Paris et francophonie, centre et périphérie – les auteurs africains rêvent toujours de la gloire, de l’argent et du lectorat universel qu’apporterait une publication dans une “grande maison parisienne”. Mirages ou réalités ?
Le calcul est vite fait : là où les éditeurs africains nous disent recevoir en moyenne 50 manuscrits par an, les éditeurs français publiant de la littérature africaine évoquent des chiffres allant de 150 à 250 manuscrits, dont seuls quelques titres seront publiés. Pourquoi cet engouement pour les éditeurs français ? Droits d’auteurs alléchants, chiffres de vente mirobolants, accès à la gloire par les pages littéraires des journaux français ?
Les pratiques des éditeurs africains et français ne sont pourtant pas si différentes que cela. Que ce soit en France ou en Afrique, le pourcentage de droits d’auteur demeure dans une fourchette de 7 à 12%, en fonction de la renommée de l’auteur.. Cependant, le prix de vente moyen du livre est sensiblement inférieur en Afrique, autour de 3 000 francs CFA pour un roman, là où une première édition publiée en France coûtera entre 15 et 20 euros (10 000 à 13 000 CFA). La pratique des “à-valoir”, avances sur les droits d’auteur pouvant aller de quelques centaines à plusieurs milliers d’euros, est inexistante en Afrique. Cet écart économique sera éventuellement creusé par les “produits dérivés” : ateliers d’écriture, conférences, salons du livres et lectures qui permettent à l’auteur d’engranger des revenus supplémentaires, souvent supérieurs aux droits d’auteurs…