« Le mot français « marron » vient de l’espagnol cimarron [qui] désignait le bétail échappé dans les collines d’Hispaniola. » C’est l’animal domestique qui retourne à l’état sauvage. « Puis il a servi à qualifier les esclaves amérindiens qui fuyaient les Espagnols. À la fin des années 1530, il a commencé à s’appliquer exclusivement aux fugitifs afro-américains. » « Le marronnage est inhérent au système esclavagiste » affirme l’historienne de la Guyane française Marie Polderman et existe dès les premiers temps de l’esclavage.
Les colons avaient pris pour habitude, en Guyane notamment, de distinguer le grand marronnage du petit marronnage. Cette distinction grand/petit est une hiérarchie construite par rapport à l’intérêt économique de l’esclave. Le grand marronnage désignait une perte définitive de la marchandise tandis que le petit marronnage faisait référence à une évasion temporaire n’excédant pas un mois. Mais, de notre point de vue et pour notre propos, nous ne souhaitons pas faire de hiérarchie entre ces deux types de marronnage et allons tenter de leur donner une autre terminologie.
Le grand marronnage désignait la fuite définitive avec la vie servile, fuite accompagnée généralement de révoltes sanglantes. Les esclaves partaient sur le fleuve, en forêt, ou en montagne, c’est-à-dire en milieu hostile. Ils y reconstruisaient une communauté basée sur les réminiscences des cultures africaines. C’est la Guyane Hollandaise, actuel Surinam, qui connut un grand marronnage important et la construction de communautés noires marronnes diverses comme le…