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Article de revue

Les sports de nature dans le département des Landes : du développement maîtrisé à la mobilisation d'une « ressource territoriale »

Pages 410 à 432

Notes

  • [1]
    Ministère des Sports. Les chiffres clés du sport en France, décembre 2010, p 5.
  • [2]
    La Lettre de l’économie du sport, « La pratique hors-club : danger ou opportunité ? », n° 912, décembre 2008, 8 p.
  • [3]
    Circulaire du Premier ministre du 19 septembre 2008, « Lancement de la phase de préfiguration des nouvelles directions régionales de la Jeunesse, des Sports et de la Cohésion sociale (DRJSCS) ».
  • [4]
    Entretiens réalisés en mars/avril 2010 à la DDCSPP des Landes.
  • [5]
    Ministère du Budget, « Rapport sur l’évolution de l’économie nationale et sur les orientations des finances publiques – tome 2 », juin 2011, p. 85-86.
  • [6]
    À l’heure où le conseil général des Landes institue sa propre CDESI, un bilan de l’état d’avancement des travaux sur les sports de nature dans les autres départements fait apparaître que : 54 ont une CDESI initiée, 14 ont une CDESI instituée, 39 ont réalisé un état des lieux quant aux pratiques sportives de pleine nature, 3 disposent d’un PDESI opérationnel et 35 ne se sont pas encore emparés de la question (source : Pôle Ressources national des sports de nature).
  • [7]
    Délibération n° H6 du 31 janvier 2005, 10 p.
  • [8]
    Conseil général des Landes. « La valorisation des sports de nature », 2006, 9 p.
  • [9]
    L’enquête du CDT des Landes (Vandecrux, 2006) souligne que 1,3 millions de personnes sont reçues auprès des prestataires d’offre d’activités sportives et de loisirs. Le chiffre d’affaire de ces structures représente plus de 15 millions d’euros. Mille emplois concernent ce secteur d’activité. Près de 50 000 stagiaires sont accueillis au sein des écoles de surf du département. Près de 3,5 millions d’euros sont générés par la seule activité surf.
  • [10]
    Conseil général des Landes, Cahier des clauses particulières, Étude-diagnostic Sports de Nature dans le département des Landes, 2006, 7 p.
  • [11]
    CRP Consulting, Étude diagnostic sports de nature, rapport de diagnostic et préconisations, 2007, 132 p.
  • [12]
    Conseil général des Landes, « Plan départemental des espaces, sites et itinéraires », avril 2011, 32 p.
  • [13]
    http://www.landes.org/files/cg40/Education-Sports-et-Jeunesse/CR-CDESI-5.07.11.pdf
  • [14]
    Décision CNDS-DSE-DS, n° 2166 du 28 juillet 2009, 3 p.
  • [15]
    Conseil général des Landes, « Schéma départemental du tourisme et du thermalisme. Vers un nouveau souffle », juin 2010.
  • [16]
    http://www.tourismelandes.com/fr/1242/pages/d/le-surf/ecole-surf-landes/page/0.
  • [17]
    Conseil général des Landes, dossier de presse, Sports de nature et surf à l’honneur dans les Landes, 2010, p. 6.
  • [18]
    Conseil général des Landes, Sports de nature et surf à l’honneur dans les Landes, 2010, p. 8.
  • [19]
    XLandes Magazine, n° 16, avril-mai 2011, p. 15.
  • [20]
    http://www.tourismelandes.com/fr/1244/pages/d/actualites-developpement/les-landes-font-le-plein-de-promos-au-printemps/page/0.
  • [21]
    http://www.cg40.fr/1-28045-Detail-d-une-actualite.php?id_actualite=265.
  • [22]
    http://www.tourismelandes.com/fr/1244/pages/d/actualites-developpement/les-landes-font-le-plein-de-promos-au-printemps/page/0
  • [23]
    Sud-Ouest. 16 décembre 2006. « Les activités sportives et de loisirs passées à la loupe ». On y apprend que « le régime saisonnier avec l’hypertrophie estivale a pour conséquence une répartition bancale du travail : 44% des professionnels voudraient voir développer l’avant-saison ».
  • [24]
    XLandes magazine, avril-mai 2011, n° 16, p. 18.
  • [25]
    Sud-Ouest, 1er avril 2011, « Pourquoi notre région a le vent en poupe », p. 1.
  • [26]
    CNOSF et AMNYOS, Le sports, acteur incontournable de l’aménagement du territoire : enjeux, expérimentation, outils, perspectives, 2003, 89 p.
  • [27]
    Commission européenne. « Livre blanc sur le sport », 2007, 21 p.
  • [28]
    http://www.cg40.fr/1-28836-Les-sports-de-nature.php.
  • [29]
    Ministère des Sports et CNOSF, « Assemblée du sport, pour une France 100% sport. Constats, enjeux et préconisations des ateliers », 2011, 173 p.

1 Les sports de nature, longtemps apanage de quelques élites sociales, dotées d’un important capital social et culturel, dont l’esthétique et l’éthique sportive se caractérisent par l’adoption d’une « culture fun » (Lacroix, 1984 ; Loret, 1995), tendent à se démocratiser. En 2010, plus de 4,4 millions de Français déclarent pratiquer du VTT loisir [1]. Dans le département des Landes, le caractère essentiellement rural du territoire, la diversité du patrimoine naturel, la notoriété mondiale des vagues, mais aussi la mobilisation du tissu associatif et du secteur marchand, sont autant d’atouts qui participent à cette forme de démocratisation des sports de nature. Quelques chiffres illustrent cette dynamique même s’il convient de les appréhender avec précaution puisque de nombreux pratiquants ne s’affilient pas auprès des structures institutionnelles [2]. En 2011, le département des Landes ne compte pas moins de cent quarante clubs sportifs proposant des activités physiques et sportives de pleine nature et près de dix mille licenciés évoluent au sein de ces structures. Le littoral landais compte trente-neuf écoles de surf labellisées par la Fédération Française de Surf. La Fédération française de voile s’appuie sur neuf écoles dans le département pour développer ses activités et les plaisanciers disposent de trois ports à partir desquels ils peuvent naviguer. La pratique des sports de nature issus de la filière aérienne repose sur le dynamisme des clubs répartis sur les trois aérodromes identifiés à l’échelle départementale. Quant au conseil général des Landes, compétent pour mettre en œuvre un plan départemental des itinéraires de promenade et de randonnée non motorisées (PDIPR), il aménage et assure l’entretien et le balisage de plus de trois mille cinq cents kilomètres d’itinéraires.

2 Mais, cette démocratisation des sports de nature et cette structuration sportive du territoire dépassent le cadre géographique landais. Elles soulèvent de nombreux enjeux sportifs, sociaux, économiques, environnementaux et plus encore spatiaux qui précipitent l’émergence d’une politique publique en faveur du développement des sports de nature. Élaborée au début des années deux mille, le ministère des Sports détermine « le développement maîtrisé » comme le fondement, ou plutôt le « référentiel », c’est-à-dire « l’espace de sens qui [...] délimite des valeurs, des normes et des relations causales qui s’imposent comme cadre cognitif et normatif pour les acteurs » (Muller, 1990, 2005), d’une politique publique en faveur des sports de nature. Cependant, dans le cadre de la décentralisation, l’État s’en remet aux départements auxquels il transfère la mise en œuvre opérationnelle de cette compétence. Cet article envisage donc, à travers l’examen de l’exercice de cette compétence au sein du conseil général des Landes, la manière dont cette collectivité locale embrasse la commande étatique qui consiste à garantir le développement maîtrisé des sports de nature. Car le département des Landes, en invoquant le concept de développement maîtrisé des sports de nature, n’entend-il pas avant tout mobiliser ces pratiques sportives comme de véritables vecteurs de développement touristique et territorial ? Le cas échéant, est-il encore question de garantir le seul développement maîtrisé des sports de nature présenté par le ministère des Sports comme un mode d’encadrement institutionnel des pratiquants afin qu’ils ne dégradent pas les qualités environnementales des milieux naturels ? En impulsant une politique publique en faveur du développement des sports de nature, le département des Landes participe-t-il à l’émergence d’une forme d’identité locale permettant de jouer sur le processus de différenciation territoriale (Michon, Terret, 2005) ? Les orientations stratégiques retenues sont-elles alors des « opérations d’imposition de territorialité » (Violier, 1999 : 17) ? Les choix arrêtés par le conseil général des Landes, au risque de susciter certaines résistances et contestations de la part des pratiquants libres (Falaix, 2012a), constituent-ils une forme de mobilisation d’une « ressource territoriale » (Gumuchian, Pecqueur, 2007) et témoignent-ils d’un réel projet territorial qui « n’est pas que le résultat, [mais qui] est le fondement de l’action publique, une empreinte réelle des pratiques sociales dans l’espace » (Vlès, 2001 : 19) ?

3 À partir d’une lecture critique des textes officiels, cet article analyse la définition des sports de nature proposée par le ministère des Sports et les intentions que sous-tend la formalisation du référentiel fondé sur la notion de développement maîtrisé. D’autre part, dans la mesure où l’État, dans la poursuite de la décentralisation, transfère l’exercice de la compétence aux départements, l’article, à travers une étude de cas dans le département des Landes, entend démontrer que l’exercice de cette compétence sports de nature dépasse la seule ambition de garantir leur développement maîtrisé pour répondre davantage à une stratégie de marketing territorial qui prend corps à travers des outils de planification territoriale et la promotion de manifestations sportives exploitées à des fins de développement local.

1 Les sports de nature : définition ministérielle et émergence d’une politique publique

4 Les loisirs sportifs jouent désormais un rôle privilégié dans la construction identitaire des individus dans la mesure où ils favorisent l’expérimentation de soi (Ehrenberg, 1991 ; Kaufmann, 2004 ; Viard, 2002). Ils permettent également une appropriation empirique de l’environnement naturel dans une dialectique interactionnelle. Leurs adeptes produisent de nouvelles formes de spatialisations qui assurent le marquage des lieux touristiques et sportifs à travers la mobilisation d’un système culturel localisé entendu comme élément déclencheur de néoterritorialités (Corneloup, Bourdeau, Mao, 2006). Dans ce contexte, la valorisation des pratiques sportives de pleine nature appelle à de nouvelles logiques de management et de développement touristique local (Chazaud, 2004). Cela dit, au regard des profondes mutations sociospatiales qu’engendrent les sports de nature, ne convient-il pas alors d’encadrer le développement de ces pratiques sportives non institutionnalisées ? La pression exercée par les adeptes des sports de nature sur les milieux naturels n’appelle-t-elle pas au déploiement de politiques publiques en faveur de ces activités sportives ? C’est précisément la tache à laquelle s’attelle le ministère des Sports en définissant le référentiel d’une nouvelle politique publique en faveur des sports de nature fondée sur la notion de développement maîtrisé. L’analyse du cadrage législatif et réglementaire, présentée dans le tableau ci-dessous et réalisée à partir des textes officiels, permet d’identifier quels sont les objectifs étatiques qui transpirent derrière cette notion de développement maîtrisé des sports de nature (voir tableau 1).

5 En 2006, le ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Vie associative recense 2,5 millions de licenciés au sein des fédérations sportives relevant des activités physiques et sportives de pleine nature. Pourtant, le législateur éprouve de grandes difficultés à proposer une définition exhaustive des sports de nature. Les sports de nature « sont des activités physiques et sportives dont la pratique s’exerce en milieu naturel, agricole et forestier – terrestre, aquatique ou aérien – aménagé ou non ». Plutôt que de s’en remettre à une nomenclature des activités ou disciplines pratiquées, il privilégie donc l’entrée par l’espace géographique pour définir les sports de nature. Le ministère des Sports convoque alors la notion de milieu naturel, agricole et forestier pour caractériser les sports de nature. D’autre part, la mise en œuvre par l’État d’une politique publique sectorielle articulée autour de la question des sports de nature revêt une dimension économique, environnementale et sécuritaire. La qualification et la pérennité des emplois sportifs sont au cœur des attentes. « L’amélioration de la qualité des activités physiques et sportives qui s’exercent en milieu naturel » passe par « le développement de l’emploi qualifié, rémunéré et déclaré ». Il s’agit donc de garantir l’encadrement professionnalisé des pratiquants et de les ramener dans le giron de la pratique institutionnalisée. Les modes de pratique doivent également être diversifiés et concerner tant le tissu associatif, que le secteur éducatif ou marchand. En renforçant les modes de pratique, le ministère des Sports souhaite, non pas multiplier les sites accessibles, mais bien promouvoir l’emploi sportif et renforcer l’action éducative. Il entend mobiliser « les animateurs, éducateurs, enseignants et moniteurs » afin qu’ils favorisent « l’accès des jeunes à ces activités et ces milieux ». Cela dit, l’accès à ces milieux doit aussi garantir le respect de leurs qualités environnementales. Or l’amélioration des compétences techniques et des connaissances environnementales, rendue possible par l’intermédiaire de cet encadrement professionnalisé des pratiquants, est présentée comme une garantie pour préserver, certes, leur intégrité physique mais surtout la dimension environnementale des espaces de pratique, c’est-à-dire la pérennité du patrimoine floristique et faunistique des milieux naturels. Par conséquent, le ministère des Sports envisage la notion de développement maîtrisé des sports de nature, c’est-à-dire le référentiel de la politique publique dans ce champ sectoriel, comme un moyen d’éducation à l’environnement, de développement de l’emploi sportif, de préservation des milieux naturels et de renforcement de la légitimité des fédérations sportives relevant de cette filière. Le développement maîtrisé des sports de nature n’est donc pas envisagé dans une perspective de renforcement de l’accessibilité des sites pour les pratiquants libres mais bien comme un moyen de contrôle de la pression humaine exercée sur les milieux naturels dont l’efficience dépend du degré d’institutionnalisation des pratiques, de la qualité de l’encadrement des pratiquants, des choix d’aménagement des milieux naturels pour réguler les flux en leurs seins. Ainsi, le ministère des Sports en reconnaissant que « les sports de nature représentent une composante essentielle des politiques publiques d’aménagement et de développement des territoires », entend malgré tout circonscrire dans le champ de l’action publique la démocratisation parfois anarchique des sports de nature dont les pratiquants échappent au contrôle institutionnel. Par conséquent, le ministère des Sports souscrit à l’idée d’un développement des sports de nature mais à l’unique condition qu’il soit « maîtrisé ». L’enjeu consiste donc à exercer un contrôle institutionnel sur les pratiquants libres dans le but de préserver les milieux naturels.

6 En revanche, l’État, auquel incombent, au-delà de ses prérogatives régaliennes, des fonctions d’incitation, d’impulsion, « d’animation » (Donzelot, 1994), est essentiellement attentif à « faire-faire ». Dans ce contexte, les départements, auxquels incombe la promotion des sports de nature, partagent-ils ce référentiel de politique publique forgé par le ministère des Sports ? Les sports de nature ne sont-ils pas davantage appréhendés comme des outils de différenciation et de valorisation du territoire à l’heure où la mondialisation renforce les logiques de concurrence territoriale et la compétitivité par organisation et/ou par spécialisation (Carroué, 2002 ; Veltz, 2004) ?

2 La décentralisation de la politique publique d’État en faveur des sports de nature

2.1 « Faire-faire » : un paradigme de l’action publique d’État réaffirmé à l’heure de la RGPP

7 La réforme de l’État territorial impulsée lors du conseil de modernisation des politiques publiques du 11 juin 2008 engendre de profonds bouleversements dans l’organisation fonctionnelle des services de l’État. La création des directions interministérielles de la cohésion sociale doit « permettre de développer des modes d’intervention nouveaux, mieux adaptés à la diversité des situations à traiter, s’appuyant sur une expertise renforcée [3] ». L’ingénierie sociale dont les enjeux sont déclinés dans un rapport devient même le ressort paradigmatique des politiques publiques (Falaix, 2010). L’ingénierie sociale est ainsi « fortement reliée à l’émergence de la notion de gouvernance, définie comme un nouveau mode d’intervention de l’État, qui fait appel à la coopération des acteurs, à leur interaction pour la co-construction d’actions publiques. Autrement dit, l’État ne doit plus faire mais « faire-faire » » (Morel, 2009).

Tab. 1

Le développement maîtrisé en faveur des sports de nature comme référentiel de la politique publique forgée par le ministère des Sports <BR />Controlled development to promote outdoor sports as a reference example of public policy devised by the Ministry of Sport

Définition des sports de
nature
Perception des sports de nature Référentiel
Développement maîtrisé
Article L. 311-1 du Code du sport :
Les sports de nature s’exercent dans des espaces sites et itinéraires qui peuvent comprendre des voies, des terrains et des souterrains du domaine public ou privé des collectivités publiques ou appartenant à des propriétaires privés, ainsi que des cours d’eau domaniaux ou non domaniaux.
Conseil national des activités physiques et sportives, 2002 :
Les sports de nature, véritables phénomènes des sociétés d’aujourd’hui, représentent une composante essentielle des politiques publiques d’aménagement et de développement des territoires.
Loi n° 84-610 du 16 juillet 1984 modifiée le 6 juillet 2000 relative à l’organisation et la promotion des activités physiques et sportives :
Le département favorise le développement maîtrisé des sports de nature. À cette fin, il élabore un plan départemental des espaces, sites et itinéraires relatif aux sports de nature.
Instruction n° 04-131 du 12 août 2004 :
Les sports de nature sont des activités physiques et sportives dont la pratique s’exerce en milieu naturel, agricole et forestier – terrestre, aquatique ou aérien – aménagé ou non.
Ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Vie Associative – Bulletin Stat-info, n° 08-01 de 2008 :
Les sports de nature ne connaissent pas de définition arrêtée. Leur évolution permanente, l’apparition de nouvelles activités, comme la disparition d’autres, rendraient cette définition peu opérationnelle.
Ministère des Sports, Les Sports de nature : tous dehors – 2011, 6p :
« Animateurs, éducateurs, enseignants, moniteurs, vous pouvez favoriser l’accès des jeunes à ces activités et ces milieux, en encourageant les pratiques sportives dans la nature, au contact des éléments, tout en les respectant. Au-delà des seules techniques dont l’apprentissage enrichit les jeunes pratiquants, les sports de nature favorisent la découverte, l’éducation à l’environnement mais aussi l’apprentissage de la vie collective, le partage d’émotions, socle de tout épanouissement personnel ».
Instruction n° 04-131 du 12 août 2004 :
L’État doit favoriser l’accès des individus aux pratiques sportives de nature en sécurité et en améliorant leur compétence aux plans technique et environnemental et en s’appuyant sur des modes de pratiques diversifiés : associative, du secteur éducatif, du secteur marchand et contribuer à l’amélioration de la qualité des activités physiques et sportives qui s’exercent en milieu naturel.
Cet objectif nécessite le développement de l’emploi qualifié, rémunéré et déclaré dans ce domaine sur la base d’une meilleure adéquation des qualifications actuelles aux métiers futurs, prenant encore mieux en compte l’évolution de la demande des pratiques et l’émergence de nouvelles situations professionnelles.
figure im1

Le développement maîtrisé en faveur des sports de nature comme référentiel de la politique publique forgée par le ministère des Sports <BR />Controlled development to promote outdoor sports as a reference example of public policy devised by the Ministry of Sport

8 Depuis la loi n° 84-610 de juillet 1984 modifiée le 6 juillet 2000 relative à l’organisation et à la promotion des activités physiques et sportives, il appartient aux départements de mettre en place une commission et un plan départemental des espaces, sites et itinéraires relatifs aux sports de nature. La loi précise que « le département favorise le développement maîtrisé des sports de nature ». Le département élabore un plan départemental des espaces, sites et itinéraires (PDESI) en faveur des sports de nature et institue une instance de gouvernance locale, la commission départementale des espaces, sites et itinéraires (CDESI). Elle est consultée sur toute modification du plan ainsi que sur tout projet d’aménagement ou mesure de protection des espaces naturels susceptibles d’avoir une incidence sur l’exercice des sports de nature dans les espaces, sites et itinéraires inscrits au plan. Ne se dessine-t-il pas là les contours d’une injonction paradoxale à laquelle se confrontent les cadres sportifs de la fonction publique d’État exerçant au cœur des services déconcentrés en charge des sports ? En effet, d’une part, l’État souhaite impulser une politique nationale de développement maîtrisé des sports de nature mais d’autre part, l’exercice opérationnel de cette compétence incombe exclusivement aux conseils généraux, seuls aptes à entériner la mise en œuvre du PDESI. Dans ce contexte, comment le ministère des Sports envisage-t-il de contraindre les départements à agir en faveur du seul développement maîtrisé des sports de nature ? Le correspondant départemental des sports de nature à la direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations (DDCSPP) des Landes reconnaît volontiers que « l’État ne peut être qu’un incitateur dans le cadre de la mise en œuvre du PDESI » et que « la plus-value des correspondants départementaux des sports de nature se situe sur le champ de l’accompagnement technique et pédagogique du mouvement sportif [4] ». D’autre part, il admet que « l’État ne dispose d’aucun levier financier pour impulser une quelconque politique en faveur du développement maîtrisé des sports de nature. En Aquitaine, [précise-t-il], la DRJSCS dispose de 10 000 euros et la plupart des crédits sont consommés pour la réalisation d’études spécifiques ou par l’animation de la cellule régionale composée des référents des services déconcentrés départementaux ». La lecture des objectifs fixés, en 2011, dans le cadre des budgets opérationnels de programmes (BOP) et des indicateurs de performance dans les champs des sports lui donne raison. Elle est sans appel : ceux consacrés au développement maîtrisé des sports de nature sont portion congrue [5]. En effet, dans le Programme 219 - Sport - aucun objectif ne concerne précisément les sports de nature. La répartition des crédits octroyés dans le cadre du Programme Sport, laisse transparaître la priorité de l’État. Il s’agit essentiellement de promouvoir l’essor du sport de haut niveau pour garantir le rayonnement de la France sur la scène internationale. Certains évoquent alors l’idée que l’État se retire des territoires et gouverne désormais à distance (Epstein, 2005). Par conséquent, au regard des objectifs assignés dans le BOP Sport et du transfert de compétence, même si le ministère des Sports impulse et clarifie les grandes orientations stratégiques, il appartient aux départements de proposer une politique publique opérationnelle en faveur du développement maîtrisé des sports de nature. Dans ce contexte, l’État ne dispose plus que du contrôle régalien pour garantir que le développement maîtrisé des sports de nature soit l’unique leitmotiv des départements. Or l’article L. 414-4 du Code de l’environnement, relatif à la conservation des habitats naturels, de la faune et de la flore sauvages, stipule que le préfet de département, fixe la liste des documents de planification, programmes, projets, manifestations et interventions soumis à l’évaluation d’incidences Natura 2000. L’arrêté n° 2011/537 pris par la préfet des Landes précise que « l’inscription d’un espace, site ou itinéraire au plan départemental des espaces, sites et itinéraires relatifs aux sports de nature élaboré dans les conditions fixées par l’article L. 311-3 du Code du sport » est soumise à l’évaluation d’incidences Natura 2000. L’État exerce ainsi un droit de regard quant au fait que le développement maîtrisé, entendu comme mode de préservation des qualités environnementales des milieux naturels, soit de rigueur au sein du PDESI porté par le conseil général des Landes. Ainsi, localement, les services déconcentrés du ministère de l’Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement, incarnés par la direction départementale des territoires et de la mer (DDTM), s’assurent que la promotion des sports de nature portée par le département des Landes n’affecte en rien le patrimoine écologique, faunistique et floristique des milieux naturels supports au développement des sports de nature. Par conséquent, même si le département des Landes adopte, dans le cadre d’une délibération l’inscription d’un ESI à leur PDESI, cette inscription ne devient effective qu’après le contrôle de légalité exercée par les services préfectoraux. Autrement dit, en cas de dégradation potentielle des qualités environnementales induite par l’inscription d’un ESI pensée par le département des Landes comme mode de renforcement de l’attractivité touristique et territoriale, les services de l’État se réservent le droit via l’instruction de l’évaluation d’incidences Natura 2000 de refuser cette inscription. Ces nouvelles mesures réglementaires, introduites par le ministère de l’Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement, viennent donc renforcer le contrôle régalien de l’État (Falaix, 2012b). Mais les services déconcentrés du ministère des Sports, pourtant à l’initiative de la définition du référentiel de politique publique en faveur des sports de nature et représentés à l’échelle départementale par la DDCSPP, ne jouent qu’un rôle mineur quant à l’examen du respect par le département de l’application de ce référentiel « développement maîtrisé » dans les Landes.

2.2 La politique du conseil général des Landes en faveur des sports de nature : vers la mobilisation d’une « ressource territoriale » ?

9 Conformément à sa compétence sur le segment des sports de nature, l’assemblée délibérante du conseil général des Landes statue, en 2005 [6], en faveur de la création d’une commission départementale des espaces, sites et itinéraires (CDESI) « destinée à recenser les sites afin de développer la pratique des sports de pleine nature [7] ». L’enjeu ne consiste donc plus seulement à agir au nom du seul développement maîtrisé même si le département reconnaît la nécessité de « concilier le développement et l’accès à des pratiques sportives pour tous avec la préservation des milieux sensibles [8] ». La CDESI se réunit pour la première fois le 21 juin 2006 à l’hôtel du département. Elle est constituée de trois collèges (mouvement sportif/professionnels, associations, usagers/institutionnels). Le département des Landes confie, par une procédure d’appel d’offres, à un prestataire la réalisation d’une étude-diagnostic sur les sports de nature dans les Landes. Cette étude doit permettre d’affiner les résultats d’une enquête conduite en 2006 par le comité départemental du tourisme (CDT) des Landes sur la place des activités sportives et de loisirs dans la dynamique territoriale dont les résultats quantitatifs sont sans appel [9]. Cette nouvelle étude, dont le coût s’élève à plus de 17 000 euros, a pour objet « de mesurer et d’analyser les retombées économiques directes et indirectes générées par les activités à travers les impacts engendrés par une activité, une filière ou un événement sur le territoire ainsi que l’impact des sports de nature sur l’attractivité du territoire [10] ». Par conséquent, le projet politique est sans ambiguïté. On est loin d’agir en faveur du seul développement maîtrisé des sports de nature. Les enjeux de l’action publique départementalisée ne se cantonnent pas seulement à garantir la pérennité du patrimoine environnemental des milieux naturels via l’encadrement institutionnalisé des pratiquants libres. La mobilisation des sports de nature est davantage support d’une recherche d’attractivité territoriale à travers « l’accès à des pratiques sportives pour tous ». Il s’agit alors de renforcer la fréquentation touristique en proposant la découverte des milieux naturels par l’intermédiaire des sports de nature.

10 La seconde CDESI le 2 juillet 2007 arrête les principes méthodologiques retenus pour réaliser l’étude-diagnostic sur le potentiel des sports de nature. Le 26 novembre 2007, à l’occasion de la réunion de la troisième CDESI, le diagnostic territorial [11] permet d’identifier le fait que la structuration et la valorisation des actions menées dans le champ des sports de nature sont insuffisantes. Un déséquilibre territorial en termes d’affectation de moyens, d’actions et d’images existe entre le littoral et l’arrière-pays. Compte tenu de la richesse du patrimoine naturel départemental, le PDESI peut permettre l’accompagnement et le développement des sports de nature tout en garantissant d’une part le respect des milieux naturels et d’autre part le développement touristique et économique du territoire départemental. D’autre part, au regard des compétences exercées par les conseils généraux et de la priorité donnée à l’action sociale, le développement des sports de nature doit promouvoir l’accès des publics situés en marge de ces pratiques sportives. Par ailleurs, l’association CRP Consulting, retenue pour réaliser cette étude-diagnostic, préconise un certain nombre d’orientations. Dans les secteurs du tourisme, de l’économie et de l’emploi, leurs conclusions sont les suivantes. Le département doit s’appuyer sur le pôle de compétitivité surf dans la mesure où il présente un effet moteur pour le développement des pratiques sportives et le renforcement de l’image du département ; développer des pratiques de glisse qui reposent sur la qualification des prestataires et le renforcement des produits de découverte de l’activité ; favoriser le développement des structures d’hébergement ; optimiser la place des sports de nature dans l’offre touristique du département ; aider le mouvement sportif à pérenniser ses emplois. L’étude met également en lumière un certain nombre d’orientations quant à l’aménagement et la mise en équipement du territoire. Là encore leurs préconisations invitent le département à promouvoir le développement d’un axe est-ouest afin de garantir un développement territorial homogène à l’échelle du département et à limiter les conflits d’usages au sein des espaces de pratiques sportives de pleine nature induits par la fréquentation de propriétés privées par les pratiquants libres. Finalement, l’association CRP consulting présente les enjeux de la promotion des sports de nature comme une véritable ressource territoriale pour le conseil général des Landes. Les sports de nature sont alors « une construction sociale localisée, [qui] n’est pas seulement inscrite dans un cadre spatial particulier, [qui] est consubstantielle au territoire inscrit lui-même dans une temporalité donnée » (Gumuchian, Pecqueur, 2007 : 45). Aucune préconisation n’est formulée à l’attention des acteurs de la CDESI représentant le mouvement sportif, les professionnels ou les usagers. Autrement dit, à travers cette étude, les élus du conseil général des Landes peuvent délimiter les contours de développement local que recouvrent les sports de nature en fonction des ressources matérielles, c’est-à-dire de la structuration des sports de nature, de l’attractivité des manifestations sportives... Ainsi, on constate que les élus entendent promouvoir le paradigme de l’équité territoriale afin de garantir un rééquilibrage des disparités sociospatiales entre le littoral et l’hinterland, structurer l’offre d’hébergement, renforcer l’attractivité touristique à travers la « mise en scène (géo-) graphique » (Debarbieux, 2002) des sports de nature et la diversification de l’offre créative. Le PDESI est alors appréhendé comme un outil de planification au service de ce projet politique.

11 En mars 2009, la CDESI des Landes se réunit pour la quatrième fois. Les participants entérinent la constitution de quatre sous-commissions au sein desquelles sont débattus les objectifs du PDESI. La première intitulée « conflit d’usage » est un espace au sein duquel les participants (État, collectivités locales, représentants du mouvement sportif, associations d’usagers) doivent réfléchir aux conditions requises pour la mise en œuvre d’une politique en faveur des sports de nature permettant la conciliation des différents usages sur les sites sportifs. La seconde sous-commission, consacrée à la question du handicap, doit envisager les conditions permettant de garantir un meilleur accès aux sports de nature pour les personnes en situation de handicap. La troisième sous-commission est consacrée à l’étude des impacts des pratiques sportives sur les milieux naturels. La quatrième sous-commission étudie les formes de promotion des sports de nature à encourager. En 2010, la CDESI des Landes se réunit à deux reprises, en octobre et en décembre. La première réunion de cette instance de concertation locale est l’occasion de restituer les travaux des quatre sous-commissions et de décliner les objectifs inhérents à la mise en œuvre du PDESI. Les conclusions mettent en lumière le fait que l’inscription et la hiérarchisation des ESI au PDESI doivent dépendre de la qualité du projet tant d’un point de vue sportif, qu’environnemental, touristique et social. Le 4 décembre 2010, la CDESI propose le PDESI au vote de l’assemblée délibérante du conseil général des Landes qui l’adopte en avril 2011. L’analyse de cet outil de planification autorise alors un décryptage du rôle des acteurs dans le cadre de la mise en œuvre d’une politique publique en faveur des sports de nature. Malgré le fait que la participation des citoyens soit régulièrement préconisée, voire qu’elle s’impose comme véritable doxa en matière d’action publique, la question consiste à savoir si, dans les faits, la démocratie participative dépasse le cap des discours ou intentions politiques (Donzelot, Epstein, 2006). Autrement dit, il s’agit de savoir si « au-delà des liens de réciprocité, des externalités positives, des entraides locales et de savoirs partagés entre acteurs territoriaux, l’un des enjeux porte sur la production d’une intelligence collective pour permettre à chacun de participer à la constitution d’un capital cognitif localisé » (Corneloup, Perrin-Malterre, 2009). En d’autres termes, Le PDESI, présenté comme le dispositif phare porté par le conseil général des Landes, est-il véritablement approprié par les acteurs locaux afin que la mobilisation des sports de nature autorise le renforcement de l’attractivité territoriale et recompose les systèmes touristiques locaux à partir de la valorisation de ces formes d’innovations spatiales induites par les pratiques sportives de nature (Bourdeau, Mao, 2004) ? À défaut, le département des Landes mobilise-t-il d’autres outils de planification territoriale au sein desquels cette instrumentalisation des sports de nature participe d’un marketing touristique et territorial (Frochot, Legohérel, 2007) ?

3 Les outils de planification territoriale axés sur la valorisation des sports de nature

3.1 Une inscription d’espaces, sites et itinéraires structurants dont l’initiative revient aux acteurs locaux

12 Outil de planification, le PDESI des Landes s’articule autour de plusieurs objectifs au sein desquels figure en premier lieu « le renforcement de l’offre en termes de pratique sportive [12] ». Le PDESI doit également permettre « d’inscrire de nouveaux Espaces, Sites et Itinéraires afin de pérenniser les pratiques existantes, de développer de nouvelles pratiques en garantissant une gestion concertée des espaces ainsi qu’une valorisation environnementale et une accessibilité des lieux et des pratiques pour tous ». Ainsi, l’intérêt du PDESI est décliné en cinq axes. À travers ce plan, le conseil général des Landes entend « poursuivre et amplifier sa politique en faveur des sports de pleine nature initiée depuis 1985 avec le Plan départemental des itinéraires de promenades et de randonnée (PDIPR) ; constituer pour le département un patrimoine et une vitrine de sites de pratiques et garantir à l’usager leur accessibilité, leur entretien, leur sécurité ; valoriser et préserver son patrimoine naturel et sensibiliser à l’environnement en y associant ses schémas départementaux des espaces naturels sensibles et de gestion et de valorisation des cours d’eau ; définir ses propres interventions, pour ce qui concerne l’acquisition, l’aménagement, l’entretien, la gestion et de façon plus générale la promotion des ESI landais ; promouvoir et développer la pratique des sports de nature en favorisant tout autant l’accès aux différents espaces et sites existants et la conciliation des usages, afin de privilégier une attractivité équitable sur le territoire qui permettra de renforcer l’offre touristique landaise ». Pas une fois n’est décliné le développement maîtrisé des sports de nature au sein des cinq axes qui structurent le PDESI. S’appuyant sur le paradigme de l’équité territoriale, le plan est plutôt envisagé comme un outil au service du développement local et de l’attractivité territoriale. Le département des Landes entend renforcer l’offre en multipliant l’accessibilité aux sites de pratique dans une perspective de renforcement de l’offre touristique existante. Les espaces, sites et itinéraires (ESI) à inscrire au PDESI relèvent d’une hiérarchisation en fonction du niveau de l’échelle territoriale de l’emprise foncière et de son attractivité tant sportive, qu’environnementale ou touristique. Le PDESI des Landes distingue les ESI qui relèvent d’un intérêt départemental au regard de leur attractivité sportive, touristique, les ESI d’intérêt départemental de rang inférieur dans la mesure où seul le volet sportif est identifié, et les ESI de rang local où l’attractivité ne dépasse pas l’échelon local. Seule l’inscription d’un ESI de rang départemental fait l’objet d’un accompagnement financier du conseil général des Landes afin de garantir un entretien, une gestion, un aménagement et une promotion de ces lieux. Cette hiérarchisation traduit donc l’intention politique inhérente au PDESI. Seuls les projets transversaux permettant un renforcement de l’attractivité touristique bénéficient d’un soutien financier. Le PDESI n’encourage donc pas seulement le simple développement de la pratique sportive. Celle-ci est envisagée comme un support de diversification de l’offre touristique locale. Le PDESI vient donc compléter les logiques de développement local sur le tourisme et l’offre récréative de nature du conseil général des Landes. L’initiative des inscriptions des ESI appartient aux acteurs locaux qu’ils soient structure associative, collectivité territoriale ou établissement public puisque le conseil général des Landes n’entend pas être maître d’ouvrage. La mise en œuvre du PDESI des Landes, qualifié de « sélectif », dépend donc étroitement du degré d’implication des acteurs locaux dans l’appropriation du projet politique. À l’heure actuelle, aucun ESI n’est encore inscrit au PDESI des Landes même si quelques projets sont envisagés. Lors de la CDESI de juillet 2011, deux projets ont fait l’objet d’une présentation. Le premier concerne la revitalisation de l’aérodrome de Rion-des-Landes, commune rurale située au cœur du département, à travers l’implantation d’une activité de vol à voile. Néanmoins, l’initiative appartient au seul mouvement sportif et la commune de Rion-des-Landes se refuse, au-delà de la mise à disposition des terrains, à co-financer le projet. Faut-il pour autant y voir une difficulté dans l’appropriation du projet politique porté à l’échelle départementale ? Quant au second projet, il s’agit de la création d’un itinéraire de randonnées équestres au sein du territoire du parc naturel régional des Landes de Gascogne [13]. En revanche, les porteurs de projet se heurtent à la résistance des propriétaires privés, entendue comme manifestation d’un effet NIMBY (Trom, 1999), qui rechignent à l’idée d’autoriser le passage des chevaux sur leurs parcelles forestières. Par conséquent, malgré l’affichage politique, le PDESI des Landes constitue, pour l’heure, une coquille vide. D’autre part, les enveloppes budgétaires, inférieures à 150 000 euros, consacrées à sa mise en œuvre apparaissent comme difficilement compatibles avec les objectifs politiques déclarés. Le PDESI est donc peu approprié par les acteurs locaux et, à défaut d’être l’instrument majeur et transversal d’une politique publique en faveur du développement des sports de nature, il n’est donc qu’un outil parmi d’autres au service de la construction d’une identité territoriale. Sans doute est-ce la raison pour laquelle, outre la mise en œuvre du PDESI, le conseil général des Landes s’appuie sur d’autres dispositifs afin de mobiliser les pratiques sportives récréatives à des fins de renforcement de l’attractivité territoriale. Or, avec ces autres outils de planification territoriale, pour lesquels l’État n’est pas consulté, le conseil général des Landes s’affranchit de la nécessité de s’en remettre à la notion de développement maîtrisé. Il peut ainsi déterminer, seul, les axes de développement en matière de promotion des sports de nature. Dans ce cadre, l’intérêt du conseil général des Landes ne consiste plus à préserver coûte que coûte les qualités environnementales des milieux naturels mais bien à densifier l’offre touristique ainsi qu’à construire une image territoriale où les sports de nature occupent une place prépondérante.

3.2 Le PDIPR et le renforcement de l’offre touristique locale

13 La loi du 22 juillet 1983 relative à la répartition de compétences entre les communes, les départements, les régions et l’État confie aux départements la mise en œuvre d’un plan départemental des itinéraires de promenade et de randonnée non motorisée (PDIPR). Les services de la direction de l’environnement du conseil général des Landes, en lien étroit avec le comité départemental du tourisme, engagent, dans le cadre du PDIPR, une politique de développement des itinéraires pour la randonnée et le cyclable. En effet, en 2011, la direction de l’environnement propose une aide à la création et la restauration d’itinéraires de promenades thématiques afin de diversifier l’offre existante en complétant les itinéraires inscrits au PDIPR. Cette aide à la création de boucles de promenades a essentiellement pour but de développer une offre locale avec l’identification d’un départ des itinéraires situé au cœur des centre-bourgs et dont les temps de parcours ne doivent pas excéder deux heures de marche. D’autre part, l’aide est susceptible d’être octroyée pour les opérations visant à la création et la restauration d’itinéraires de promenades thématiques ciblés pour un public familial. Ces parcours thématiques, supports d’une découverte du territoire local, doivent être en lien avec le patrimoine naturel et/ou culturel et des espaces didactiques et pédagogiques doivent jalonner le parcours. Ils privilégient le cheminement sur des espaces fonciers publics ou, à défaut, empruntent des parcelles privées pour lesquelles une convention d’autorisation de passage doit être co-signée entre la commune et le propriétaire. Ainsi, la création de ces nouveaux espaces de randonnées relève donc à la fois d’une volonté de promouvoir la pratique sportive de pleine nature et d’une politique de valorisation touristique. À cet égard, l’État, à travers le Centre national pour le développement du sport, conscient des enjeux sportifs et touristiques que revêtent les sentiers de randonnée dans les Landes a octroyé en 2009 au département une enveloppe de 325 000 euros afin de procéder à la remise en état des itinéraires endommagés à l’issue du passage de la tempête Klaus [14]. De nouveaux espaces de randonnées pédestres, équestres et cyclables sont appelés à voir le jour. Ils viendront donc renforcer l’offre existante mais aussi la pression humaine sur les milieux naturels.

3.3 Le schéma départemental du tourisme et du thermalisme inclut la valorisation de la filière surf

14 Henri Emmanuelli, président du conseil général des Landes, souligne que le « tourisme landais trouvera un nouveau souffle [s’il concourt à appréhender] le foncier comme une chance ; pour son attrait, bien sûr, mais aussi pour la capacité qu’il procure d’accueillir de nouveaux projets et de mobiliser des partenaires exogènes [15] ». Ainsi, parmi les conditions qui autoriseraient l’émergence de ce nouveau souffle, la valorisation des grands espaces de nature constitue un moyen d’y parvenir. Les orientations stratégiques se déclinent en autant « d’objectifs de taille XL pour devenir une vraie destination touristique ». L’axe premier consiste à enclencher un nouveau cycle d’investissements. Il est envisagé la création d’un complexe résidentiel et touristique sportif, à dominante golfique et d’envergure internationale, fonctionnant à l’année dans le cadre des aménagements d’une station de nouvelle génération à Soustons-Port d’Albret. L’axe deux du schéma, intitulé « Valoriser la pluralité des filières », propose de renforcer l’offre de tourisme de nature en valorisant le potentiel du tourisme vert et en renforçant la filière surf entendue comme un vecteur de « positionnement concurrentiel différenciateur ». Ainsi, l’affiche promotionnelle ci-dessous témoigne de la mobilisation du surf pour affirmer l’immensité du caractère naturel du département et jouer sur le processus de différenciation territoriale.

15 Quant au troisième et dernier axe, il consiste à « s’adapter à l’e-tourisme et fédérer les acteurs ». À ce sujet, la constitution de clubs de promotion participe de sa déclinaison opérationnelle. En effet, « les clubs sont constitués par filière entre offices de tourisme, prestataires d’activités et hébergeurs. Ils sont animés par le CDT et élaborent en pleine concertation les plans d’action, de promotion et de communication annuels. Ils sont financés à part égale par le CDT et les partenaires ». En 2011, à l’initiative du CDT des Landes, le « club surf » voit le jour. Ce « club surf » regroupe des prestataires de services. Il comprend onze écoles de surf et une agence de voyages qui sont censées garantir « le plaisir de la glisse sur les meilleurs spots de la côte landaise [16] ». Les membres de ce club s’engagent dans une démarche de qualité dont les objectifs visent à répondre à des critères bien précis afin d’assurer un accueil personnalisé des touristes, des équipements modernes, des installations conformes et sécurisées.

16 La mise en œuvre du schéma départemental du tourisme et du thermalisme s’inscrit également en résonance avec les procédures de labellisation encouragées par la direction du tourisme du conseil général des Landes qui accompagne financièrement les porteurs de projets. Ainsi, la Fédération Française de Surf est accréditée du label Qualité Tourisme.

Fig. 1

Affiche promotionnelle sur le site Internet du conseil général des Landes

figure im2

Affiche promotionnelle sur le site Internet du conseil général des Landes

Advertising poster on the Landes General Council website
conseil général des Landes, 2012.

4 Les sports de nature au service du marketing touristique et du renforcement du lien social

4.1 Le Raid XL : « Un raid nature et d’aventure pour tous »

17 À l’instar d’autres collectivités locales qui organisent des raids sportifs dont les retombées permettent de renforcer l’attractivité et de jouer sur le processus de différenciation territoriale, le département des Landes lance en 2010 la première édition d’un raid sportif et d’aventure. Cette manifestation sportive doit permettre une découverte du patrimoine littoral landais mais elle doit aussi renforcer l’adhésion du mouvement sportif au projet politique visant à renforcer l’attractivité territoriale et touristique à travers la promotion des sports de pleine nature. En avril 2010, la première édition du « Raid XL Landes » voit le jour. Raid sportif organisé sur trois jours, cette manifestation sportive a vocation à promouvoir la « valorisation de l’offre touristique des Landes, à travers notamment la découverte de sites présentant un intérêt environnemental [17] ». Avec l’organisation de ce raid associant le mouvement sportif et les communes du littoral, le conseil général des Landes entend d’une part répondre aux besoins des nombreux pratiquants landais et d’autre part valoriser le potentiel de développement touristique sur le littoral. Vingt équipes s’affrontent autour d’épreuves sportives composées de surf, de Vélo Tout Terrain (VTT), de course d’orientation et de pirogue hawaïenne. Les plages de Mimizan, de Vieux-Boucau, d’Hossegor et de Capbreton sont mises à l’honneur. Par ailleurs, de nombreuses initiations au surf sont proposées sous le parrainage d’Antoine Delpero, sacré champion du monde de longboard en 2009, et de Nicolas Capdeville, champion du monde de bodyboard censés, tous deux, véhiculer une image de réussite sportive. Enfin, cette manifestation doit également permettre une valorisation des acteurs locaux issus du monde des sports. En effet, à travers ce raid, le conseil général des Landes et ses partenaires du mouvement fédéral surf entendent « mettre en avant le travail effectué par les clubs landais » dans la mesure où « ces derniers fonctionnent toute l’année et assument pleinement leur rôle éducatif en direction des plus jeunes de leur territoire : découverte et apprentissage du surf évidemment, mais également sensibilisation aux comportements éco-responsables dans le cadre des projets EcoSurf véhiculés par la Fédération française de surf et le comité départemental de surf des Landes [18] ». Le Raid XL est également mobilisé afin de renforcer le lien social. Sans doute est-ce la raison pour laquelle on peut également lire que « les amateurs de sports de glisse ou nautiques trouvent sur la côte, les lacs et les rivières, des vagues, du vent, mais aussi une offre citoyenne [19] ». Par conséquent, les sports de nature sont mobilisés par le conseil général des Landes à des fins de renforcement du lien social, du vivre ensemble, de l’acquisition d’une conscience citoyenne et de l’offre sportive et touristique.

4.2 Quand « Le Printemps des Landes » fait la part belle aux sports de nature

18 Ce raid s’inscrit également au cœur d’une manifestation d’envergure départementale, intitulée « Le Printemps des Landes », dont l’initiative revient au comité départemental du tourisme des Landes. Le surf et les activités physiques de pleine nature y ont la part belle et sont identifiés comme une opportunité pour ceux qui s’y adonnent d’acquérir « l’étoffe d’un héros [20] ». « Le Printemps des Landes » permet la mise en réseau des animations proposée à l’échelle locale. L’ensemble des offices de tourisme participe à la manifestation et constitue les relais locaux pour le développement des projets. À cet égard, Hervé Bouyrie, maire de Messanges et conseiller général, rappelle que « l’objectif principal est d’étendre la saisonnalité, centrée généralement sur les mois de juillet et août. Les Landes peuvent également être un département attractif en période printanière. Ces manifestations sont l’occasion de prouver que les touristes peuvent y venir en période « hors saison ». Elles attirent des Landais, des personnes des départements voisins mais aussi en provenance de région plus lointaine, comme l’Île-de-France [21] ». En 2010, la thématique retenue s’articule autour des animations sur l’eau. Cette thématique, assène l’élu local, « nous permet de faire découvrir le patrimoine environnemental landais à travers ses filières d’excellence ». Manifestement, le surf compte donc parmi les filières d’excellence qu’il convient de valoriser. En 2011, l’opération est reconduite du 9 au 25 avril. Sur le site Internet du CDT des Landes, est évoqué le fait que « pour une escapade improvisée dans les Landes, les vacances de Pâques sont la période rêvée ». Il y en aurait donc pour tous les goûts ; que l’on soit en famille, en couple ou friand d’activités physiques et sportives. Plus encore, on interroge le lecteur en ces termes : « Pourquoi ne pas profiter de ces offres pour vous initier au surf ? Un week-end pour commencer et vous reviendrez cet été, en véritable champion peaufiner votre technique ! » En guise de conclusion, une certitude se fait jour : « C’est certain, le Printemps des Landes vous offre l’étoffe d’un héros... printanier. À la sortie de l’hiver vous rêviez de vous ressourcer, de bons plans sympas... le Printemps des Landes l’a imaginé pour vous [22] ! » Par conséquent, cette stratégie de renforcement de l’offre touristique hors des périodes estivales, articulée sur le renforcement de l’offre sportive de pleine nature, participe de l’animation des territoires sur les ailes de saisons [23]. L’idée se concrétise et « Le Printemps des Landes » a vocation à étendre la période touristique au-delà de la saison estivale afin « de passer d’un tourisme de cueillette à un tourisme de conquête [24] ». Les sports de nature sont donc mobilisés dans les Landes comme une véritable « ressource territoriale » et le dessein politique dépasse largement le cadre cognitif et normatif assigné par l’État qui entendait que les conseils généraux garantissent leur seul développement maîtrisé à travers la mise en œuvre du PDESI.

19 Ainsi, les sports de nature sont convoqués au service d’une construction territoriale où le PDESI n’est pas le seul outil de planification mobilisé. Car, au-delà du PDESI, inscrit dans le cadre de l’exercice d’une compétence légale où l’État exerce un droit de regard, d’autres outils de planification viennent densifier la promotion des sports de nature. Avec ces outils, le conseil général des Landes affirme alors sa volonté de dépasser la notion de développement maîtrisé pour mobiliser les sports de nature au service d’un projet de territoire fondé tant sur la « mise en scène (géo-) graphique du territoire » (Debarbieux, 2003) que sur le renforcement des filières ou des équipements et aménagements sportifs. L’approche systémique, présentée ci-dessous de manière schématique, permet de rendre compte des incidences du projet politique porté par le département des Landes. Les objectifs dépassent le cadre sportif pour embrasser les thématiques touristiques, économiques, environnementales et sociales. Néanmoins, les enjeux des acteurs dans la mise en œuvre de ce projet politique sont différenciés. Le mouvement sportif entend capter les pratiquants libres et ainsi renforcer sa légitimité. L’État souhaite promouvoir le développement maîtrisé. Il promeut l’accompagnement institutionnel de la démocratisation des sports de nature. L’encadrement des pratiquants est encouragé afin qu’ils renforcent leurs connaissances des milieux dans l’optique de préserver les qualités environnementales des espaces de pratique. Le secteur associatif voit en la mobilisation des aides départementales une opportunité de capter de nouveaux publics. Quant à l’examen de la nature des ESI inscrits au PDESI, il permettra de déterminer le degré d’appropriation du projet politique porté à l’échelon départemental.

5 Conclusions

20 Pour conclure, lors d’un sondage IFOP réalisé pour le quotidien Sud-ouest du 15 au 17 mars 2011, à la question : « Quels sont les événements culturels qui symbolisent le mieux la région ? », 21 % des 804 personnes interrogées répondent « les compétitions de surf [25] ». Ce chiffre témoigne sans doute de la place qu’occupent certains sports de nature dans les représentations collectives lorsqu’il s’agit d’évoquer la région aquitaine. Qu’il s’agisse de l’immensité des plages ou de l’emprise foncière de la forêt landaise, ces caractéristiques spatiales imprègnent fortement les représentations mentales. S’enracinent donc, autour d’un imaginaire touristique (Amirou, 1994), des représentations individuelles et collectives à l’égard des sociétés et de l’espace landais qui participent à son attractivité et irradient les choix politiques dont les aménagements de l’espace traduisent l’expression (Debarbieux, 2001). Parfois en opposition avec certaines réalités territoriales telles que la crise économique de certaines filières, ces « mythes fondateurs » de l’attractivité touristique (Chadefaud, 1987), associés au « désir de rivage » (Corbin, 1995), « au sacre du temps libre » (Viard, 2002), au renforcement d’une « sociabilité plagique » (Urbain, 2002), confèrent à l’espace départemental landais le statut de destination touristique à part entière et les politiques publiques portées en faveur des sports de nature par le conseil général des Landes semblent concourir au renforcement de cette attractivité territoriale et touristique. De plus, au regard des liens que tissent les sports de nature avec les thématiques propres au développement économique et touristique, avec les enjeux liés à l’aménagement du territoire [26], à l’éducation, l’insertion et/ou l’inclusion sociale par le sport [27], la mise en œuvre dans les Landes d’une politique publique volontariste en faveur des sports de nature traduit des intentions qui dépassent la volonté d’en assurer un seul et unique développement maîtrisé. C’est pourquoi, « dans les Landes, les sports de pleine nature constituent à la fois un atout pour les habitants du département et le tourisme [28] ». Ainsi, à travers l’exemple des sports de nature dans les Landes, on perçoit comment certaines collectivités territoriales s’affranchissent parfois des préconisations étatiques dans l’exercice des compétences transférées en s’appropriant les dogmes que sous-tend le référentiel. Peut-être est-ce la raison pour laquelle, en matière de sports de nature, le législateur privilégie une entrée laissant le champ suffisamment vaste aux interprétations afin que les acteurs locaux puissent se réapproprier la notion de développement maîtrisé et jouer sur la dialectique ici/ailleurs qui serait l’un des moteurs des néoterritorialités sportives en milieu naturel (Bourdeau, 2003).

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21 Enfin, il semblerait que cette capacité à s’affranchir de la commande étatique aiguise les appétits. Car, une autre tendance lourde se dessine. Les conseils régionaux tendent à prendre en charge la question des sports de nature. Le conseil régional d’Aquitaine attend les résultats d’une étude, confiée au laboratoire Société-Environnement-Territoire rattaché à l’université de Pau et des Pays de l’Adour, relative à la création d’un observatoire régional des sports de nature. Cette forme d’appropriation par les conseils régionaux des sports de nature pose la question de l’échelle de gouvernance territoriale liée à la gestion de ces pratiques sportives. À l’heure de la réforme territoriale, cette question de l’échelle pour la mise en œuvre d’une politique publique territorialisée doit d’être posée. Car, les pratiquants des sports de nature ne connaissent pas les frontières, la gestion des espaces de pratique présentent souvent un caractère interdépartemental et les enjeux induits par les sports de nature dépassent le volet sportif pour embrasser les questions liées au développement économique, touristique, à la formation professionnelle, soit autant de compétences relevant des entités régionales. Les modalités d’une gouvernance territoriale et de répartition des compétences entre l’État et les différentes entités territoriales sur ce segment des sports de nature méritent donc d’être débattues d’autant plus qu’aujourd’hui le niveau régional est plébiscité [29] (Honta, 2007). Les recommandations issues des échanges entrepris dans le cadre de l’atelier thématique « offre de loisirs sportifs de nature, facteur de développement territorial » animé durant les rencontres européennes des sports de nature à Annecy en octobre 2011 permettront peut-être de poser les premiers jalons d’une réflexion collective sur ces enjeux.

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Mots-clés éditeurs : politiques publiques, marketing territorial, décentralisation, surf, Landes, développement territorial, sports de nature, attractivité touristique

Mise en ligne 08/10/2012

https://doi.org/10.3917/ag.686.0410

Notes

  • [1]
    Ministère des Sports. Les chiffres clés du sport en France, décembre 2010, p 5.
  • [2]
    La Lettre de l’économie du sport, « La pratique hors-club : danger ou opportunité ? », n° 912, décembre 2008, 8 p.
  • [3]
    Circulaire du Premier ministre du 19 septembre 2008, « Lancement de la phase de préfiguration des nouvelles directions régionales de la Jeunesse, des Sports et de la Cohésion sociale (DRJSCS) ».
  • [4]
    Entretiens réalisés en mars/avril 2010 à la DDCSPP des Landes.
  • [5]
    Ministère du Budget, « Rapport sur l’évolution de l’économie nationale et sur les orientations des finances publiques – tome 2 », juin 2011, p. 85-86.
  • [6]
    À l’heure où le conseil général des Landes institue sa propre CDESI, un bilan de l’état d’avancement des travaux sur les sports de nature dans les autres départements fait apparaître que : 54 ont une CDESI initiée, 14 ont une CDESI instituée, 39 ont réalisé un état des lieux quant aux pratiques sportives de pleine nature, 3 disposent d’un PDESI opérationnel et 35 ne se sont pas encore emparés de la question (source : Pôle Ressources national des sports de nature).
  • [7]
    Délibération n° H6 du 31 janvier 2005, 10 p.
  • [8]
    Conseil général des Landes. « La valorisation des sports de nature », 2006, 9 p.
  • [9]
    L’enquête du CDT des Landes (Vandecrux, 2006) souligne que 1,3 millions de personnes sont reçues auprès des prestataires d’offre d’activités sportives et de loisirs. Le chiffre d’affaire de ces structures représente plus de 15 millions d’euros. Mille emplois concernent ce secteur d’activité. Près de 50 000 stagiaires sont accueillis au sein des écoles de surf du département. Près de 3,5 millions d’euros sont générés par la seule activité surf.
  • [10]
    Conseil général des Landes, Cahier des clauses particulières, Étude-diagnostic Sports de Nature dans le département des Landes, 2006, 7 p.
  • [11]
    CRP Consulting, Étude diagnostic sports de nature, rapport de diagnostic et préconisations, 2007, 132 p.
  • [12]
    Conseil général des Landes, « Plan départemental des espaces, sites et itinéraires », avril 2011, 32 p.
  • [13]
    http://www.landes.org/files/cg40/Education-Sports-et-Jeunesse/CR-CDESI-5.07.11.pdf
  • [14]
    Décision CNDS-DSE-DS, n° 2166 du 28 juillet 2009, 3 p.
  • [15]
    Conseil général des Landes, « Schéma départemental du tourisme et du thermalisme. Vers un nouveau souffle », juin 2010.
  • [16]
    http://www.tourismelandes.com/fr/1242/pages/d/le-surf/ecole-surf-landes/page/0.
  • [17]
    Conseil général des Landes, dossier de presse, Sports de nature et surf à l’honneur dans les Landes, 2010, p. 6.
  • [18]
    Conseil général des Landes, Sports de nature et surf à l’honneur dans les Landes, 2010, p. 8.
  • [19]
    XLandes Magazine, n° 16, avril-mai 2011, p. 15.
  • [20]
    http://www.tourismelandes.com/fr/1244/pages/d/actualites-developpement/les-landes-font-le-plein-de-promos-au-printemps/page/0.
  • [21]
    http://www.cg40.fr/1-28045-Detail-d-une-actualite.php?id_actualite=265.
  • [22]
    http://www.tourismelandes.com/fr/1244/pages/d/actualites-developpement/les-landes-font-le-plein-de-promos-au-printemps/page/0
  • [23]
    Sud-Ouest. 16 décembre 2006. « Les activités sportives et de loisirs passées à la loupe ». On y apprend que « le régime saisonnier avec l’hypertrophie estivale a pour conséquence une répartition bancale du travail : 44% des professionnels voudraient voir développer l’avant-saison ».
  • [24]
    XLandes magazine, avril-mai 2011, n° 16, p. 18.
  • [25]
    Sud-Ouest, 1er avril 2011, « Pourquoi notre région a le vent en poupe », p. 1.
  • [26]
    CNOSF et AMNYOS, Le sports, acteur incontournable de l’aménagement du territoire : enjeux, expérimentation, outils, perspectives, 2003, 89 p.
  • [27]
    Commission européenne. « Livre blanc sur le sport », 2007, 21 p.
  • [28]
    http://www.cg40.fr/1-28836-Les-sports-de-nature.php.
  • [29]
    Ministère des Sports et CNOSF, « Assemblée du sport, pour une France 100% sport. Constats, enjeux et préconisations des ateliers », 2011, 173 p.
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