Notes
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[1]
Plusieurs lois sont notamment venues modifier l’article 3 de la loi du 30 septembre 1986 pour imposer un contrôle quant à la manière dont les chaînes reflètent la « diversité de la société française » à partir de celle du 31 mars 2006.
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[2]
En plus des canaux réservés à France 2 et à France 3, France 5 obtient un canal complet, de même qu’Arte, France Ô et la chaîne parlementaire LCP/Public Sénat. France Télévisions peut développer une nouvelle chaîne : France 4.
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[3]
Voir le cahier des missions et des charges de France Télévisions modifié en 2009.
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[4]
Suppression de la case jeunesse KD2A en septembre 2009, et diffusion de quelques fictions le week-end entre 6 heures et 7 heures ; le CSA le constate et le regrette, sans effets (CSA, 2011).
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[5]
Chaînes décomptées en mars 2012. En 2007, elle en avait dix-sept, contre dix-huit en Grande-Bretagne et neuf en Allemagne (OFCOM, 2007, p. 6).
-
[6]
Cassini S., « France Télévisions privée de chasse au canal », La Tribune, 4 décembre 2011.
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[7]
Comme le site de France 5, www.curiosphère.tv, devenu fin 2012 www.education.francetv.fr
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[8]
Reprise sur le câble dans toute la France.
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[9]
Ce qui fut refusé par le CSA.
-
[10]
Déclaration de la ministre de la Culture sur RTL le 12 décembre 2012.
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[11]
Diffusé à 17 h 15 pendant huit minutes. Kid et toi, magazine de M6 (quatre minutes par semaine, diffusé à 7 heures) a également été primé.
-
[12]
Notamment, les émeutes de 2005 à Clichy-sous-Bois et de 2007 à Villiers-le-Bel.
-
[13]
À la différence du CSA qui se contente d’observer et de faire des remontrances aux chaînes, la commission du CNC peut aider au financement de projets.
-
[14]
Le baromètre du CSA s’appuie sur l’article 3-1 de la loi sur la liberté de communication du 30 septembre 1986 modifiée.
-
[15]
L’observatoire analyse par la publication d’indicateurs plus ou moins détaillés la représentation des différentes catégories socioprofessionnelles, des genres, des différences « d’origine » et celle des handicapés.
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[16]
CSA, 2009.
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[17]
Voir le discours de Frédéric Mitterrand, alors ministre de la Culture et de la Communication, du 27 avril 2010.
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[18]
Des dispositifs proches ont été mis en place en Grande-Bretagne.
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[19]
L’interdiction ne vise que les programmes diffusés sur des chaînes autorisées par le CSA (voir le détail du dispositif sur le site www.csa.fr).
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[20]
Chaînes qui restent accessibles en France, accompagnées d’un avertissement en direction des adultes.
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[21]
France Télévisions recueille 15 % de l’audience des enfants, TF1 20 % et Gulli 12 % (source : Médiamétrie, citée par Cassini S., « France Télévisions privée de chasse au canal », La Tribune, 4 décembre 2011).
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[22]
Guide numérique des chaînes numériques, 2012, p. 32.
-
[23]
« Drama and factual programming reflecting the UK’s social and cultural values », OFCOM, 2007.
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[24]
Selon les mots du ministre de la Jeunesse et des Solidarités actives, Marc-Philippe Daubresse, lors du lancement de la plate-forme Mon-Waka.
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[25]
La métaphore est censée exprimer l’idée que le site doit aider les jeunes à naviguer pour trouver des ressources et un emploi.
-
[26]
Voir les motifs de la directive « Services médias audiovisuels sans frontières » qui a succédé en 2007 à la directive « Télévision sans frontières », et les considérants de la recommandation du 20 décembre 2006 « sur la protection des mineurs et de la dignité de la personne humaine, et sur le droit de réponse en liaison avec la compétitivité des entreprises européennes de l’audiovisuel et d’information en ligne ».
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[27]
Statistiques INSEE 2011, citées par Jouanno, 2012.
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[28]
À comparer aux 5 % d’Allemands et aux 11 % de Britanniques (Lobe, Livigstone, 2011).
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[29]
Taux calculé à partir des rapports annuels du CSA pour l’année 2010. Les programmes classés – 16 sont diffusés après 22 h 30 (sauf sur les chaînes de cinéma ou de paiement à la séance où ils peuvent être diffusés plus tôt).
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[30]
« Révolution culturelle dirigée (ou plutôt assistée) par la télévision » (Bauman, 2007, p. 233).
1Les médias (télévision, radio, cinéma, jeux vidéo, Internet) constituent en France un champ d’intervention des pouvoirs publics. Ils sont au centre des politiques de soutien aux industries culturelles, de développement du service public, ainsi que de la régulation visant au respect des droits fondamentaux (protection des mineurs, lutte contre les discriminations, droit de la propriété intellectuelle, protection des données personnelles...). Étant donné l’importance des médias dans leurs communications interpersonnelles et dans la construction de leur identité, du fait de la précocité croissante de leur équipement, de leur consommation comme de leur production de contenus (Octobre, 2004), les jeunes, entendus dans cet article au sens de mineurs, sont particulièrement concernés par ces différentes mesures. Les politiques médiatiques représentent à ce titre un objet privilégié pour la sociologie de la jeunesse. En effet, elles définissent pour une part les modalités des activités médiatiques des jeunes, mais elles révèlent aussi la nature de la préoccupation des pouvoirs publics à leur égard et contribuent de ce fait à dessiner leur place dans la société.
2Cet article brosse un tableau des principales mesures législatives et réglementaires relatives aux contenus médiatiques prises pendant la période 2002-2012 dans trois domaines – le soutien aux industries culturelles, le développement du service public et l’application des droits fondamentaux –, en interrogeant la place qu’elles ont réservée aux jeunes explicitement ou implicitement. Durant cette période, les politiques médiatiques ont été principalement motivées par le souci de favoriser le développement des industries médiatiques, et donc du Web, du fait de leur rôle potentiel dans la compétitivité et la dynamique de la croissance. La protection des droits fondamentaux a été pensée surtout comme un facteur d’accompagnement des politiques économiques visant à développer la « confiance » des usagers « dans l’économie numérique », pour reprendre les termes du titre de la loi de 2004, ou à préserver le fonctionnement économique des industries de contenu. De ce fait, la place des jeunes dans ces politiques apparaît marginale : les politiques de soutien à l’industrie et celles du service public ont peu bénéficié aux jeunes, les mesures visant ces derniers ayant été essentiellement protectrices, voire restrictives. Marginalisés dans les politiques publiques, les jeunes ont été pour l’essentiel orientés vers les espaces médiatiques commerciaux, voire y ont été « abandonnés ». Nous nous interrogerons alors sur la cohérence de tels choix stratégiques, en croisant une approche sociologique des pratiques médiatiques des jeunes et de l’offre médiatique avec une approche politiste des enjeux de ces politiques publiques. Nous nous appuierons ponctuellement sur des comparaisons avec d’autres pays européens.
La place marginale des jeunes dans les politiques médiatiques
Les programmes jeunesse : les oubliés des politiques médiatiques récentes
3Les programmes pour la jeunesse reflètent l’intérêt que la collectivité accorde à cette partie d’elle-même qui incarne son avenir. Plusieurs mesures ont restructuré l’offre de programmes à la télévision au cours des dix dernières années : le développement de la télévision numérique terrestre (TNT) en 2005 et 2011, la réforme du service public en 2009, la représentation de la diversité de la société à partir de 2006 [1]. Or, ces mesures n’ont quasiment pas été rattachées au souci d’améliorer l’offre pour les publics jeunes. Les nouvelles formes de soutien aux technologies de l’information et de la communication (TIC) n’ont pas non plus été articulées à une politique jeunesse.
4Le déploiement de la TNT a été une préoccupation forte des pouvoirs publics français. Dix-neuf chaînes gratuites et dix payantes ont été lancées en 2005. Parmi elles, deux seulement concernaient les jeunes : Gulli, chaîne gratuite, détenue à 66 % par Lagardère et à 34 % par France Télévisions, et Canal J, chaîne payante (appartenant au groupe Lagardère) qui a renoncé en 2009 à sa diffusion sur la TNT pour des raisons financières. En 2011, aucune des six chaînes autorisées ne visait particulièrement le jeune public.
5Avec la TNT, le nombre de chaînes publiques accessibles à tous gratuitement a augmenté en 2005, passant de trois canaux à sept chaînes [2]. Cet accroissement n’a pas été l’occasion de développer l’offre jeunesse : certes France 4 est désormais définie comme une chaîne « de la jeunesse et des nouvelles générations [3] » et diffuse aujourd’hui 45 % de l’offre jeunesse de France Télévisions, mais dans le même temps France 2 a quasiment supprimé la sienne [4].
6Or, si on compare cette offre à celle du service public britannique ou allemand, elle paraît faible, ce qui est paradoxal pour le pays leader européen dans le dessin animé (Jezequel, 2003). Certes en nombre de chaînes disponibles, la France est bien dotée avec vingt-six chaînes privées destinées aux jeunes [5], accessibles sur la TNT, le câble ou le satellite. Mais en matière d’offre de service public, le diagnostic est différent : la BBC a développé deux chaînes dédiées aux enfants (CBBC) et aux jeunes enfants (CBeebies) ; l’Allemagne dispose de la chaîne publique pour enfants Kinderkanal (KiKa), financée par la redevance et sans publicité ; l’Espagne en a lancé une en 2005 (Clan) ; le service public français n’en a pas créé, malgré les recommandations de plusieurs rapports officiels (Dagnaud, 2004 ; Frau-Meigs, Jehel, 2002). En décembre 2011, lors de l’appel d’offre à l’occasion duquel six nouvelles chaînes ont été autorisées sur la TNT, le président de la République a refusé de préempter un canal à cet effet, malgré la demande de France Télévisions [6].
7La réforme du service public de l’audiovisuel en 2009 ne manifeste aucun intérêt particulier pour l’offre destinée aux jeunes. Les chaînes publiques ne diffusent plus de programmes audiovisuels éducatifs, à la différence de ce qui se passe en Allemagne, par exemple, ou en Grande-Bretagne où BBC 2 et Channel 4 en diffusent plus de 1 100 heures (school programming) [OFCOM, 2007, pp. 39-40]. Les chaînes publiques françaises ont développé dans ce domaine des services numériques [7] ou locaux, comme la chaîne lyonnaise Cap Canal [8]. Les chaînes publiques britanniques diffusent également des volumes importants de programmes documentaires et d’information : 835 heures sur CBBC (dont Newsround). Au contraire, en France, l’offre de programmes jeunesse sur les chaînes publiques généralistes est exclusivement tournée vers la fiction (96 % [CSA, 2011]) ; seule France 3 diffuse des magazines (113 heures [ibid., p. 67]), et essentiellement une émission de vulgarisation scientifique, C’est pas sorcier. Or, malgré son succès d’estime et d’audience, France Télévisions souhaitait en 2010 remettre en cause l’appartenance de cette émission aux programmes jeunesse, afin de pouvoir diffuser des publicités pour les jeux d’argent en ligne dans les écrans diffusés à proximité [9] (ibid., p. 118). L’émission était à nouveau menacée en décembre 2012, dans le cadre de restrictions budgétaires. La ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, a alors manifesté sa préoccupation de voir au contraire le service public se renforcer par l’« augmentation des programmes en direction des enfants et notamment des programmes éducatifs ». Cette réaction représente un tournant au niveau du discours politique qui correspond aux orientations du nouveau gouvernement [10].
8Malgré les demandes réitérées d’associations éducatives et familiales, la France ne dispose plus de journaux télévisés pour enfants. Mon Kanar sur France 3 a pris fin en 2005. La dernière chaîne à en avoir diffusé un, Planète Juniors, a disparu en 2009. Les Français reconnaissent cependant l’importance des journaux d’information pour enfants, puisque la Fondation pour l’enfance a remis en 2011 son premier prix média aux Niouzz, journal quotidien de la RTBF [11]. Les chaînes publiques ne répondent pas non plus à leur obligation de diffuser des émissions d’éducation aux médias pour les enfants (CSA, 2010, p. 37).
9Le public jeune a été l’un des grands oubliés lors de la réforme du service public en 2009, qui a eu notamment pour objectif de supprimer la publicité. À partir de janvier 2009, France Télévisions a dû renoncer à la publicité entre 20 heures et 6 heures. Le choix des horaires, déterminé avant tout pour accroître les ressources publicitaires des chaînes privées, n’a pas tenu compte de l’impact de la publicité sur les enfants, en particulier dans les émissions qui leur sont destinées, malgré la controverse sur cette question (voir notamment Dagnaud, 2004). Or, sans coût supplémentaire, la suppression de la publicité sur France Télévisions et les mesures de compensation auraient pu être orientées notamment et prioritairement en faveur des plages destinées aux jeunes.
10À partir de 2006-2007, les pouvoirs publics ont manifesté le souci de refléter dans les médias nationaux la diversité de la communauté nationale pour prendre en compte le souhait des populations issues de l’immigration et des DOM-TOM. C’est la problématique du « malaise » des banlieues [12] qui est à l’origine de ces actions : création en 2007 d’une commission Images de la diversité au Centre national du cinéma et de l’image animée [13], en collaboration avec l’Agence nationale pour la cohésion sociale et l’égalité des chances, et en 2008 d’un observatoire de la diversité audiovisuelle au Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA [14]). Mais les programmes jeunesse ne sont pas spécialement concernés. Ils ne sont pas analysés dans l’observatoire créé par le CSA pour suivre la « diversité » à la télévision, pas plus que ne le sont les jeunes [15], alors que ces derniers constituent une fraction de la population peu représentée à la télévision, comme l’a constaté l’observatoire de la télévision du CSA belge. Les chaînes françaises revendiquent des efforts (notamment des accords avec des écoles de journalisme) pour intégrer davantage de jeunes issus de la diversité dans leurs équipes, mais il s’agit de jeunes adultes [16].
11Les politiques de soutien aux industries culturelles nationales, d’abord en faveur du cinéma et de l’audiovisuel, expliquent l’investissement de la France dans les négociations internationales depuis 1989 en faveur de l’« exception culturelle », puis de la diversité culturelle, qui ont abouti à la Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles de l’UNESCO, entrée en vigueur en mars 2007. Ce souci de la diversité et de la promotion d’une production nationale ne concerne l’offre audiovisuelle jeunesse qu’en matière de dessin animé. La plupart des séries regardées par les jeunes (en dehors de Plus belle la vie sur France 3) sont anglophones (Jehel, 2011) et la France n’en produit quasiment pas. En dix ans, trois nouveaux secteurs ont fait l’objet d’une politique de soutien, le dessin animé, dont la France est le troisième producteur mondial et le premier producteur européen (soutenu notamment par le crédit d’impôt depuis 2004), le jeu vidéo et les nouveaux médias. Mais aucune de ces politiques n’a été articulée à une politique jeunesse. Le jeu vidéo bénéficie depuis 2010 d’aides du ministère de la Culture (crédit d’impôt et fonds d’aide au jeu vidéo), motivées par la perspective de création d’emplois, par le fait que cette pratique culturelle concerne un Français sur trois [17], mais non par son importance dans la culture des enfants, qui concerne pourtant plus de 70 % d’entre eux (Octobre, 2004). Le fonds d’aide spécifique en faveur des nouveaux médias (lancé en 2007) ne contient lui non plus aucune disposition particulière pour les projets visant le jeune public.
Les jeunes ont été associés essentiellement à des politiques de prévention des risques
12Durant la même période, les jeunes ont été concernés par des politiques médiatiques ciblées sur la prévention des risques au nom de la protection des droits fondamentaux (protection des mineurs, respect des données personnelles, droit d’auteur). Nous nous focaliserons sur les principales dispositions qui visent à la prévention de risques liés à Internet (accès précoce à des contenus violents ou pornographiques, exposition des données personnelles ou violation du droit d’auteur par le téléchargement) ou aux médias audiovisuels (lien entre l’obésité et la publicité alimentaire, dangers de la télévision pour les bébés).
13Le développement de l’accès des enfants et des adolescents à Internet s’est en effet accompagné d’un accroissement net des risques médiatiques qu’ils encourent. Certains ont été mesurés par l’étude EU Kids Online commandée par la Commission européenne : accès à des contenus pornographiques ou violents (messages de haine, valorisation de l’anorexie, de l’automutilation, voire du suicide), harcèlement, réception ou envoi de messages à caractère sexuel, mise en contact avec des personnes inconnues, violation des données personnelles, usage abusif d’Internet. Face à ces risques, les antennes nationales du programme européen Safer Internet ont développé des politiques de prévention. En France, un site a été développé (www.internetsanscrainte.fr). Dans ce cadre, différentes ressources ont été produites et proposées aux éducateurs et aux parents : dessin animé pour enfants (Vinz et Lou), brochures, jeux vidéo pour adolescents (les quatre épisodes de 2025 Exmachina). Des associations ont été chargées de mettre en place une aide téléphonique (Net écoute par e-enfance), des actions éclairs de sensibilisation dans les écoles ont été confiées à des entreprises. La Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) a également lancé des campagnes sur la protection des données personnelles.
14Parallèlement aux actions de prévention, la législation française est devenue très restrictive vis-à-vis de la pédopornographie (loi sur la sécurité intérieure, Loppsi 2, du 14 mars 2011) et dans le domaine du droit d’auteur (loi Création et Internet du 15 septembre 2009 établissant notamment l’autorité Hadopi [18]). Ces deux lois visent les jeunes à des titres complètement opposés, mais les placent toutes deux au centre d’une problématique de risque : la première interdit la diffusion d’images pornographiques mettant en scène des mineurs et oblige les fournisseurs d’accès au filtrage des sites qui en proposent, la seconde ne vise pas explicitement les jeunes mais elle risque de les concerner davantage du fait des pratiques de téléchargement qu’ils ont développées.
15Deux autres actions de régulation ont concerné les risques sanitaires encourus par les jeunes dans les espaces médiatiques. En 2008, le CSA, à la suite d’un avis du ministère de la Santé et de la saisine du Collectif interassociatif enfance et média (CIEME), a déclaré que la diffusion de programmes ou l’existence de chaînes de télévision pour les enfants de moins de 3 ans pouvaient porter atteinte à leur développement cognitif et psychique [19] du fait de l’inadaptation de ce média à cet âge. En dehors de la Belgique francophone, les autres pays européens ne se sont pas engagés dans la même direction, l’instance de régulation britannique (Ofcom) a au contraire maintenu l’autorisation de diffusion des chaînes BabyFirst et BabyTV pour l’Union européenne (UE) [20].
16La même année, le ministère de la Santé, mobilisé par la société civile, a engagé avec le CSA une négociation autour des enjeux de la publicité alimentaire dans les programmes pour la jeunesse. À la différence de la Grande-Bretagne où, à la suite de la publication d’un rapport très détaillé, des mesures radicales ont été prises (interdiction des publicités alimentaires dans les programmes visant les moins de 16 ans à partir de 2009), la France s’est engagée dans une politique d’autorégulation et la diffusion de programmes audiovisuels valorisant les comportements sains en matière de nutrition et d’activité physique, sans mesurer l’évolution de la pression publicitaire subie par les enfants.
17La responsabilisation des médias dans le développement et la santé des enfants est une avancée pour la protection des mineurs, mais ces politiques ont construit une représentation de la jeunesse centrée sur les risques qui la menacent ou dont elle peut être le vecteur et non sur l’enjeu qu’elle constitue pour l’avenir. Elles n’ont pas fait émerger le souci positif d’une offre pour les jeunes dans le domaine du service public audiovisuel. Elles sont de ce fait déséquilibrées. Après avoir brossé les traits principaux des politiques médiatiques des dix dernières années à l’égard du jeune public, nous en interrogerons la logique et la signification quant à la place qu’elles dessinent pour la jeunesse dans l’espace public.
Incohérence des politiques publiques médiatiques ou marginalisation de la jeunesse ?
Des jeunes confiés, voire abandonnés, au marché
18Dans le domaine des médias, les jeunes Français ont été, depuis dix ans au moins, confiés, voire « abandonnés » (Assouline, 2008), au marché. De fait, ils fréquentent essentiellement les espaces médiatiques organisés par des opérateurs privés. Sur les chaînes historiques, les programmes jeunesse sont le genre préféré des enfants de 4 à 14 ans, avec 20 % de part d’audience chez les 4-10 ans, et 16 % chez les 11-14 ans (CSA, 2010, p. 42). Mais les jeunes regardent aussi des programmes qui ne sont pas conçus pour eux et bien plus souvent sur les chaînes privées, particulièrement sur M6 et TF1 [21]. Le succès d’audience de Gulli a encouragé les chaînes historiques à diminuer leur offre de programmes spécifiquement pour la jeunesse.
19Les bouquets jeunesse des opérateurs sont bien fournis : Canal satellite propose quinze chaînes jeunesse, Free seize, Numéricable dix-sept, Darty treize. Ces chaînes attirent les abonnements des familles et obtiennent la meilleure part d’audience sur les chaînes payantes [22]. Mais le nombre des chaînes conventionnées devant respecter des quotas d’œuvres francophones et européennes est bien plus faible (neuf). Cette abondance de chaînes ne s’accompagne pas d’une véritable diversité des programmes. Les chaînes qui diffusaient le plus de documentaires et de magazines ont cessé leur diffusion (Eurêka !, Planète Juniors). Les nouvelles chaînes spécialisées offrent moins de diversité de genres que les chaînes gratuites (avec 79 % d’animation et 16 % de fiction ou de cinéma). L’offre de Gulli n’est pas beaucoup plus diversifiée avec à peine 5,3 % de sa grille consacrés à l’information, aux magazines et aux documentaires. Les origines de production sont également peu diversifiées : sur la même chaîne, les dessins animés sont à 81 % francophones, mais la fiction hors dessin animé n’est européenne qu’à hauteur de 23 %.
20Les moyens dégagés par les chaînes privées conventionnées pour financer de nouveaux programmes sont modestes. La contribution à la production de programmes jeunesse repose principalement sur le service public (44 % des apports des chaînes françaises dans la production de l’animation), avec des montants qui ont fortement baissé ces dernières années (21 millions d’euros en 2010 versus 32 millions d’euros en 2007 [CNC, SPFA, 2011]). L’abondance des chaînes jeunesse commerciales s’alimente essentiellement de recyclages et de programmes produits ailleurs. Le fait de s’être contenté d’encourager le développement du marché sans construire une véritable politique de programmes jeunesse a conduit à une offre globale déséquilibrée en faveur du dessin animé francophone et de la fiction anglophone.
21L’extrême faiblesse de l’offre de magazines pour les jeunes pourrait expliquer en partie le succès de la téléréalité auprès de ces derniers depuis 2001. En 2009, sur les dix programmes les plus regardés par les 4-10 ans, figuraient cinq épisodes de Koh-Lanta, et sur les dix programmes les plus regardés par les 11-14 ans, sept épisodes (CSA, 2010, p. 43). Ces émissions permettent-elles à la société de diffuser les normes et les valeurs qu’elle souhaite transmettre aux nouvelles générations ? Lorsque les Britanniques se posent la question de l’avenir des programmes pour enfants, ils s’interrogent sur l’avenir de l’offre « particulièrement en fiction et en reportage qui reflètent les valeurs sociales et culturelles britanniques [23] ». Ce sont précisément les deux genres dans lesquels la production française est quasiment inexistante.
22Loin de lancer une politique publique médiatique en faveur de la jeunesse, les pouvoirs publics se sont accommodés de la fréquentation des médias commerciaux par les jeunes. Ainsi, lorsqu’ils ont souhaité s’adresser à eux, se sont-ils déplacés dans les espaces médiatiques commerciaux « là où ils sont les plus nombreux [24] ». Pendant les élections présidentielles de 2007, la plupart des candidats sont intervenus sur l’antenne de Skyrock, une radio qui s’adresse aux jeunes dans un style plutôt « rebelle ». En mai 2010, lorsque le gouvernement a souhaité entretenir un dialogue avec les jeunes, il a fondé un partenariat avec Skyrock, qui détient la principale plate-forme de blogs fréquentée par les adolescents, et créé un site, Mon-Waka, adossé à cette plate-forme. Sur ce site, les jeunes sont informés des mesures prises par le gouvernement et incités au dialogue. Le terme « waka » signifie canoë en maori [25]. Le choix de ce mot de la langue polynésienne pour s’adresser aux jeunes semble suggérer l’idée qu’ils ne fraient pas sur les mêmes eaux que les autres Français. Le ton qui y est adopté, privilégiant le tutoiement, est également surprenant pour un service public. Par ailleurs, Facebook et YouTube sont utilisés par toutes les institutions pour être visibles des jeunes et leur être accessibles, malgré les problèmes soulevés par le traitement des données personnelles de la première plate-forme.
Des incohérences politiques qui accroissent la marginalisation des jeunes dans l’espace public
23L’ampleur des risques encourus par les jeunes sur Internet est une conséquence de son développement mais résulte aussi de choix politiques. L’UE a choisi de construire sa politique de protection des mineurs de façon à ne pas nuire au développement économique des entreprises, et espère du numérique le retour de la croissance. Aussi les restrictions imposées à l’industrie sont-elles conçues pour être le plus faibles possible afin de ne pas faire obstacle à la « compétitivité des entreprises [26] ». Sur Internet, la diffusion de programmes pornographiques, qui constitue pourtant le premier risque pour les jeunes, n’est pas interdite ; la directive européenne « Services de médias audiovisuels » de 2007 a préféré faire le choix de l’autorégulation, de la labellisation des sites et de la responsabilisation des jeunes, des parents et des éducateurs. Il s’agit là d’une dérégulation majeure dans le droit des médias, intervenant au moment même où Internet émerge comme un outil indispensable à tous et auquel les jeunes ont accès de plus en plus tôt, y compris sur les téléphones portables qu’ils ont souvent dans leur poche.
24Sur Internet et sur les téléphones portables, les contenus les plus crus sont donc accessibles sans régulation d’horaire, cette dérégulation faisant basculer entièrement sur les familles le soin d’assurer la protection des plus jeunes. Des systèmes de filtrage sont proposés gratuitement par les fournisseurs d’accès depuis 2006, mais seuls 26,5 % des foyers les utilisent sur leurs ordinateurs et moins de 10 % sur leurs téléphones portables [27]. Le pourcentage des jeunes Français qui ont été confrontés à des contenus choquants est particulièrement élevé (20 %) d’après EU Kids Online [28].
25Le mouvement de dérégulation s’est fait sentir aussi dans les services de médias à la demande, suite à un assouplissement de la réglementation du CSA. Dans les espaces audiovisuels eux-mêmes, l’accroissement du nombre de chaînes privées dans le cadre de la TNT s’est traduit par une forte augmentation des programmes à risque pour les mineurs. Les programmes audiovisuels inadaptés aux enfants et aux adolescents sont classés et signalisés par les chaînes françaises grâce à des logos chiffrés (10, 12, 16, 18). Avec la TNT, le volume des programmes signalisés accessibles à tous gratuitement a été multiplié par trois, le nombre de programmes classés – 16 (moins de 16 ans) par plus de vingt [29].
26Or, la fréquentation de ces programmes par les jeunes construit une double marginalisation. Le fait d’avoir à affronter des contenus à risque constitue une fragilisation, qui peut aussi induire une insensibilisation aux images violentes ou aux messages sexuels, voire une banalisation des comportements asociaux (Greenfield, 2004). Cela représente a minima un risque d’accroissement des difficultés d’insertion scolaire et sociale et de marginalisation pour la minorité qui ne saura pas y faire face (Jehel, 2011).
27Le fait de confier les jeunes à des espaces médiatiques commerciaux, voire de les y abandonner, construit une seconde marginalisation, par acculturation aux valeurs et aux normes diffusées dans ces espaces et dans ces programmes. Le développement, par le marché, de médias de niches qui séparent les générations et leurs cultures va dans le même sens. En façonnant une représentation sociale de jeunes partageant une culture différente de celle du reste de la population, l’acculturation médiatique a éloigné dans le même temps les jeunes des préoccupations des politiques publiques. En forçant le trait à dessein, ceux à qui il faut parler en maori ne sont plus tout à fait des Français comme les autres. L’insistance sur le fossé générationnel entre le langage des jeunes, du côté de la rue, et le langage des vieux, du côté de la civilité, ne peut faciliter la « cohésion sociale » qui constitue pourtant un des objectifs des politiques publiques françaises.
28Bien que les études soient peu nombreuses sur les effets de l’acculturation en France par la fréquentation et le goût des programmes américains, particulièrement développés chez les jeunes (Corroy, 2008), il semblerait que celle-ci conduise à des perturbations dans les repères des jeunes sans permettre une véritable acquisition de la culture américaine (Frau-Meigs, Jehel, 2004). Les émissions de téléréalité, dont les jeunes sont friands, sont généralement construites sur des valeurs très différentes de celles de la société française, de l’école et des principales institutions publiques. S’interrogeant sur le message dominant de ces programmes, le sociologue Zygmunt Bauman (2007) y voit « des répétitions publiques de la jetabilité des humains. [Ces émissions] donnent un plaisir et un avertissement entremêlés dans la même histoire. Personne n’est indispensable ni n’a le droit à sa part des fruits de l’effort commun simplement parce qu’il a contribué à un moment donné à leur accroissement, et surtout pas parce qu’il fait partie de l’équipe. La vie est un jeu dur pour les gens durs. […] Chaque joueur joue à chaque instant pour lui-même, et pour progresser, […] il doit d’abord coopérer à l’exclusion des nombreux autres qui lui barrent la route […]. « Les équipes n’existent que pour servir l’autopromotion de leurs membres les plus futés et n’ont d’autre valeur au dehors » (ibid., pp. 91-92). Ces émissions diffuseraient donc des normes spécifiques, celles d’un marché du travail de seconde zone, où toutes les situations sont flexibles, où les travailleurs ont renoncé à leurs droits et où la majorité doit accepter le principe de sa propre exclusion pour qu’une minorité individualiste puisse récolter la « cagnotte » (Jehel, 2012). Ces valeurs de la « culture de casino » sont contraires à celles qui animent encore en France les institutions sociales et notamment celles de l’État-providence qui reposent sur la solidarité collective à l’égard des faibles, des malades, des plus âgés. Laisser les jeunes s’acculturer à ces valeurs est-il un moyen de « révolutionner » les leurs et de leur faire accepter comme « naturelle » une renonciation à leurs droits de citoyen ? Quel est le rôle des médias et des politiques publiques médiatiques dans cette « révolution culturelle [30] » ? Pourquoi laisser les jeunes en être la première cible ?
Conclusion
29Les politiques publiques médiatiques en direction de la jeunesse en France sont particulièrement déséquilibrées depuis au moins dix ans. Si elles parviennent pour le moment à maintenir un service public de l’audiovisuel et un soutien aux industries nationales de production et de diffusion des contenus médiatiques, les enfants et les adolescents ont bien été négligés. Sur ce point, la situation française apparaît moins pondérée que celle du Royaume-Uni ou de l’Allemagne. Or, ces choix conduisent à une incohérence, car l’avenir du service public comme de l’industrie de contenu ne peut se concevoir sans la transmission des valeurs communes aux futurs adultes en charge de la société. En délaissant les programmes les plus porteurs des valeurs qui sont au cœur de la cohésion sociale (information, fiction, documentaire, émission éducative), en laissant se multiplier des formats qui véhiculent des normes ultralibérales comme la plupart des jeux de téléréalité, en se focalisant uniquement et de façon inefficace sur les risques, les politiques publiques médiatiques semblent s’accommoder d’un modèle de société à deux vitesses où les jeunes seraient voués à des situations de précarité. Elles ont négligé l’enjeu démocratique que représente la construction d’un espace public médiatique et numérique ouvert et respectueux des valeurs européennes, au sens de la Convention européenne des droits de l’homme et de la Convention internationale des droits de l’enfant. Elles ont délaissé les enjeux sociétaux qui auraient motivé des mesures positives en direction des jeunes utilisateurs des médias. Mais comme ces derniers ne sont pas leurs seules instances de socialisation, et que les jeunes nourrissent par ailleurs d’autres attentes, ces messages contradictoires pourraient aussi bien alimenter rancœur et incompréhension.
Bibliographie
Bibliographie
- Assouline D., Les nouveaux médias : des jeunes libérés ou abandonnés ? Rapport d’information n° 46, Commission des affaires culturelles, Sénat, 2008.
- Bauman Z., La société assiégée, Hachette Littératures, coll. « Pluriel », Paris, 2007 (1re éd. Oxford, 2002).
- CNC, SPFA, Bilan du marché de l’animation, CNC, Paris, 2011 (consultable sur www.cnc.fr).
- Corroy L. (dir.), Les jeunes et les médias : les raisons des succès, Vuibert, coll. « Comprendre les médias », Paris, 2008.
- CSA, Baromètre de la diversité à la télévision. Méthodologie, CSA, Paris, 2009 (consultable sur www.csa.fr).
- CSA, Bilan de la protection de la jeunesse 2009-2010, CSA, Paris, 2010 (consultable sur www.csa.fr).
- CSA, Bilan de France télévisions pour l’année 2010, CSA, Paris, 15 septembre 2011 (consultable sur www.csa.fr).
- CSA, CNC, DGMIC, ACCES, Guide des chaînes numériques. Mars 2012, 10e édition, 2012 (consultable sur www.csa.fr).
- Dagnaud M., Enfants, consommation et publicité télévisée, La Documentation française, Paris, 2004.
- Frau-Meigs D., Jehel S., Jeunes, médias, violences, le rapport du CIEME, Economica, Paris, 2002 (consultable sur le site de l’UNAF).
- Frau-Meigs D., Jehel S., « Acculturation et américanisation des jeunes par les médias en France », in Masselot-Girard M. (dir.), Jeunes et médias. Éthiques, socialisation et représentations, L’Harmattan/GRREM, Paris, 2004.
- Greenfield P. M., « Inadvertent exposure to pornography on the Internet. Implications of peer-to-peer file-sharing networks for child development and families », Journal of Applied Developmental Psychology, n° 6, vol. XXV, 2004, pp. 741-750.
- Jehel S., « Contenus médiatiques à risque et construction identitaire des préadolescents », Société et jeunesse en difficulté, n° 11, printemps 2011 (mis en ligne le 27 janvier 2012 et consultable sur http://sejed.revues.org/index7161.html).
- Jehel S., Parents ou médias, qui éduque les préadolescents ? Enquête sur leurs pratiques TV, jeux vidéo, radio, internet, Érès, Toulouse, 2011.
- Jehel S., « La téléréalité, une fabrique de boucs émissaires ? », in Chauvaud F., Moncelet C., Vernois S., Gardes J.-C. (dir.), Boucs émissaires, têtes de Turcs et souffre-douleur, Presses universitaires de Rennes, coll. « Essais », Rennes, 2012.
- Jézéquel J.-P., « L’introuvable économie des programmes jeunesse », Les dossiers de l’audiovisuel, « Les programmes jeunesse : réenchanter la télévision », n° 108, mars 2003.
- Jouanno C., Contre l’hypersexualisation, un nouveau combat pour l’égalité, Rapport parlementaire, Ministère des Solidarités et de la Cohésion sociale, mars 2012.
- Lobe B., Livingstone S. et al., Cross-national Comparison of Risks and Safety on the Internet, EU Kids Online, 2011.
- Masselot-Girard M. (dir.), Jeunes et médias. Éthique, socialisation et représentation, L’Harmattan, Paris, 2004.
- Octobre S., Les loisirs culturels des 6-14 ans, DEPS/La Documentation française coll. « Questions de culture », Paris, 2004.
- OFCOM, The Future of Children’s Television Programming, Londres (Grande-Bretagne), 2007.
Notes
-
[1]
Plusieurs lois sont notamment venues modifier l’article 3 de la loi du 30 septembre 1986 pour imposer un contrôle quant à la manière dont les chaînes reflètent la « diversité de la société française » à partir de celle du 31 mars 2006.
-
[2]
En plus des canaux réservés à France 2 et à France 3, France 5 obtient un canal complet, de même qu’Arte, France Ô et la chaîne parlementaire LCP/Public Sénat. France Télévisions peut développer une nouvelle chaîne : France 4.
-
[3]
Voir le cahier des missions et des charges de France Télévisions modifié en 2009.
-
[4]
Suppression de la case jeunesse KD2A en septembre 2009, et diffusion de quelques fictions le week-end entre 6 heures et 7 heures ; le CSA le constate et le regrette, sans effets (CSA, 2011).
-
[5]
Chaînes décomptées en mars 2012. En 2007, elle en avait dix-sept, contre dix-huit en Grande-Bretagne et neuf en Allemagne (OFCOM, 2007, p. 6).
-
[6]
Cassini S., « France Télévisions privée de chasse au canal », La Tribune, 4 décembre 2011.
-
[7]
Comme le site de France 5, www.curiosphère.tv, devenu fin 2012 www.education.francetv.fr
-
[8]
Reprise sur le câble dans toute la France.
-
[9]
Ce qui fut refusé par le CSA.
-
[10]
Déclaration de la ministre de la Culture sur RTL le 12 décembre 2012.
-
[11]
Diffusé à 17 h 15 pendant huit minutes. Kid et toi, magazine de M6 (quatre minutes par semaine, diffusé à 7 heures) a également été primé.
-
[12]
Notamment, les émeutes de 2005 à Clichy-sous-Bois et de 2007 à Villiers-le-Bel.
-
[13]
À la différence du CSA qui se contente d’observer et de faire des remontrances aux chaînes, la commission du CNC peut aider au financement de projets.
-
[14]
Le baromètre du CSA s’appuie sur l’article 3-1 de la loi sur la liberté de communication du 30 septembre 1986 modifiée.
-
[15]
L’observatoire analyse par la publication d’indicateurs plus ou moins détaillés la représentation des différentes catégories socioprofessionnelles, des genres, des différences « d’origine » et celle des handicapés.
-
[16]
CSA, 2009.
-
[17]
Voir le discours de Frédéric Mitterrand, alors ministre de la Culture et de la Communication, du 27 avril 2010.
-
[18]
Des dispositifs proches ont été mis en place en Grande-Bretagne.
-
[19]
L’interdiction ne vise que les programmes diffusés sur des chaînes autorisées par le CSA (voir le détail du dispositif sur le site www.csa.fr).
-
[20]
Chaînes qui restent accessibles en France, accompagnées d’un avertissement en direction des adultes.
-
[21]
France Télévisions recueille 15 % de l’audience des enfants, TF1 20 % et Gulli 12 % (source : Médiamétrie, citée par Cassini S., « France Télévisions privée de chasse au canal », La Tribune, 4 décembre 2011).
-
[22]
Guide numérique des chaînes numériques, 2012, p. 32.
-
[23]
« Drama and factual programming reflecting the UK’s social and cultural values », OFCOM, 2007.
-
[24]
Selon les mots du ministre de la Jeunesse et des Solidarités actives, Marc-Philippe Daubresse, lors du lancement de la plate-forme Mon-Waka.
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[25]
La métaphore est censée exprimer l’idée que le site doit aider les jeunes à naviguer pour trouver des ressources et un emploi.
-
[26]
Voir les motifs de la directive « Services médias audiovisuels sans frontières » qui a succédé en 2007 à la directive « Télévision sans frontières », et les considérants de la recommandation du 20 décembre 2006 « sur la protection des mineurs et de la dignité de la personne humaine, et sur le droit de réponse en liaison avec la compétitivité des entreprises européennes de l’audiovisuel et d’information en ligne ».
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[27]
Statistiques INSEE 2011, citées par Jouanno, 2012.
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[28]
À comparer aux 5 % d’Allemands et aux 11 % de Britanniques (Lobe, Livigstone, 2011).
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[29]
Taux calculé à partir des rapports annuels du CSA pour l’année 2010. Les programmes classés – 16 sont diffusés après 22 h 30 (sauf sur les chaînes de cinéma ou de paiement à la séance où ils peuvent être diffusés plus tôt).
-
[30]
« Révolution culturelle dirigée (ou plutôt assistée) par la télévision » (Bauman, 2007, p. 233).