La grève générale contre la vie chère de février-mars 2009 qui paralysa la Guadeloupe et la Martinique pendant près de quarante jours, a donné à ces deux îles une visibilité inédite dans les médias nationaux. Ces lieux avant tout connus pour leur intérêt touristique ou encore pour la violence de leurs cyclones, révélaient subitement l’étendue de leurs problèmes socio-économiques. Derrière les images idylliques existait donc une autre réalité, celle des conditions de vie difficiles que ce mouvement dénonçait. Les revendications sociales, les manifestations qui ont mobilisé des milliers de personnes, de même que les nuits de violence, ont attiré les projecteurs sur cette région ultramarine, alors que l’on se souciait peu jusqu’alors des difficultés que vivaient ses habitants. Ces événements étaient la manifestation d’une remise en cause du fonctionnement de la société ainsi que du rapport entre ces îles et la France. En réponse, l’État français organisa les États généraux des Outre-Mer, puis décréta que 2011 serait « l’Année des Outre-Mer ».
Parmi les cent dix manifestations culturelles, économiques, sportives, musicales, institutionnelles prévues dans l’hexagone et dans les territoires d’Outre-Mer à l’occasion de cette année 2011, nous retiendrons deux expositions relevant des arts plastiques. Tout d’abord l’exposition au Grand Palais « Césaire, Lam, Picasso », qui s’est tenue du 16 mars au 6 juin 2011 dans ce haut lieu de l’art, montrant l’aspect déterminant de la rencontre de ces trois grandes figures du X…