« Le plus grand avantage dont jouit l’Amour est qu’il ne peut être offensé d’aucune manière, ni de la part des dieux, ni de celle des hommes qu’il ne pourrait pas offenser non plus, car s’il souffre ou s’il fait souffrir c’est sans contraindre puisque la violence et l’Amour sont incompatibles. »
« Je l’aime… Il me connaît mieux que personne… Je lui appartiens… » Ce sont des expressions fréquentes de certaines patientes qui subissent ou ont subi de la maltraitance. En général ce sont des femmes qui, même si elles ont été soumises à des situations extrêmes, frôlant la mort, désirent retourner avec leur partenaire après s’être séparées et n’envisagent absolument pas de le quitter.
Dans leur récit, l’amour passe avant tout. La question est donc : comment peut-on aimer quelqu’un qui nous fait du mal ? Ces femmes croient-elles que cette violence est une manifestation d’amour de la part de leur compagnon ? Dans certains cas, il semble bien qu’elles le croient puisque c’est ce qui émane des explications qu’elles nous donnent et qu’elles se donnent à elles-mêmes.
Cette manière de comprendre les relations amoureuses entre hommes et femmes prend ses racines dans l’histoire même de l’humanité. Dans les papyrus de l’Ancienne Égypte, les documents de l’Inquisition, et plus récemment en psychiatrie, on peut trouver de nombreux exemples où la femme est maltraitée pour faire taire sa plainte, sa demande ; et comment l’homme, croyant détenir un pouvoir, ne cesse de donner des réponses erronées à ce qui est pour lui une énigme et qui l’est tout autant pour la femme…
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