Notes
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[1]
Le précédent volume de sélection répondait à la question : « Crise financière globale ou triomphe du capitalisme ? » (Agone, 2012, n° 49).
1Depuis l’année 2000 et le lancement de la deuxième série de la New Left Review, celle-ci a consacré près de cinquante articles à la Chine. L’ampleur de ce corpus et l’importance accordée aux réalités actuelles de la puissance émergente justifiaient qu’y soit consacré le deuxième volume de sélections de la NLR dans la revue Agone [1]. La familiarité du monde chinois, grâce à des liens de longue date sans cesse réactivés, est aussi ce qui fait la valeur du regard porté par la revue de Londres, aux antipodes du penchant à l’exotisme et de l’inquiète fascination (du « péril jaune » à l’« Orient compliqué »), si fréquents de notre côté de la Manche.
2Ce numéro s’ouvre ainsi sur la célèbre réfutation par Benedict Anderson d’une différence de nature entre le nationalisme en Occident et en Orient, et il s’achève avec la critique par l’historien et revuiste chinois Wang Hui d’une certaine forme de nationalisme instrumentalisé par le gouvernement chinois. Entre les deux, le traitement par la NLR des réalités économiques et géopolitiques actuelles, de la situation des marges (Taïwan, le Tibet), des évolutions sociales et culturelles récentes, ou encore de l’histoire des grandes révolutions séculaires et de l’événement majeur du printemps 1989, montre une Chine où les enjeux actuels font directement écho à ceux auxquels nous sommes nous-mêmes confrontés ici et maintenant.
3Si la Chine vue par la NLR est si peu exotique, c’est en grande partie grâce à la place laissée aux Chinois eux-mêmes dans les pages de la revue. Ici, en dehors de Benedict Anderson et de Mark Elvin (respectivement professeurs à Cornell, New York, et à Camberra en Australie) qui ont d’ailleurs chacun une forte histoire personnelle avec la Chine, tous les autres auteurs sont chinois et la plupart vivent ou ont vécu en Chine. Wang Chaohua, Wang Dan et Li Minqi, tous actifs lors du mouvement de 1989, ont été chassés par la répression, tandis que l’économiste He Qinglian, elle, fut poussée à l’exil en 2001. Tsering Shakya, qui enseigne l’histoire à l’université de Vancouver au Canada, est né au Tibet juste avant que l’invasion chinoise ne force sa famille à partir. Ying Qian, qui a fait ses études à Harvard, est post-doctorante en Australie, tandis que Hung Ho-fung, initialement formé à Hong Kong, enseigne la sociologie à Johns Hopkins, dans le Maryland ; de leur côté, Zhang Yongle et Wang Hui sont en revanche tous deux universitaires à Pékin.
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[1]
Le précédent volume de sélection répondait à la question : « Crise financière globale ou triomphe du capitalisme ? » (Agone, 2012, n° 49).