Notes
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[1]
Les points de vue exprimés par l’auteur ne reflètent aucunement une position officielle de l’Institut français ou du ministère des Affaires étrangères et du Développement international (MAEDI).
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[2]
Propos tenus le 7 octobre 2015 lors de l’émission télévisée présentée par Anne Will sur la chaîne ARD. Cf. http://www.ardmediathek.de/.
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[3]
« Kanzlerin räumt Fehler in Flüchtlingspolitik ein », Focus, 31.08.2016.
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[4]
À l’époque, la lutte entre Franz-Josef Strauss et Helmut Kohl avait conduit le premier à dénoncer l’union des deux partis au Bundestag.
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[5]
Cf. Stefan Kuzmany, « Trennt euch, bitte », www.spiegel.de, 13.09.2016.
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[6]
Source : www.landtagswahl2013.bayern.de.
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[7]
La CSU a donc retrouvé en septembre 2013 sa suprématie régionale, perdue en 2008 au profit du FDP alors que depuis le deuxième mandat d’Alfons Goppel (1966-1970), le parti présidait seul aux destinées de l’État libre.
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[8]
Cité par Katharina Schuler, « Ein Dobrindt kann doch scheitern », www.zeit.de, 18.6.2015.
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[9]
Présentée en 2014 pour être mise en œuvre courant 2016, l’introduction d’un droit de circulation pour les véhicules de plus de 3,5 tonnes circulant sur le réseau autoroutier allemand moyennant une réduction équivalente de la taxe pour les véhicules concernés immatriculés en Allemagne se heurte à une opposition à la fois en Allemagne (de la part des Verts, de la plus importante fédération d’automobilistes (ADAC) ou encore du président du directoire de Daimler Dieter Zetsche) mais aussi de la Cour de Justice européenne, saisie par plusieurs pays frontaliers, en raison du caractère discriminant de cette taxe. Cf. « EU stellt Bundesregierung Ultimatum bei Pkw-Maut », www.sueddeutsche.de, 28.4.2016.
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[10]
Le programme présenté par la CSU le 19 juillet 2013 dans la perspective des élections régionales de septembre 2013 s’intitulait « 2013-2018 - Der Bayernplan ». Source : www.cdu.de.
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[11]
Cf. www.handelsblatt.com, 21.7.2015.
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[12]
Cf. p. ex. l’interview de Manfred Weber (CSU), numéro 2 de la CSU et président du groupe PPE au Parlement européen, au Tagesspiegel, 8.2.2016 : « Aleppo wird zum Testfall für die Europäer », www.tagesspiegel.de ou encore celle de Hans-Peter Friedrich, « Die CDU vertritt die große Mehrheit », www.n-tv.de, 17.2.2016.
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[13]
Suite l’adoption du deuxième train de mesures portant sur la politique d’asile, le ministre bavarois auprès du Bundesrat, Marcel Huber, déclarait : « Enfin nous avançons sur la question des réfugiés. […] Ce train de mesures porte sans équivoque la signature de la Bavière. » Cf. Asylpaket II beschlossen, www.csu.de, 26.2.2016.
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[14]
Cf. « Gemeinsam erfolgreich für Deutschland. Regierungsprogramm 2013-2017 », p. 40. Source : www.cdu.de.
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[15]
Cf. au chapitre économique du « Bayernplan 2013-2018 », le paragraphe : « Die Besten der Besten gewinnen ». Ibid., p. 3.
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[16]
« Die Kanzlerin gibt den Deutschen, was sie wollen », www.wiwo.de, 11.9.2015.
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[17]
La crainte majeure de la CSU résidait dans le fait que Berlin donne au monde entier l’impression que « tout le monde peut venir chez nous, y rester durablement et y faire venir sa famille ». Citation tirée d’un document de la direction du parti, cité par www.spiegel.de, 12.11.2015.
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[18]
Source : Bundesamt für Migration und Flüchtlinge.
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[19]
Les mots du secrétaire général de la CSU, Andreas Scheuer, sont sans équivoque : « Nous souhaitons trouver une solution, CDU et CSU de concert avec la chancelière – mais c’est la solution qui nous importe en premier lieu ». Cité dans « Weniger Flüchtlinge, weniger Kontrollen », op. cit.
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[20]
«CSU-Vize Weber: Aleppo wird zum Testfall für die Europäer », www.tagesspiegel.de, 08.02.2016.
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[21]
Cf. à ce sujet le reportage effectué par la Süddeutsche Zeitung, qui a suivi durant un an l’évolution de la situation dans la commune de Schongau (12 000 hab.) : « Flüchtlinge in Schongau. Land der begrenzten Möglichkeiten », http://www.sueddeutsche.de, 04.04.2016.
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[22]
«CSU will mehr Zuwanderer aufs Land», www.augsburger-allgemeine.de, 12.02.2016.
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[23]
«7-Punkte-Programm der CSU zur Asyl- und Flüchtlingspolitik », 14.9.2015, disponible sur le site : www.csu.de.
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[24]
Sur ce dernier point, l’attitude de la CSU a montré quelques ambiguïtés qui tendent à confirmer qu’elle souhaitait se singulariser des deux autres partis gouvernementaux : alors qu’un accord avait été trouvé dans le cadre du train de mesures adopté sur les questions d’asile (Asylpaket II) entre A. Merkel, S. Gabriel et H. Seehofer sur le report de deux années du droit au regroupement familial pour les demandeurs d’asile ne relevant ni de la Convention de Genève sur les réfugiés, ni du droit fondamental à l’asile, dans ses positions formulées une dizaine de jours plus tard, la CSU revenaient publiquement sur son engagement et récusait ce droit au regroupement familial de manière générale.
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[25]
« 2013-2018 - Der Bayernplan », p. 17.
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[26]
Ibid., p. 17.
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[27]
« CSU fordert: Nur noch 300 Flüchtlinge pro Tag », www.faz.net, 27.2.2016.
-
[28]
« Wir sind nicht das Sozialamt vom Balkan », Süddeutsche Zeitung, 10.2.2015, www.sueddeutsche.de.
-
[29]
Les pays bénéficiant du statut d’État sûr sont les États de l’Union européenne, l’Albanie, la Bosnie-Herzégovine, le Ghana, le Kosovo, la Macédoine, le Monténégro, le Sénégal et la Serbie. Après la Serbie et la Macédoine en 2014, l’Albanie, le Monténégro et le Kosovo ont obtenu ce statut en octobre 2015 pour limiter le nombre de demandeurs d’asile en provenance de ces trois pays. Sur l’ensemble de l’année 2015, 105 988 demandes d’asile ont émané de ressortissants de ces trois pays sur un total de 476 649 demandes déposées.
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[30]
« CSU will Asylrecht weiter verschärfen », Spiegelonline, 12.11.2015.
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[31]
Propos du ministre de l’Intérieur bavarois Joachim Hermann, cités par www.spiegel.de, 12.11.2015, op. cit.
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[32]
Et de poursuivre : « Nous devons reconnaître, qu’en Europe, nous ne pouvons résoudre toutes ces questions, qu’elles soient économiques, sociétales ou hautement politiques comme celle des réfugiés, que conjointement ». www.tagesspiegel.de, 08.02.2016, op. cit.
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[33]
L’Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA) s’est déplacé à Munich à l’automne 2015 pour encourager les migrants à prendre le chemin de la France. Au total, seules 1 000 personnes ont répondu favorablement à cette proposition.
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[34]
«Weniger Flüchtlinge, mehr Kontrollen », www.tagesschau.de, 20.1.2016.
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[35]
Cf. « CSU-Mann Söder: Kann nicht sein, dass ein Rentner weniger bekommt als ein Flüchtlingskind », www.huffingtonpost.de, 22.04.2016.
- [36]
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[37]
Selon les propos de Thomas Oppermann, président du groupe parlementaire SPD au Bundestag. Cf. « Volles Rohr gegen die Kanzlerin », 26.1.2016.
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[38]
Cf. « Absolute Mehrheit der CSU wackelt », Münchner Merkur, 16.09.2016, p. 1.
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[39]
« CSU will Frieden mit der CDU - aber nicht um jeden Preis », www.sueddeutsche.de, 20.09.2016.
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[40]
Cf. par exemple la synthèse fournie dans l’article : « Schäubles Überschuss-Milliarden sind für Flüchtlinge reserviert », www.welt.de, 06.03.2016.
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[41]
«Ich muss ganz ehrlich sagen, wenn wir jetzt anfangen, uns noch entschuldigen zu müssen dafür, dass wir in Notsituationen ein freundliches Gesicht zeigen, dann ist das nicht mein Land. » Cité par sueddeutsche.de, 15.9.2016.
1 Les cinq échéances électorales de 2016 au niveau régional ont marqué de manière flagrante l’impact de la gestion de la crise des réfugiés sur le paysage politique allemand. D’une part, on a assisté à un recul net de la cote de popularité des chrétiens-démocrates qui ont subi le contrecoup du « virage au centre » imposé par la chancelière – partenaires de la CDU au sein de la coalition gouvernementale, le SPD et la CSU ont également souffert, à des degrés différents, du cap engagé, manifestement au profit de l’Alternative pour l’Allemagne (AfD). D’autre part, les sondages réalisés au cours des derniers mois montrent que de nombreux électeurs de l’AfD partagent les positions affichées par Horst Seehofer sur le sujet, ce qui expliquerait le report de voix d’une partie de l’électorat conservateur sur le parti emmené par Frauke Petry, qui n’a cessé de monter en puissance. Ces revers à répétition pour la coalition gouvernementale ont amené la chancelière, convaincue il y a un an que la politique engagée répondait « aux intérêts nationaux de l’Allemagne » [2], à reconsidérer en partie ses positions au cours des dernières semaines, voire à concéder des erreurs dans la gestion de la crise [3], sans pour autant regretter le cap engagé.
2 À l’heure où nous livrons ces lignes, l’expression « Wir schaffen das! », martelée depuis l’été 2015 par Angela Merkel – et qui marquera sans doute à jamais l’ensemble de son mandat à la chancellerie – a disparu du discours officiel. Quoique satisfait des concessions formulées par la chancelière au cours des derniers jours, notamment depuis les résultats des élections dans le Mecklembourg et à Berlin, la CSU continue de maintenir la pression sur son partenaire de l’Union et à marquer sa différence. À de nombreuses reprises au cours des douze derniers mois, les deux partis ont frôlé la rupture au point que le spectre de 1976 [4] a resurgi, provoquant l’exaspération de certains éditorialistes qui ont clairement appelé CDU et CSU au divorce [5]. Après un an de lutte politico-idéologique entre les deux partis frères, de controverses et de polémiques sur la conduite de la politique gouvernementale face au défi des flux migratoires massifs en provenance des régions du monde en crise, il semble opportun d’analyser les prises de position du parti bavarois et de faire un bilan de sa propre stratégie de parti gouvernemental dont l’ancrage régional joue un rôle décisif.
Le poids de l’ancrage régional
3 Revenons tout d’abord sur quelques données contextuelles qui éclairent l’attitude des chrétiens-sociaux depuis le début de la législature actuelle, qui a démarré une semaine seulement après le net succès de la CSU aux élections régionales. Les résultats des élections législatives du 22 septembre 2013 ont donné un ascendant confortable au groupe parlementaire CDU/CSU, largement vainqueur (41,5 % des suffrages exprimés) du SPD (25,7 %). La progression significative des partis de l’« Union » (+7,7 % par rapport à 2009) s’explique probablement en partie par le large succès de la CSU en Bavière le 15 septembre 2013, lui-même lié à la crise que traversait son partenaire de la coalition sortante, le FDP, incapable de se maintenir au parlement bavarois (3,3 %). Le parti de Horst Seehofer dispose ainsi de la majorité absolue au Landtag – en occupant 101 des 180 sièges offerts au scrutin [6] – et au gouvernement de l’État libre de Bavière, constitué de facto uniquement de ministres chrétiens-sociaux [7].
4 Les résultats électoraux de septembre 2013 ont revalorisé l’importance du parti chrétien-social dans son propre fief. Pour autant, son poids politique au sein de l’Union de la droite et du centre-droit comme sur l’échiquier politique allemand demeure limité dans la mesure où CDU et SPD disposent à eux seuls d’une majorité suffisante pour gouverner sans les voix des députés CSU. Cosignataires du contrat de coalition pour la période législative 2013-2017, au même titre que la CDU et le SPD, les chrétiens-sociaux ont cherché à faire valoir ce statut en refusant le rôle de junior partner pour endosser dès le début de la législature en cours celui d’un parti gouvernemental dont le poids électoral et politique doit être considéré à sa pleine mesure. À titre d’exemple, le projet d’introduction de péages autoroutiers sur l’ensemble de l’Allemagne a livré au président de la CSU et ministre-président bavarois Horst Seehofer une première occasion d’affirmer le statut de son parti lors des négociations du contrat de coalition de 2013, alors que la CDU et le SPD y étaient fermement opposés. Le Secrétaire général de la CSU, devenu ministre fédéral des Transports et des infrastructures numériques du gouvernement Merkel/Gabriel, Alexander Dobrindt [8], défend d’ailleurs avec ténacité depuis 2013 un dossier à l’avenir encore incertain à ce jour [9]. Ce projet de taxation des automobilistes étrangers était, à l’origine, l’un des thèmes majeurs proposés par la CSU lors de la campagne des élections régionales à l’été 2013 : la volonté de transposer à l’échelon fédéral un programme « bavarois » [10] tend à démontrer que la CSU cherche à valoriser au sein de la coalition gouvernementale l’engagement pris face à ses électeurs dans la perspective des élections régionales et à justifier une position hégémonique fraîchement recouvrée au plan régional. Dans le même ordre d’idée, le deuxième grand projet dont la CSU s’est fait le fervent défenseur depuis 2008, la mise en place d’une allocation de garde d’enfants (Betreuungsgeld), a également avorté après huit années de débats : non seulement cette proposition avait été imposée au forceps lors de la législature précédente (2009-2013) aux partenaires de coalition CDU et FDP, mais elle provoquait également le rejet de la gauche, SPD et Verts, qui y voyaient le retour à une politique et à un modèle familial désuets. Finalement, ce dossier a été clos en juillet 2015 par le Tribunal fédéral constitutionnel, notamment au titre de la compétence des Länder et non du Bund dans ce domaine [11].
5 Force est de constater qu’à mi-mandat de l’actuelle législature, à l’été 2015, la capacité de la CSU à imposer ses vues sur les dossiers fédéraux est donc pour le moins limitée. On peut légitimement penser que ce bilan politique en demi-teinte a influencé l’approche du dossier des réfugiés. D’ailleurs, les responsables CSU ont affirmé à plusieurs reprises au cours des derniers mois leur volonté « d’avoir une attitude constructive et d’être partie prenante » [12] à la solution à apporter à la problématique posée. La stratégie de communication du parti a consisté à crédibiliser ses propres propositions et à valoriser son influence sur l’évolution de la gestion du dossier [13].
6 De prime abord, la question de l’immigration semblait pourtant faire consensus au sein du tandem CDU-CSU : le programme présenté conjointement affichait l’objectif d’une « Willkommenskultur für kluge Köpfe » [14], c’est-à-dire d’une politique d’accueil au profit de ressortissants étrangers disposant d’un niveau de qualification élevé et donc susceptibles de s’insérer rapidement sur le marché du travail. Notons toutefois que le parti de Horst Seehofer avait pris un engagement encore plus fort vis-à-vis de son électorat bavarois dans le cadre des élections régionales, limitant l’immigration aux « meilleurs des meilleurs » [15]. Autrement dit, ce discours revenait à privilégier « l’immigration choisie » – pour reprendre une expression controversée en France il y a quelques années – et non l’accueil sans restriction prôné ou du moins consenti par la chancelière.
7 Six semaines seulement après qu’Angela Merkel, à l’occasion d’un dialogue citoyen à Rostock en juillet 2015, eut répondu à une jeune Libanaise craignant d’être expulsée que l’Allemagne ne pouvait accueillir tous les réfugiés [16], l’image de la chancelière posant pour un selfie avec un réfugié a suscité l’incompréhension des Bavarois. Considéré comme un signal inquiétant, témoignant des dispositions de l’Allemagne à accueillir la misère du monde [17], ce geste signifiait tout autant une prise de distance de la chancelière avec l’engagement commun pris par les deux partis à l’été 2013, motivant la CSU à se distinguer de la ligne politique de la chancelière et présidente de la CDU.
Une approche résolument bavaroise du dossier
8 Dans le prolongement de ce que l’on désigne communément comme la « spécificité » ou l’« exception » bavaroise, la singularisation de la CSU au sein de la coalition gouvernementale surprend d’autant moins que la Bavière est, pour des raisons géographiques évidentes, particulièrement exposée aux flux migratoires en provenance de la route des Balkans, même si en définitive, la Rhénanie du Nord-Westphalie aura accueilli davantage de migrants en 2015 que la Bavière (21,24 % contre 15,33 %) [18], étant donné que la répartition des réfugiés sur le territoire est proportionnelle au nombre d’habitants. Le point de passage de Freilassing à la frontière avec l’Autriche, les trains bondés en provenance de Salzburg arrivant à la gare centrale de Munich ou encore les nombreux centres d’accueil pour réfugiés éparpillés dans la capitale bavaroise ont marqué le quotidien des Bavarois depuis un an, en dépit de la remarquable gestion des autorités locales.
9 Face à cette situation, on a assisté à des comportements très contrastés : d’une part, la solidarité et l’engagement citoyen d’une large partie de la population, investie de manière bénévole dans des associations d’accueil des réfugiés, d’autre part une crainte exprimée avec une virulence croissante que la crise des réfugiés ne remette en cause la stabilité économique et sociale d’une Bavière qui brille par ses résultats : 3,5 % de chômage, un PIB de près de 550 milliards d’euros soit environ 1/6 des richesses produites en RFA et le taux de criminalité le plus bas d’Allemagne. Les Bavarois craignent que les fondements du bien-être et de la prospérité de l’État libre ne soient, à terme, menacés avec les vagues successives de migrants. Le chef de la CSU doit également jouer des oppositions au sein de son parti, entre les partisans d’une ligne dure vis-à-vis de la politique gouvernementale, quitte à ébranler la coalition en place [19], et ceux qui privilégiaient la recherche d’une solution consensuelle, de concert avec la CSU et le SPD au plan intérieur, mais aussi avec l’ensemble des partenaires européens au plan extérieur [20]. Il faut considérer le fait que sur le dossier des réfugiés, certains maires et partisans bavarois du SPD ont aussi emprunté la critique de la CSU au vu des problèmes posés par une surpopulation de réfugiés par rapport au nombre de résidants respectifs des communes [21].
10 Au deuxième semestre 2015, le nombre de réfugiés présents en Bavière et les difficultés de gestion des afflux massifs quotidiens par les communes, les Länder et le Bund n’ont cessé d’augmenter. Cette situation délicate a nourri la critique, exacerbée par l’attitude obstinée de la chancelière, dont la CSU a cherché par tous les moyens à se démarquer en durcissant le discours, en réclamant un engagement financier supplémentaire de la part du Bund au profit des communes afin de réhabiliter les locaux inoccupés ou encore en exigeant une meilleure répartition des réfugiés sur le territoire, y compris dans les territoires ruraux ainsi que des moyens permettant d’accélérer l’intégration des réfugiés autorisés à demeurer en Allemagne. Partisans d’une « immigration choisie » (cf. ci-dessus), les parlementaires CSU du Landtag se sont également exprimés au début 2016 en faveur d’une sélection des réfugiés fondée sur les besoins en main d’œuvre dans les secteurs déficitaires du marché du travail, par exemple dans le domaine de l’artisanat ou des soins aux personnes [22].
11 Ne partageant pas l’optimisme affiché par la chancelière, les leaders bavarois ont réagi dès la mi-septembre 2015 en présentant un « programme en sept points » [23] qui marquait explicitement leur désaccord. Ce plan en sept points ne niait aucunement le devoir humanitaire du gouvernement fédéral face à l’afflux des populations désœuvrées, en proie aux bombardements ou à la guerre civile dans les zones de crises, mais aspirait à une prise en compte immédiate de la situation d’urgence « en Allemagne et en Bavière », autant qu’il appelait à une solidarité des voisins de l’Allemagne et affichait le souci d’une intégration rapide des réfugiés amenés à demeurer plus de trois mois sur le sol allemand. Par ce programme, la CSU montrait son souci de mettre en œuvre des mesures concrètes face à la prétendue inertie des deux autres partis de la coalition gouvernementale. Finalement, la position ne consiste pas à fermer les frontières mais à prôner un accueil qui soit conforme, non seulement aux capacités économiques et sociales de la Bavière et de l’Allemagne, mais aussi acceptable et accepté politiquement par l’ensemble de la population.
La droitisation du discours : « Il ne doit y avoir de parti démocratiquement élu à droite de la CSU » (F. J. Strauss)
12 L’afflux croissant de réfugiés a remis en cause les objectifs politiques de la CSU au niveau régional qui, comme nous l’avons déjà mentionné, vont plus loin dans le domaine sécuritaire que le programme commun présenté avec la CDU. Ce sont précisément ces arguments qui dominent le premier plan en sept points du 15 septembre 2015 comme le second plan, publié le 12 février 2016 – en 12 points – qui préconise le renforcement des conditions du droit d’asile, l’accélération du processus d’attribution du statut de demandeur d’asile, l’expulsion des étrangers reconnus coupables d’actes criminels et des islamistes radicaux ou encore la limitation du regroupement familial à la portion congrue [24]. À cela s’ajoute ce que le Bayernplan mettait déjà en exergue comme un élément essentiel : le recrutement de personnels supplémentaires pour l’Office fédéral de la migration et des réfugiés [25].
13 Dès l’été 2013, le programme électoral de la CSU insistait aussi sur la lutte contre toute immigration conditionnée par la pauvreté, susceptible de conduire à une surcharge du système de prestations sociales [26].
14 Au fond, la CSU mise sur le discours sécuritaire traditionnel de la droite conservatrice et sur une politique d’immigration restrictive, au point de revendiquer, aux antipodes de la généreuse Willkommenskultur de la chancelière, l’introduction d’un quota journalier, suivant le modèle autrichien, limité à 300 entrées sur le territoire fédéral (contre 80 pour son voisin) [27] ou encore le changement de statut de certains pays au regard du droit d’asile allemand. Au mois de février 2015 déjà, le gouvernement bavarois avait tiré la sonnette d’alarme face à l’augmentation brutale de demandes d’asile en provenance du Kosovo, le représentant au Landtag de la commune de Deggendorf (située à 150 km au nord-ouest de Munich) n’hésitant pas à déclarer : « Nous ne sommes pas la caisse sociale des Balkans » [28]. L’insistance des responsables bavarois s’explique par le fait que, sur l’année 2015, 25 % des demandes d’asile présentées en Allemagne provenaient essentiellement d’Albanie et du Kosovo, et dans une moindre mesure de Serbie et de Macédoine [29].
15 Si Horst Seehofer et ses compagnons n’ont pas ménagé leur critique d’une politique jugée « trop libérale » à l’égard des réfugiés [30], arguant de ce que « la situation actuelle extrêmement tendue en matière de réfugiés » était une « conséquence du non-respect du droit », c’est vraisemblablement aussi en raison du credo européen de la chancelière, jugé illusoire : « Si des milliers de personnes fuient leurs pays et sont acheminées en Allemagne, c’est parce que les règles de Schengen et de Dublin sont totalement ignorées » [31]. L’une des principales pierres d’achoppement entre CDU et CSU réside essentiellement dans le refus de la chancelière, jusqu’au sommet de Bruxelles de mars 2016, d’avancer en direction de mesures nationales et de privilégier une solution européenne. Liée à cette problématique, la CSU n’a eu de cesse, au cours des douze derniers mois, de réclamer l’introduction de quotas par pays membre. En dépit de quelques voix isolées, à l’instar du vice-président de la CSU et député européen Manfred Weber qui martelait encore l’idée que « le plus important au cours de ce sommet » était « que l’Europe reste unie » [32], la CSU a privilégié une démarche nationale, seule en mesure, selon elle, de répondre à la réalité des débats communautaires, marquée par une frilosité certaine des partenaires européens. En dépit des appels à la solidarité répétés des Allemands en direction de l’ensemble des pays de l’UE, on a assisté tour à tour à la défection de la Hongrie ou de l’Autriche. En déplacement à Munich en février 2016, le Premier ministre français Manuel Valls a réaffirmé à l’occasion de la visite d’une caserne abritant des migrants, que la France [33] ne pouvait accueillir davantage que 30 000 réfugiés, conformément à l’engagement déjà pris par la France à l’automne 2015. C’est dans ce contexte de défiance à l’égard des pays partenaires de l’UE qu’il faut considérer le souhait des chrétiens-sociaux de rétablir pleinement le système Schengen, de sorte que les personnes non autorisées à rester soient reconduites aux frontières extérieures de l’espace européen de libre-circulation. Refusant également, d’abord toute négociation, puis le résultat du « deal » avec Ankara, susceptible de contribuer au rapprochement de la Turquie avec l’UE, la CSU a préconisé une « cascade de fermetures des frontières » [34], en commençant par la Macédoine, puis la Serbie, l’Autriche et ce jusqu’à la frontière allemande.
16 Tandis que la politique d’Angela Merkel a trouvé un écho favorable au centre, y compris chez les Verts, la stratégie de la CSU consiste donc à « droitiser » le discours et les prises de positions, que ce soit dans le domaine de la politique intérieure ou de la politique européenne, voire à emprunter un discours populiste à l’image de Markus Söder, opposant les coûts consacrés à l’accueil des 70 000 jeunes réfugiés (entre 40 000 et 60 000 € par an et par personne selon les Länder) et les faibles revenus des retraités [35]. Sans doute doit-on y voir le signe que le parti chrétien-social perçoit à sa droite un parti AfD qui progresse sur l’ensemble du territoire et qui pourrait constituer un danger majeur pour la majorité parlementaire de la CSU en Bavière. D’ailleurs, les enquêtes d’opinion réalisées au cours des douze derniers mois montrent que le parti de Frauke Petry, qui ne rassemblait encore que 2 % des intentions de vote à la mi-septembre 2015, a multiplié par quatre (8 %) le nombre de ses sympathisants et électeurs potentiels en Bavière en l’espace de deux mois, de mi-septembre à mi-novembre 2015 – score le plus bas enregistré depuis lors – pour atteindre jusqu’à 10 % au début du mois de juin 2016 [36]. Depuis l’été 2016, l’AfD ne descend pas au-dessous de 9 % des intentions de vote.
Une stratégie jusqu’au-boutiste ?
17 À de nombreuses reprises depuis le début de l’année 2016, la crise des réfugiés a failli conduire à la fin de la coalition au pouvoir [37]. La remise en question croissante de la stratégie gouvernementale, sanctionnée par la montée de l’AfD, n’est sans doute pas étrangère à l’opposition frontale permanente de l’Union chrétienne-sociale (CSU). Si les personnalités politiques CSU en responsabilité au niveau fédéral, comme Hans-Peter Friedrich au Bundestag, ou encore au niveau européen comme Manfred Weber, ont adopté une attitude relativement conciliatrice, le ministre-président bavarois, tantôt relayé par son ministre de l’Intérieur Joachim Herrmann ou Markus Söder, le ministre des Finances que de nombreux observateurs pressentent pour prendre la suite de Horst Seehofer à la tête du gouvernement de l’État libre de Bavière, n’ont cessé d’affirmer leur divergence avec Angela Merkel et n’ont reculé devant aucun moyen de pression pour tenter d’influer sur la politique de la chancelière. Après les événements de Cologne durant la nuit de la Saint Sylvestre en 2015, instrumentalisés pour créditer les dissensions et exiger une volte-face du gouvernement, la chancelière a été mise à rude épreuve par la direction de la CSU. On se souviendra notamment des deux congrès des groupes CSU au parlement de Bavière et au Bundestag à Wildbad Kreuth en janvier 2016. De la lettre de protestation rendue publique au début de 2016 à l’annonce d’un recours devant le tribunal constitutionnel en passant par la menace de candidatures CSU indépendantes sur l’ensemble du territoire allemand, le parti chrétien-social a multiplié les mises en garde à l’encontre de la chancelière sans toutefois les mener à exécution. Avec le recul, on a le sentiment d’avoir assisté à une partie de poker orchestrée par Seehofer, lors de laquelle Angela Merkel ne s’est pas laissée « bluffer ». À l’inverse, les débats de l’année passée ont permis à la chancelière, bien que parfois malmenée, y compris dans son propre camp, de confirmer son autorité au sein de la coalition CDU-CSU. La loyauté de sa famille politique, qui n’a pas accordé d’importance aux étincelles déclenchées par le président de la CSU et de sa garde rapprochée, ont sans doute aidé Merkel à traverser cette période de crise jusqu’à présent.
18 Un retournement de situation au profit d’une nouvelle entente entre CDU et CSU est-il encore possible ?
19 Les résultats des élections régionales dans le Mecklembourg-Poméranie occidentale et à Berlin sont majoritairement perçus outre-Rhin comme un vote sanction de la politique d’accueil généreuse de la chancelière, en particulier dans le Mecklembourg, fief électoral de la chancelière, puisque la CDU arrive en troisième position à deux points de l’AfD (20,8 contre 19 %) qui enregistre un succès record depuis sa naissance en 2013. La CSU n’a bien sûr pas manqué de pointer immédiatement du doigt ce qui a constitué le cœur des débats durant la campagne : la gestion de la crise des réfugiés. Et c’est avec les mêmes arguments que le Secrétaire général de la CSU Andreas Scheuer minimise les inquiétudes relatives à la perte de popularité de son parti en Bavière ces dernières semaines. Un sondage d’opinion, réalisé pour Sat.1 Bayern le 14 septembre 2016, créditait le parti de Seehofer de 45 % (chiffre identique depuis juillet) des voix si des élections régionales devaient avoir lieu le 18 septembre 2016 [38]. Dans le même temps, pour la première fois depuis les élections régionales de 2013, cinq partis seraient représentés au parlement bavarois : le SPD (18 %), les Verts (12 %), les Freie Wähler (5 %), le FDP (5 %) et l’AfD (9 %) et occuperaient ainsi 49 % des sièges contre 44 % en juillet dernier. L’enseignement majeur de ce sondage est que la majorité absolue détenue actuellement par la CSU est remise en cause. Cette évolution au cours des derniers mois montre que, même en Bavière, la CSU ne parvient manifestement plus à capitaliser sur son opposition ostentatoire à la politique d’Angela Merkel.
20 Est-ce la raison pour laquelle le ministre-président Seehofer a répondu aux confessions de la chancelière après le revers électoral à Berlin le 18 septembre en se déclarant prêt à faire des compromis alors que, comme le soulignent Robert Roßmann et Wolfgang Wittl [39], la voix de la CSU a déjà largement été entendue ?
21 Depuis l’automne 2015, la CSU s’est ainsi mise en porte-à-faux vis-à-vis du parti frère, la CDU, pour incarner des positions plus conservatrices. Si certains observateurs ont pu estimer que les invectives de la CSU servaient la stratégie de la chancelière en ce qu’elles exprimaient une voix « de droite » au sein du camp conservateur, contre un discours et une politique qui au contraire tendaient à séduire l’électorat du centre, l’attitude agressive de la CSU, poursuivant les attaques alors que la chancelière a justement appelé ses pairs du Bundestag à la responsabilité et à l’apaisement après le scrutin du Mecklembourg, met en exergue la fragilité du partenariat et soulève des interrogations quant aux réelles intentions de la CSU qui a cosigné la Loi sur l’intégration ou encore le deuxième train de mesures sur la politique d’asile (Asylpaket II). De même, les mesures prises par le gouvernement au cours des derniers mois en matière de reconduction à la frontière, de regroupement familial, ou encore les affectations budgétaires qui y sont liées [40] tiennent largement compte des revendications formulées par la CSU.
22 S’il est vrai que les candidats de l’AfD, depuis un an, ont enregistré un succès croissant lors des scrutins régionaux en Rhénanie-Palatinat (12,6 %), en Saxe-Anhalt (24,3 %) et dans le Bade-Wurtemberg (15,1 %), il n’en demeure pas moins que les partis au pouvoir dans ces régions ont tous soutenu la politique d’accueil du gouvernement. Et le scrutin du Mecklembourg va dans ce sens, de sorte qu’il ne faut sans doute pas en tirer des conclusions hâtives : il a une valeur largement symbolique puisque le Mecklembourg ne compte que 2 % de la population allemande et que les sociaux-démocrates sont bien implantés à la tête de la Grande coalition régionale depuis 1998. Néanmoins, le revers essuyé par le parti d’Angela Merkel a pour conséquence non seulement de remettre en question la légitimité d’un gouvernement conjoint aux deux grands partis, mais aussi de contraindre SPD et CDU à ouvrir des discussions avec le parti Die linke, six mois seulement après avoir donné naissance, en mars dernier, à la première coalition régionale constituée de la CDU, du SPD et des Verts. Le scrutin dans le Bade-Wurtemberg a confirmé la communauté de vues de la CDU et des Verts sur la gestion de la crise et l’hypothèse d’une entente plus large sur laquelle Angela Merkel est soupçonnée de vouloir capitaliser dans la perspective des élections législatives de 2017. On imagine bien que les chrétiens-sociaux auront encore plus de difficultés à cautionner un grand écart de la chancelière, si cette dernière doit adopter un compromis qui séduise le centre-gauche alors que la CSU, notamment par la voix de Markus Söder, a vivement stigmatisé le fait que la politique de la chancelière trouvait l’assentiment des Verts et des sociaux-démocrates et qu’elle était de facto critiquable de son point de vue.
23 De sorte que, en dépit du tournant annoncé par la chancelière suite aux revers électoraux, dans le Mecklembourg le 5 septembre, puis à Berlin le 18 septembre dernier, il semble peu probable, de notre point de vue, que les rapports extrêmement tendus entre les deux formations politiques soient modifiés à court, voire à moyen terme.
Conclusion : la confusion persiste
24 Tout porte à croire, en effet, que la lutte fratricide qui a sillonné l’année écoulée laissera des traces qui rendront périlleuse la conduite d’une campagne commune dans la perspective des élections législatives de septembre 2017.
25 La crise des réfugiés constitue le point culminant de la lutte entre chrétiens-démocrates et chrétiens-sociaux depuis le dernier scrutin législatif de 2013. Néanmoins les sujets de discorde demeurent. Après s’être affrontés sur le dossier des autoroutes payantes dès le début du mandat 2013-2017 et s’être littéralement déchirés sur le dossier des réfugiés, il reste aux partis de l’Union deux dossiers sensibles pour tenter de clôturer un exercice 2013-2017 sous le signe d’une coopération constructive permettant d’afficher et de défendre un programme commun dans la perspective de l’échéance 2017 : la politique des retraites et l’impôt sur les successions. Pour autant, il n’est pas sûr que les deux partis soient d’accord pour mener une campagne commune l’an prochain, ou du moins que la CSU accepte de soutenir Angela Merkel pour un quatrième mandat.
26 S’il est aujourd’hui difficile de prédire ce qu’il adviendra dans les mois à venir du tandem CDU-CSU, on peut difficilement exclure une scission : une alliance traditionnelle CDU/CSU pourrait tout à fait échouer sur la question fondamentale du visage que les deux partis défendent pour leur propre pays. Les idées contenues dans le papier adopté par le bureau politique de la CSU le 10 septembre 2016 ont été accompagnées du commentaire : « L’Allemagne doit rester l’Allemagne ». Cette Allemagne n’est manifestement pas celle qu’imagine Angela Merkel si l’on se réfère aux propos que cette dernière tenait il y a un an lors d’une conférence de presse avec son homologue autrichien Werner Faymann, alors qu’affluaient des milliers de réfugiés auxquels elle ouvrait les portes de l’Allemagne : « … si nous commençons à devoir nous excuser parce que nous réagissons avec cœur aux situations de détresse, ce n’est pas mon pays. » [41]
27 Dans cette perspective, une scission semble inéluctable si Angela Merkel reste la candidate du centre-droit en septembre prochain. Pour l’heure, Horst Seehofer qui effectue très vraisemblablement son dernier mandat à la tête du gouvernement bavarois, ne bénéficie pas d’un soutien suffisant au sein de la CDU pour ravir cette place à la chancelière. À moins que le ministre-président bavarois ne décide effectivement de présenter une candidature séparée…
Notes
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[1]
Les points de vue exprimés par l’auteur ne reflètent aucunement une position officielle de l’Institut français ou du ministère des Affaires étrangères et du Développement international (MAEDI).
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[2]
Propos tenus le 7 octobre 2015 lors de l’émission télévisée présentée par Anne Will sur la chaîne ARD. Cf. http://www.ardmediathek.de/.
-
[3]
« Kanzlerin räumt Fehler in Flüchtlingspolitik ein », Focus, 31.08.2016.
-
[4]
À l’époque, la lutte entre Franz-Josef Strauss et Helmut Kohl avait conduit le premier à dénoncer l’union des deux partis au Bundestag.
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[5]
Cf. Stefan Kuzmany, « Trennt euch, bitte », www.spiegel.de, 13.09.2016.
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[6]
Source : www.landtagswahl2013.bayern.de.
-
[7]
La CSU a donc retrouvé en septembre 2013 sa suprématie régionale, perdue en 2008 au profit du FDP alors que depuis le deuxième mandat d’Alfons Goppel (1966-1970), le parti présidait seul aux destinées de l’État libre.
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[8]
Cité par Katharina Schuler, « Ein Dobrindt kann doch scheitern », www.zeit.de, 18.6.2015.
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[9]
Présentée en 2014 pour être mise en œuvre courant 2016, l’introduction d’un droit de circulation pour les véhicules de plus de 3,5 tonnes circulant sur le réseau autoroutier allemand moyennant une réduction équivalente de la taxe pour les véhicules concernés immatriculés en Allemagne se heurte à une opposition à la fois en Allemagne (de la part des Verts, de la plus importante fédération d’automobilistes (ADAC) ou encore du président du directoire de Daimler Dieter Zetsche) mais aussi de la Cour de Justice européenne, saisie par plusieurs pays frontaliers, en raison du caractère discriminant de cette taxe. Cf. « EU stellt Bundesregierung Ultimatum bei Pkw-Maut », www.sueddeutsche.de, 28.4.2016.
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[10]
Le programme présenté par la CSU le 19 juillet 2013 dans la perspective des élections régionales de septembre 2013 s’intitulait « 2013-2018 - Der Bayernplan ». Source : www.cdu.de.
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[11]
Cf. www.handelsblatt.com, 21.7.2015.
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[12]
Cf. p. ex. l’interview de Manfred Weber (CSU), numéro 2 de la CSU et président du groupe PPE au Parlement européen, au Tagesspiegel, 8.2.2016 : « Aleppo wird zum Testfall für die Europäer », www.tagesspiegel.de ou encore celle de Hans-Peter Friedrich, « Die CDU vertritt die große Mehrheit », www.n-tv.de, 17.2.2016.
-
[13]
Suite l’adoption du deuxième train de mesures portant sur la politique d’asile, le ministre bavarois auprès du Bundesrat, Marcel Huber, déclarait : « Enfin nous avançons sur la question des réfugiés. […] Ce train de mesures porte sans équivoque la signature de la Bavière. » Cf. Asylpaket II beschlossen, www.csu.de, 26.2.2016.
-
[14]
Cf. « Gemeinsam erfolgreich für Deutschland. Regierungsprogramm 2013-2017 », p. 40. Source : www.cdu.de.
-
[15]
Cf. au chapitre économique du « Bayernplan 2013-2018 », le paragraphe : « Die Besten der Besten gewinnen ». Ibid., p. 3.
-
[16]
« Die Kanzlerin gibt den Deutschen, was sie wollen », www.wiwo.de, 11.9.2015.
-
[17]
La crainte majeure de la CSU résidait dans le fait que Berlin donne au monde entier l’impression que « tout le monde peut venir chez nous, y rester durablement et y faire venir sa famille ». Citation tirée d’un document de la direction du parti, cité par www.spiegel.de, 12.11.2015.
-
[18]
Source : Bundesamt für Migration und Flüchtlinge.
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[19]
Les mots du secrétaire général de la CSU, Andreas Scheuer, sont sans équivoque : « Nous souhaitons trouver une solution, CDU et CSU de concert avec la chancelière – mais c’est la solution qui nous importe en premier lieu ». Cité dans « Weniger Flüchtlinge, weniger Kontrollen », op. cit.
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[20]
«CSU-Vize Weber: Aleppo wird zum Testfall für die Europäer », www.tagesspiegel.de, 08.02.2016.
-
[21]
Cf. à ce sujet le reportage effectué par la Süddeutsche Zeitung, qui a suivi durant un an l’évolution de la situation dans la commune de Schongau (12 000 hab.) : « Flüchtlinge in Schongau. Land der begrenzten Möglichkeiten », http://www.sueddeutsche.de, 04.04.2016.
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[22]
«CSU will mehr Zuwanderer aufs Land», www.augsburger-allgemeine.de, 12.02.2016.
-
[23]
«7-Punkte-Programm der CSU zur Asyl- und Flüchtlingspolitik », 14.9.2015, disponible sur le site : www.csu.de.
-
[24]
Sur ce dernier point, l’attitude de la CSU a montré quelques ambiguïtés qui tendent à confirmer qu’elle souhaitait se singulariser des deux autres partis gouvernementaux : alors qu’un accord avait été trouvé dans le cadre du train de mesures adopté sur les questions d’asile (Asylpaket II) entre A. Merkel, S. Gabriel et H. Seehofer sur le report de deux années du droit au regroupement familial pour les demandeurs d’asile ne relevant ni de la Convention de Genève sur les réfugiés, ni du droit fondamental à l’asile, dans ses positions formulées une dizaine de jours plus tard, la CSU revenaient publiquement sur son engagement et récusait ce droit au regroupement familial de manière générale.
-
[25]
« 2013-2018 - Der Bayernplan », p. 17.
-
[26]
Ibid., p. 17.
-
[27]
« CSU fordert: Nur noch 300 Flüchtlinge pro Tag », www.faz.net, 27.2.2016.
-
[28]
« Wir sind nicht das Sozialamt vom Balkan », Süddeutsche Zeitung, 10.2.2015, www.sueddeutsche.de.
-
[29]
Les pays bénéficiant du statut d’État sûr sont les États de l’Union européenne, l’Albanie, la Bosnie-Herzégovine, le Ghana, le Kosovo, la Macédoine, le Monténégro, le Sénégal et la Serbie. Après la Serbie et la Macédoine en 2014, l’Albanie, le Monténégro et le Kosovo ont obtenu ce statut en octobre 2015 pour limiter le nombre de demandeurs d’asile en provenance de ces trois pays. Sur l’ensemble de l’année 2015, 105 988 demandes d’asile ont émané de ressortissants de ces trois pays sur un total de 476 649 demandes déposées.
-
[30]
« CSU will Asylrecht weiter verschärfen », Spiegelonline, 12.11.2015.
-
[31]
Propos du ministre de l’Intérieur bavarois Joachim Hermann, cités par www.spiegel.de, 12.11.2015, op. cit.
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[32]
Et de poursuivre : « Nous devons reconnaître, qu’en Europe, nous ne pouvons résoudre toutes ces questions, qu’elles soient économiques, sociétales ou hautement politiques comme celle des réfugiés, que conjointement ». www.tagesspiegel.de, 08.02.2016, op. cit.
-
[33]
L’Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA) s’est déplacé à Munich à l’automne 2015 pour encourager les migrants à prendre le chemin de la France. Au total, seules 1 000 personnes ont répondu favorablement à cette proposition.
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[34]
«Weniger Flüchtlinge, mehr Kontrollen », www.tagesschau.de, 20.1.2016.
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[35]
Cf. « CSU-Mann Söder: Kann nicht sein, dass ein Rentner weniger bekommt als ein Flüchtlingskind », www.huffingtonpost.de, 22.04.2016.
- [36]
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[37]
Selon les propos de Thomas Oppermann, président du groupe parlementaire SPD au Bundestag. Cf. « Volles Rohr gegen die Kanzlerin », 26.1.2016.
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[38]
Cf. « Absolute Mehrheit der CSU wackelt », Münchner Merkur, 16.09.2016, p. 1.
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[39]
« CSU will Frieden mit der CDU - aber nicht um jeden Preis », www.sueddeutsche.de, 20.09.2016.
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[40]
Cf. par exemple la synthèse fournie dans l’article : « Schäubles Überschuss-Milliarden sind für Flüchtlinge reserviert », www.welt.de, 06.03.2016.
-
[41]
«Ich muss ganz ehrlich sagen, wenn wir jetzt anfangen, uns noch entschuldigen zu müssen dafür, dass wir in Notsituationen ein freundliches Gesicht zeigen, dann ist das nicht mein Land. » Cité par sueddeutsche.de, 15.9.2016.