Notes
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[1]
Sigurður Gylfi Magnússon, « A ‘New Wave’ of Microhistory? Or: It’s the Same Old Story – A Fight for Love and Glory », Quaderni storici, 52-2, 2017, p. 557-575, ici n. 22 et 24.
-
[2]
Sur les rapports entre Roger Chartier et le linguistic turn, voir Roger Chartier, Au bord de la falaise. L’histoire entre certitudes et inquiétudes, Paris, Albin Michel, [1998] 2009.
-
[3]
Nous nous référons surtout au livre pionnier de Denis Richet, La France moderne. L’esprit des institutions, Paris, Flammarion, 1973 et aux recherches de Robert Descimon, Alain Guéry et Christian Jouhaud.
-
[4]
Nous pensons ici au Groupe de recherches interdisciplinaires sur l’histoire du littéraire (GRIHL), fondé en 1996, et dont la création a été en quelque sorte préparée par Christian Jouhaud (dir.), n° spécial « Histoire et littérature », Annales HSS, 49-2, 1994.
-
[5]
Sherry Ortner, « Theory in Anthropology since the Sixties », Comparative Studies in Society and History, 26-1, 1984 p. 126-166. Pour une perspective critique, voir Angelo Torre, « Parcours de la pratique de 1966 à 1995 », in F. Chateauraynaud et Y. Cohen (dir.), Histoires pragmatiques, Paris, Éd. de l’EHESS, 2016, p. 31-68.
-
[6]
Michel de Certeau, L’écriture de l’histoire, Paris, Gallimard, 1975 ; Jacques Revel et François Hartog (dir.), Les usages politiques du passé, Paris, Éd. de l’EHESS, 2001 et, plus récemment, Jacques Revel, Un moment, des histoires, Paris, Éd. de l’EHESS, 2018. La réflexion de Michel de Certeau se trouve au cœur de l’éditorial « Histoire et sciences sociales. Un tournant critique ? », Annales ESC, 43-2, 1988, p. 291-293, reproduit dans le présent numéro : « 90 ans d’éditoriaux », p. 725-796.
-
[7]
Jacques Revel, « L’histoire au ras du sol », préface à Giovanni Levi, Le pouvoir au village. Histoire d’un exorciste dans le Piémont du xviiesiècle, Paris, Gallimard, [1985] 1989, p. i-xxxiii. Les Annales furent loin d’accorder la même attention aux différents représentants de la microhistoire italienne : si les travaux de Carlo Ginzburg furent moins mobilisés que ceux de Giovanni Levi, ceux d’Edoardo Grendi ou de Carlo Poni furent quasiment ignorés.
-
[8]
Éditorial, « Tentons l’expérience », Annales HSS, 44-6, 1989, p. 1317-1323, ici p. 1321, reproduit dans le présent numéro : « 90 ans d’éditoriaux », p. 725-796.
-
[9]
« Jeux d’échelles » est devenu un slogan des années 1990-2000. Pour une conception alternative de la notion d’échelle, voir Paul-André Rosental, « Construire le ‘macro’ par le ‘micro’ : Fredrik Barth et la microstoria », in J. Revel (dir.), Jeux d’échelles. La micro-analyse à l’expérience, Paris, Gallimard/Éd. du Seuil, 1996, p. 141-159.
-
[10]
Christian G. De Vito, « Verso una microstoria translocale (Micro-spatial History) », Quaderni storici, 50-3, 2015, p. 815-833, ici p. 816.
-
[11]
Éditorial, « Histoire et sciences sociales. Un tournant critique ? », Annales ESC, 43-2, 1988, reproduit dans le présent numéro : « 90 ans d’éditoriaux », p. 725-796.
-
[12]
Éditorial, « Tentons l’expérience », Annales ESC, 44-6, 1989, p. 1317-1323, ici p. 1320, reproduit dans le présent numéro : « 90 ans d’éditoriaux », p. 725-796.
-
[13]
Éditorial, « Histoire, sciences sociales », Annales HSS, 49-1, 1994, p. 3-4, ici p. 3, reproduit dans le présent numéro : « 90 ans d’éditoriaux », p. 725-796.
-
[14]
L’importance des « aires culturelles » dans les Annales ne cessa de croître, comme l’anticipait avec beaucoup d’insistance l’éditorial de 1989, « Tentons l’expérience », précédemment cité.
-
[15]
Le cas italien est exemplaire en la matière : au cadre politico-intellectuel régional des historiens modernistes répond fréquemment le cadre national des contemporanéistes.
-
[16]
Dipesh Chakrabarty, Provincialiser l’Europe. La pensée postcoloniale et la différence historique, trad. par O. Ruchet et N. Vieillescazes, Paris, Éd. Amsterdam, [2000] 2009. Voir, dans le présent numéro, la recension de ce livre par Romain Bertrand, p. 821-826.
-
[17]
À titre d’exemples, voir Sanjay Subrahmanyam, « Du Tage au Gange au xvie siècle : une conjoncture millénariste à l’échelle eurasiatique », Annales HSS, 56-1, 2001, p. 51-84 ; Serge Gruzinski, « Les mondes mêlés de la Monarchie catholique et autres ‘connected histories’ », Annales HSS, 56-1, 2001, p. 85-117 ; Michael Werner et Bénédicte Zimmerman, « Penser l’histoire croisée : entre empirie et réflexivité », Annales HSS, 58-1, 2003, p. 7-36.
-
[18]
Carlo Ginzburg, « Présomptions sur le sabbat », Annales ESC, 39-2, 1984, p. 341-354.
-
[19]
Giovanni Levi, « I pericoli del geertzismo », Quaderni storici, 20-1, 1985, p. 269-277 (traduction française : id., « Les dangers du geertzisme », Labyrinthe, 8, 2001, p. 36-45).
-
[20]
Carlo Ginzburg, « Unus testis. Lo sterminio degli ebrei e il principio di realtà », Quaderni storici, 27-2, 1992, p. 529-548.
-
[21]
Id., « Microstoria : due o tre cose che so di lei », Quaderni storici, 29-2, 1994, dans le cadre d’une discussion intitulée « Sur la microhistoire », avec des interventions d’Edoardo Grendi et de Jacques Revel.
-
[22]
« Editoriale », Quaderni storici, 23-1, 1988, p. 5-8 ; « Editoriale », Quaderni storici, 25-1, 1990, p. 5-6. Un numéro de 1989 comporte un débat sur le patronage féminin : Alain Boureauet al., « Il patronage nella storia delle donne », Quaderni storici, 24-3, p. 919-937.
-
[23]
Renata Ago et Osvaldo Raggio (dir.), n° spécial « Consumi culturali nell’Italia moderna », Quaderni storici, 39-1, 2004 ; Luigi Spezzaferro (dir.), n° spécial « Mercanti di quadri », Quaderni storici, 39-2, 2004 ; n° spécial « Oggetti e scambi culturali », Quaderni storici, 41-3, 2006.
-
[24]
Diego Moreno (dir.), n° spécial « Boschi : storia e archeologia », Quaderni storici, 17-1, 1982 ; Diego Moreno (dir.), dossier « Boschi : storia e archeologia 2 », 21-2, 1986, p. 435-535 ; voir aussi, antérieurement, n° spécial « Archeologia e geografia del popolamento », Quaderni storici, 8-3, 1973, ainsi que Diego Moreno et Massimo Quaini (dir.), n° spécial « Storia della cultura materiale », Quaderni storici, 11-1, 1976.
-
[25]
Voir la discussion « A proposito di storia delle risorse ambientali », Quaderni storici, 24-3, 1989, p. 883-937 et, en particulier, les interventions et les positions différentes de Diego Moreno, « Dal terreno al documento » et d’Alberto Caracciolo, « Ma anche il terreno è documento », respectivement p. 883-896 et 896-901.
-
[26]
Sur le parcours historiographique d’E. Grendi, voir Osvaldo Raggio et Angelo Torre, « Prefazione », in E. Grendi, In altri termini. Etnografia e storia di una società di antico regime, Milan, Feltrinelli, 2004, p. 5-37.
-
[27]
Edoardo Grendi, « Ripensare la microstoria ? », Quaderni storici, 29-2, 1994, p. 539-549.
-
[28]
Vittorio Tigrino, « Storia di un Seminario di Storia Locale. Edoardo Grendi e il Seminario permanente di Genova (1989-1999) », in R. Cevasco (dir.), La natura della montagna. Scritti in ricordo di Giuseppina Poggi, Sestri Levante, Oltre, 2013, p. 211-232.
-
[29]
Diego Moreno et Osvaldo Raggio (dir.), n° spécial « Risorse collettive », Quaderni storici, 27-3, 1992. Voir également Diego Moreno (dir.), n° spécial « Boschi : storia e archeologia », Quaderni storici, 17-1, 1982, pour la référence à l’écologie historique.
-
[30]
William H. Sewell, « The Political Unconscious of Social History », in Logics of History: Social Theory and Social Transformation, Chicago, The University of Chicago Press, 2005, p. 22-90. Nous nous référons par exemple à Angiolina Arru et Sofia Boesch-Gajano (dir.), n° spécial « Fratello/sorella », Quaderni storici, 28-2, 1993, jusqu’au plus récent Margareth Lanzinger et Domenico Rizzo (dir.), n° spécial « Il corpo della famiglia », Quaderni storici, 49-1, 2014.
-
[31]
Voir Paolo Grossi (dir.), Storia sociale e dimensione giuridica. Strumenti d’indagine e ipotesi di lavoro. Atti d’incontro di studio. Firenze, 26-27 aprile 1985, Milan, Giuffrè, 1986.
-
[32]
Pour le dire avec Bartolomé Clavero, la perspective juridique est la clef de voûte qui permet de construire une anthropologie historique des sociétés européennes. Voir Bartolomé Clavero, Tantas persona como estados. Por una antropologia politica de la historia europea, Madrid, Tecnos, 1986.
-
[33]
Renata Ago, Maura Palazzi et Gianna Pomata (dir.), n° spécial « Costruire la parentela », Quaderni storici, 29-2, 1994 ; Renata Ago (dir.), n° spécial « Diritti di proprietà », Quaderni storici, 30-1, 1995 ; Simona Cerutti, Robert Descimon et Maarten Prak (dir.), n° spécial « Cittadinanze », Quaderni storici, 30-2, 1995 ; Angiolina Arru (dir.), n° spécial « Gestione dei patrimoni e diritti delle donne », Quaderni storici, 33-2, 1998 ; Renata Ago et Simona Cerutti (dir.), n° spécial « Procedure di giustizia », Quaderni storici, 34-2, 1999. Sur ces questions, voir Simona Cerutti, « Histoire pragmatique, ou de la rencontre entre histoire sociale et histoire culturelle », Tracés. Revue de sciences humaines, 15, 2008, p. 147-168. Plus récemment, voir Biagio Salvemini et Roberto Zaugg (dir.), n° spécial « Frodi marittime tra norme e istituzioni (secc. xvii-xviii) », Quaderni storici, 48-2, 2013 ; Wolfgang Kaiser et Johann Petitjean (dir.), n° spécial « Litigation and the Elements of Proof in the Mediterranean (16th-19th C.) », Quaderni storici, 51-3, 2016 ; Massimo Vallerani (dir.), n° spécial « Sistemi di eccezione » Quaderni storici, 44-2, 2009 ; Massimo Vallerani (dir.), n° spécial « Fiscalità e cittadinanza », Quaderni storici, 49-3, 2014.
-
[34]
Renata Ago, « Cambio di prospettiva : dagli attori alle azioni e viceversa », in J. Revel (dir.), Giochi di scala. La microstoria alla prova dell’esperienza, Rome, Viella, 2006, p. 239-250. Voir également A. Torre, « Parcours de la pratique de 1966 à 1995 », art. cit. et S. Cerutti, « Histoire pragmatique… », art. cit.
-
[35]
Edoardo Grendi, « La pratica dei confini. Mioglia contro Sassello, 1715-1745 », Quaderni storici, 21-3, p. 811-845.
-
[36]
Osvaldo Raggio, « Costruzione delle fonti e prova : Testimoniali, possesso e giurisdizione », 31-1, 1996, p. 135-156.
-
[37]
D’autres numéros l’ont repris et amplifié par la suite : Paolo Sartori (dir.), n° spécial « Waqf, colonialismo e pluralismo giuridico nelle società musulmane », Quaderni storici, 44-3, 2009 ; Simona Cerutti et Isabelle Grangaud (dir.), n° spécial « Fuori mercato. Appartenenze locali e beni nel Mediterraneo », Quaderni storici, 52-1, 2017 ; Emanuele Colombo (dir.), n° spécial « Carità », Quaderni storici, 54-3, 2019, jusqu’à la reprise explicite des thèmes du numéro sur les commons dans Vittorio Tigrino (dir.), n° spécial « Risorse comuni », Quaderni storici, 52-2, 2017.
-
[38]
Biagio Salvemini (dir.), n° spécial « Mercati », Quaderni storici, 32-3, 1997.
-
[39]
Enrico Artifoni et Angelo Torre (dir.), n° spécial « Erudizione e fonti », Quaderni storici, 31-3, 1996 ; Simona Cerutti et Gianna Pomata (dir.), n° spécial « Fatti : storie dell’evidenza empirica », Quaderni storici, 36-3, 2001 ; Isabelle Grangaud (dir.), n° spécial « Società post-coloniali : ritorno alle fonti », Quaderni storici, 43-3, 2008 ; Vittorio Tigrino et Angelo Torre (dir.), n° spécial « Scritture di storia », Quaderni storici, 45-1, 2010.
-
[40]
Luca Giana et Vittorio Tigrino (dir.), n° spécial « Istituzioni », Quaderni storici, 47-1, 2012 ; Vittorio Tigrino et Angelo Torre (dir.), n° spécial « Strade in età moderna », Quaderni storici, 53-2, 2018.
-
[41]
Angelo Torre (dir.), n° spécial « Storia Applicata », Quaderni storici, 50-3, 2015.
-
[42]
Voir, dans une perspective différente par rapport au numéro sur la « Storia applicata », Tommaso Bobbio (dir.), n° spécial « The Construction of Heritage », Quaderni storici, 54-2, 2019.
-
[43]
Angelo Torre, « Public History e Patrimoine : due casi di storia applicata » et Carlo Olmo et Susanna Caccia Gherardini, « Le Corbusier e il fantasma patrimoniale. Firminy-Vert : tra messa in scena dell’origine e il restauro del non finito », n° spécial « Storia Applicata », Quaderni storici, 50-3, 2015, respectivement p. 629-659 et 689-722.
-
[44]
Voir le n° spécial « Fatti… » déjà cité, et, plus récemment, Sabina Brevaglieri et Antonella Romano (dir.), n° spécial « Produzione di saperi, costruzione di spazi », Quaderni storici, 48-1, 2013, ainsi que Simone Cinotto (dir.), n° spécial « Food, Migration, and Mobility in Historical Perspective, Nineteenth to Twenty-First Century », Quaderni storici, 51-1, 2016 ; Emmanuel Betta (dir.), n° spécial « Esperti biopolitici », Quaderni storici, 54-1, 2019. Voir également l’étude des réseaux d’informations dans les mondes marchands : Wolfgang Kaiser et Biagio Salvemini (dir.), n° spécial « Informazioni e scelte economiche », 42-1, 2007.
-
[45]
Massimo Aresu et Henriette Asséo (dir.), n° spécial « Zingari : una storia sociale », Quaderni storici, 49-2, 2014 ; Federica Morelli et Clément Thibaud (dir.), n° spécial « I liberi di colore nello spazio atlantico », Quaderni storici, 50-1, 2015.
-
[46]
Giovanna Fiume (dir.), n° spécial « Riscatto, scambio, fuga », Quaderni storici, 47-2, 2012 ; Giovanna Fiume (dir.), n° spécial « Diaspora morisca », Quaderni storici, 48-3, 2013.
-
[47]
Tommaso Bobbio et Marco Buttino (dir.), n° spécial « Cambiamento urbano e cittadinanza in Asia contemporanea », Quaderni storici, 50-2, 2015.
-
[48]
Guido Franzinetti (dir.), n° spécial « Nazionalismo e mutamento sociale in Europa centro-orientale », Quaderni storici, 28-3, 1993 analysait la naissance de la nation comme le résultat des crises des empires européens. Voir également Carolina Castellano et Guido Franzinetti (dir.), « Memorie, fonti, giustizia. Dopo la Guerra Fredda », Quaderni storici, 43-2, 2008.
-
[49]
Francesca Trivellato, « Is there a Future for Italian Microhistory in the Age of Global History? », California Italian Studies, 2-1, 2011, https://escholarship.org/uc/item/0z94n9hq.
-
[50]
Romain Bertrand et Guillaume Calafat (dir.), n° spécial « Micro-analyse et histoire globale », Annales HSS, 73-1, 2018. Voir aussi John-Paul Ghobrial (dir.), « Global History and Microhistory », Past & Present, 242, supplément 14, 2019.
-
[51]
Voir l’introduction au n° spécial « Micro-analyse et histoire globale » de Romain Bertrand et Guillaume Calafat, « La microhistoire globale : affaire(s) à suivre », Annales HSS, 73-1, 2018, p. 3-18. Les auteurs s’y réfèrent au « Forum » de Quaderni storici, « Microstoria e storia globale », qui réunit des interventions de Christian G. De Vito et de Guido Franzinetti (Quaderni storici, 50-3, 2015, p. 815-847), de Dagmar Freist, de Sigurður Gylfi Magnússon et d’Angelo Torre (Quaderni storici, 52-2, 2017, p. 535-584), ainsi que de István M. Szijártó (Quaderni storici, 53-3, 2018, p. 917-928), précédées par celle d’Osvaldo Raggio (Quaderni storici, 50-2, 2015, p. 551-566). Ils évoquent également, de manière plus générale, le rôle des Quaderni storici dans le débat sur la microhistoire, en renvoyant notamment aux perspectives « globales » pionnières empruntées par certains de ses animateurs, par exemple à Edoardo Grendi, I Balbi. Una famiglia genovese fra Spagna e Impero, Turin, Einaudi, 1997.
-
[52]
Alice Ingold (dir.), n° spécial « Environnement », Annales HSS, 66-1, 2011, en particulier l’introduction d’Alice Ingold, « Écrire la nature. De l’histoire sociale à la question environnementale ? », p. 11-29.
-
[53]
Voir le dossier « Histoire et environnement », Annales ESC, 29-3, 1974, p. 537-672 et Emmanuel Le Roy Ladurie, « Pour une histoire de l’environnement : la part du climat ? », Annales ESC, 25-5, 1970, p. 1459-1470 (ce dernier numéro proposant, dans sa section « Inter-sciences », une contribution sur la paléobotanique).
-
[54]
Dans un essai historiographique qui précède de deux ans celui d’Alice Ingold, la référence aux Annales est présentée comme centrale. Voir Fabien Locher et Grégory Quenet, « L’histoire environnementale : origines, enjeux et perspectives d’un nouveau chantier », Revue d’histoire moderne & contemporaine, 56-4, 2009, p. 7-38.
-
[55]
Dossier « Anthropocène », Annales HSS, 72-2, 2017, p. 263-378, dont l’introduction revendique curieusement une forme de continuité entre les numéros des Annales des années 1970 et celui de 2011, alors même que la coordinatrice de ce dernier numéro, Alice Ingold, ne l’explicitait pas. Outre ces deux volumes cités, les références à la question environnementale dans les Annales semblent relativement absentes, y compris quand il est question d’interdisciplinarité (le numéro qui précède celui sur l’« Anthropocène » contient ainsi une série nourrie de comptes rendus sur l’archéologie, où la question environnementale ne joue qu’un rôle très marginal : voir l’ensemble de comptes rendus « Archéologie », Annales HSS, 72-1, 2017, p. 167-253).
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[56]
Outre le format de la revue et la fréquence de ses publications (même si les Annales HSS sont passées en 2011 de 6 à 4 numéros annuels, se rapprochant ainsi de la périodicité des Quaderni storici qui ont toujours publié, depuis leur fondation, 3 numéros par an).
-
[57]
Jacques LeGoff, « Histoire médiévale et histoire du droit : un dialogue difficile », in P. Grossi (dir.), Storia sociale e dimensione giuridica, op. cit., p. 23-64.
-
[58]
N° spécial « Droit, histoire, sciences sociales », Annales ESC, 47-6, 1992, avec les contributions, entre autres, de Catherine Darbo-Peschanski, « Questions de temps : entre historiographie et droit grec », p. 1097-1112 ; Alain Boureau, « Droit et théologie au xiiie siècle », p. 1113-1125 ; Robert Descimon, « Les fonctions de la métaphore du mariage politique du roi et de la république en France, xve-xviiie siècles », p. 1127-1147 ; Gunther Teubner, « Pour une épistémologie constructiviste du droit », p. 1149-1169.
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[59]
Yan Thomas (dir.), n° spécial « Histoire et droit », Annales HSS, 57-6, 2002, articulé en quatre rubriques : « Aux fondements juridiques des sociétés », « Justiciables et tribunaux », « Normes déontologiques » et « Débats historiographiques ».
-
[60]
N° spécial « Formes de la généralisation », Annales HSS, 62-1, 2007, au sein duquel figure l’article de Yan Thomas, « L’enfant à naître et l’‘héritier sien’. Sujet de pouvoir et sujet de vie en droit romain », p. 29-68.
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[61]
Pour une exception importante, voir Isabelle Grangaud, « Le passé mis en pièce(s). Archives, conflits et droits de cité à Alger, 1830-1870 », Annales HSS, 72-4, 2017, p. 1023-1053.
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[62]
Simone Maria Collavini et Antonino Mastruzzo (dir.), n° spécial « Intersezioni : incontri tra storia e paleografia », Quaderni storici, 51-2, 2016.
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[63]
Étienne Anheim et Olivier Poncet (dir.), n° spécial « Fabrique des archives, fabrique de l’histoire », Revue de synthèse, 125, 2004. Notons que, alors que nous écrivions ces lignes, les Annales faisaient paraître un n° spécial « Archives », Étienne Anheim (dir.), Annales HSS, 74-3/4, 2019.
-
[64]
Filippo deVivo, « Cœur de l’État, lieu de tension. Le tournant archivistique vu de Venise (xve-xviie siècles) », Annales HSS, 68-3, 2013, p. 697-728.
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[65]
Paolo Sartori, Visions of Justice: Sharīʿa and Cultural Change in Russian Central Asia, Leyde, Brill, 2016 ; Paolo Sartori (dir.), n° spécial « Disassembling Colonial Archives », Quaderni storici, en cours de préparation.
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[66]
Étienne Anheim, Antoine Lilti et Stéphane Van Damme, « Quelle histoire de la philosophie ? », É. Anheim et A. Lilti (dir.), n° spécial « Histoire et philosophie », Annales HSS, 64-1, 2009, p. 5-11.
1Au cours des années 1980, les revues d’histoire ont fait face à l’offensive du linguistic turn. Qu’il s’agisse des grands périodiques de référence, comme les Annales, ou bien de publications pensées comme « militantes », telles que les Quaderni storici, chaque revue a alors apporté une réponse spécifique qui a profondément orienté son évolution au cours des trente années suivantes. Les critiques « culturalistes » ont visé tout particulièrement l’histoire sociale pratiquée par les Annales durant les années 1960 et 1970 [1]. À l’exception de l’histoire de la lecture et de l’écriture proposée par Roger Chartier [2], les attaques du linguistic turn semblaient cependant méconnaître certaines inflexions nouvelles de l’histoire sociale française, telle que la « nouvelle histoire politique », incarnée par Denis Richet et sa lecture plurielle des institutions d’Ancien Régime [3], ou bien l’histoire du littéraire, animée par des centres de recherche qui gravitaient autour de la revue [4]. Pour répondre aux arguments culturalistes, les Annales ont puisé dans une approche des pratiques culturelles très marquée, à l’origine, par les travaux de Pierre Bourdieu [5], puis par les critiques apportées par Luc Boltanski. Elles ont également tiré parti des réflexions sur l’écriture de l’histoire inspirées de Michel de Certeau [6].
2La revue s’est par ailleurs mesurée à la microhistoire italienne, en particulier à l’étude des relations interpersonnelles conduite par Giovanni Levi [7], qu’elle a tenté d’associer à la tradition d’histoire sociale à la française, incarnée par l’École des hautes études en sciences sociales. Cette synthèse édulcorait le caractère polémique de la microstoria, qui promouvait l’exploration du micro et ses potentialités heuristiques afin de défendre l’articulation d’échelles diverses, pensées en termes de complémentarité [8]. Le grand succès de cette proposition historiographique [9] a masqué certaines de ses apories, en premier lieu la confusion entre l’« échelle » (un rapport) et le « cadre » (une dimension, voire un « niveau » social) d’analyse [10].
3D’un point de vue opératoire, en tout cas, la proposition des « jeux d’échelles » contribua à revitaliser la tradition de l’histoire sociale française, que les Annales avaient incarnée avec une belle constance au cours des trente années précédentes. L’interdisciplinarité devint l’un des étendards de la revue, jusqu’à inspirer son changement de sous-titre en 1994. D’un triptyque d’objets (« Économies, Sociétés, Civilisations »), on passe à une juxtaposition de disciplines (« Histoire, Sciences Sociales »). Toutefois, les formes de l’interdisciplinarité ont semblé varier avec le temps. L’aspiration « critique » de 1988 visait à répondre aux incertitudes qui agitaient la recherche historique face à la multiplication des objets d’étude, mais surtout face aux attaques du déconstructionnisme [11]. L’attention portée à « l’expérience » de recherche, l’année suivante, avait quant à elle un double objectif : mettre l’accent sur les processus, les stratégies des acteurs comme participant de la création d’une construction plurielle des sociétés et chercher dans l’appréciation des « caractéristiques internes du document » les critères pour « délimiter le champ du questionnaire » [12]. On ne retrouve pas ces enjeux dans le bref « programme » de 1994, qui se contente d’invoquer la pluralité des apports des sciences sociales, auxquels l’histoire vient ajouter son propre ingrédient, le « sens de la diachronie » [13]. La conséquence la plus concrète de cette série d’invitations fut peut-être l’explosion des études liées aux « aires culturelles » [14]. Elle représenta pour les Annales tout à la fois un moyen d’en finir avec les critiques du linguistic turn et de répondre de manière originale à la global history d’inspiration états-unienne. L’étude d’aires extra-occidentales partageait avec l’histoire globale le même projet de remise en question du cadre national, qui demeure encore le cadre privilégié par les modernistes et les contemporanéistes [15]. Pour le dire comme Dipesh Chakrabarty, il s’agissait de « provincialiser l’Europe » [16]. Les propositions élaborées au sein de la revue – des histoires « croisées » aux histoires « connectées » jusqu’aux histoires « mondiales », « impériales » ou « atlantiques » [17] – constituèrent autant de répliques, même si elles ne furent pas toujours immédiatement interprétées comme telles, face à la vogue du global. En outre, elles contribuèrent à renouveler les méthodes de l’histoire comparée.
4Pour les Quaderni storici, la situation de la fin des années 1980 était d’une nature profondément différente. En effet, la crise de la microhistoire et le besoin de clarifier les diverses sensibilités historiographiques qui cohabitaient à l’intérieur de la revue avaient conduit à une rupture, rendue manifeste en 1990 par le départ de G. Levi, l’un des représentants du courant de la microhistoire qui avait le plus marqué les historiens français. L’aventure états-unienne de Carlo Ginzburg et son parcours de recherche avaient rendu sa collaboration à la revue moins régulière, lui faisant choisir d’autres lieux – et précisément les Annales – pour faire part de ses insatisfactions sur les développements de la microhistoire [18]. Toutefois, son apport à Quaderni storici restait fondamental dès qu’il s’agissait de discuter les propositions et les positions du déconstructionnisme. Tandis que G. Levi opposait un refus frontal au linguistic turn et au culturalisme geertzien [19], C. Ginzburg menait une démonstration implacable contre le relativisme déconstructionniste et les problèmes qu’il soulevait [20]. Quelques années plus tard, il accepta de participer à un débat, conduit à l’intérieur de la revue, sur les trajectoires de la microhistoire [21]. La revue poursuivit néanmoins son cours en empruntant d’autres voies, peut-être moins explicites sur le plan méthodologique et théorique, mais fructueuses sur celui de la recherche.
5Des pistes avaient en effet été esquissées en la matière au moyen de deux éditoriaux – un instrument que Quaderni storici n’utilisa presque plus par la suite (à la différence des Annales) – en 1988 et en 1990. C’est à la fin de cette année-là, nous l’avons dit, que G. Levi quitta la revue, qui connaissait une époque de changement radical : les nouveaux membres du comité de rédaction dépassaient en nombre le noyau restant des « historiques », et les femmes y avaient désormais un rôle majeur [22]. L’éditorial de 1988 annonçait l’amorce d’un dialogue spécifique avec deux disciplines en particulier, à savoir l’histoire de l’art et l’écologie historique. Du point de vue historiographique, il s’agissait de réfléchir à l’articulation possible entre l’échelle micro et les procédures de généralisation. En ce qui concerne l’histoire de l’art, la proposition se concrétisa près de dix ans plus tard, avec des numéros liés à la consommation et aux objets du patrimoine culturel [23]. En revanche, le dialogue avec l’écologie historique et les débats sur l’histoire environnementale se trouvaient déjà au cœur de la revue, et ce depuis plusieurs années [24], malgré des orientations et des sensibilités hétérogènes qui affleurèrent précisément lors de cette transition cruciale dans l’histoire des Quaderni storici, au carrefour des années 1980 et 1990 [25].
6À cette époque, même s’il partageait le même refus du déconstructionnisme, la position exprimée par Edoardo Grendi contre le culturalisme geertzien était bien moins tranchée que celle de G. Levi et de C. Ginzburg. E. Grendi avait élaboré, à partir du milieu des années 1980, un nouveau projet de recherche qui privilégiait les sources juridictionnelles, les méthodes topographiques de contextualisation et les pratiques sociales comme objets de l’anthropologie historique [26]. Pour cette raison, lorsqu’il dirigea la revue, à cheval entre les années 1980 et 1990, de nouvelles thématiques firent leur entrée dans les pages des Quaderni storici. La confrontation avec le linguistic turn invitait à accorder davantage d’attention à des objets auparavant plutôt absents de l’horizon de la revue, en particulier les pratiques sociales [27]. Ces actions, rapportées aux catégories partagées par les acteurs sociaux et localisées précisément au moyen des sources, avaient une nature plus juridique qu’économique. E. Grendi cherchait à en tirer de nouvelles propositions théoriques, par exemple au sujet de « l’histoire locale » telle qu’il la développa lors d’un séminaire génois [28]. L’intérêt pour les dimensions locale et juridique des relations sociales conduisit à une révision profonde de l’historiographie sociale des années 1970. Le numéro sur les « Ressources collectives » de 1992 en offre une illustration paradigmatique. Dans celui-ci, les deux dimensions, juridique et locale, aspiraient à fusionner ou, tout du moins, à dialoguer avec la nouvelle écologie historique d’inspiration britannique – une des perspectives annoncées par le changement de comité de rédaction, elles-mêmes liées aux débats qui traversaient l’histoire environnementale [29]. Néanmoins, la réponse à la fois antirelativiste et antipositiviste des Quaderni storici à partir de la fin des années 1980 prenait surtout appui sur les travaux de la décennie précédente, axés sur la dimension culturelle de l’histoire sociale – des travaux qui avaient donné lieu à des recherches avant-gardistes sur l’histoire du genre et qui occupèrent une place croissante dans les numéros publiés par la suite [30].
7La revue emprunta ainsi le virage de la « nouvelle histoire juridique », amorcé au milieu des années 1980 par une discussion internationale sur le rôle du droit dans l’interprétation des processus sociaux et politiques, et porté par plusieurs revues, y compris italiennes, tels les Quaderni fiorentini per la storia del diritto [31]. Cet intérêt pour la dimension juridique – plus que pour le droit en tant que tel [32] – fut à l’origine d’une riche série de numéros consacrés à la gestion des patrimoines, à la construction des parentèles, aux droits de propriété, à la citoyenneté, aux procédures et, plus récemment, à l’exception, aux liens entre fiscalité et citoyenneté ainsi qu’aux fraudes et aux litiges commerciaux [33].
8Ces nouvelles méthodes et ces nouveaux champs d’étude ont invité les chercheurs à un « changement de perspective » que Renata Ago qualifia de passage « des acteurs aux actions » et vice versa – une rencontre avec l’histoire pragmatique qui peut être, à bon droit, considérée comme l’un des fruits les plus intéressants de ce nouveau questionnement « juridique » [34]. Ces numéros abordent en effet une dimension qu’E. Grendi avait caractérisée, dès 1986, comme une culture de la possession [35], et qu’Osvaldo Raggio développa quelques années plus tard [36]. L’étude des sources juridictionnelles faisait émerger une grammaire des relations interpersonnelles étrangère au langage (moderne) de la propriété, mais tout à fait cruciale pour comprendre les dynamiques conflictuelles des sociétés préindustrielles [37]. Or, restituer la densité du contexte et la multiplicité des langages (rappelés à travers des pratiques conflictuelles) fut une ambition qui imprégna également l’analyse des dynamiques marchandes et commerciales proposée par la revue au cours des années suivantes [38].
9La relation entre culture juridique et localité permet d’identifier une troisième piste de recherche, impensable avant les années 1980, puisque l’antipositivisme et la réflexion sur les sources ouvrirent de nouvelles perspectives sur l’érudition, l’écriture de l’histoire, l’expérience scientifique ou encore les sources coloniales [39]. Ainsi, c’est justement le langage juridique de la possession qui permit d’identifier des processus – choraux et « par le bas » – de « construction des sources » aux pouvoirs légitimants forts et réciproques. O. Raggio parle à ce sujet de la « genèse des sources » comme d’un processus social et culturel de construction du pouvoir – et c’est à cette aune que la revue en est venue, de manière plus générale, à réinterroger les objets « classiques » de l’histoire des institutions tels que l’histoire du pouvoir local ou celle des routes [40].
10Le lien entre reconstruction du passé, structure et genèse des sources a ouvert les Quaderni storici à des domaines d’analyse plus étroitement liés à un présent toujours plus pressant et, d’après le sens commun, toujours plus détaché du passé. Plutôt que d’étudier simplement le présent, la revue s’est efforcée de définir, au cours des dernières années, le sens du métier d’historien après la fin des grands conflits du xxe siècle. C’est pourquoi les Quaderni storici ont commencé à s’intéresser aux possibilités d’application de la recherche historique aux problèmes de la société contemporaine et à montrer le poids du passé au sein d’un présent trop facilement considéré comme exceptionnel : de l’étude des maladies « sociales » (tuberculose, asbestose, etc.) à l’héritage, de l’écologie historique à l’histoire des périphéries urbaines italiennes, une « histoire appliquée » pourrait compliquer le cadre monopolisé depuis quarante ans par la public history états-unienne et, plus globalement, anglo-américaine [41]. Il s’agissait d’explorer les débats entre les défenseurs de la patrimonialisation des cultures et ses opposants [42] – un terrain à propos duquel les sciences humaines françaises ont apporté une contribution fondamentale – et de lire ces tensions comme le reflet plus large d’un changement des relations entre sociétés humaines, cultures matérielles et ressources naturelles [43]. Ce changement comporte des implications que les historiens ont le devoir d’expliciter face aux sciences sociales peu intéressées par la confrontation avec les cultures du passé ou peu armées pour les étudier.
11L’idée était également d’affronter les nouveaux défis analytiques posés par la société mobile née des cendres de la guerre froide : c’est pourquoi les Quaderni storici ont cherché à consolider leur intérêt pour l’histoire des savoirs, déjà manifeste dans des numéros antérieurs, en posant la question de leur circulation ainsi que celle, plus générale, des informations dans les mondes du passé [44]. Parallèlement, la revue a mis l’accent sur des problèmes et des acteurs demeurés longtemps aux marges de l’historiographie [45], sur certaines sociétés diasporiques du passé (surtout méditerranéen) [46] et sur les sociétés asiatiques post-soviétiques [47]. Ces déplacements ont incité la revue à se positionner vis-à-vis des diverses histoires « globales », en particulier à propos du rapport de la microhistoire à une histoire se voulant transnationale [48]. Cette discussion a été stimulée par une intervention importante et bienvenue de Francesca Trivellato [49]. Si d’autres revues scientifiques, dont les Annales, y ont pris part plus récemment [50], Quaderni storici la promeut depuis 2015 sous la forme d’une rubrique spécifique, « Forum ». C’est là une des thématiques où le dialogue entre les deux revues semble le plus évident – un dialogue qui se noue dans l’identification des chantiers de recherche ouverts à la discussion et où l’on trouve, en bonne place, la reconnaissance de l’apport et de « l’héritage » des Quaderni storici [51], et une réflexion plus large sur les enjeux et les motifs de la démarche microhistorienne.
12Un autre thème à propos duquel a émergé, au fil des années, une sorte de dialogue à distance entre les Annales et les Quaderni storici est celui de l’histoire environnementale ou, plutôt, d’une histoire sociale tournée vers l’histoire des ressources environnementales. Comme on l’a vu, il s’agit d’un thème que les Quaderni storici ont exploré dans les années 1970 et 1980, avant qu’il ne devienne un axe de recherche important de la revue au cours des décennies suivantes. Lorsque les Annales ont repris le fil de leur réflexion sur l’histoire de l’environnement (et sur ses liens possibles avec l’histoire sociale) dans leur numéro spécial de 2011 [52], elles firent de nombreuses références à la micro-analyse et aux propositions formulées dans les Quaderni storici au cours des années précédentes, depuis l’histoire des conflits liés aux ressources naturelles jusqu’à la confrontation avec l’écologie historique – un apport des Quaderni storici à l’histoire « environnementale » que l’historiographie actuelle ignore bien souvent. Ce sont ainsi précisément ces références qui se trouvent placées au cœur de la généalogie critique reconstruite dans ce numéro des Annales (contre la vulgate d’une environmental history d’origine états-unienne), et non la tradition d’histoire du climat d’Emmanuel Le Roy Ladurie [53]. Cette dernière, en revanche, est parfois invoquée par l’historiographie environnementale française [54] et reprise dans le seul numéro des Annales qui s’est à nouveau intéressé à ces questions depuis, à savoir le numéro récent sur l’Anthropocène (qui opte, du reste, pour un angle différent) [55]. Les perspectives interdisciplinaires suggérées par ces propositions illustrent sans doute le maintien de chantiers historiographiques toujours en mouvement : les Quaderni storici n’ont accepté qu’en partie l’invitation à une discussion serrée avec l’écologie historique, qui n’a été pratiquée de manière continue que par Diego Moreno – et en dehors de la revue. Quant aux Annales, la discussion sur l’Anthropocène a semblé rouvrir un dialogue avec les sciences « non sociales ». De ces débats à distance émerge également un autre sujet central et une particularité qu’Alice Ingold, coordinatrice du volume de 2011 consacré à l’histoire environnementale, revendiquait justement comme une inspiration spécifique venue des Quaderni storici : la proposition d’une histoire sociale des ressources envisagée sous l’angle juridictionnel et dans leur dimension contextuelle.
13De manière plus générale, les différences les plus marquées entre les Annales et Quaderni storici résident, à nos yeux, dans l’attention inégale que les deux revues portent respectivement à la dimension juridique et à la structure et à la genèse des sources (ainsi qu’à la combinaison de ces deux aspects) [56]. Les Annales se sont peu penchées sur le « juridique », ce que Jacques Le Goff déplorait déjà en 1985 [57]. Or, il ne nous semble pas qu’elles aient cherché à corriger cela au cours des dernières décennies : l’intérêt pour le juridique s’y résume à un numéro spécial de 1992, « Droit, histoire, sciences sociales » qui, de manière significative, n’est pas introduit pas un éditorial [58]. La mort prématurée de Yan Thomas en 2008 y est sans doute pour beaucoup, lui qui faisait volontiers le pont entre le droit et les autres sciences sociales. Après 2002, date à laquelle les Annales ont publié un autre numéro thématique important sur les rapports entre l’histoire et le droit [59], la dimension juridique disparaît tout à fait des sommaires – à l’exception du numéro spécial de 2007 consacré à la généralisation, qui comporte une importante contribution de Y. Thomas [60].
14Dans le même temps, les Annales ne paraissent pas avoir fait du regard critique sur les sources et les archives l’un des points saillants d’une posture antipositiviste et antirelativiste [61], au sens où l’attention portée à la genèse et à la construction des sources ne permet pas tant d’assigner des bornes à la prétention scientifique de l’historien que d’identifier de nouveaux objets historiques et de nouvelles dynamiques de pouvoir – y compris au sein de disciplines telles que la paléographie [62]. Un numéro spécial de la Revue de synthèse consacré aux archives, coordonné notamment par le précédent directeur des Annales [63], ainsi qu’un article plus récent de Filippo De Vivo [64] manifestent plutôt un intérêt pour les rapports entre histoire et archivistique, qui semble assez éloigné des préoccupations de l’archival turn aujourd’hui prisé des historiens du postcolonial. Il n’en demeure pas moins que la discussion sur les archives et la dynamique de leur construction offre l’une des perspectives les plus prometteuses pour considérer les enjeux politiques et culturels du postcolonial et pour étudier l’agency dans les sociétés coloniales – mais pas uniquement [65].
15L’attention critique accordée à la structure et à la genèse des sources se situe donc, pour les Quaderni storici, au fondement de l’analyse historique. Aussi les articles soumis au comité de rédaction sont-ils passés à ce crible. Cette procédure permet de marquer la spécificité de l’histoire vis-à-vis des autres sciences sociales. Elle nous paraît également nécessaire pour dialoguer avec ces dernières, sous peine de montées en généralités en réalité imprégnées de téléologie positiviste. C’est le risque, nous semble-t-il, de l’appel lancé il y a une dizaine d’années par les Annales pour un nouveau rapport entre histoire et philosophie centré sur l’histoire de la philosophie [66]. Notre méfiance vis-à-vis de cet appel témoigne sans doute du poids des cultures nationales, car cette proposition pourrait bien raviver des traditions culturelles qui ont joué un rôle crucial dans le cloisonnement de l’histoire italienne vis-à-vis des autres sciences sociales – à l’inverse des Annales, qui s’en inspirent depuis leur origine. La proposition qui consiste à se rapprocher de la philosophie comme de n’importe quelle pratique sociale, et à faire, par conséquent, l’histoire culturelle des pratiques intellectuelles ou, plus banalement, la sociologie du champ philosophique, des formes de connaissance ou des configurations de savoirs qu’il met en jeu nous paraît courir le risque « téléologique » de l’« histoire des concepts » de Reinhart Koselleck. Celle-ci a fait resurgir, en Italie, une histoire intellectuelle en réalité peu encline au dialogue avec les sciences sociales empiriques – un dialogue qui devrait pourtant tenir à cœur à tout historien de la société et du social.
Date de mise en ligne : 25/08/2021
Notes
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[1]
Sigurður Gylfi Magnússon, « A ‘New Wave’ of Microhistory? Or: It’s the Same Old Story – A Fight for Love and Glory », Quaderni storici, 52-2, 2017, p. 557-575, ici n. 22 et 24.
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[2]
Sur les rapports entre Roger Chartier et le linguistic turn, voir Roger Chartier, Au bord de la falaise. L’histoire entre certitudes et inquiétudes, Paris, Albin Michel, [1998] 2009.
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[3]
Nous nous référons surtout au livre pionnier de Denis Richet, La France moderne. L’esprit des institutions, Paris, Flammarion, 1973 et aux recherches de Robert Descimon, Alain Guéry et Christian Jouhaud.
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[4]
Nous pensons ici au Groupe de recherches interdisciplinaires sur l’histoire du littéraire (GRIHL), fondé en 1996, et dont la création a été en quelque sorte préparée par Christian Jouhaud (dir.), n° spécial « Histoire et littérature », Annales HSS, 49-2, 1994.
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[5]
Sherry Ortner, « Theory in Anthropology since the Sixties », Comparative Studies in Society and History, 26-1, 1984 p. 126-166. Pour une perspective critique, voir Angelo Torre, « Parcours de la pratique de 1966 à 1995 », in F. Chateauraynaud et Y. Cohen (dir.), Histoires pragmatiques, Paris, Éd. de l’EHESS, 2016, p. 31-68.
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[6]
Michel de Certeau, L’écriture de l’histoire, Paris, Gallimard, 1975 ; Jacques Revel et François Hartog (dir.), Les usages politiques du passé, Paris, Éd. de l’EHESS, 2001 et, plus récemment, Jacques Revel, Un moment, des histoires, Paris, Éd. de l’EHESS, 2018. La réflexion de Michel de Certeau se trouve au cœur de l’éditorial « Histoire et sciences sociales. Un tournant critique ? », Annales ESC, 43-2, 1988, p. 291-293, reproduit dans le présent numéro : « 90 ans d’éditoriaux », p. 725-796.
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[7]
Jacques Revel, « L’histoire au ras du sol », préface à Giovanni Levi, Le pouvoir au village. Histoire d’un exorciste dans le Piémont du xviiesiècle, Paris, Gallimard, [1985] 1989, p. i-xxxiii. Les Annales furent loin d’accorder la même attention aux différents représentants de la microhistoire italienne : si les travaux de Carlo Ginzburg furent moins mobilisés que ceux de Giovanni Levi, ceux d’Edoardo Grendi ou de Carlo Poni furent quasiment ignorés.
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[8]
Éditorial, « Tentons l’expérience », Annales HSS, 44-6, 1989, p. 1317-1323, ici p. 1321, reproduit dans le présent numéro : « 90 ans d’éditoriaux », p. 725-796.
-
[9]
« Jeux d’échelles » est devenu un slogan des années 1990-2000. Pour une conception alternative de la notion d’échelle, voir Paul-André Rosental, « Construire le ‘macro’ par le ‘micro’ : Fredrik Barth et la microstoria », in J. Revel (dir.), Jeux d’échelles. La micro-analyse à l’expérience, Paris, Gallimard/Éd. du Seuil, 1996, p. 141-159.
-
[10]
Christian G. De Vito, « Verso una microstoria translocale (Micro-spatial History) », Quaderni storici, 50-3, 2015, p. 815-833, ici p. 816.
-
[11]
Éditorial, « Histoire et sciences sociales. Un tournant critique ? », Annales ESC, 43-2, 1988, reproduit dans le présent numéro : « 90 ans d’éditoriaux », p. 725-796.
-
[12]
Éditorial, « Tentons l’expérience », Annales ESC, 44-6, 1989, p. 1317-1323, ici p. 1320, reproduit dans le présent numéro : « 90 ans d’éditoriaux », p. 725-796.
-
[13]
Éditorial, « Histoire, sciences sociales », Annales HSS, 49-1, 1994, p. 3-4, ici p. 3, reproduit dans le présent numéro : « 90 ans d’éditoriaux », p. 725-796.
-
[14]
L’importance des « aires culturelles » dans les Annales ne cessa de croître, comme l’anticipait avec beaucoup d’insistance l’éditorial de 1989, « Tentons l’expérience », précédemment cité.
-
[15]
Le cas italien est exemplaire en la matière : au cadre politico-intellectuel régional des historiens modernistes répond fréquemment le cadre national des contemporanéistes.
-
[16]
Dipesh Chakrabarty, Provincialiser l’Europe. La pensée postcoloniale et la différence historique, trad. par O. Ruchet et N. Vieillescazes, Paris, Éd. Amsterdam, [2000] 2009. Voir, dans le présent numéro, la recension de ce livre par Romain Bertrand, p. 821-826.
-
[17]
À titre d’exemples, voir Sanjay Subrahmanyam, « Du Tage au Gange au xvie siècle : une conjoncture millénariste à l’échelle eurasiatique », Annales HSS, 56-1, 2001, p. 51-84 ; Serge Gruzinski, « Les mondes mêlés de la Monarchie catholique et autres ‘connected histories’ », Annales HSS, 56-1, 2001, p. 85-117 ; Michael Werner et Bénédicte Zimmerman, « Penser l’histoire croisée : entre empirie et réflexivité », Annales HSS, 58-1, 2003, p. 7-36.
-
[18]
Carlo Ginzburg, « Présomptions sur le sabbat », Annales ESC, 39-2, 1984, p. 341-354.
-
[19]
Giovanni Levi, « I pericoli del geertzismo », Quaderni storici, 20-1, 1985, p. 269-277 (traduction française : id., « Les dangers du geertzisme », Labyrinthe, 8, 2001, p. 36-45).
-
[20]
Carlo Ginzburg, « Unus testis. Lo sterminio degli ebrei e il principio di realtà », Quaderni storici, 27-2, 1992, p. 529-548.
-
[21]
Id., « Microstoria : due o tre cose che so di lei », Quaderni storici, 29-2, 1994, dans le cadre d’une discussion intitulée « Sur la microhistoire », avec des interventions d’Edoardo Grendi et de Jacques Revel.
-
[22]
« Editoriale », Quaderni storici, 23-1, 1988, p. 5-8 ; « Editoriale », Quaderni storici, 25-1, 1990, p. 5-6. Un numéro de 1989 comporte un débat sur le patronage féminin : Alain Boureauet al., « Il patronage nella storia delle donne », Quaderni storici, 24-3, p. 919-937.
-
[23]
Renata Ago et Osvaldo Raggio (dir.), n° spécial « Consumi culturali nell’Italia moderna », Quaderni storici, 39-1, 2004 ; Luigi Spezzaferro (dir.), n° spécial « Mercanti di quadri », Quaderni storici, 39-2, 2004 ; n° spécial « Oggetti e scambi culturali », Quaderni storici, 41-3, 2006.
-
[24]
Diego Moreno (dir.), n° spécial « Boschi : storia e archeologia », Quaderni storici, 17-1, 1982 ; Diego Moreno (dir.), dossier « Boschi : storia e archeologia 2 », 21-2, 1986, p. 435-535 ; voir aussi, antérieurement, n° spécial « Archeologia e geografia del popolamento », Quaderni storici, 8-3, 1973, ainsi que Diego Moreno et Massimo Quaini (dir.), n° spécial « Storia della cultura materiale », Quaderni storici, 11-1, 1976.
-
[25]
Voir la discussion « A proposito di storia delle risorse ambientali », Quaderni storici, 24-3, 1989, p. 883-937 et, en particulier, les interventions et les positions différentes de Diego Moreno, « Dal terreno al documento » et d’Alberto Caracciolo, « Ma anche il terreno è documento », respectivement p. 883-896 et 896-901.
-
[26]
Sur le parcours historiographique d’E. Grendi, voir Osvaldo Raggio et Angelo Torre, « Prefazione », in E. Grendi, In altri termini. Etnografia e storia di una società di antico regime, Milan, Feltrinelli, 2004, p. 5-37.
-
[27]
Edoardo Grendi, « Ripensare la microstoria ? », Quaderni storici, 29-2, 1994, p. 539-549.
-
[28]
Vittorio Tigrino, « Storia di un Seminario di Storia Locale. Edoardo Grendi e il Seminario permanente di Genova (1989-1999) », in R. Cevasco (dir.), La natura della montagna. Scritti in ricordo di Giuseppina Poggi, Sestri Levante, Oltre, 2013, p. 211-232.
-
[29]
Diego Moreno et Osvaldo Raggio (dir.), n° spécial « Risorse collettive », Quaderni storici, 27-3, 1992. Voir également Diego Moreno (dir.), n° spécial « Boschi : storia e archeologia », Quaderni storici, 17-1, 1982, pour la référence à l’écologie historique.
-
[30]
William H. Sewell, « The Political Unconscious of Social History », in Logics of History: Social Theory and Social Transformation, Chicago, The University of Chicago Press, 2005, p. 22-90. Nous nous référons par exemple à Angiolina Arru et Sofia Boesch-Gajano (dir.), n° spécial « Fratello/sorella », Quaderni storici, 28-2, 1993, jusqu’au plus récent Margareth Lanzinger et Domenico Rizzo (dir.), n° spécial « Il corpo della famiglia », Quaderni storici, 49-1, 2014.
-
[31]
Voir Paolo Grossi (dir.), Storia sociale e dimensione giuridica. Strumenti d’indagine e ipotesi di lavoro. Atti d’incontro di studio. Firenze, 26-27 aprile 1985, Milan, Giuffrè, 1986.
-
[32]
Pour le dire avec Bartolomé Clavero, la perspective juridique est la clef de voûte qui permet de construire une anthropologie historique des sociétés européennes. Voir Bartolomé Clavero, Tantas persona como estados. Por una antropologia politica de la historia europea, Madrid, Tecnos, 1986.
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[33]
Renata Ago, Maura Palazzi et Gianna Pomata (dir.), n° spécial « Costruire la parentela », Quaderni storici, 29-2, 1994 ; Renata Ago (dir.), n° spécial « Diritti di proprietà », Quaderni storici, 30-1, 1995 ; Simona Cerutti, Robert Descimon et Maarten Prak (dir.), n° spécial « Cittadinanze », Quaderni storici, 30-2, 1995 ; Angiolina Arru (dir.), n° spécial « Gestione dei patrimoni e diritti delle donne », Quaderni storici, 33-2, 1998 ; Renata Ago et Simona Cerutti (dir.), n° spécial « Procedure di giustizia », Quaderni storici, 34-2, 1999. Sur ces questions, voir Simona Cerutti, « Histoire pragmatique, ou de la rencontre entre histoire sociale et histoire culturelle », Tracés. Revue de sciences humaines, 15, 2008, p. 147-168. Plus récemment, voir Biagio Salvemini et Roberto Zaugg (dir.), n° spécial « Frodi marittime tra norme e istituzioni (secc. xvii-xviii) », Quaderni storici, 48-2, 2013 ; Wolfgang Kaiser et Johann Petitjean (dir.), n° spécial « Litigation and the Elements of Proof in the Mediterranean (16th-19th C.) », Quaderni storici, 51-3, 2016 ; Massimo Vallerani (dir.), n° spécial « Sistemi di eccezione » Quaderni storici, 44-2, 2009 ; Massimo Vallerani (dir.), n° spécial « Fiscalità e cittadinanza », Quaderni storici, 49-3, 2014.
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[34]
Renata Ago, « Cambio di prospettiva : dagli attori alle azioni e viceversa », in J. Revel (dir.), Giochi di scala. La microstoria alla prova dell’esperienza, Rome, Viella, 2006, p. 239-250. Voir également A. Torre, « Parcours de la pratique de 1966 à 1995 », art. cit. et S. Cerutti, « Histoire pragmatique… », art. cit.
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[35]
Edoardo Grendi, « La pratica dei confini. Mioglia contro Sassello, 1715-1745 », Quaderni storici, 21-3, p. 811-845.
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[36]
Osvaldo Raggio, « Costruzione delle fonti e prova : Testimoniali, possesso e giurisdizione », 31-1, 1996, p. 135-156.
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[37]
D’autres numéros l’ont repris et amplifié par la suite : Paolo Sartori (dir.), n° spécial « Waqf, colonialismo e pluralismo giuridico nelle società musulmane », Quaderni storici, 44-3, 2009 ; Simona Cerutti et Isabelle Grangaud (dir.), n° spécial « Fuori mercato. Appartenenze locali e beni nel Mediterraneo », Quaderni storici, 52-1, 2017 ; Emanuele Colombo (dir.), n° spécial « Carità », Quaderni storici, 54-3, 2019, jusqu’à la reprise explicite des thèmes du numéro sur les commons dans Vittorio Tigrino (dir.), n° spécial « Risorse comuni », Quaderni storici, 52-2, 2017.
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[38]
Biagio Salvemini (dir.), n° spécial « Mercati », Quaderni storici, 32-3, 1997.
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[39]
Enrico Artifoni et Angelo Torre (dir.), n° spécial « Erudizione e fonti », Quaderni storici, 31-3, 1996 ; Simona Cerutti et Gianna Pomata (dir.), n° spécial « Fatti : storie dell’evidenza empirica », Quaderni storici, 36-3, 2001 ; Isabelle Grangaud (dir.), n° spécial « Società post-coloniali : ritorno alle fonti », Quaderni storici, 43-3, 2008 ; Vittorio Tigrino et Angelo Torre (dir.), n° spécial « Scritture di storia », Quaderni storici, 45-1, 2010.
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[40]
Luca Giana et Vittorio Tigrino (dir.), n° spécial « Istituzioni », Quaderni storici, 47-1, 2012 ; Vittorio Tigrino et Angelo Torre (dir.), n° spécial « Strade in età moderna », Quaderni storici, 53-2, 2018.
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[41]
Angelo Torre (dir.), n° spécial « Storia Applicata », Quaderni storici, 50-3, 2015.
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[42]
Voir, dans une perspective différente par rapport au numéro sur la « Storia applicata », Tommaso Bobbio (dir.), n° spécial « The Construction of Heritage », Quaderni storici, 54-2, 2019.
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[43]
Angelo Torre, « Public History e Patrimoine : due casi di storia applicata » et Carlo Olmo et Susanna Caccia Gherardini, « Le Corbusier e il fantasma patrimoniale. Firminy-Vert : tra messa in scena dell’origine e il restauro del non finito », n° spécial « Storia Applicata », Quaderni storici, 50-3, 2015, respectivement p. 629-659 et 689-722.
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[44]
Voir le n° spécial « Fatti… » déjà cité, et, plus récemment, Sabina Brevaglieri et Antonella Romano (dir.), n° spécial « Produzione di saperi, costruzione di spazi », Quaderni storici, 48-1, 2013, ainsi que Simone Cinotto (dir.), n° spécial « Food, Migration, and Mobility in Historical Perspective, Nineteenth to Twenty-First Century », Quaderni storici, 51-1, 2016 ; Emmanuel Betta (dir.), n° spécial « Esperti biopolitici », Quaderni storici, 54-1, 2019. Voir également l’étude des réseaux d’informations dans les mondes marchands : Wolfgang Kaiser et Biagio Salvemini (dir.), n° spécial « Informazioni e scelte economiche », 42-1, 2007.
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[45]
Massimo Aresu et Henriette Asséo (dir.), n° spécial « Zingari : una storia sociale », Quaderni storici, 49-2, 2014 ; Federica Morelli et Clément Thibaud (dir.), n° spécial « I liberi di colore nello spazio atlantico », Quaderni storici, 50-1, 2015.
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[46]
Giovanna Fiume (dir.), n° spécial « Riscatto, scambio, fuga », Quaderni storici, 47-2, 2012 ; Giovanna Fiume (dir.), n° spécial « Diaspora morisca », Quaderni storici, 48-3, 2013.
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[47]
Tommaso Bobbio et Marco Buttino (dir.), n° spécial « Cambiamento urbano e cittadinanza in Asia contemporanea », Quaderni storici, 50-2, 2015.
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[48]
Guido Franzinetti (dir.), n° spécial « Nazionalismo e mutamento sociale in Europa centro-orientale », Quaderni storici, 28-3, 1993 analysait la naissance de la nation comme le résultat des crises des empires européens. Voir également Carolina Castellano et Guido Franzinetti (dir.), « Memorie, fonti, giustizia. Dopo la Guerra Fredda », Quaderni storici, 43-2, 2008.
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[49]
Francesca Trivellato, « Is there a Future for Italian Microhistory in the Age of Global History? », California Italian Studies, 2-1, 2011, https://escholarship.org/uc/item/0z94n9hq.
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[50]
Romain Bertrand et Guillaume Calafat (dir.), n° spécial « Micro-analyse et histoire globale », Annales HSS, 73-1, 2018. Voir aussi John-Paul Ghobrial (dir.), « Global History and Microhistory », Past & Present, 242, supplément 14, 2019.
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[51]
Voir l’introduction au n° spécial « Micro-analyse et histoire globale » de Romain Bertrand et Guillaume Calafat, « La microhistoire globale : affaire(s) à suivre », Annales HSS, 73-1, 2018, p. 3-18. Les auteurs s’y réfèrent au « Forum » de Quaderni storici, « Microstoria e storia globale », qui réunit des interventions de Christian G. De Vito et de Guido Franzinetti (Quaderni storici, 50-3, 2015, p. 815-847), de Dagmar Freist, de Sigurður Gylfi Magnússon et d’Angelo Torre (Quaderni storici, 52-2, 2017, p. 535-584), ainsi que de István M. Szijártó (Quaderni storici, 53-3, 2018, p. 917-928), précédées par celle d’Osvaldo Raggio (Quaderni storici, 50-2, 2015, p. 551-566). Ils évoquent également, de manière plus générale, le rôle des Quaderni storici dans le débat sur la microhistoire, en renvoyant notamment aux perspectives « globales » pionnières empruntées par certains de ses animateurs, par exemple à Edoardo Grendi, I Balbi. Una famiglia genovese fra Spagna e Impero, Turin, Einaudi, 1997.
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[52]
Alice Ingold (dir.), n° spécial « Environnement », Annales HSS, 66-1, 2011, en particulier l’introduction d’Alice Ingold, « Écrire la nature. De l’histoire sociale à la question environnementale ? », p. 11-29.
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[53]
Voir le dossier « Histoire et environnement », Annales ESC, 29-3, 1974, p. 537-672 et Emmanuel Le Roy Ladurie, « Pour une histoire de l’environnement : la part du climat ? », Annales ESC, 25-5, 1970, p. 1459-1470 (ce dernier numéro proposant, dans sa section « Inter-sciences », une contribution sur la paléobotanique).
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[54]
Dans un essai historiographique qui précède de deux ans celui d’Alice Ingold, la référence aux Annales est présentée comme centrale. Voir Fabien Locher et Grégory Quenet, « L’histoire environnementale : origines, enjeux et perspectives d’un nouveau chantier », Revue d’histoire moderne & contemporaine, 56-4, 2009, p. 7-38.
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[55]
Dossier « Anthropocène », Annales HSS, 72-2, 2017, p. 263-378, dont l’introduction revendique curieusement une forme de continuité entre les numéros des Annales des années 1970 et celui de 2011, alors même que la coordinatrice de ce dernier numéro, Alice Ingold, ne l’explicitait pas. Outre ces deux volumes cités, les références à la question environnementale dans les Annales semblent relativement absentes, y compris quand il est question d’interdisciplinarité (le numéro qui précède celui sur l’« Anthropocène » contient ainsi une série nourrie de comptes rendus sur l’archéologie, où la question environnementale ne joue qu’un rôle très marginal : voir l’ensemble de comptes rendus « Archéologie », Annales HSS, 72-1, 2017, p. 167-253).
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[56]
Outre le format de la revue et la fréquence de ses publications (même si les Annales HSS sont passées en 2011 de 6 à 4 numéros annuels, se rapprochant ainsi de la périodicité des Quaderni storici qui ont toujours publié, depuis leur fondation, 3 numéros par an).
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[57]
Jacques LeGoff, « Histoire médiévale et histoire du droit : un dialogue difficile », in P. Grossi (dir.), Storia sociale e dimensione giuridica, op. cit., p. 23-64.
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[58]
N° spécial « Droit, histoire, sciences sociales », Annales ESC, 47-6, 1992, avec les contributions, entre autres, de Catherine Darbo-Peschanski, « Questions de temps : entre historiographie et droit grec », p. 1097-1112 ; Alain Boureau, « Droit et théologie au xiiie siècle », p. 1113-1125 ; Robert Descimon, « Les fonctions de la métaphore du mariage politique du roi et de la république en France, xve-xviiie siècles », p. 1127-1147 ; Gunther Teubner, « Pour une épistémologie constructiviste du droit », p. 1149-1169.
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[59]
Yan Thomas (dir.), n° spécial « Histoire et droit », Annales HSS, 57-6, 2002, articulé en quatre rubriques : « Aux fondements juridiques des sociétés », « Justiciables et tribunaux », « Normes déontologiques » et « Débats historiographiques ».
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[60]
N° spécial « Formes de la généralisation », Annales HSS, 62-1, 2007, au sein duquel figure l’article de Yan Thomas, « L’enfant à naître et l’‘héritier sien’. Sujet de pouvoir et sujet de vie en droit romain », p. 29-68.
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[61]
Pour une exception importante, voir Isabelle Grangaud, « Le passé mis en pièce(s). Archives, conflits et droits de cité à Alger, 1830-1870 », Annales HSS, 72-4, 2017, p. 1023-1053.
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[62]
Simone Maria Collavini et Antonino Mastruzzo (dir.), n° spécial « Intersezioni : incontri tra storia e paleografia », Quaderni storici, 51-2, 2016.
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[63]
Étienne Anheim et Olivier Poncet (dir.), n° spécial « Fabrique des archives, fabrique de l’histoire », Revue de synthèse, 125, 2004. Notons que, alors que nous écrivions ces lignes, les Annales faisaient paraître un n° spécial « Archives », Étienne Anheim (dir.), Annales HSS, 74-3/4, 2019.
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[64]
Filippo deVivo, « Cœur de l’État, lieu de tension. Le tournant archivistique vu de Venise (xve-xviie siècles) », Annales HSS, 68-3, 2013, p. 697-728.
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[65]
Paolo Sartori, Visions of Justice: Sharīʿa and Cultural Change in Russian Central Asia, Leyde, Brill, 2016 ; Paolo Sartori (dir.), n° spécial « Disassembling Colonial Archives », Quaderni storici, en cours de préparation.
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[66]
Étienne Anheim, Antoine Lilti et Stéphane Van Damme, « Quelle histoire de la philosophie ? », É. Anheim et A. Lilti (dir.), n° spécial « Histoire et philosophie », Annales HSS, 64-1, 2009, p. 5-11.