Si l’on regarde l’histoire, le rôle passé et présent du protectorat américain sur l’île, qui fait contrepoids aux menaces de la RPC, est tout à fait paradoxal. Car, là aussi, il y a une contradiction à la base : le degré d’indépendance de fait dont Taïwan dispose par rapport à la Chine et qui a permis sa démocratisation pacifique depuis les années 1980, se paie d’une dépendance de fait par rapport aux États-Unis. En vérité, depuis que Pékin a abandonné toute aspiration révolutionnaire et noué des liens toujours plus étroits avec Washington, les États-Unis sont devenus l’arbitre de fait des tensions dans le détroit, un fait que Pékin et Taipei répugnent à reconnaître. En d’autres termes, le problème essentiel pour l’île dans ses relations avec la Chine continentale ainsi que dans sa politique intérieure après la démocratisation, c’est l’héritage paralysant du fait qu’elle se définit toujours comme « République de Chine » et qu’elle dépend de la tutelle américaine liée à cette définition.
Cet article est en accès conditionnel
Acheter cet article
3,00 €
S'abonner à cette revue
À partir de 50,00 €
Accès immédiat à la version électronique pendant un an
2 numéros papier envoyés par la poste