L’esthétique vohou-vohou et son utilisation de matériaux contrastant avec l’enseignement académique marque l’évolution de l’art contemporain ivoirien : histoire d’une fructueuse réaction.
Directement issu de l’art européen, plus particulièrement français, l’art contemporain ivoirien reflète les aspirations socio-politiques d’un peuple en quête d’identité, d’un nouveau modèle de beauté.
Historiquement, il commence avec la colonisation et la fondation de la Côte d’Ivoire, à suite de la conférence de Berlin de 1885. Cet acte fondateur marque à la fois le début de la culture européenne en Côte d’Ivoire et l’origine de la création plastique contemporaine.
Les premières transformations sociales sont le fait des architectes qui vont modifier le visuel de l’habitat. Très vite, à côté des villages traditionnels et des mosquées du nord, poussent des cités urbaines dessinées par des urbanistes français. On s’adapte avec une technique et un matériau nouveau (béton, acier, verre) à des contraintes climatiques. La chaleur excessive des tropiques amène les architectes à concevoir un style de maisons qui se caractérise par une recherche d’ombre et de ventilation naturelle.
Soulignons que ce style de maisons a été emprunté aux colons espagnols d’Amérique du Sud, qui avaient des préoccupations similaires. La monumentalité, style d’architecture classique dans les régimes d’imposition est ici de mise. Il s’agit dans la conception de l’habitat de marquer déjà la différence entre le dominateur et le dominé…