Comme le tabac, le livre entre en contrebande. Le livre n’est évidemment pas nocif et il ne fait pas mourir un lecteur sur deux. Au contraire, le manque de livres, d’accès à la connaissance, aurait plutôt l’effet inverse, faire mourir par ignorance un humain sur deux. Les librairies formelles sont peu nombreuses, mais les librairies “par terre” ou “au poteau” abondent.
Les librairies formelles sont peu nombreuses : 75 dans les 19 pays. Elles sont concentrées dans les capitales et les grandes villes provinciales africaines. Elles vendent surtout des livres scolaires au moment de la rentrée scolaire et divers matériel de papeterie à côté des autres livres. Elles emploient plus de 800 personnes en moyenne par an, dont la moitié en contrat à durée indéterminée et l’autre moitié en emploi saisonnier pendant la période scolaire. L’essentiel de leur chiffre d’affaires est fait pendant cette même période, soit 40 % à 75 % en scolaire et parascolaire. Peu de librairies présentent l’ensemble de la production éditée sur le continent africain. Ce constat est principalement dû au manque d’information, mais aussi aux coûts de transport bien trop élevés et à l’insuffisance de réseaux de diffusion et de distribution des livres à l’intérieur des pays, mais aussi entre eux. Les douze réseaux de distribution repérés sont spécialisés dans la distribution de la presse (française), du livre scolaire (importé) et autres livres (souvent importés). Les quatre plus importants réseaux sont des filiales d’Hachette - la présence de ces réseaux est d’ailleurs frappante dans les pays où Hachette a des participations dans le capital de maisons d’édition et/ou des complicités établies…