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Article de revue

La bague au doigt

Pages 15 à 24

« Nous n’avons fait que fuir, nous cogner dans les angles,
Et sur la longue route, des chiens resplendissants
Deviennent nos alliés. »
B. Cantat, Noir Désir

1

« J’avais en effet, en toute sincérité d’esprit, pris l’engagement de le rendre à son état primitif de fils du soleil – et nous errions, nourris du vin des cavernes et du biscuit de la route, moi, pressé de trouver le lieu et la formule. »
A. Rimbaud, Illuminations, « Vagabonds »

2Voilà plusieurs fois qu’il vient me parler de ses grandes difficultés relationnelles avec sa compagne. Brave et consciencieux, il en assume sa part de responsabilité : tout cela vient du fait qu’il est resté trop longtemps – jusqu’à 12 ans – dans le lit de sa mère ; il dit même qu’il a « vécu l’inceste », et que de là vient tout le mal. Mais enfin, tout de même, sa compagne exagère : « Vous comprenez, elle veut que j’agisse, elle veut que je sois un homme, mais elle me contredit et s’oppose à moi en permanence, elle ne cesse de me mettre des bâtons dans les roues ! » Sans bien s’en rendre compte, il se laisse alors aller à évoquer ce qu’il appelle « l’homosexualité ambiante » dans ses rapports sociaux et professionnels, et puis il y revient : « Elle me rend fou, elle me demande la lune ! » Il ne me restait plus ce jour-là qu’à lui demander : « Une femme qui ne vous demanderait pas la lune, est-ce que c’est une femme ? »

3* * *

4

« Moi ! Moi qui me suis dit mage ou ange, dispensé de toute morale, je suis rendu au sol, avec un devoir à chercher, et la réalité rugueuse à étreindre ! »
A. Rimbaud, Une saison en enfer.

5Il sera question ici d’une histoire de désir, d’amour et de mort. Ce n’est pas une histoire de femme maltraitée, comme on a voulu le faire croire. C’est l’histoire d’une femme qui est morte sous les coups de son amant, parce que leur rencontre mettait violemment en jeu le coût du désir. Je dis que ce n’est pas une femme maltraitée parce qu’elle est morte sous ces coups-là. C’est une histoire qui a beaucoup touché les Français à la fin de l’été 2003. Bien sûr les quelques éléments de lecture que je vais en donner n’engagent que moi. Je vous raconte une histoire, je ne sais pas si elle est vraie.

6Elle et lui, ils s’aiment. Ils ont une quarantaine d’années. Ce ne sont plus des enfants. Quoique…

7Tous les deux sont artistes. Elle, actrice, appréciée de tous ; elle est d’une famille de gens du cinéma, tous plus talentueux les uns que les autres. Sa préférence à elle va à jouer les rôles de femmes folles, elle les appelle « les cinglées », ce sont des femmes à la dérive. Dans la réalité, son père est un grand acteur, et sa mère dit de lui qu’il a été amoureux de sa fille depuis le jour de sa naissance ; elle-même dit qu’elle a avec son père « une complicité organique, une relation organique presque osseuse ». Il y a dans cette famille un idéal d’harmonie et de bonheur. Elle signale cependant qu’il y a un passage de sa vie qu’elle a complètement oublié et dont elle ne peut pas parler, c’est le décès d’une petite sœur lorsqu’elle était enfant, une mort subite, qui l’a maintenue dans le mutisme durant plusieurs années. Comme actrice, elle tourne très souvent sous la direction de sa mère, et elle joue souvent aussi avec son père. Son premier rôle date de ses 4 ans, un film qui s’appelle Mon amour, mon amour, sous la direction de sa mère et dans lequel elle joue avec son père.

8Lui, c’est un chanteur de rock, auteur-compositeur ; poète écorché vif, et qui insiste aussi sur l’importance de la pensée, très engagé socialement et politiquement. Sa musique et les chansons qu’il écrit sont parfois très violentes. Il dit lui-même que sur scène il cherche la transe, et il en arrive parfois au cours de ses concerts à faire de véritables syncopes. Il y a dans sa musique et les textes qu’il écrit une recherche effrénée d’absolu. On sait peu de chose de sa vie, dont il n’aime pas parler : il indique simplement un jour, sous la pression de l’interviewer, que son père est un ancien militaire qui a participé à la guerre d’Indochine et à la guerre d’Algérie, et qui a souvent parlé en famille de la torture ; non pas parce qu’il l’aurait pratiquée, mais parce qu’il s’est trouvé concerné, simplement, il se trouvait là ; et lui, le chanteur poète, il dit que la torture, il a baigné dedans depuis l’enfance. Il est lui-même marié, et au moment où ils vont se rencontrer, il a récemment eu une fille.

9Elle aussi est mariée, elle a quatre garçons. Lui, l’un de ses grands poèmes musicaux s’intitule « Nous n’avons fait que fuir ». Long poème sur la façon dont les hommes fuient les situations qui leur échoient, mais aussi long poème qui fuit comme on dit qu’un tonneau « fuit » : ça ne s’arrête pas de s’écouler, ça ne s’arrête pas d’essayer de dire ce qui ne peut pas se dire. On pense au Bateau ivre d’Arthur Rimbaud.

10Leur rencontre : c’est elle qui ira vers lui, elle va le voir sur scène et écouter ses concerts, parce qu’elle cherche des indices pour pouvoir jouer le rôle d’une femme vedette chanteuse de rock, celle qui a été décrite comme une étoile trop vite disparue de la musique rock, morte d’une overdose. Donc, elle va le voir, lui, sur scène, pour donner corps, pour essayer de trouver quelques éléments lui permettant d’habiter le rôle de cette chanteuse qu’elle va devoir jouer dans un film, un film qu’elle doit tourner sous la direction de son propre mari : il ne faudra pas oublier que, dans ce film, elle joue le rôle d’une usurpatrice, une fausse chanteuse de rock’n roll partenaire d’un faux chanteur de rock’n roll.

11La scène du drame : elle part à l’étranger pour tourner un film sous la direction de sa mère. Un film où elle doit jouer le rôle d’une femme écrivain célèbre. Il ne doit pas l’accompagner, il doit rester travailler sa musique avec les membres de son groupe, mais elle insiste pour qu’il vienne, et il la suit. Dans ce film, encore une fois tourné sous la direction de sa mère, son propre fils aîné y joue le rôle de son amant. Habituellement, lorsqu’elle est sur une scène de tournage, particulièrement lorsqu’elle tourne avec sa mère, elle est très présente avec toute l’équipe, et l’on partage la vie tous ensemble, et tout cela est en général une très belle histoire, très conviviale. Cette fois-ci, dès qu’elle le peut, elle s’isole avec lui, son amant, elle fuit le contact avec les autres, et sa mère constate d’ailleurs qu’elle répugne, encore plus qu’avant, à tourner les scènes d’amour.

12Lui, il dit que ce film se tourne contre lui, il y a quelque chose d’un peu paranoïaque, il est persécuté par ce tournage. On dira plus tard que lors de ces moments où ils sont isolés tous les deux, il y a de violentes disputes, peut-être des coups. Elle adresse à sa mère un message qu’elle signe : « fifille battue ». Reconnaissons-y la version sms de « Un enfant est battu ». Et puis l’irréparable arrive : il la frappe, elle mourra des conséquences de ces coups.

13Est-il possible sans trop d’imposture, de jeter quelque lumière sur cette histoire ? Elle lui demandait de la sortir de la famille, de l’arracher à ce bonheur idéal qui n’est pas sans comporter ce parfum d’inceste, au sens où la famille suffirait, où il n’y aurait pas à en sortir pour aimer. « Tu quitteras ton père et ta mère », dit la Bible, on n’additionne pas les amours ; mais ici, c’est le contraire, il ne fallait pas quitter la famille. Elle lui a sans doute demandé de l’arracher à ce bonheur idéal, comme elle avait dû déjà le demander aux trois hommes qu’elle avait précédemment épousés, mais dont aucun ne semble avoir pu dire non à la famille.

14Elle voulait – contre « son » bonheur familial – qu’il lui donne accès à cet « excès » qu’il met lui-même dans ses chansons et ses prestations sur scène. L’excès : du latin ex-cedere, s’en aller, et aussi mourir… Quitter la famille, quitter la scène, s’en aller… Transe, syncope, « rocking and rolling » pour de vrai…

15Mais alors, elle ira, bien sûr, plus loin que lui ? Une femme va toujours plus loin que l’homme qu’elle aime ?… jusqu’à la mort ?…

16* * *

17

« Je n’ai pas su déchiffrer le sens secret de tes gestes lents aérés… … Et puis son doigt décrit dans l’air des étoiles ou bien des éclairs…et elle couvre le ciel de mille signes étranges et inconnus de tous… »
B. Cantat/Noir Désir

18« Qui peut deviner comment lui dire qu’elle cesse ? »

19J’emprunte cette question d’angoisse à l’une de ses chansons, écrite longtemps avant leur rencontre. Puisqu’elle est venue chercher en lui une vérité – lui, le vrai chanteur qui allait lui donner la clé pour jouer la fausse chanteuse – la voilà porteuse d’un trait requis pour devenir l’objet de son désir : il va accepter ce qu’elle lui offre : qu’il soit celui qui va la sortir du bienheureux cocon familial où elle règne, avec la complicité maternelle, en princesse d’un père « amoureux d’elle depuis le jour de sa naissance ». Elle attend de lui, après l’avoir attendu en vain de plusieurs autres, qu’il soit le porteur de cet Autre nom du père qui lui ouvrirait enfin la voie d’un nouveau rapport au sexuel et à la jouissance. Elle attend qu’il dise non au père.

20Il allait découvrir qu’il ne fallait pas compter sur elle pour qu’elle cesse. Elle ne serait jamais sa complice dans ce qu’elle lui demandait, elle lui mettrait, sans cesse, des bâtons dans les roues.

21Mais que veut-elle ? Lorsqu’il se trouve face à cette question, il se détourne. Aussi bien, c’est là qu’un homme – ajoutons, Freud le premier – trouve une butée : le continent noir.

22Que veut-elle ? Lorsqu’une réponse commence à se formuler, il panique. Il ne sait pas ce qu’elle veut, mais si d’aventure il croit l’entrevoir, il se met à penser que c’est à son être qu’elle en veut : il avait cru qu’elle attendait de lui sa puissance, il commence peut-être à savoir qu’elle veut « son faible ». Moins phi.

23Alors, il préfère penser à ce qu’elle lui demande. S’il s’agit pour elle d’obtenir quelque chose, ou de lui prendre quelque chose, alors il s’agit pour lui de le lui donner ou de le lui refuser : il s’y retrouve, il peut faire le maître. Maître du discours : elle lui demande la lune, il va la mettre au pas, au pas de sa puissance. Où se manifeste la fonction défensive de la sexualité par rapport au sexuel : il croit qu’il faut lui faire entrer le signifiant dans le corps, pour qu’elle cesse.

24Alors, il peut arriver qu’un homme frappe la femme qu’il aime et dont il a fait l’objet de son désir. « Une femme est battue » : c’est que « l’homme préfère sa puissance à son désir. Ce qu’il nie, c’est la fonction de moins phi, ou de la castration, en tant qu’elle fonde son désir. Et non sans raison : car il veut donner au père, une taille à la mesure de son goût pour le pouvoir ; autant dire – ô ironie – que la castration, il veut en jouir. »

25Mais elle ne cesse pas, et ce n’est jamais ça !

26C’est à sa castration qu’elle en veut, comme le point où elle pourrait s’appuyer. Il se refuse à n’être que ça, « ça » veut en jouir malgré lui, en jouir (il n’est question ici d’aucun plaisir) jusque dans les coups qu’il lui porte pour qu’elle accepte enfin ce qu’elle lui a demandé. N’oublions pas que le masochisme dit féminin n’est rien d’autre qu’un fantasme masculin. Qu’un homme à son insu préfère être le hochet de ce fantasme plutôt que de condescendre à son désir, et il peut arriver qu’une femme en meure, c’est je crois ce qui est arrivé, et ce qui lui est arrivé à lui qui demandait : « Qui peut deviner comment lui dire qu’elle cesse ? »

27« La bague au doigt », dit le titre de mon propos. Passer la bague au doigt, cela signifie épouser ; et cet anneau, cette bague qui marque les liens du mariage s’appelle une alliance. Quand cette femme dont je parle sera morte sous les coups de son amant, les récits insisteront là-dessus, cet homme portait des bagues aux doigts, et ce sont ces bagues qui, lors des coups qu’il lui a portés, ont provoqué des dommages irréparables au cerveau. Ces bagues aux doigts avec lesquelles il aurait frappé, comme le fouet avec lequel le père bat l’enfant dans le fantasme « On bat un enfant » analysé par Freud. Les bagues, le fouet, amour, haine, désir, le père bat l’enfant qu’il aime, il l’aime puisqu’il le bat. J. Lacan fait remarquer que dans le fantasme « On bat un enfant », le fouet avec lequel le père bat l’enfant est une représentation du signifiant qui vient marquer le sujet de son sceau, par la grâce du père. N’oublions pas qu’il s’agit là d’un fantasme, et que le fouet n’est qu’une représentation imaginaire de l’action du signifiant. Le fouet représente imaginairement l’action du signifiant sur le sujet. Quelque chose de cet ordre doit être en jeu lorsqu’un homme frappe la femme qu’il aime et qu’il désire : c’est parce qu’il échoue dans sa parole, c’est parce qu’il échoue à lui donner le signifiant sur lequel elle pourrait s’appuyer, qu’il passe (du fantasme) à l’acte : il essaye de lui faire rentrer le signifiant dans le corps avec des coups. C’est ici sa castration à lui qui est en défaut.

28* * *

29« Un homme, ce n’est rien d’autre qu’un signifiant. Une femme cherche un homme au titre du signifiant. Un homme cherche une femme au titre de ce qui ne se situe que du discours, puisqu’il y a toujours quelque chose qui chez elle échappe au discours. »

30Alors il fait d’elle son objet, l’objet qui cause son désir. Il croit l’aborder, elle, mais disons, en paraphrasant Lacan avec Raymond Devos, qu’il n’aborde que l’objet de son désir qui « se refuse à devenir sa chose ».

31Une femme, quant à elle, aborde un homme au titre du signifiant, le signifiant dont elle le fait ou le suppose porteur et sur lequel elle va pouvoir s’appuyer ; s’appuyer pour ne pas être – comme ces femmes dont elle a joué le rôle – une femme « cinglée » ou à la dérive. Pourquoi en appelle-t-elle à ce signifiant ?

32Parce qu’elle est « pas toute » : elle a rapport au signifiant phallique, et donc à la castration, et c’est ce signifiant phallique dont elle cherche l’indice chez un homme, ou plutôt c’est parce qu’elle repère l’indice de ce signifiant chez un homme qu’elle l’aime et qu’elle le désire. Mais ce n’est pas tout, les choses chez elle se dédoublent : une femme n’a pas seulement rapport au signifiant phallique et à la castration, elle a rapport aussi à ce que J. Lacan a appelé le signifiant d’un manque dans l’Autre. Les signifiants, il en manque, il en manque en particulier un qui dirait si le sujet est un homme ou si le sujet est une femme, l’Autre manque, S de A barré. Ce double mouvement chez une femme est toujours à portée d’indiquer que le signifiant phallique reste de l’ordre du semblant ; le phallus, c’est le signifiant de la différence, ce n’est pas l’absolu. Et donc, de ce fait, du fait du rapport d’une femme à ce manque du signifiant, un homme est toujours radicalement mis en question par la femme qu’il aime, radicalement mis en question en ce qui concerne sa castration. Elle veut qu’il la sorte de l’univers où elle règne, elle fait tout pour ne pas en sortir – car ainsi le veut le désir humain – elle met des bâtons dans les roues de son désir.

33Il ne sait pas comment lui dire qu’elle cesse. Alors, il en appelle au père, celui qui saurait deviner. Il en appelle au père et il est un peu moins seul : grâce au père, les frères peuvent se mettre en bande, et cela éloigne un peu les risques de la « bandaison ». Pas vraiment, (puisqu’il a choisi de la suivre plutôt que de rester avec ses frères), mais un peu tout de même. Il lui faudra du temps pour réaliser ce qui s’y perd : qu’à refuser la castration – ou à en jouir, ce qui revient au même – on prive la sexualité de toute possible fonction symbolisante, symbolisante de ce réel qu’est le sexuel, un sexuel qui irait au-delà des versants mortifères des pulsions de mort.

34Elle lui signifie que le phallus n’est pas l’absolu, que ce n’est pas lui qui la fera « transir », et il s’en trouve radicalement mis en question. Que faudrait-il pour qu’il le supporte, c’est-à-dire pour que, abandonné par celui qui pourrait deviner, et qui n’existe pas à cet instant, il paye le prix de son désir de la rencontrer, elle ? Elle qui désire « sans raison apparente, gratuitement », alors que lui ne saurait désirer qu’avec « une raison apparente », visible. « Ce qu’elle désire au-delà du phallus, c’est le désir de l’homme, ou sa castration. » Nous ne saurons pas s’il a pu la rencontrer là où sans doute elle l’invitait : à trouver – retrouver ? – un état antérieur où du sexuel existerait en dehors de toute représentation ?

35Il n’a pas pu, ou pas su, seul, deviner comment lui dire qu’elle cesse, alors il a frappé, et elle en est morte. Ils ont été tous les deux emportés par une meurtrière passion de la vérité. Homme et femme de scène et de représentation, il s’agissait sans doute, pour l’un comme pour l’autre, d’en avoir fini avec le semblant. Ce qu’il a oublié, oublié au sens de ce que j’appelle « ratés de la castration », ce n’est pas seulement qu’on ne fait pas rentrer le signifiant dans le corps d’une femme avec des coups, c’est aussi que dans les affaires d’amour et de désir, une femme aura toujours un temps d’avance sur l’homme qu’elle a élu, du fait qu’elle l’a élu, et du fait de son rapport au signifiant du manque dans l’Autre. C’est même pour cela qu’il est toujours attendu de l’homme qu’il fasse les premiers pas. C’est pour cela que les hommes suivent les femmes, et pas seulement dans les rues : parce qu’ils auront toujours un temps de retard. Ce qui emporte un coût : coût du désir, toujours un peu au-dessus de leurs moyens psychiques, toujours payé un peu tard, à payer de préférence avant qu’il ne soit trop tard.


Date de mise en ligne : 01/12/2008

https://doi.org/10.3917/afp.015.0015

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