Ce compte rendu a une histoire, par lui-même. Il a été entrepris alors que j’étais l’un des trois secrétaires de rédaction des Cahiers Jean Jaurès, et que l’ouvrage dont il est ici question ne trouvait pas preneur parmi les recenseurs potentiels. À cette époque, au début de l’année 2002, je n’avais aucune idée de la portée polémique du livre et, plus généralement, du fort conflit qui se nouait autour de la notion de « culture de guerre ». J’ai donc abordé ce livre sans arrière-pensée ni prévention particulière, plutôt avide d’ailleurs de découvrir la dernière grande synthèse en date sur la Grande Guerre. Et j’ai naturellement évoqué, en réunion des secrétaires de rédaction, mon étonnement devant ses biais, son indigence méthodologique, ses lacunes étonnantes et son orientation idéologique discutable. Les véritables directeurs de la revue étaient alors Christophe Prochasson et Vincent Duclert, devenus depuis respectivement recteur et inspecteur général. Informés du contenu de la réunion, ils ont vite mis le holà : le second me téléphona pour me signifier clairement que je n’avais pas compris l’esprit amical qui animait les Cahiers et qu’il était tout à fait inimaginable d’y publier un tel point de vue. Prêt à retirer ledit papier, puisqu’il n’était pas encore publié, même si je regimbais à l’idée qu’on censure un compte rendu pour protéger des « amis », je me vis signifier encore plus nettement que j’étais loin d’avoir compris : avoir imaginé pouvoir publier ce papier suffisait à m’écarter du secrétariat de rédaction…
Cet article est en accès conditionnel
Acheter cet article
3,00 €
S'abonner à cette revue
À partir de 50,00 €
Accès immédiat à la version électronique pendant un an
2 numéros papier envoyés par la poste