Si l’entreprise est un lieu de conflit, la mobilisation collective des salariés est interprétée avant tout comme le résultat d’une accumulation de problèmes individuels protéiformes d’ordre psychologique, relationnel, ou liés aux conditions de travail, que l’encadrement hiérarchique n’a pas su tempérer. Ce faisant, les syndicalistes auraient le champ libre pour se saisir de ces problèmes et enrôler les salariés dans un mouvement de protestation tout en retraduisant leurs griefs dans des registres de revendication plus collectifs et politiques. Selon un consultant, « il n’y a pas de grève salariale : dans 95 % des cas, elle n’est que symptomatique de dysfonctionnements managériaux. Vous savez, lorsqu’un salarié entre en grève, généralement, ce n’est pas parce qu’il adhère aux revendications. Il entre en grève parce qu’il y a eu une série de petits irritants qui font qu’il a eu besoin d’exprimer son ras-le-bol. C’est après que les revendications sont formulées par les syndicats ».
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