La critique est indispensable à la réflexion d’un auteur, tout comme le temps est un bon test pour évaluer la justesse d’une pensée intellectuelle ou politique. Je tenterai de dire un mot des deux, en répondant à ces commentaires, tous perspicaces, du Nouveau Vieux Monde. D’abord, en ce qui concerne la forme de l’ouvrage, devant laquelle Philippe Schmitter affiche une perplexité polie. Comment classer le livre ? Est-il suffisamment cohérent pour admettre une classification ? Concluant qu’il aurait sans doute sa place dans la catégorie des ouvrages théoriques sur l’intégration européenne, Schmitter avoue ne pas comprendre pourquoi, dans ce cas, une si grande partie est consacrée à l’étude de l’histoire récente de la France, de l’Allemagne, de l’Italie, de Chypre et de la Turquie. Il a certes raison de souligner que le mouvement de l’analyse qui, dans le livre, va du supranational au national pour retourner au supranational, est plus staccato que legato. Les différents niveaux sont juxtaposés et non pas intégrés. Mais ce faisant on pourrait dire qu’ils reflètent la déconnexion existant entre les deux arènes de la politique européenne dans la période considérée, entre lesquelles il existait peu de relations soutenues, même si cet écart est en train de se réduire. La question de Schmitter n’en mérite pas moins d’être posée : pourquoi, dans un ouvrage sur l’histoire de l’Union européenne, quitter le niveau de l’Union pour s’intéresser aux évolutions à l’intérieur des pays particuliers …
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