Au moment où les modes de vie installés par le capitalisme industriel semblent avoir fait la preuve qu’ils sont incompatibles avec le maintien des équilibres naturels, l’espace public est plus que jamais saturé par la promesse du salut par l’innovation technologique. La consommation d’électricité ne cesse de croître, en raison notamment de la croissance exponentielle de l’électronique ? Aucun problème ! Les réseaux intelligents et les compteurs communicants transformeront les circuits en cerveaux suprêmement efficaces capables d’ajuster au plus près production et consommation. La croissance inexorable de la pollution menace la santé des êtres vivants ? Les biotechnologies nous permettront de créer des organismes adaptés et résistants aux maladies. Le réchauffement climatique risque de rendre des parties entières de la planète inhabitables ? Heureusement, la géo-ingénierie ouvre des perspectives prometteuses pour contrôler le climat – sans oublier les stations spatiales qui nous permettront peut-être un jour de constituer des îlots de vie artificielle sur d’autres planètes, etc. Est-ce bien rationnel ?
Pour l’historien David Noble, c’est à tort que l’on considère le développement technologique occidental comme un projet séculaire, victoire de l’héritage des Lumières sur les croyances religieuses et la pensée magique. Cette opposition, superficielle, nous empêche de saisir pleinement les ressorts idéologiques et culturels qui motivent, par exemple, les visées démiurgiques de la robotique, des biotechnologies ou de la conquête spatiale…
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