Notes
-
[*]
Karim Sadr est « Senior Lecturer » à la School of Geography, Archaeology and Environmental Studies de l’Université du Witwatersrand, Johannesburg (Afrique du Sud). Le présent article reprend certaines idées énoncées dans K. Sadr (2003) et développées dans une conférence faite à Toulouse et à Aix-en-Provence en 2004 dans le cadre du programme « Archives Khoisan ».
-
[1]
J. Ki-Zerbo (1989 : 186).
-
[2]
E. Wilmsen (1989) ; E. Wilmsen et J. Denbow (1990) ; J. Solway et R. Lee (1990).
-
[3]
R. Elphick (1985 : 13) ; A. Smith (1992 : 94-95).
-
[4]
K. Sadr (1998 : 110-117) ; voir aussi R. Elphick (1977 : 12-13) ; F-X. Fauvelle-Aymar (2004).
-
[5]
K. Sadr (2003).
-
[6]
J. Tanaka (1976 : 100) ; S. Kent (1992 : 51-52 ; 1993 : 481-485) ; K. Ikeya (1993).
-
[7]
D.S. Geddes (1985) ; J. Lewthwaite (1986) ; D. Mlekuz (2003).
-
[8]
Lord Avebury (1900 : 2-3).
-
[9]
R. Vaufrey (1955 : 368) ; G. Camps (1974 : 217) ; G. Aumassip (1987 : 238).
-
[10]
V.G. Childe (1936 : chapitre 5) ; B. Fagan (1998 : 230).
-
[11]
C. Renfrew et P. Bahn (1991 : 386).
-
[12]
D. Phillipson (1993 : 5).
-
[13]
W.Y. Adams et E.W. Adams (1991 : 240).
-
[14]
W.D. Gooch (1881) ; J.C. Rickard (1881) ; J. Deacon (1990 : 41).
-
[15]
L. Péringuey (1911 : 82).
-
[16]
M. Burkitt (1928 : 102).
-
[17]
N. Jones (1926 : 22) ; J. Deacon (1990 : 41).
-
[18]
J. Goodwin (1929 : 277).
-
[19]
L. Péringuey (1911 : 145) avait déjà trouvé des os de mouton dans le site de Hawston, qui date du Later Stone Age.
-
[20]
J. Goodwin et C. Van Riet Lowe (1929).
-
[21]
J.D. Clark (1959 : 185).
-
[22]
J.E. Parkington et C. Poggenpoel (1971) ; F. Schweitzer (1974) ; R. Klein et K. Scott (1974) ; A. Humphreys (1974) ; voir aussi R. Klein (1986 : table 1).
-
[23]
G. Stow (1905 : 267-268) ; G. Theal (1910 : 80-82) ; C. Meinhof (1910, 1912) ; I. Schapera (1930 : 43) ; C.K. Cooke (1965).
-
[24]
D.F. Bleek (1929) ; E.O.J. Westphal (1963 : 250-252).
-
[25]
R. Elphick (1977 : 11-13).
-
[26]
P. Robertshaw (1978a : 132) ; A. Humpreys et A. Thackeray (1983 : 294) ; J. Parkington (1984 : 122) ; H. Deacon et J. Deacon (1999 : 177).
-
[27]
F. Schweitzer (1974 : 80) ; H. Deacon et al. (1978 : 39).
-
[28]
J. Deacon (1984 : 269, 279) ; R. Klein (1986 : 9) ; J. Kinahan (1993 : 375-377).
-
[29]
P. Robertshaw (1978b) ; H. Deacon et al. (1978 : 57) ; L. Wadley (1979 : 54) ; J. Deacon (1984 : 275) ; J. Parkington et al. (1986 : 317-318) ; J. Kinahan (1986 : 80) ; A. Smith et L. Jacobson (1995 : 12). Le fait que les sites en plein air des chasseurs-cueilleurs également nomades soient facilement trouvables, n’a évidemment pas troublé les partisans de l’immigrant khoekhoe.
-
[30]
Par exemple J. Parkington et C. Poggenpoel (1971 : 22-23).
-
[31]
G. Sampson (1984 : 108).
-
[32]
R. Klein (1986 : 9-10) ; A. Smith (1987 : 393, 395).
-
[33]
E. Boonzaier et al. (1996 : 17-27).
-
[34]
A. Smith et al. (1991 : 89-90).
-
[35]
J. Kinahan (1993 : 379).
-
[36]
J. Brink et L. Webley (1996) ; L. Webley (1997).
-
[37]
A. Smith et al. (2001).
-
[38]
A. Smith (1990) ; A. Smith et al. (1991 : 89-90) ; R. Yates et A. Smith (1993 a et b).
-
[39]
R. Elphick (1977 : 23-41) ; C. Schrire et J. Deacon (1989 : 111-112) ; C. Schrire (1992 a et b, 1993).
-
[40]
F. Schweitzer (1979) ; L. Webley (1992) ; J. Sealy et R. Yates (1994) ; C. Henshilwood (1996).
-
[41]
K. Sadr et al. (2003).
-
[42]
Ibid.
-
[43]
K. Sadr (2004).
-
[44]
K. Sadr (1998 : 118-119).
-
[45]
K. Sadr (2003 : 205-208).
-
[46]
D.S. Geddes (1985) ; J. Lewthwaite (1986) ; M. Zvelebil (1986) ; D. Mlekuz (2003).
-
[47]
K. Sadr (2004).
1 Le terme néolithique, qui désigne en général une période de l’âge de pierre caractérisée par la présence d’une économie de production basée sur l’agriculture et l’élevage [1], est utilisé par les archéologues pour toute l’Afrique à l’exception de l’extrémité australe du continent. Pourquoi cette absence ? Dans cet article, j’examine les raisons de cet évitement et essaie de montrer que l’introduction du concept de « néolithique » peut être opératoire. Originellement, on pensait que, sur le plan de l’évolution culturelle, les populations autochtones d’Afrique australe, à savoir les Bushmen, n’étaient jamais sortis du stade de chasseurs-cueilleurs paléolithiques. Le grand débat anthropologique et historiographique sur les « Bushmen du Kalahari [2] » (Kalahari Bushmen) a partiellement exorcisé cette idée dans le milieu archéologique, mais la littérature populaire et les dépliants touristiques continuent à dépeindre le Bushman comme un chasseur-cueilleur par excellence. Il se trouve même quelques archéologues pour continuer à prendre cette image pour argent comptant ! Ainsi, durant les trois dernières décennies, les ossements d’animaux domestiques trouvés dans les sites archéologiques bushmen ont souvent été interprétés comme les restes d’animaux volés ou de bétail reçu en guise de salaire de la part d’éleveurs proches, lesquels restaient pourtant invisibles dans les sites archéologiques. Ces éleveurs invisibles devaient être, estimait-on, des Khoekhoe venus de l’extrême nord de l’Afrique australe il y a environ 2 000 ans [3]. J’avance ici l’hypothèse que les immigrants khoekhoe sont arrivés à l’extrémité de l’Afrique australe à une période plus tardive [4], et que les premiers animaux domestiques présents en Afrique australe furent élevés par les chasseurs-cueilleurs bushmen eux-mêmes [5]. Remarquons aussi qu’il existe des exemples contemporains de « chasseurs-avec-bétail » en Afrique australe. Dans le Kalahari central, par exemple, les Bushmen ont, au cours du xxe siècle, élevé des chèvres et cultivé des melons [6]. Des « chasseurs-avec-bétail » ont existé également dans l’Europe préhistorique : l’élevage de bétail est bien connu dans le mésolithique méditerranéen [7]. En ce qui concerne l’Afrique australe, je suggère donc que ce type d’élevage de basse intensité représente la période néolithique.
Définitions du Néolithique
2 Le néolithique est la dernière phase de l’âge de pierre. C’est C.J. Thomsen qui, en 1836, inventa cette notion d’« âge de pierre », quand il créa son système des trois âges pour le classement des collections archéologiques du musée national de Copenhague. En 1865, dans son best-seller, Pre-historic Times, John Lubbock (Lord Avebury) divisa l’âge de pierre de Thomsen en deux périodes : l’ancienne (« paléolithique ») et la nouvelle (« néolithique ») [8]. Le paléolithique a été moins controversé que le néolithique. Pour Lord Avebury, le néolithique correspond à l’âge de la pierre polie, une période d’avancée technologique par rapport à la période de la pierre taillée du paléolithique. Les archéologues francophones travaillant en Afrique du Nord et de l’Ouest continuent à utiliser le mot néolithique dans son sens strictement technologique quand ils identifient les sites néolithiques par la présence d’outils en pierre polie et de céramiques [9]. Dans une acception plus large, le terme néolithique qualifie les cultures de l’âge de pierre possédant une économie de production fondée sur l’agriculture et/ou l’élevage, qu’elles aient ou non produit de l’outillage poli [10]. Hormis ces définitions portant sur la technologie et les conditions économiques, il existe une autre tendance dans l’interprétation du néolithique. Colin Renfrew et Paul Bahn illustrent cette approche chronologique, en considérant le néolithique comme une période de l’histoire de l’humanité, au cours de laquelle l’économie de production était connue. Ils parlent, par exemple, de squelettes néolithiques trouvés dans un site de chasseurs-cueilleurs au Niger [11] : ainsi des chasseurs ayant vécu pendant cette période peuvent être décrits comme néolithiques.
3 Comme il existe encore d’autres définitions et interprétations du terme néolithique, il n’est pas surprenant que certains chercheurs rejettent tout simplement le mot à cause de son manque de précision [12]. Mais ce refus semble bien inutile ; une définition, après tout, n’est pas elle-même l’objet défini ? Dans une certaine mesure, on peut définir le « néolithique » pour résoudre un problème spécifique. Comme dans tous les exercices de classification, il n’existe pas une seule définition qui soit appropriée : une définition peut seulement être utile ou inutile [13]. Aussi peut-on suggérer d’utiliser le mot néolithique dans le sens employé par Renfrew et Bahn pour désigner une période de l’histoire d’une région, période durant laquelle il existait déjà une économie de production, mais où n’étaient pas utilisés d’outils en métal. En bref, l’âge de pierre avec une économie de production. Cette dernière pouvait être agricole ou d’élevage, intensive ou modérée, et même mêlée à d’autres activités économiques telles que la chasse, la pêche ou la cueillette. Les céramiques, pierres polies et autres objets et technologies « avancés » peuvent également être présents, et donc aider à l’identification de la période, mais je ne les considère pas comme des caractéristiques nécessaires pour définir le néolithique.
Le néolithique manquant de l’Afrique australe
4 En Afrique, presque toutes les régions archéologiques ont une période néolithique. Il existe, entre autres exemples, un néolithique de tradition capsienne au Maghreb, le néolithique de Khartoum dans la vallée du Nil, le néolithique saharien, le néolithique pastoral de l’Afrique de l’Est, le néolithique du Congo, etc. Mais en Afrique australe, le mot est évité. Cela n’a pas toujours été le cas [14]. Louis Péringuey, le directeur du Musée national d’Afrique du Sud au début du xxe siècle, avait catalogué des pointes de flèches et des haches polies comme des objets néolithiques [15]. Dans son livre sur la préhistoire de l’Afrique du Sud publié en 1928, Miles Burkitt, le premier professeur d’archéologie à l’université de Cambridge, définissait la culture « Smithfield » comme néolithique [16]. Mais d’autres archéologues de son temps n’étaient pas d’accord avec cette appelation [17]. Ainsi, l’un des étudiants de Miles Burkitt, John Goodwin, premier archéologue professionnel d’origine sud-africaine et premier professeur d’archéologie à l’université de Cap Town, estimait-il que les outils de pierre polie, les céramiques, les restes d’animaux domestiques et les traces d’agriculture devaient être trouvés en « association complète » pour qu’une culture puisse être nommée néolithique [18]. Dès lors, « néolithique » n’était évidemment pas le terme adéquat pour qualifier les cultures préhistoriques de l’Afrique australe, telles du moins qu’elles étaient comprises à cette époque. En effet, entre 1920 et 1930, les traces d’une économie de production, les restes de bétail domestique ou de plantes cultivées, n’avaient jamais encore été trouvés dans un contexte archéologique de l’âge de pierre [19]. En 1929, Goodwin et son collègue C. Van Riet Lowe, qui devint plus tard le directeur du Bureau archéologique de l’Afrique du Sud, publièrent un article, qui encore aujourd’hui influence les archéologues d’Afrique australe. Ils avançaient l’idée selon laquelle la division de la préhistoire européenne en paléolithique, mésolithique, néolithique, âge de bronze, etc., n’était pas adaptée aux cultures moins évoluées de l’Afrique australe. Ils proposèrent alors la division de la séquence préhistorique de l’Afrique australe en un Earlier, Middle, et Later Stone Age [20], terminologie encore utilisée aujourd’hui.
5 Trente ans plus tard, J. Desmond Clark reprenait ces idées dans The Prehistory of Southern Africa. Il acceptait que le Later Stone Age se divisait en plusieurs cultures, mais précisait que, jusqu’à la fin de la période, les hommes étaient restés chasseurs-cueilleurs et ne possédaient ni animaux domestiques (sauf le chien) ni plantes cultivées. D’après J. D. Clark, les hommes du Later Stone Age, même s’ils disposaient de la technologie de la pierre polie et de la céramique, n’atteignirent jamais les niveaux économiques des hommes du néolithique du Proche-Orient et de l’Europe, ni même de l’Afrique du Nord-Est [21].
De l’arrivée des moutons
6 Au début des années 1970, des ossements de moutons commencèrent à être mis au jour sur les sites Later Stone Age dans la région du Cap occidental [22] : occasion à saisir pour que le mot néolithique, autrefois avancé par Péringuey et Burkitt, entre enfin dans le vocabulaire des archéologues d’Afrique australe. Mais la présence de ces ossements de moutons conduisit les archéologues (y compris moi-même pendant les années 1990) à chercher la trace d’éleveurs hottentots (khoekhoe) préhistoriques, sensés avoir conduit lesdits moutons jusqu’à leur destination finale. La question de l’origine des Hottentots était déjà posée depuis le début du xxe siècle. Certains croyaient que les Hottentots étaient venus d’Afrique de l’Est ou même de régions plus septentrionales, voire même de l’Égypte ancienne [23]. Les linguistes avaient suggéré une connexion entre la langue hottentote et les langues actuelles de la partie nord du Botswana [24]. L’historien Richard Elphick avait quant à lui proposé que les Hottentots du Cap, ou Khoekhoe comme on les appelle maintenant, avaient originellement quitté le nord du Botswana peu de temps avant l’arrivée des premiers Européens au Cap de Bonne-Espérance (fin du xve siècle) [25].
7 Les chercheurs espéraient si ardemment retrouver les traces des ancêtres préhistoriques des Khoekhoe que les ossements anciens de moutons identifiés dans les contextes préhistoriques au Cap furent rapidement acceptés comme témoignages de l’arrivée de ces éleveurs. Il aurait dû cependant apparaître, au cours des années 1970 et 1980, que les ossements de moutons étaient toujours retrouvés dans des abris en association avec des traces archéologiques de chasseurs-cueilleurs autochtones. En fait, aucun kraal (campement) préhistorique de plein air, du type connu par les sources écrites des xviie et xviiie siècles, n’a jamais pu être identifié. Malgré cela, la plupart des archéologues continuèrent à conserver l’idée que les immigrants khoekhoe avaient joué un rôle primordial dans l’introduction du bétail au Cap [26]. Certains chercheurs ont certes suggéré que des chasseurs-cueilleurs autochtones avaient pu adopter des animaux domestiques [27] et qu’un processus de déplacement autre qu’une migration d’éleveurs pouvait expliquer l’arrivée de ce bétail au Cap [28]. Mais l’opinion dominante s’est bientôt figée autour de l’idée selon laquelle les sites en plein air des immigrants khoekhoe n’avaient pas encore été trouvés parce que les éleveurs étaient des nomades n’ayant laissé aucune trace archéologique [29]. Ainsi fut-il admis que les os de moutons trouvés dans les abris des chasseurs-cueilleurs autochtones n’étaient que le résultat de vols perpétrés à l’encontre des éleveurs, ou bien peut-être le salaire obtenu de ces mêmes éleveurs, voisins mais non encore découverts [30].
8 Des sites paraissant révéler la présence d’éleveurs furent enfin mis au jour dans les années 1980. À cette époque, dans la vallée de la rivière Seacow, en plein centre de l’Afrique du Sud, Garth Sampson découvrit des centaines de cercles de pierres qui semblaient être des enclos à bétail [31]. Peu après, sur la côte ouest du pays, une abondance d’ossements de moutons et de tessons de céramiques était découverte dans les sites de plein air de Kasteelberg [32]. Depuis, l’endroit est souvent décrit comme un site d’éleveurs khoekhoe occupé au cours des 2 000 dernières années [33]. Des fouilles complémentaires dans les environs de Kasteelberg ont permis de mettre en évidence une possible distinction entre les traces des chasseurs-cueilleurs bushmen et celles des éleveurs khoekhoe [34]. Peu après, des sites vraisemblablement d’éleveurs ont été trouvés dans d’autres parties de l’Afrique australe. Par exemple, en Namibie, dans la vallée de la rivière Hungorob, dans le Brandberg, des sites en plein air d’éleveurs étaient identifiés par des cercles de pierres [35]. Plus au sud, l’archéologue Lita Webley a fouillé, dans le massif du Jakkalsberg, un site de plein air présentant un assemblage de restes d’animaux parmi lesquels se trouvaient plus de 90 % d’ossements de mouton et peut-être de chèvre [36]. Récemment, non loin de là, à Bloeddrift, un autre site d’éleveurs a été mis au jour, dans lequel plus de 70 % des restes osseux provenaient de bovidés de la taille de moutons et de chèvres [37].
9 Avec ces découvertes de sites préhistoriques attribués à des Khoekhoe, et sous l’influence de l’historien Richard Elphick et de la controverse sur les Bushmen du Kalahari, la réflexion s’est quelque peu déplacée vers la question des relations entre les éleveurs khoekhoe et les chasseurs-cueilleurs bushmen. Dans le débat « Khoisan » qui s’ensuivit, s’opposaient, d’une part, des chercheurs pensant que Khoekhoe et Bushmen avaient gardé leurs cultures et leurs économies distinctes [38], d’autre part, ceux qui pensaient que les deux groupes s’étaient mêlés dès l’arrivée des Khoekhoe [39], la culture « khoisan » se caractérisant de ce fait comme un mélange d’éleveurs et de chasseurs-cueilleurs sur une base économique. Néanmoins, les différents participants au débat étaient tous d’accord pour affirmer que l’élevage était arrivé en Afrique australe avec les immigrants khoekhoe.
Absence d’indices ou indice d’absence ?
10 De nouveaux résultats de la recherche indiquent cependant que la situation est plus complexe qu’on ne l’a pensé. Dans les provinces du Cap, les ossements de mouton datant des cinq premiers siècles de notre ère sont toujours trouvés dans des sites qui étaient incontestablement occupés par des autochtones. Les exemples classiques comme Die Kelders, Blombos et Spoegrivier sont déjà bien connus [40]. Sur la colline de Kasteelberg, les sites KBG et KBM incluent des os de mouton dans les niveaux datés du ier siècle de notre ère, associés à une industrie de la pierre taillée et un assemblage d’ossements d’animaux qui est à peine différent de ce que nous avons trouvé dans les couches plus anciennes de ces mêmes sites [41]. À part ces sites à l’évidence autochtones, et malgré une reconnaissance intensive du terrain, la mise au jour de plus de cent sites archéologiques et plus d’une centaine de datations au radiocarbone, il n’y a aucune indication de la présence d’éleveurs immigrants au sens propre, dans la région de Kasteelberg, pendant les cinq premiers siècles de notre ère. D’après une série de nouvelles datations [42], le site de KBA (toujours à Kasteelberg), riche en ossements de mouton et soi-disant occupé par de vrais éleveurs khoekhoe, n’est guère plus vieux que le vie siècle de notre ère. Et du point de vue des artefacts, il révèle les mêmes styles de tessons céramiques et d’outils en silex que les sites datant des cinq premiers siècles comme KBG et KBM. L’archéologie du premier millénaire autour de Kasteelberg ne livre donc aucun indice probant de l’arrivée d’une population immigrante au cours de cette période. L’abondance des ossements de mouton et des tessons de céramique à KBA et KBB, qui a été considérée comme la marque d’éleveurs khoekhoe, semble plutôt être le résultat d’activités spécifiques dans ces lieux, peut-être de festins [43].
11 Sur le site KBB, une rupture culturelle évidente apparaît dans la stratigraphie ; elle se produit vers le xe-xie siècle [44]. Cette rupture pourrait-elle correspondre à cette fameuse migration d’éleveurs qui, selon les linguistes, a forcément eu lieu et a introduit au Cap la langue khoekhoe ? Quoi qu’il en soit, on relève partout pour la période antérieure la même absence d’indices d’une population d’éleveurs immigrants khoekhoe [45]. Tous les sites du Later Stone Age datés du premier millénaire livrant des ossements de bétail (et la liste est assez longue) se laissent mieux interpréter comme des sites de chasseurs-cueilleurs autochtones ayant aussi utilisé le mouton, mais jamais de façon intensive. Ces faits ne sont pas sans évoquer quelques sites mésolithiques de l’Europe méditerranéenne [46].
12 Plus de trente ans se sont écoulés depuis la première découverte d’ossements de mouton dans un contexte de Later Stone Age en Afrique australe. On n’a pas, jusqu’à aujourd’hui, fourni la preuve que des immigrants khoekhoe avaient conduit ces premiers moutons à l’extrémité du continent. Le moment est donc peut-être venu de reconsidérer le rôle des Khoekhoe dans l’introduction du bétail et de l’élevage en Afrique australe. On peut en effet se demander si l’absence d’éléments attestant une migration il y a 2 000 ans ne constitue pas précisément une preuve qu’une telle migration n’a jamais eu lieu. Les connaissances actuelles tendent plutôt à accréditer l’idée que les premiers moutons présents en Afrique australe ont été élevés par des chasseurs-cueilleurs autochtones. Elles laissent aussi à penser qu’il y eut bien une période « néolithique » en Afrique australe, au cours de laquelle certaines idées relatives à une économie de production, au bétail, ainsi qu’aux nouvelles technologies de la céramique se sont diffusées rapidement à travers le sous-continent. Divers groupes de chasseurs-cueilleurs autochtones ont dû parfois adopter ces nouvelles idées et ces nouveaux animaux, et parfois pas. Dans quelques cas, comme à Kasteelberg et peut-être aussi dans le Jakkalsberg, il semble que les moutons et la céramique ont été considérés comme des biens prestigieux, peut-être utilisés comme un capital politique dépensé à l’occasion de grands festins [47]. Il est tout à fait possible que ces nouvelles idées et technologies se soient dispersées avec l’aide de groupes (nombreux ou pas) d’immigrants, venus de loin ou de près. Il est également envisageable que parmi ces immigrants se soient trouvés des gens qui parlaient une langue ancêtre du khoekhoe moderne. Mais les migrations, si elles ont eu lieu, plutôt que de livrer un modèle d’explication globale doivent être analysées et documentées au cas par cas, et leur nature et échelle doivent être expliquées. C’est pour cette raison que le mot « néolithique » peut être opératoire dans l’archéologie des premiers éleveurs en Afrique australe : ce terme ouvre la possibilité d’une diversité de processus dans l’origine de l’économie de production en Afrique australe. Une diversité que les concepts actuels ne permettent pas de penser. En outre, un âge néolithique en Afrique australe peut aussi nous aider à éliminer le préjugé selon lequel les Bushmen ne seraient jamais sortis du paléolithique.
Bibliographie
- Adams W.Y. et Adams E.W., Archaeological Typology and Practical Reality, Cambridge, Cambridge University Press, 1991.
- Aumassip G., « Neolithic of the Basin of the Great Eastern Erg », dans A. Close (ed.), Prehistory of Arid North Africa : Papers in Honor of Fred Wendorf, Dallas, Southern Methodist University Press, 1987, p. 235-258.
- Avebury Lord, Pre-historic Times, Londres, Williams et Norgate, 1900 (6e édition).
- Bleek D.F., Comparative Vocabularies and Bushman Languages, Cambridge, Cambridge University Press, 1929.
- Boonzaier E., Malherbe C., Smith A. et Berens P., The Cape Herders : a History of the Khoikhoi of Southern Africa, Le Cap et Johannesburg, David Philip, 1996.
- Brink J. et Webley L., « Faunal Evidence for Pastoralist Settlements at Jakkalsberg, Richtersveld, Northern Cape Province », Southern African Field Archaeology, 5, 1996, p. 70-79.
- Burkitt M.C., South Africa’s Past in Stone and Paint, Cambridge, Cambridge University Press, 1928.
- Camps G., Les civilisations préhistoriques de l’Afrique du Nord et du Sahara, Paris, Doin, 1974.
- Childe V.G., Man Makes Himself, Londres, Watts, 1936.
- Clark J.D., The Prehistory of Southern Africa, Londres, Penguin, 1959.
- Cooke C.K., « Evidence of Human Migrations from the Rock Art of Southern Rhodesia », Africa, 35, 1965, p. 263-285.
- Deacon H.J., Deacon J., Brooker M. et Wilson M., « The Evidence for Herding at Boomplaas Cave in the southern Cape, South Africa », South African Archaeological Bulletin, 33, 1978, p. 39-65.
- Deacon H.J. et Deacon J., Human Beginnings in South Africa, Le Cap et Johannesburg, David Philip, 1999.
- Deacon J., « Later Stone Age People and their Descendants in Southern Africa », in R.G. Klein (ed.), Southern African Prehistory and Palaeoenvironments, Rotterdam et Boston, A.A. Balkema, 1984, p. 221-329.
- Deacon J., « Weaving the Fabric of Stone Age Research in Southern Africa », in P. Robertshaw (ed.), A History of African Archaeology, Londres, James Currey, 1990, p. 39-58.
- Elphick R., Kraal and Castle, New Haven, Yale University Press, 1977.
- Elphick R., Khoikhoi and the Founding of White South Africa, Johannesburg, Raven, 1985.
- Fagan B.M., People of the Earth, New York, Longman, 1998 (9e edition).
- Fauvelle-Aymar F.-X., « Between the First Herders and the Last Herders : are the Khoekhoe Descendants of the Neolithic ’Hunters-with-Sheep’ ? », Before Farming (online version), 2004/4, article 5.
- Geddes D.S., « Mesolithic Domestic Sheep in West Mediterranean Europe », Journal of Archaeological Science, 12, 1985, p. 25-48.
- Gooch W.D., « The Stone Age of South Africa », Journal of the Royal Anthropological Institute, 11, 1881, p. 124-182.
- Goodwin A.J.H., « South African Neolithic Elements », Annals of the South African Museum, 27, 1929, p. 277-284.
- Goodwin A.J.H., Method in Prehistory, Claremont, South African Archaeological Society, 1953.
- Goodwin A.J.H. et Van Riet Lowe C., « The Stone Age Cultures of South Africa », Annals of the South African Museum, 27, 1929, p. 1-276.
- Henshilwood C., « A Revised Chronology for Pastoralism in Southernmost Africa : New Evidence of Sheep at c. 2000 b.p. from Blombos Cave, South Africa », Antiquity, 70, 1996, p. 945-949.
- Humphreys A.J.B., « A Preliminary Report on Test Excavations at Dikbosch Shelter I, Herbert District, Northern Cape », South African Archaeological Bulletin, 29, 1974, p. 115-119.
- Humphreys A.J.B. et Thackeray A.I., Ghaap and Gariep : Later Stone Age Studies in the Northern Cape, Le Cap, South African Archaeological Society, 1983.
- Ikeya K., « Goat Raising among the San in the Central Kalahari », African Studies Monograph, 14, 1993, p. 39-52.
- Jones N., The Stone Age in Rhodesia, Londres, Oxford University Press, 1926.
- Kent S., « The Current Forager Controversy : Real versus Ideal Views of Hunter-Gatherers », Man, 27, 1992, p. 45-70.
- Kent S., « Sharing in an Egalitarian Kalahari Community », Man, 28, 1993, p. 479-514.
- Kinahan J., « The Archaeological Structure of Pastoral Production in the Central Namib Desert », South African Archaeological Society Goodwin Series, 5, 1986, p. 69-82.
- Kinahan J., Pastoral Nomads of the Central Namib Desert, Windhoek, Namibia Archaeological Trust, 1991.
- Kinahan J., « The Rise and Fall of Nomadic Pastoralism in the Central Namib Desert », in T. Shaw, P. Sinclair, B. Andah et A. Okpoko (eds.), The Archaeology of Africa : food, Metals and Towns, Londres et New York, Routledge, 1993, p. 372-385.
- Ki-Zerbo J. (éd.), Methodology and African Prehistory. Unesco General History of Africa, Volume I (abridged edition), Paris, unesco, 1989.
- Klein R.G., « The Prehistory of Stone Age Herders in the Cape Province of South Africa », South African Archaeological Society Goodwin Series, 5, 1986, p. 5-12.
- Klein R.G. et Scott K., « The Fauna of Scotts Cave, Gamtoos Valley, South-Eastern Cape Province », South African Journal of Science, 70, 1974, p. 186-187.
- Lewthwaite J., « The Transition to Food Production : a Mediterranean Perspective », in M. Zvelebil (ed.) Hunters in Transition : Mesolithic Societies of Temperate Eurasia and their Transition to Farming, Cambridge, Cambridge University Press, 1986, p. 53-66.
- Meinhof C., « Ergebnisse der afrikanischen Sprachforschung », Archiv für Anthropologie, 9 (3-4), 1910, p. 200.
- Meinhof C., Die Sprachen der Hamiten, Hamburg, L. Friederichsen, 1912.
- Mlekud D., « Early Herders of the Eastern Adriatic », Documenta Praehistorica, 30, 2003, p. 139-151.
- Parkington J., « Changing Views of the Later Stone Age of South Africa », Advances in World Archaeology, 3, 1984, p. 89-142.
- Parkington J. et Poggenpowel C., « Excavations at De Hangen, 1968 », South African Archaeological Bulletin, 26, 1971, p. 3-36.
- Parkington J., Yates R., Manhire A. et Halkett D., « The Social Impact of Pastoralism in the Southwestern Cape », Journal of Anthropological Archaeology, 5, 1986, p. 313-329.
- Péringuey L., « The Stone Ages of South Africa », Annals of the South African Museum, 8, 1911, p. 1-218.
- Phillipson D.W., African Archaeology, Cambridge, Cambridge University Press, 1993.
- Renfrew C. et Bahn P., Archaeology, Londres, Thames et Hudson, 1991.
- Rickard J.-C., « Notes on some Neolithic Implements from South Africa », Cambridgeshire Antiquaries Society, 5, 1881, p. 64-74.
- Robertshaw P.T., « The Origins of Pastoralism in the Cape », South African Historical Journal, 10, 1978a, p. 117-133.
- Robertshaw P.T., « The Archaeology of an Abandoned Pastoralist Camp-Site », South African Journal of Science, 74, 1978b, p. 29-31.
- Sadr K., « The First Herders at the Cape of Good Hope », African Archaeological Review, 15, 1998, p. 101-132.
- Sadr K., « The Neolithic of Southern Africa », Journal of African History, 44, 2003, p. 195-209.
- Sadr K., « Feasting on Kasteelberg ? Early Herders on the West Coast of South Africa », Before Farming (online version), 2004/3, article 2.
- Sadr K., Smith A., Plug I., Orton, J. et Mütti B., « Herders and Foragers on Kasteelberg », South African Archaeological Bulletin, 58, 2003, p. 27-32.
- Sampson C.G., « A Prehistoric Pastoralist Frontier in the Upper Zeekoe Valley, South Africa », in M. Hall, G. Avery, D.M. Avery, M.L. Wilson and A.J.B. Humphreys (eds.), Frontiers : South African Archaeology Today, Cambridge, British Archaeological Reports International Series 207, 1984, p. 96-110.
- Schapera I., The Khoisan Peoples of South Africa : Bushmen and Hottentots, Londres, Routledge et Kegan Paul, 1930.
- Schrire C., « The Archaeological Identity of Hunters and Herders at the Cape over the last 2000 years : a Critique », South African Archaeological Bulletin, 47, 1992a, p. 62-64.
- Schrire C., « Cheap Shots, Long Shots and a River in Egypt : a Reply to Whitelaw et al. », South African Archaeological Bulletin, 47, 1992b, p. 132.
- Schrire C., « Assessing Oudepost 1 : a Response to Yates and Smith », Southern African Field Archaeology, 2, 1993, p. 105-106.
- Schrire C. et Deacon J., « The Indigenous Artefacts from Oudepost I, a Colonial Outpost of the VOC at Saldanha Bay, Cape », South African Archaeological Bulletin, 44, 1989, p. 105-113.
- Schweitzer F.R., « Archaeological Evidence for Sheep at the Cape », South African Archaeological Bulletin, 29, 1974, p. 75-82.
- Schweitzer F.R., « Excavations at Die Kelders, Cape Province, South Africa », Annals of the South African Museum, 78, 1979, p. 102-233.
- Smith A.B., « Seasonal Exploitation of Resources on the Vredenburg Peninsula after 2000 BP », in J. Parkington et M. Hall (eds.), Papers in the Prehistory of the Western Cape, South Africa, British Archaeological Reports International Series 332 (vol. ii), 1987, p. 393-402.
- Smith A.B., « On Becoming Herders : Khoikhoi and San Ethnicity in Southern Africa », African Studies, 49, 1990, p. 51-73.
- Smith A.B., Pastoralism in Africa, Johannesburg, Witwatersrand University Press, 1992.
- Smith A.B., Sadr K., Gribble Yates R., « Excavations in the South-Western Cape, South Africa, and the Archaeological Identity of Prehistoric Hunter-Gatherers within the last 2000 years », South African Archaeological Bulletin, 46, 1991, p. 71-91.
- Smith A.B., Halkett D., Hart T. et Mütti B., « Spatial Patterning, Cultural Identity and Site Integrity on Open Sites : Evidence from Bloeddrift 23, a Pre-colonial Herder Camp in the Richtersveld, Northern Cape Province, South Africa », South African Archaeological Bulletin, 56, 2001, p. 23-33.
- Smith A.B. et Jacobson L., « Excavations at Geduld and the Appearance of Early Domestic Stock in Namibia », South African Archaeological Bulletin, 50, 1995, p. 3-14.
- Smith B. et Ouzman S., « Taking Stock : Identifying Khoekhoen Herder Rock Art in Southern Africa », Current Anthropology, 45, 2004, p. 499-526.
- Solway J.-S. et Lee R.B., « Foragers, Genuine or Spurious ? », Current Anthropology, 31, 1990, p. 109-146.
- Stow G.W., The Native Races of South Africa, Londres, Swan Sonnenschein, 1905.
- Tanaka J., « Subsistence Ecology of Central Kalahari San », in R.B. Lee et I. De Vore (eds.), Kalahari Hunter-Gatherers : Studies of the !Kung San and their Neighbors, Cambridge, Harvard University Press, 1976. p. 98-120.
- Theal G., History of South Africa, volume I : Ethnography and Condition of South Africa before AD 1505, Londres, George Allen et Unwin, 1910.
- Vaufrey R., Préhistoire de l’Afrique, tome 1, Maghreb, Paris, Massonet, 1955.
- Wadley L., « Big Elephant Shelter and its Role in the Holocene Prehistory of Central South West Africa », Cimbebasia Series B, 3(1), 1979, p. 1-76.
- Webley L., « Early Evidence for Sheep from Spoegrivier Cave, Namaqualand », Southern African Field Archaeology, 1, 1992, p. 3-13.
- Webley L., « Jakkalsberg A and B : the Cultural Material from two Pastoralist Sites in the Richtersveld, Northern Cape », Southern African Field Archaeology, 6, 1997, p. 3-20.
- Westphal E.O.J., « The Linguistic Prehistory of Southern Africa », Africa, 33, 1963, p. 237-264.
- Wilmsen E.N., Land Filled with Flies : a Political Economy of the Kalahari, Chicago, University of Chicago Press, 1989.
- Wilmsen E.N. et Denbow J.R., « Paradigmatic History of San-speaking Peoples and Current Attempts at Revision », Current Anthropology, 31, 1990, p. 489-524.
- Yates R. et Smith A., « A Reevaluation of the Chronology of Oudepost : a Reply in part to Schrire », South African Archaeological Bulletin, 48, 1993a, p. 52-53.
- Yates R. et Smith A., « Ideology and Hunter/Herder Archaeology in the South Western Cape », Southern African Field Archaeology, 2, 1993b, p. 96-104.
Notes
-
[*]
Karim Sadr est « Senior Lecturer » à la School of Geography, Archaeology and Environmental Studies de l’Université du Witwatersrand, Johannesburg (Afrique du Sud). Le présent article reprend certaines idées énoncées dans K. Sadr (2003) et développées dans une conférence faite à Toulouse et à Aix-en-Provence en 2004 dans le cadre du programme « Archives Khoisan ».
-
[1]
J. Ki-Zerbo (1989 : 186).
-
[2]
E. Wilmsen (1989) ; E. Wilmsen et J. Denbow (1990) ; J. Solway et R. Lee (1990).
-
[3]
R. Elphick (1985 : 13) ; A. Smith (1992 : 94-95).
-
[4]
K. Sadr (1998 : 110-117) ; voir aussi R. Elphick (1977 : 12-13) ; F-X. Fauvelle-Aymar (2004).
-
[5]
K. Sadr (2003).
-
[6]
J. Tanaka (1976 : 100) ; S. Kent (1992 : 51-52 ; 1993 : 481-485) ; K. Ikeya (1993).
-
[7]
D.S. Geddes (1985) ; J. Lewthwaite (1986) ; D. Mlekuz (2003).
-
[8]
Lord Avebury (1900 : 2-3).
-
[9]
R. Vaufrey (1955 : 368) ; G. Camps (1974 : 217) ; G. Aumassip (1987 : 238).
-
[10]
V.G. Childe (1936 : chapitre 5) ; B. Fagan (1998 : 230).
-
[11]
C. Renfrew et P. Bahn (1991 : 386).
-
[12]
D. Phillipson (1993 : 5).
-
[13]
W.Y. Adams et E.W. Adams (1991 : 240).
-
[14]
W.D. Gooch (1881) ; J.C. Rickard (1881) ; J. Deacon (1990 : 41).
-
[15]
L. Péringuey (1911 : 82).
-
[16]
M. Burkitt (1928 : 102).
-
[17]
N. Jones (1926 : 22) ; J. Deacon (1990 : 41).
-
[18]
J. Goodwin (1929 : 277).
-
[19]
L. Péringuey (1911 : 145) avait déjà trouvé des os de mouton dans le site de Hawston, qui date du Later Stone Age.
-
[20]
J. Goodwin et C. Van Riet Lowe (1929).
-
[21]
J.D. Clark (1959 : 185).
-
[22]
J.E. Parkington et C. Poggenpoel (1971) ; F. Schweitzer (1974) ; R. Klein et K. Scott (1974) ; A. Humphreys (1974) ; voir aussi R. Klein (1986 : table 1).
-
[23]
G. Stow (1905 : 267-268) ; G. Theal (1910 : 80-82) ; C. Meinhof (1910, 1912) ; I. Schapera (1930 : 43) ; C.K. Cooke (1965).
-
[24]
D.F. Bleek (1929) ; E.O.J. Westphal (1963 : 250-252).
-
[25]
R. Elphick (1977 : 11-13).
-
[26]
P. Robertshaw (1978a : 132) ; A. Humpreys et A. Thackeray (1983 : 294) ; J. Parkington (1984 : 122) ; H. Deacon et J. Deacon (1999 : 177).
-
[27]
F. Schweitzer (1974 : 80) ; H. Deacon et al. (1978 : 39).
-
[28]
J. Deacon (1984 : 269, 279) ; R. Klein (1986 : 9) ; J. Kinahan (1993 : 375-377).
-
[29]
P. Robertshaw (1978b) ; H. Deacon et al. (1978 : 57) ; L. Wadley (1979 : 54) ; J. Deacon (1984 : 275) ; J. Parkington et al. (1986 : 317-318) ; J. Kinahan (1986 : 80) ; A. Smith et L. Jacobson (1995 : 12). Le fait que les sites en plein air des chasseurs-cueilleurs également nomades soient facilement trouvables, n’a évidemment pas troublé les partisans de l’immigrant khoekhoe.
-
[30]
Par exemple J. Parkington et C. Poggenpoel (1971 : 22-23).
-
[31]
G. Sampson (1984 : 108).
-
[32]
R. Klein (1986 : 9-10) ; A. Smith (1987 : 393, 395).
-
[33]
E. Boonzaier et al. (1996 : 17-27).
-
[34]
A. Smith et al. (1991 : 89-90).
-
[35]
J. Kinahan (1993 : 379).
-
[36]
J. Brink et L. Webley (1996) ; L. Webley (1997).
-
[37]
A. Smith et al. (2001).
-
[38]
A. Smith (1990) ; A. Smith et al. (1991 : 89-90) ; R. Yates et A. Smith (1993 a et b).
-
[39]
R. Elphick (1977 : 23-41) ; C. Schrire et J. Deacon (1989 : 111-112) ; C. Schrire (1992 a et b, 1993).
-
[40]
F. Schweitzer (1979) ; L. Webley (1992) ; J. Sealy et R. Yates (1994) ; C. Henshilwood (1996).
-
[41]
K. Sadr et al. (2003).
-
[42]
Ibid.
-
[43]
K. Sadr (2004).
-
[44]
K. Sadr (1998 : 118-119).
-
[45]
K. Sadr (2003 : 205-208).
-
[46]
D.S. Geddes (1985) ; J. Lewthwaite (1986) ; M. Zvelebil (1986) ; D. Mlekuz (2003).
-
[47]
K. Sadr (2004).