HOMME DE CARREFOURS ET DE TRAVERSÉES, Alexis Peskine est un plasticien français tout à fait emblématique d’une création afropéenne faite d’hybridations et de recyclages, prise dans une tension triangulaire entre trois continents, l’Europe, l’Afrique et les Amériques. Né d’un père franco-russe et d’une mère afro-brésilienne, Alexis Peskine, part faire des études d’arts aux États-Unis dans les années 2000 et déploie aujourd’hui ses recherches plastiques au Sénégal.
Son travail plastique interroge avec force cet éclatement diasporique, tout en ramenant le cœur névralgique de son appartenance française qui s’est affirmée lors de son séjour américain. Le corps est au centre de ses compositions qui convoquent avant tout des personnages, ou plutôt des figures photographiques, parfois célèbres, auxquelles l’artiste impose d’abord une mise en scène, puis une transformation, un traitement plastique particulier qui passe par l’exacerbation des contrastes, le découpage des lignes et par la perforation de l’image. Alexis Peskine a en effet développé une technique particulière, celle de l’acu-painting (ou acupeinture) qui consiste à planter des centaines de clous selon le principe de la sérigraphie, en les enfonçant plus ou moins profondément, dans les ombres et reliefs photographiques afin de donner un effet 3D aux portraits sur lesquels il travaille.
Alexis Peskine interroge d’abord les replis de la couleur sur le territoire des origines, jouant de la silhouette comme d’un territoire, inventant une géographie des corps…