-382.
-
[3]
Louis Althusser, « Idéologie et appareils idéologiques d’État (Notes pour une recherche) », in Positions (1964-1975), Paris, Éditions sociales, [1970] 1976, p. 67-125.
-
[4]
Matthew R. Christ, The Litigious Athenian, Baltimore, Johns Hopkins University Press, 1998.
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[5]
Victoria J. Hunter, Policing Athens: Social Control in the Attic Lawsuits, 420-320 B.C., Princeton, Princeton University Press, 1994.
-
[6]
Voir en particulier Benedict Anderson, L’imaginaire national. Réflexions sur l’origine et l’essor du nationalisme, trad. par P.-E. Dauzat, Paris, La Découverte, [1983] 1996.
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[7]
Josiah Ober, Political Dissent in Democratic Athens: Intellectual Critics of Popular Rule, Princeton, Princeton University Press, 1998.
-
[8]
Josiah Ober, Democracy and Knowledge: Innovation and Learning in Classical Athens, Princeton, Princeton University Press, 2010.
-
[9]
Josiah Ober, L’énigme grecque. Histoire d’un miracle économique et démocratique (vie-iiiesiècle avant J.-C.), trad. par P. Pignarre, Paris, La Découverte, [2015] 2019.
1Salué dès sa sortie en 1989, ce livre majeur ouvrit à son auteur, dès l’année suivante, les portes de l’université de Princeton. L’ouvrage marque, il est vrai, un tournant dans les études historiques sur l’Athènes classique, consacrant la fin d’un cliché longtemps dominant : le supposé déclin de la démocratie au ive siècle av. J.-C. Le travail de Josiah Ober s’inscrit à cet égard dans un basculement historiographique de plus grande ampleur. Dans les mêmes années, l’époque de Démosthène prend l’ascendant sur le « siècle de Périclès » dans la production scientifique, comme en témoigne la parution, presque concomitante, de la somme de Mogens H. Hansen [1]. Ce glissement chronologique ne fera que s’amplifier durant la décennie suivante, au point de déplacer le curseur de la réflexion politique vers l’époque hellénistique [2].
2J. Ober prend pour point de départ un apparent paradoxe : l’intensité des conflits politiques et sociaux entre le peuple et les élites athéniennes n’a pas pour autant empêché la stabilité sociopolitique du régime démocratique durant presque tout le ive siècle. Entre 403 et 322, la cité athénienne n’a en effet connu ni coups d’État oligarchiques (fomentés par les élites) ni revendications de redistribution radicale (exprimées par le peuple). Comment la démocratie athénienne est-elle parvenue à résoudre la tension entre un idéal politique égalitaire proclamé et des inégalités sociales persistantes ? Car, en dépit de certaines mesures visant à l’atténuer, le fossé reste fort marqué entre la masse des citoyens de condition modeste, voire pauvre, et une toute petite élite, représentant à peine 5 % du corps civique et se distinguant par la naissance (eugeneia), la richesse (ploutos) et l’éducation (paideia).
3J. Ober précise alors son interrogation : à quel ensemble de facteurs peut-on assigner, en dernière analyse, la stabilité relative du régime démocratique athénien ? La première partie de l’ouvrage recense de façon critique les explications déjà proposées en la matière. L’auteur commence par nuancer l’importance des facteurs économiques, notamment le rôle de l’empire ou de l’esclavage dans la perpétuation de la démocratie ; il récuse ensuite les tentatives d’explication d’ordre sociologique, comme l’existence d’une hypothétique classe moyenne qui aurait joué un rôle stabilisateur dans l’Athènes classique ; enfin, J. Ober minimise l’incidence des changements institutionnels : le régime démocratique a perduré durant tout le ive siècle sans que des réformes juridiques majeures ne soient introduites. À l’issue de cette déconstruction, l’auteur annonce son hypothèse-phare : la stabilité démocratique reposerait sur le processus de communication qui s’effectue au sein de l’Assemblée, du Conseil, des tribunaux populaires ou du théâtre. C’est par la circulation des discours que s’élaboreraient des normes partagées entre les élites et les citoyens ordinaires. L’auteur voit dans ce qu’il faut appeler l’« idéologie civique » le moyen privilégié de réaliser une forme d’équilibre sociopolitique. Pour exercer le moindre pouvoir, les élites athéniennes devaient rester à l’écoute des attentes populaires ; symétriquement, le peuple devait prendre en compte l’opinion de ses porte-parole, issus en général de l’élite.
4J. Ober accorde donc une importance primordiale à la circulation de la parole et, à maints égards, l’ouvrage aurait pu être sous-titré : Quand dire c’est faire. Loin d’en rester à des considérations générales, l’auteur s’attache à montrer, dans un second temps, comment l’idéologie athénienne s’est cristallisée à travers une série de lieux communs. Le terme doit ici être entendu en un double sens : matériel, tout d’abord, dans la mesure où ces discours s’énoncent dans des espaces publics (topoi) – sur la Pnyx ou l’Agora – ouverts à tous les citoyens ; symbolique, ensuite, puisque leur répétition contribue à créer des lieux communs rhétoriques (topoi) et, partant, un terrain d’entente entre la masse et l’élite. La démonstration de J. Ober tend ainsi à présenter l’idéologie démocratique comme la manière d’articuler, par la parole, des revendications et des désirs conflictuels. Par leur circulation et leur répétition, les discours ne servent pas à masquer les tensions sociales, ni même à les révéler, mais à les négocier.
5Sur le plan épistémologique, l’ouvrage rompt assurément avec une histoire des grands hommes qui façonneraient à leur guise l’équilibre démocratique. Mettant l’accent sur les discours presque indépendamment de leur producteur, J. Ober présente son projet comme le produit de l’hybridation de la tradition des Annales – identifiée ici à l’histoire des mentalités, encore hégémonique au milieu des années 1980 – et de la théorie littéraire de la réception, inspirée par Hans Robert Jauss. Cette approche structurale, sans être structuraliste, apparaît aussi dans la référence à Louis Althusser, auquel J. Ober emprunte son concept d’idéologie [3]. Loin d’être un voile trompeur jeté sur le monde social et les rapports de production – comme le voulait le jeune Karl Marx –, l’idéologie doit être considérée dans sa dimension structurante, voire quasi anthropologique. Elle permet, de façon active, de résoudre les tensions même qu’elle met en scène. Dans cette perspective, J. Ober défend une pensée relationnelle du politique, qui permet de saisir les interactions entre groupes sociaux aux intérêts parfois divergents sans recourir à la grille d’analyse binaire opposant dominants et dominés.
6Pour autant, l’angle défendu par J. Ober n’a rien d’irénique, car si le peuple et l’élite entretiennent des relations dialectiques, leurs positions ne sont néanmoins pas équivalentes. Les élites athéniennes sont contraintes de régler leur comportement et leur système de valeurs sur les attentes populaires, et non l’inverse. En d’autres termes, la démocratie athénienne est bien une démocratie, le pléonasme n’étant qu’apparent dès lors qu’on se souvient de la manière dont Thucydide définit l’Athènes de Périclès : « C’était de nom une démocratie, mais en fait, le premier citoyen exerçait le pouvoir. » Inspiré par le concept d’hégémonie idéologique d’Antonio Gramsci, J. Ober poursuit ici un dialogue à distance avec Nicole Loraux qui, dans L’invention d’Athènes. Histoire de l’oraison funèbre dans la cité classique (1981), doutait que la démocratie ait jamais pu constituer ses propres normes et son lexique spécifique. Il démontre au contraire que les orateurs du ive siècle ont mis en conformité les anciens idéaux aristocratiques avec les besoins de la cité. La démocratie a inventé son propre langage, à la fois en forgeant des mots nouveaux (comme dêmokratia ou isonomia), en s’appropriant des vocables d’origine élitaires (comme l’aretê, l’excellence) et en retournant le stigmate attaché à certains termes (tel plêthos, la foule).
7S’il est en mesure de mener à bien cette démonstration, c’est aussi que J. Ober a procédé à un véritable renversement copernicien en termes documentaires. Plutôt que de se focaliser sur les « discours officiels », telles les oraisons funèbres, ou de s’intéresser aux spéculations politiques élaborées dans les replis des écoles philosophiques, il choisit de porter l’attention sur un corpus qui n’est alors guère sollicité, sinon par les historiens du droit et des institutions et par les spécialistes de la rhétorique antique : celui des orateurs attiques. Ce sont ainsi près de 140 discours, prononcés pour la plupart au tribunal, qui forment la matière première de l’enquête et permettent de reconstituer, en situation, les linéaments de l’idéologie démocratique. Au cours de son investigation, J. Ober montre toute la souplesse de l’idéologie athénienne : le discours démocratique ne s’apparente pas à un stock d’articles de foi dans lequel les orateurs viendraient puiser des arguments d’autorité. Au contraire, le langage y est mis en tension par des exigences contradictoires avec lesquelles le plaideur doit composer au coup par coup.
8J. Ober repère plusieurs tensions à l’œuvre dans les discours des orateurs. La première est liée au contexte d’énonciation. S’ils participent à créer du consensus à l’intérieur de la communauté, les plaidoyers sont l’expression même d’un conflit souvent violent. En effet, les orateurs attiques écrivent toujours de façon polémique dans la mesure où ils s’opposent à un rival à l’Assemblée ou à un adversaire au tribunal. La deuxième dialectique découle de la première. Ces discours, en tant qu’attaque ou défense d’un homme ou d’un projet politique, évoluent nécessairement sur une ligne de crête : d’un côté, pour se conformer aux attentes de l’auditoire, les orateurs doivent dénoncer les privilèges de l’élite, c’est-à-dire de l’abominable adversaire qu’ils ont en face d’eux ; de l’autre, les mêmes individus désirent manifester leur propre supériorité culturelle ou économique, qui justifie la confiance que les jurés doivent leur accorder. J. Ober montre d’ailleurs que les plaideurs adaptent leur rhétorique en fonction de la nature de l’affaire et de leur propre statut, selon qu’il s’agit d’un plaidoyer dans une affaire privée prononcé par un simple particulier ou d’un discours judiciaire ou délibératif exposé par un rhéteur accompli.
9À trente ans de distance, le temps fait saillir les principaux apports du livre, tout en permettant de dégager certains de ses points aveugles. La démarche de J. Ober a lancé de nombreuses recherches qui, dans son sillage ou en parallèle, ont prolongé et précisé ses acquis. De multiples travaux ont ainsi étudié de quelle manière les tribunaux régulaient l’ensemble du système politique et social athénien. Matthew R. Christ a par exemple montré que les sycophantes tant décriés constituaient en réalité un instrument essentiel de régulation politique et sociale, dans la mesure où ils obligeaient les plus puissants à se comporter en bons citoyens [4]. Quant à Virginia J. Hunter, elle a analysé les multiples canaux par lesquels était exercé ce contrôle, au-delà des tribunaux, dans le cadre de l’oikos ou des communautés locales, comme le dème [5]. Reste que le livre a aussi été victime de son succès, conduisant à la popularisation d’une version affadie de l’idéologie civique. Dans de nombreux travaux, celle-ci en vient à perdre son tranchant pour se fondre dans l’idée vague d’une « political culture » – forgée au départ par les contemporanéistes pour analyser la construction de l’État-nation [6]. Dans cette conception extensive, l’idéologie démocratique en vient à englober l’ensemble des pratiques culturelles athéniennes au risque de dissoudre la spécificité du politique, c’est-à-dire son caractère conflictuel.
10Quant à J. Ober, il a frayé de nouvelles voies de recherche qui tantôt prolongent, tantôt s’écartent des thèses fondamentales portées par le livre. Après avoir analysé l’hégémonie idéologique démocratique, l’auteur s’est ainsi intéressé aux intellectuels qui en contestaient le bien-fondé, que ce soit frontalement – à la manière de Platon – ou de manière plus nuancée – tels Isocrate ou Aristote [7]. Ce nouvel ouvrage adopte, lui aussi, une démarche structurale : les intellectuels critiques sont considérés comme un groupe, uni par un commun rejet de la démocratie radicale et traversé par des rivalités féroces. Inspiré par le contextualisme de Quentin Skinner, J. Ober poursuit ici le dialogue avec les sciences sociales européennes, même s’il ne mobilise pas le concept bourdieusien de champ intellectuel à l’appui de sa démonstration.
11Paru en 2005, son livre suivant développe l’une des intuitions fondamentales de Mass and Elite : la démocratie athénienne aurait été caractérisée par un intense processus de communication entre les citoyens [8]. Mais au lieu de placer la question du conflit au cœur de l’analyse, J. Ober choisit cette fois de mettre en valeur les formes de coopération au sein de la communauté civique. C’est que, dans cet ouvrage, l’auteur ne s’intéresse plus à la fabrique des lieux communs par le biais de discours antagonistes, mais à la circulation des savoirs partagés. La focale se déplace des tribunaux populaires, lieu polémique par excellence, au Conseil, espace de délibération bien plus consensuel. En multipliant les interactions sociales à des échelles très diverses, la démocratie athénienne aurait favorisé l’agrégation de savoirs disséminés, permettant d’éclairer les prises de décision collectives et de maximiser les échanges commerciaux. À l’appui de sa démonstration, J. Ober mobilise la sociologie des réseaux, privilégiant désormais le modèle de l’acteur rationnel sur la tradition durkheimienne. Toute l’analyse vise à montrer comment le système politique a permis, en connectant des savoirs dispersés dans la cité, d’abaisser les coûts de transaction et, in fine, de favoriser la prospérité de la cité – au risque de sous-estimer, dans les causes du succès économique athénien, l’avantage comparatif créé par l’impérialisme au ve siècle.
12La même approche se trouve au fondement de l’un de ses tout derniers livres, L’énigme grecque, le seul traduit en français à ce jour [9]. Exploitant des bases de données établies à l’échelle du monde grec, l’historien américain prend congé d’une vision primitiviste et stagnante de l’économie antique pour s’interroger sur les raisons qui permirent aux cités grecques de produire tant de richesses, en l’absence d’un État central permettant de coordonner leurs actions. D’après J. Ober, c’est une forme d’intelligence collective décentralisée et un ensemble d’institutions politiques bien pensées qui auraient jeté les bases de ce qu’il nomme l’« efflorescence grecque ». Sécurité juridique, concurrence économique, innovation institutionnelle : l’auteur puise ici explicitement son inspiration dans le modèle de l’économie de la connaissance qu’il a pu observer de visu dans la Silicon Valley, après avoir accepté un poste à l’université de Stanford en 2006. Au point de créer un nouveau miracle grec 2.0 ?
13La trajectoire intellectuelle de J. Ober vient illuminer, par contraste, les voies qu’il a laissées en friche après la publication de Mass and Elite. En abandonnant le couple conceptuel hégémonie/contestation (dissent), c’est la dimension conflictuelle de la démocratie qui s’est trouvée peu à peu évacuée. Cette marginalisation n’avait pourtant rien d’inéluctable. Postuler l’existence d’une intense communication entre citoyens n’implique nullement de se concentrer sur les seules formes de coopération et d’harmonie sociale. Il aurait été tout aussi légitime de mettre en valeur les ratés de l’échange, les incompréhensions mutuelles, voire les tentations sécessionnistes qui affligeaient une communauté athénienne radicalement plurielle et dissonante. Ce renoncement est d’autant plus dommageable que la réflexion développée dans l’ouvrage de 1989 avait l’avantage de reconnaître le rôle structurant du conflit, sans pour autant l’envisager sous la forme dramatisée d’une déchirure radicale.
14À suivre ainsi l’évolution de la réflexion de J. Ober sur la durée, il devient possible de repérer une idéalisation du régime démocratique qui, déjà, perçait dans l’ouvrage. Dans sa reconstitution du fonctionnement démocratique, l’auteur accorde sans doute une confiance excessive aux pouvoirs créateurs du langage. Plus exactement, il ne prend pas suffisamment en compte les conditions concrètes qui permettent aux discours d’avoir un effet performatif. L’hégémonie idéologique du peuple ne se fonde pas seulement sur la force médiatrice de la parole, mais sur un système de sanctions extrêmement sévères qui vient l’étayer. Pour le dire autrement, si les topoi rhétoriques s’avèrent efficaces, ce n’est pas en raison de leur répétition, mais parce qu’ils sont potentiellement associés à de lourdes peines. La démocratie est précisément ce régime où le peuple exerce le kratos, c’est-à-dire un pouvoir terrifiant, écrasant, qui se traduit par des condamnations souvent très importantes – peine capitale, dégradation de la citoyenneté, exil ou amende massive. À donner à la culture punitive toute sa place, la démocratie athénienne conserve sa puissance d’actualisation inentamée, quitte à devoir poser des questions dérangeantes : les élites doivent-elles vivre dans la terreur pour que le peuple exerce véritablement le pouvoir ? Existe-t-il une véritable démocratie sans excès judiciaires ? Telles sont les interrogations vives que la relecture de ce livre majeur permet de relancer.
15AHSS, 75-3/4, 10.1017/ahss.2021.18
Date de mise en ligne : 25/08/2021
Notes
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[1]
Mogens H. Hansen, La démocratie athénienne à l’époque de Démosthène. Structure, principes et idéologie, trad. par S. Bardet, Paris, Les Belles Lettres, [1991] 1993.
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[2]
Voir notamment Patrice Hamon, « Démocraties grecques après Alexandre. À propos de trois ouvrages récents », Topoi. Orient-Occident, 16-2, 2009, p. 347-382.
-
[3]
Louis Althusser, « Idéologie et appareils idéologiques d’État (Notes pour une recherche) », in Positions (1964-1975), Paris, Éditions sociales, [1970] 1976, p. 67-125.
-
[4]
Matthew R. Christ, The Litigious Athenian, Baltimore, Johns Hopkins University Press, 1998.
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[5]
Victoria J. Hunter, Policing Athens: Social Control in the Attic Lawsuits, 420-320 B.C., Princeton, Princeton University Press, 1994.
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[6]
Voir en particulier Benedict Anderson, L’imaginaire national. Réflexions sur l’origine et l’essor du nationalisme, trad. par P.-E. Dauzat, Paris, La Découverte, [1983] 1996.
-
[7]
Josiah Ober, Political Dissent in Democratic Athens: Intellectual Critics of Popular Rule, Princeton, Princeton University Press, 1998.
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[8]
Josiah Ober, Democracy and Knowledge: Innovation and Learning in Classical Athens, Princeton, Princeton University Press, 2010.
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[9]
Josiah Ober, L’énigme grecque. Histoire d’un miracle économique et démocratique (vie-iiiesiècle avant J.-C.), trad. par P. Pignarre, Paris, La Découverte, [2015] 2019.