Officier, diplomate et théoricien militaire, David Galula est une figure à part dans le paysage intellectuel et stratégique français. Ayant écrit l’essentiel de son œuvre en anglais depuis les États-Unis, il est pratiquement inconnu en France avant 2008, lorsque son ouvrage principal, Contre-insurrection, est finalement traduit dans sa langue natale, quarante ans après sa mort. Son influence considérable sur le débat stratégique américain dans les premières années du xxie siècle – le général David Petraeus, alors commandant des forces de la coalition en Irak, ira jusqu’à le qualifier de « Clausewitz de la contre-insurrection » – mérite que l’on revienne sur son parcours et ses principales théories.
David Galula est né dans une famille juive laïque à Sfax, en Tunisie, le 10 janvier 1919, le seul garçon d’une fratrie de huit enfants. Son grand-père, d’origine algérienne, avait prospéré dans le commerce de l’huile d’olive et occupait une place de notable comme représentant de la Communauté au conseil municipal de Sfax. Le père, Albert, était lui aussi négociant : ses affaires l’amenèrent à s’installer à Casablanca, où le jeune David passa une grande partie de son enfance. En 1924, Albert acquiert et transmet à ses enfants la nationalité française, par application rétroactive du décret Crémieux – son propre père étant né à Bône. Adolescent, le jeune David effectue plusieurs séjours chez sa tante à Limoges, laquelle avait épousé un officier français, le colonel Albert Pastier…
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