Notes
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[1]
Les IFI sont la Banque mondiale et le Fonds monétaire international.
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[2]
Dans la mesure où le secteur tertiaire (principalement constitué d’activités de transport et de communication) contribue à hauteur d’environ 80 % du PIB national, la baisse des activités portuaires qu’enregistre Djibouti en raison de la trêve signée en 1993 entre l’Érythrée et l’Éthiopie, qui permet à cette dernière d’accéder à la mer via le port d’Assab, affecte durement la situation économique du pays.
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[3]
Le taux de croissance du PIB réel est en effet de – 3,9 % en 1993, de – 2,9 % en 1994 et de – 3,1 % en 1995.
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[4]
De nombreux navires sont continuellement en attente de déchargement aux terminaux vraquiers et à conteneurs. De plus, les aires de stockages sont dépassées et la gestion des stocks fait défaut.
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[5]
À la fin des années 1990, le PAID est en situation de break-even, signifiant qu’il a juste atteint le seuil de rentabilité.
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[6]
Un fait remarquable pour la sous-région est qu’à Djibouti, le change est libre et les transferts de fonds ne sont pas soumis à autorisation (Cabanius, 2003).
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[7]
Celle-ci est un partenaire de longue date du PAID puisqu’elle y intervient depuis 1975 au travers de différentes subventions et prêts.
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[8]
Le PAID est depuis la loi du 5 novembre 1980 un établissement public à caractère industriel et commercial (EPCIC), doté d’une personnalité morale et d’une autonomie financière et soumis au contrôle économique et financier de l’État.
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[9]
Un contrat de gestion accorde à un opérateur la gestion d’une entreprise publique sans qu’il soit responsable de la propriété des actifs et des investissements, contrairement à un contrat de concession.
-
[10]
Cela a permis à Dubaï d’obtenir des concessions portuaires importantes et convoitées à Sokhna (Égypte) et Dakar (Sénégal) en 2007, puis à Djen Djen et Alger en 2008. Au total, avec Doraleh, ce sont près de trois milliards de dollars qui ont été engagés dans le secteur portuaire en Afrique par Dubaï (Jeune Afrique, 2009, p. 72).
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[11]
Il opère dans 43 terminaux répartis dans 28 pays et a géré 48 millions d’équivalent 20 pieds (EVP) en 2008. Sa politique de développement ne s’arrête pas là puisqu’en octobre 2008, le groupe comptait 13 nouveaux projets dans son portefeuille et avait pour objectif d’accroître sa capacité de traitement afin d’atteindre un niveau de 90 millions d’EVP en 2017.
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[12]
Cette gestion ne concerne pas l’ensemble des activités du PAID puisque l’unité vraquière a été mise en concession en 2000 au profit de la Société djiboutienne du terminal vraquier (SDTV) du groupe MIDROCK.
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[13]
Capable d’attirer les navires de dernière génération tel que le M/S Emma Maersk créé en 2006 avec 14 000 EVP, 397 mètres de longueur et dont les tirants d’eau sont supérieurs à 15 mètres. L’autre particularité africaine du TC est la concentration des activités de conteneurs en un seul et même port.
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[14]
Le COMESA est une zone de libre-échange composée de 19 pays membres représentant 380 millions d’habitants et un PNB de 203 milliards de dollars.
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[15]
L’apport en fonds propres du PAID au terminal à conteneur de Doraleh a été permis par les dividendes perçues dans le cadre du contrat de gestion.
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[16]
Accroissement de la zone franche, réorganisation de la maintenance, mise en place d’un système moderne de gestion, agrandissement des terre-pleins du terminal à conteneurs.
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[17]
Étant donné que cette somme comprend les investissements réalisés par le PAID au TC de Doraleh (83 milliards de dollars), seuls 40 milliards de dollars ont été effectivement investis au PAID, hors unité vraquière concédée à la SDTV qui a notamment construit un nouveau terminal vraquier en 2006 pour 39 milliards de dollars.
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[18]
Alors que port était en situation de sureffectif, l’État a insisté pour que le partenariat public-privé n’entraîne pas de licenciement étant donné le taux de chômage important qui règne à Djibouti (59 % en 2002). Cet aspect est intéressant dans la mesure où les privatisations s’accompagnent généralement d’un impact négatif sur l’emploi.
-
[19]
Les capacités du PAID en hydrocarbures étant jugées suffisantes.
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[20]
Via l’Autorité des ports et zones franches de Djibouti qui se charge de réguler, gérer et contrôler les activités liées aux zones franches.
-
[21]
Il dispose à ce jour d’un quai d’une longueur de 1 050 mètres comprenant trois postes de mouillage (18 mètres de tirant d’eau) et équipé de six portiques de quais super post panamax et de 18 portiques de parc.
-
[22]
Une seconde phase a été prévue, couvrant la période 2012-2016, et vise un volume de trois millions d’EVP grâce à une extension du quai et à l’acquisition de portiques supplémentaires.
-
[23]
Via l’autorité des ports et zones franches de Djibouti (DPFZA).
-
[24]
Depuis 2000, les relations avec Dubaï n’ont cessé de se renforcer : à la reprise des activités portuaires du pays s’ajoutent la gestion de l’aéroport, la construction de l’unique hôtel cinq étoiles du pays et la participation de l’Émirat au capital de Daallo Airlines. Ainsi, Dubaï a investi plus d’un milliard de dollars sur Djibouti, un montant supérieur au PIB du pays.
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[25]
En réalisant une vidéo promotionnelle du TC de Doraleh et en organisant la 7e conférence de la Coopération portuaire panafricaine en 2008.
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[26]
En juillet 2009, la productivité horaire du TC est de 35 mouvements par portique.
-
[27]
Pour comparaison, toutes les zones franches de Djibouti employaient 1 005 personnes à temps plein en 2009.
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[28]
Il s’agit d’emplois à plein-temps auxquels s’ajoutent une trentaine d’emplois créés par la sous-traitance de certaines activités d’HDTL (entretien, nettoyage, sécurité).
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[29]
Alors que l’impact sur l’emploi est déjà significatif, il pourrait prendre davantage d’ampleur dans les années à venir si la phase 2 venait à être réalisée.
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[30]
Ce montant inclut les dividendes et la redevance versée par DCT.
-
[31]
Le port de Berbera est non seulement incapable d’accueillir des navires de grande taille mais enregistre aussi un manque vital d’équipements pour la manutention des marchandises.
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[32]
Comme l’indique un ministre sénégalais, seule Nakheel, l’une des branches de DW, serait confrontée à des difficultés importantes.
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[33]
À titre d’exemple, les arriérés de l’État vis-à-vis d’Électricité de Djibouti représentaient 55 % du chiffre d’affaires en 2001.
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[34]
Pour comparaison, le prix moyen du KWH à Djibouti était 0,25 dollar contre 0,05 dollar en Éthiopie en 2004.
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[35]
C’est confirmé par le directeur général du PAID : « Les gens reprennent confiance car les projets exceptionnels sont possibles. Songez qu’il y a encore dix ans, tout cela était impensable » (Afrique magazine, 2008, p. 116).
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[36]
Parmi lesquels Al Noor city, le raccordement au réseau électrique éthiopien, l’électricité géothermique, la phase 2 du TC, le dessalement de l’eau de mer, la raffinerie de pétrole, la ligne de chemin de fer électrifiée.
-
[37]
Or, la rentabilité d’une telle ligne nécessiterait un trafic annuel de 5 à 10 millions de tonnes. En 2007, celui-ci était de 23 600 tonnes.
- [38]
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[39]
World Peace Foundation (2010), Combating Maritime Piracy. A Policy Brief with Recommendations for Action, 26 janvier. La World Peace Foundation est un think-tank international réunissant des universitaires, des diplomates, des avocats, des officiers de l’armée et des partenaires maritimes travaillant entre autre sur un programme visant à lutter contre la piraterie (www. worldpeacefoundation.org).
-
[40]
Lettre d’informations stratégiques et de défense TTU (www.ttu.fr).
1Confronté à une crise économique dès le début des années 1990, Djibouti est contraint de faire appel aux institutions financières internationales (IFI [1]) qui prescrivent notamment la privatisation du secteur portuaire en contrepartie de leur assistance. Quelques années plus tard, la relance du conflit éthio-érythréen offre à Djibouti la possibilité de voir transiter par son port l’essentiel du trafic éthiopien, et fait alors émerger une forte volonté politique de la part des autorités locales de développer le secteur portuaire.
2Après plusieurs négociations difficiles, Djibouti s’accorde finalement avec des partenaires dubaïotes pour remettre le port autonome international de Djibouti (PAID) en état et créer un autre complexe portuaire à proximité de la capitale. Alors qu’il était affaibli par la concurrence régionale, en raison de son état médiocre, le secteur portuaire djiboutien figure aujourd’hui comme l’un des plus modernes d’Afrique de l’Est.
3Quelles sont les raisons d’un tel succès ? Risque-t-il d’être affecté par la crise financière récente et la concurrence accrue des ports régionaux ? Plus globalement, quelles en sont les limites ? Dans un premier temps, l’article s’intéresse aux déterminants de l’essor portuaire djiboutien. Dans un second temps, il analyse les ambitions des différents projets portuaires djiboutiens et étudie leur mise en œuvre. Pour finir, il se concentre sur les bons résultats enregistrés par ces projets et interroge la durabilité d’un tel succès.
Les déterminants de l’essor portuaire djiboutien
4Un contexte favorable. À Djibouti, bien que la privatisation des établissements publics ait été acceptée par les autorités, elle résulte pour beaucoup de l’initiative des IFI qui interviennent dans le pays depuis le milieu des années 1990. Le projet de privatisation du PAID s’inscrit dans ce cadre puisqu’il résulte d’une volonté politique et de l’influence des bailleurs de fonds.
5Étant confronté, dès le début des années 1990, à une crise économique sans précédent, Djibouti est contraint de conclure des accords avec le FMI en 1996, puis avec la Banque mondiale en 1997. En effet, la dégradation de l’économie djiboutienne intervient avec des problèmes aussi bien internes (multiplication des conflits internes dans le nord du pays) qu’externes (réduction de l’aide publique au développement, concurrence régionale accrue du port d’Assab [2], afflux de réfugiés de Somalie et d’Éthiopie). Au total, sur la période 1992-1996, la situation économique se dégrade fortement et le PIB se contracte [3]. En contrepartie de leur assistance technique et financière, les IFI prescrivent un ensemble de réformes structurelles visant notamment à permettre une participation plus large du secteur privé dans l’économie via le désengagement de l’État. La gestion du PAID étant particulièrement marquée par l’interventionnisme étatique, les IFI l’inscrivent dès 1996 sur la liste des entreprises à privatiser.
6L’éclatement de la guerre éthio-érythréenne en 1998, qui entraîne la fermeture du port d’Assab en Érythrée et le transfert intégral vers le PAID du trafic de marchandises à destination de l’Éthiopie, a aussi joué un rôle essentiel dans le processus de privatisation du PAID (tableau 1). En effet, cela a provoqué l’émergence d’un consensus national en faveur de la réforme du PAID pour qu’il devienne un port efficient et opérationnel, doté d’équipements modernes et performants et d’un système de gestion efficace permettant une bonne productivité. Or, à cette époque, le PAID n’est pas en mesure de répondre à l’augmentation de la demande éthiopienne de transport en raison de carences de gestion et d’infrastructures et d’interventions répétées de l’État [4]. Cela nuit considérablement à sa compétitivité qui se voit ébranlée davantage par la mise en route, depuis 1995, des ports privés d’Aden et de Salalah, ainsi que par une situation financière difficile [5]. Les perspectives de croissance en Éthiopie finissent de persuader les autorités djiboutiennes de chercher un partenaire crédible à qui confier le PAID, véritable poumon de l’économie nationale.
Djibouti, porte de l’Afrique de l’Est
Djibouti, porte de l’Afrique de l’Est
Évolution du trafic de marchandises au PAID entre 1997 et 2003
Évolution du trafic de marchandises au PAID entre 1997 et 2003
7En somme, bien qu’initiée par les bailleurs de fonds, la mise en gestion privée du PAID s’explique surtout par la forte volonté des autorités djiboutiennes de satisfaire et sécuriser durablement le transit du trafic éthiopien par le port de Djibouti, qui représente à lui seul près de 80 % du trafic du PAID, et 70 % de ses recettes en 2002 (Cabanius, 2003). Mais, d’autres facteurs tels que la forte proximité du PAID avec la capitale éthiopienne, la bonne qualité de ses infrastructures comparée à celles du port de Berbera, seul autre port que peut utiliser l’Éthiopie en attendant la normalisation des relations avec l’Érythrée, la stabilité politique et le climat très favorable aux affaires [6] qui règne à Djibouti depuis des décennies, ont également joué un rôle important.
8Le choix d’un partenaire sérieux. Dans ce contexte favorable, les bailleurs internationaux et bilatéraux ont engagé des moyens financiers et techniques pour accompagner et superviser la privatisation du port. Ainsi, à l’appui déjà fourni par la Banque mondiale et le FMI, s’ajoute en 1999 une subvention d’assistance technique octroyée par l’AFD [7]. Ces bailleurs s’accordent sur le fait que le statut d’établissement public du PAID [8] doit être modifié en société anonyme afin de permettre l’ouverture de son capital au privé et de rapprocher sa gestion de celle d’une entreprise privée. En outre, les bailleurs ont prêté une attention particulière à la mise en place d’appels d’offres dans le but de favoriser une attribution transparente des contrats de privatisation et de faire jouer la concurrence. Enfin, étant donné les besoins de financement du port, les bailleurs ont envisagé sa mise en concession ou sa privatisation totale.
9Bien que des efforts aient été réalisés par le gouvernement en matière de réforme du cadre légal dans lequel opèrent les entreprises publiques, le processus de privatisation du PAID s’est fortement éloigné du plan initial des bailleurs, provoquant leur mécontentement et l’interruption de leur assistance. D’une part, le statut du PAID n’a pas été transformé en société anonyme, ce qui facilite l’intervention de l’État et lui évite de mener une réforme trop lourde, d’autre part, l’attribution du contrat n’a fait l’objet d’aucun appel d’offres international. Enfin, contrairement aux prescriptions des bailleurs, l’État a accordé, de gré à gré, un contrat de gestion et non de concession en 2000 à la société dubaïote Dubaï Port International (DPI) [9].
10Ce choix de l’État djiboutien a paru surprenant en raison de ses relations privilégiées avec la France, il s’explique par le fait que les sociétés françaises qu’il avait sollicitées ont toutes décliné son offre, à son grand regret. Celles-ci étaient non seulement confrontées à de sérieux problèmes internes (mouvements sociaux des dockers, notamment), mais pas persuadées de l’intérêt que représentaient Djibouti et son port, elles n’étaient pas non plus intéressées par l’offre du gouvernement.
11Djibouti a toujours eu un œil tourné vers les pays du Golfe avec qui il entretient de bonnes relations grâce aux contacts établis par l’homme de confiance du président Abdourahman Boreh, auprès de Dubaï. Après le refus des sociétés françaises, celui-ci a pu introduire les autorités djiboutiennes auprès des émiratis dubaïotes. Pour la présidence, cela représentait une opportunité de sortir du « carcan » Djibouti-Paris et de diversifier ses partenaires économiques afin de devenir le centre névralgique de l’Afrique de l’Est (Afrique magazine, 2008).
12Pressé de moderniser son port, Djibouti a été non seulement séduit par les ambitions portuaires de Dubaï et sa solidité financière mais aussi par son savoir-faire reconnu dans le monde entier. En effet, Dubaï affiche depuis la création de DPI en 1999 une volonté forte de développer ses activités portuaires à l’international et de devenir un acteur incontournable dans ce domaine. Dans ce but, il conçoit ses investissements dans le domaine portuaire comme de véritables partenariats de développement avec les États, et diffuse un message clair aux dirigeants africains assurant que le choix de DPW (Dubaï Port World) comme opérateur permet au pays de disposer ensuite de toute la puissance économique de l’Émirat [10].
13Alors qu’il ne gérait que six terminaux en 2005 Dubaï, via sa filiale DPW, est aujourd’hui classé quatrième opérateur mondial de terminaux à conteneurs [11]. Outre la gestion des terminaux à conteneurs, DPW développe une activité de gestion des centres logistiques, de zones franches (par sa filiale JAFZA International) ainsi que des services douaniers (par Dubaï Customs World).
14Du côté dubaïote, la situation géostratégique de Djibouti était à l’époque propice à la politique de développement de DPI dont l’ambition était de faire parti des principaux opérateurs portuaires mondiaux. En effet, Djibouti est idéalement placé pour le commerce maritime : 75 % du commerce mondial emprunte la voie maritime, dont 50 % transite par le détroit de el-Manded, séparant Djibouti et le Yémen sur la péninsule arabique. De plus, Dubaï avait depuis un certain temps pris connaissance du projet portuaire de Doraleh et était persuadé de son intérêt. Finalement, les bonnes relations politiques entretenues avec Djibouti constituaient un atout important pour le déroulement des négociations. C’est ainsi qu’en 2000 le gouvernement djiboutien a signé un accord avec DPI portant sur un contrat de 20 ans lui donnant la responsabilité de la gestion du PAID [12].
15Malgré les intérêts convergents, les négociations entre Djibouti et Dubaï ont été difficiles (port de Djibouti, 2003). En effet à l’époque, si Dubaï ne cachait pas son intérêt pour le pays, la reprise de la gestion du PAID ne faisait pas partie de ses plans. L’attention des émiratis était plutôt portée sur le fascinant projet de Doraleh. Cependant, pressé par la concurrence des autres ports régionaux, Djibouti cherchait hâtivement un partenaire crédible qui puisse avant tout développer et moderniser le PAID et, par la suite, concrétiser ses ambitions maritimes et commerciales en développant le complexe portuaire de Doraleh. Convaincu de l’intérêt de ce dernier, Dubaï, en dépit de ses réticences, a bien voulu prendre la gestion du PAID pour marquer son attachement au projet de Doraleh.
La mise en œuvre du projet portuaire djiboutien
16Un projet ambitieux et emblématique. Dès le début des négociations, le projet maritime de Dubaï et de Djibouti était double. Dans un premier temps, il s’agissait de revitaliser le PAID en améliorant sa gestion et en développant ses infrastructures afin de pouvoir faire face à la concurrence régionale accrue et de satisfaire le principal client du port, l’Éthiopie. Dans un second temps, il fallait créer un complexe portuaire moderne à Doraleh, soit à quelques kilomètres de la capitale, qui permettrait non seulement de renforcer la compétitivité de Djibouti vis-à-vis des ports voisins et de devenir ainsi le port d’éclatement d’Afrique de l’Est, mais aussi d’attirer des investissements étrangers et de favoriser le développement du secteur privé, vital pour promouvoir la croissance économique.
17Le projet mis au point par Djibouti et Dubaï est emblématique des tendances modernes de développement portuaire dans la mesure où il visait à développer plusieurs ports, en eaux profondes et de grande capacité, tous spécialisés dans une activité spécifique. Ainsi, l’ambition du projet était de spécialiser le PAID, trop petit et impossible à agrandir parce que situé au cœur de Djibouti-ville, en un terminal vraquier équipé de silos pour stocker le blé et le ciment, capable d’accueillir le débarquement des marchandises conventionnelles (non placées en conteneurs) comme le bois et le bétail. Cela impliquait que la totalité du trafic des conteneurs et des hydrocarbures devait être transféré du PAID au complexe portuaire de Doraleh, programmé pour abriter un terminal pétrolier (TP), une zone franche (ZF) et un terminal à conteneur (TC).
18Le complexe de Doraleh et ses trois composantes avaient des objectifs bien spécifiques. Le but du TP était d’accroître la capacité de stockage du gaz et du pétrole pour pouvoir faire de Djibouti le point de ravitaillement de toute la sous-région. La ZF devait permettre de faire de Djibouti un centre régional d’échanges commerciaux en devenant une plate-forme avancée des manufacturiers d’Extrême-Orient, d’Europe, d’Amérique du Nord ainsi que des zones franches de Dubaï et de l’île Maurice, qui permettrait de pénétrer le marché régional. L’initiative visant à inclure la ZF dans le projet de Doraleh fait suite à la requête d’entreprises installées à Dubaï dont l’intention était d’accéder au marché africain par le biais de cette installation. Enfin, le TC, composante majeure du complexe, devait à la fois permettre de satisfaire les demandes djiboutienne et éthiopienne et servir au transbordement, principale expertise de Dubaï, faisant ainsi de Doraleh le principal port à conteneurs de l’Afrique de l’Est.
19Le projet du TC visait donc un marché du transport de conteneurs découpé en trois catégories distinctes : le marché domestique djiboutien, le marché de transit vers l’Éthiopie et le marché du transbordement. Sur ce dernier marché, la construction TC était justifiée par le fait que le PAID n’était pas suffisamment équipé (insuffisance du tirant d’eau, des installations et aires de stockages) pour assumer le rôle de port régional de transbordement. Comme l’indique le tableau 2, la comparaison avec les deux principaux concurrents régionaux met en évidence la faiblesse des équipements conteneurs du PAID en 2006.
20Pour pouvoir entrer en concurrence avec les ports de Salalah et d’Aden, Djibouti devait donc se doter d’un port moderne spécialisé dans le trafic de conteneurs et offrir des services similaires, si ce n’est meilleurs que ceux de ses concurrents directs. Or, grâce à son positionnement idéal – le TC représentant le plus petit détour de la principale route de navigation entre l’Europe et l’Asie – ainsi qu’à certaines de ses caractéristiques dont ne disposent pas Salalah et Aden telles que son tirant d’eau de 18 mètres qui lui permet d’accueillir les porte-conteneurs de dernière génération, Djibouti figure en bonne position sur le marché du transbordement (tableau 2).
Djibouti et ses concurrents régionaux
Djibouti et ses concurrents régionaux
21Il est important de noter qu’en dépit du fait que le TC devait, à terme, se transformer en un port d’éclatement au service des grands trafics de transbordement [13] et devenir le port d’entrée du COMESA [14], il avait surtout comme objectif de permettre de satisfaire les demandes djiboutiennes et éthiopiennes. Ceci est bien mis en évidence par les prévisions du consultant Ocean Shipping Consultants Ltd (OSC) selon lesquelles le trafic éthiopien devait constituer la principale source de revenu du TC (plus de 60 % du chiffre d’affaires) à court comme à moyen terme (tableau 3).
Évolution et prévisions du chiffre d’affaires du TC de Djibouti
Évolution et prévisions du chiffre d’affaires du TC de Djibouti
22Contrairement au marché du transbordement, sur lequel il est en concurrence étroite avec Aden et Salalah, le TC dispose cette fois d’une avance considérable sur les autres ports régionaux d’Afrique de l’Est grâce à sa forte capacité d’accueil et à ses infrastructures modernes, mais aussi à sa relative proximité avec Addis-Abeba et à la stabilité politique de Djibouti comparée à ses voisins somaliens ou érythréens. Alors qu’Assab et Berbera sont les deux principales possibilités d’accès à la mer pour l’Éthiopie, le premier n’est plus utilisable et le second n’est pour l’instant pas opérationnel. En outre, les autres ports de la sous-région, Port-Soudan (Soudan), Massawa (Érythrée) ou Mombassa (Kenya) sont trop décentrés pour être utilisés régulièrement par l’Éthiopie et ne sont pas compétitifs (Cabanius, 2003).
23La réussite du PAID et le projet du complexe portuaire de Doraleh. Par souci de prudence, mais aussi pour des raisons d’ordre financier, les deux volets du projet portuaire de Djibouti ne pouvaient être menés simultanément. Les deux parties étaient convenues que le lancement du complexe de Doraleh dépendrait des résultats enregistrés par le PAID dans le cadre de son contrat de gestion. Bien que programmé dès 2000, le projet de Doraleh était conditionné à un succès financier du PAID dont les recettes devaient permettre de financer partiellement le projet de terminal à conteneur [15].
24Or, le partenariat avec Dubaï a porté ses fruits. En témoigne l’évolution du chiffre d’affaires du PAID, passé de 38 millions de dollars en 2000 à 139 millions en 2008. Cette amélioration de la situation financière résulte des performances opérationnelles enregistrées par le port depuis 1998 : le trafic total est passé de 3,8 millions de tonnes (MT) en 1999 à 6 MT en 2003, puis à 8 MT en 2007. Bien que la guerre éthio-érythréenne ait fortement contribué à ces performances, la rationalisation de la gestion du port et la modernisation de ses infrastructures [16], permises par les investissements qui y ont été réalisés, ont également joué un grand rôle. Entre 2000 et 2009, le PAID a enregistré 123 millions de dollars d’investissements, dont 90 % ont été permis par autofinancement grâce aux recettes tirées de l’exploitation [17]. Du point de vue de l’emploi, la mise en gestion privée du PAID ne s’est pas accompagnée d’une réduction des effectifs [18]. À l’inverse, l’effectif du PAID s’est même accru au fil des années, étant donné la croissance des activités portuaires : en 2008 il était de 1 162 employés.
25Comme convenu, le succès du PAID a ensuite rendu possible la réalisation du projet de Doraleh. À l’origine, la mise en service de ce projet était programmée pour se faire par étapes. La première devait se focaliser sur la création de la ZF à proximité des deux terminaux de Doraleh pour un coût estimé à 35 millions de dollars. La seconde étape consistait en la réalisation du TP dont les travaux devaient être terminés en 2004 et dont le coût estimé était de 100 millions de dollars. Enfin, le TC, dont le coût était évalué à 380 millions de dollars devait être opérationnel pour fin 2008.
26Dès le départ, le projet avait soulevé un certain scepticisme de la part des opérateurs économiques français et des institutions financières. Peu convaincus par le projet qu’ils jugeaient démesuré, inutile même en ce qui concerne le terminal pétrolier [19], la Banque mondiale, le FMI, l’AFD et la BAFD n’ont pas, dès le départ, voulu contribuer à son financement.
27Malgré le scepticisme de certains et un retard dans la réalisation des travaux, les trois projets de Doraleh sont aujourd’hui achevés. Créée en 2004, la zone franche de Djibouti (DFZ) a nécessité un financement de 35 millions de dollars apporté par Djibouti Dry Port (DDP), une joint-venture composée de Port Investment (60 %), groupement de partenaires privés djiboutiens dirigé par l’homme d’affaires M. Boreh, du PAID (23 %), et de la Société immobilière de Djibouti (17 %), à caractère public. En 2004, toutes les zones franches de Djibouti, dont DFZ, ont fait l’objet d’un contrat de gestion accordé par l’État [20] djiboutien à Jebel Ali Free Zone Autority (JAFZA), qui a ensuite été modifié en « contrat de conseil » en raison d’un manque d’implication de JAFZA.
28S’agissant du TP, la construction s’est achevée en 2006. Il fait l’objet de deux composantes, l’une maritime, l’autre terrestre. Seule la première a fait l’objet d’un contrat de concession de 30 ans accordé à Dubaï International Djibouti (DID), filiale à 100 % de DPW qui a financé les infrastructures pour 30 millions de dollars. Cet engagement financier, promis au gouvernement lors des négociations, a en partie constitué le « ticket d’entrée » de Dubaï à Doraleh. La composante terrestre du TP n’a pas fait l’objet d’un contrat de concession mais appartient à la SARL Horizon Djibouti Terminal Limited (HDTL), une joint-venture composée d’Horizon Terminal Ltd (40 %), du koweïtien Independent Petroleum Group (20 %), de Boreh International Ltd (25 %), d’une autre société appartenant à M. Boreh, Essence Management Ltd (5 %), et de l’État djiboutien (10 %). HDTL a à ce jour investi 99 millions de dollars dans les infrastructures.
29La phase 1 du TC a été achevée en juin 2009 [21] : son objectif est de traiter un volume de 1,2 million d’EVP d’ici 2012 [22]. La construction s’est effectuée dans le cadre d’un contrat de concession de 30 ans accordé de gré à gré en 2006 par l’État [23] à la société Doraleh Container Terminal (DCT), une joint-venture contrôlée par le PAID (66,6 %) et DPW Djibouti (33,4 %). Initialement estimée à 380 millions de dollars, la réalisation de la phase 1 du TC a finalement couté 397 millions de dollars. L’apport en fonds propres établi à 134 millions de dollars s’est fait au prorata de la répartition capitalistique. Le reste du financement a été apporté par la banque Standard Chartered, arrangeuse d’une dette de 263 millions de dollars.
30Alors que la Standard Chartered devait initialement apporter 128 millions de dollars, elle s’est adressée en 2008, lorsque le projet était déjà considérablement avancé, à la Banque africaine de développement et à Proparco pour réduire sa participation à 25 millions de dollars (tableau 4). Ces derniers ont accepté cette proposition. L’essentiel du coût du projet est lié à la construction du terminal (324 millions de dollars) opéré par plusieurs entreprises.
Le partenariat djibouto-dubaïote : une réussite durable ?
31Le succès du complexe de Doraleh. Depuis son achèvement, le complexe de Doraleh est un véritable succès économique, faisant de Djibouti un modèle de développement portuaire et la vitrine de DPW en Afrique. Dubaï a multiplié les efforts dans ce sens : l’émirat a non seulement respecté ses engagements de départ en concevant ses investissements dans le secteur portuaire comme un véritable partenariat de développement [24] mais il a aussi fourni des efforts considérables de communication [25]. Le TC de Doraleh est aujourd’hui reconnu comme le terminal le plus moderne d’Afrique de l’Est. Grâce à sa certification ISO 28 000 obtenue en août 2009, dont peu de port dans le monde peuvent se prévaloir, il est un leader incontestable sur le continent africain, non seulement en termes de sécurité mais aussi de productivité [26].
32En outre, les différentes composantes du complexe portuaire enregistrent des résultats très satisfaisants. Les performances de DFZ contribuent au développement du secteur privé et donc à la croissance économique et à la réduction du chômage. DZF a attiré un nombre croissant d’entreprises au fil des ans : de 38 en 2006, elles étaient 97 en mai 2009. Cela témoigne du succès économique de la ZF et de sa bonne situation financière. En termes d’emploi, DFZ a aussi enregistré d’excellents résultats : 500 emplois à temps plein ont été créés depuis 2004 [27]. En somme, avec DFZ, Djibouti est en passe de réaliser son objectif et de devenir un centre régional d’échanges commerciaux. En effet, dans la mesure où les clients de DFZ sont d’identités très diverses (éthiopiennes, érythréennes, françaises, américaines, qataries, émiraties) Djibouti bénéficie d’une grande variété des échanges et des investissements.
33Autre signe de succès, le TP figure aujourd’hui parmi les mieux équipés d’Afrique de l’Est avec un tirant d’eau de 20 mètres et une capacité de stockage de 371 000 m3. Au niveau opérationnel, l’amélioration du trafic d’HDTL, passé de 1,9 million de m3 en 2007 à 3 millions de m3 en 2009, s’est accompagnée d’une croissance du chiffre d’affaires (de 10 millions de dollars en 2006 à 21 millions de dollars en 2008) qui devrait atteindre les 23 millions de dollars en 2009 et rester à ce niveau jusqu’en 2012 en raison de la saturation des équipements. Pour écourter ce plafonnement, une troisième extension des capacités de stockages à 480 000 m3 est prévue pour 2013. Les bons résultats financiers enregistrés par HDTL ont contribué au budget de l’État, via le versement de 10 % des dividendes. Par ailleurs, l’impact sur l’emploi a été positif avec la création de 96 postes [28] et le sera davantage si le projet d’extension se réalise.
34Enfin, les résultats du TC sont aussi satisfaisants. Sa mise en œuvre a permis un accroissement du trafic portuaire de conteneurs entre 2007 et août 2009 (passé de 295 000 EVP à 350 000 EVP) qui a eu un impact très favorable sur l’emploi avec la création de 287 postes. Au terme de la phase 1, le TC devrait employer 730 travailleurs dont la majorité sera djiboutienne [29]. En outre, en raison d’un chiffre d’affaires satisfaisant, estimé à 49,28 millions de dollars en août 2009, le TC devrait contribuer au budget de l’État à hauteur de 13,2 millions de dollars par an [30]. Dans l’ensemble, ce bilan laisse présager un avenir favorable.
35Un avenir prometteur mis en péril ? Néanmoins, plusieurs facteurs pourraient nuire à l’avenir prometteur du TC. Si la réouverture du port d’Assab paraît peu probable, la réhabilitation de Berbera l’est davantage avec l’annonce récente du groupe Bolloré d’investir plusieurs centaines de millions d’euros dans le port. Si le projet venait à voir le jour, l’Éthiopie bénéficierait alors d’un nouveau corridor susceptible de menacer le monopole de Djibouti sur le trafic éthiopien. En août 2009, cela n’inquiète pas la direction du PAID qui souligne l’absence d’un corridor routier en bon état, les risques politiques présents en Somalie et le retard considérable accumulé par Berbera sur les ports djiboutiens [31]. Celui-ci serait tel que le TC disposerait à ce jour d’une avance de 20 ans.
36En revanche, la crise financière récente pourrait affecter sévèrement la réussite portuaire de Djibouti. Les prévisions du consultant OSC n’ont pas pris en compte l’impact potentiel de la crise sur les marchés de DCT. Or, les perspectives de la croissance éthiopienne et djiboutienne (respectivement 5 % et 2,7 % sur la période 2009-2020) pourraient être sévèrement revues à la baisse. En outre, les difficultés financières que traverse aujourd’hui DW, la maison mère de DPW, pourraient sérieusement compromettre le développement du complexe de Doraleh. Dans les faits, il est vrai qu’à Dubaï un certain nombre de projets menés dans les secteurs de l’immobilier et du tourisme, moteurs de l’économie de l’émirat, ont récemment été annulés ou suspendus.
37Mais, selon l’Institut supérieur de l’économie maritime, DPW, qui constitue le socle de rentabilité de DW, ne serait pas concerné pas la restructuration de sa dette [32]. Pour l’institut, son potentiel de croissance reste élevé étant donné que ses investissements ont été réalisés à des endroits stratégiques sur le continent africain, relativement peu touché par la réduction du trafic maritime. Il n’en demeure pas moins que l’avenir de DW reste incertain. Personne ne peut garantir que la crise que traversent aujourd’hui le groupe et sa filiale Nakheel n’ait d’impact sur les activités de DPW. Quoi qu’il en soit, plusieurs opérateurs économiques sont aujourd’hui très sceptiques quant à la réalisation du programme d’investissement de DPW à Djibouti. La crise économique aurait déjà retardé le projet d’extension des capacités de stockage du terminal terrestre à 450 000 m3 ainsi que certains projets d’extension de la zone franche. En outre, l’avenir du TC, dont le coût de la phase 2 est estimé à 220 millions de dollars, leur paraît sérieusement compromis, d’autant plus que CMA-CGM, l’un des principaux clients, vient de transférer ses activités de transbordement au port de Salalah.
38En plus d’être menacée par la crise, la réussite de Djibouti pourrait s’avérer problématique. D’une part, la situation économique favorable libère le pays des contraintes imposées par les IFI et le conduit à suspendre des réformes essentielles visant notamment à améliorer la gestion publique de l’eau et de l’électricité par le biais d’une privatisation. Pourtant, comme le reconnaît le gouvernement dans un décret de 2001, la privatisation pourrait permettre d’améliorer la gestion financière des deux établissements [33], et à terme de réduire les prix de ces services jugés excessifs par le secteur privé, sur lequel le gouvernement fonde son programme de développement (République de Djibouti, 2001) [34].
39D’autre part, la réussite de Djibouti s’avère problématique en raison de son impact sur la société civile et ses perspectives d’avenir. La confiance des Djiboutiens est désormais étroitement corrélée à l’annonce de projets d’envergure [35]. Le gouvernement est tout à fait conscient de la dépendance du moral du pays à de tels projets. En témoignent les nombreux panneaux publicitaires à Djibouti sur lesquels figurent des messages d’espoir du président tels que « le rêve est possible ». Dépendant de grands projets, l’optimisme du pays pourrait être ébranlé par la crise et l’annulation de projets en cours [36], portant ainsi atteinte à la confiance djiboutienne.
40Fort de la réussite du complexe de Doraleh, le gouvernement a aujourd’hui tendance à dédaigner les projets de petite ampleur appuyés par les bailleurs occidentaux, tels que la réhabilitation d’infrastructures anciennes, pour des projets de plus grande envergure et plus modernes supportés par des investisseurs issus de pays émergents. À titre d’exemple, le ministère des Transports avait affirmé, en juillet 2009, sa préférence pour le projet ferroviaire indien, consistant à créer une nouvelle ligne électrifiée entre Djibouti et Addis-Abeba, plutôt que pour le projet européen de réhabilitation de la ligne actuelle très endommagée [37]. Sur la question de l’aéroport, le gouvernement adopte un comportement identique : il attache un plus grand intérêt à la construction d’un nouvel aéroport qu’à la modernisation de l’actuel. Cette attitude pourrait s’avérer risquée, surtout dans un contexte de crise, si aucun des projets envisagés n’aboutissait. En effet, malgré leur situation technique délicate, l’aéroport et le chemin de fer ne restent pas moins des infrastructures stratégiques sur lesquelles tout pays doit pouvoir compter. Or, force est de constater qu’aujourd’hui le projet indien n’est toujours pas certain et que le chemin de fer djibouto-éthiopien était dans une situation critique exceptionnelle en août 2009.
Conclusion
41En conclusion, si l’essor portuaire résulte pour beaucoup d’éléments contingents favorables, il s’explique surtout par la volonté des autorités de disposer d’un port moderne et par le choix d’un partenaire sérieux. Le partenariat entre Dubaï et Djibouti, qui avait suscité le mécontentement des IFI et l’interruption de leur assistance, est aujourd’hui un véritable succès. Pourtant, peu auraient parié sur une telle réussite, surtout en l’absence de l’appui des IFI. Djibouti a donc pris un risque certain en s’engageant avec Dubaï et en « défiant » les IFI. Mais, aujourd’hui, cette déviance a porté ses fruits et permet à Djibouti de disposer d’un secteur portuaire figurant parmi les plus modernes en Afrique de l’Est.
42Néanmoins, la réussite de Djibouti pourrait bien être remise en question par l’avènement récent de la crise financière internationale ou la concurrence accrue de certains ports régionaux. Si DPW venait à être affecté de façon significative par la crise, le rythme de ses investissements serait inévitablement freiné à Djibouti, remettant en cause la durabilité du succès djibouto-dubaiote. En outre, les projets ambitieux envisagés par Djibouti, sans l’appui des IFI et avec des partenaires issus de pays émergents, risquent fort d’être retardés ou annulés pour des raisons financières. Cela affecterait sensiblement le moral du pays, dépendant d’effets d’annonces, ainsi que son image auprès des investisseurs étrangers.
43Mais en cas d’échec de ces projets d’envergure, Djibouti pourra toujours relancer les IFI, intéressées à l’idée de prêter (Dreher, 2004). Rappelons que le FMI, par exemple, a suspendu son aide au gouvernement entre 2002 et 2008 en raison d’une trop faible conformité vis-à-vis des objectifs qu’il lui avait fixés. Mais depuis 2008, ce dernier est de retour à Djibouti avec l’attribution d’une nouvelle FRPC d’un montant de 20 millions de dollars. Si les projets d’envergure de Djibouti venaient à être réellement menacés par la crise, il sera toujours temps pour lui de solliciter de nouveau les bailleurs de fonds occidentaux pour financer ses projets les plus urgents, quitte à se plier aux contraintes de leur aide.
Transports maritimes et ports en Afrique : statistiques
44En Afrique, les ports sont des enjeux vitaux pour les économies nationales et régionales. Ils jouent un rôle primordial pour faciliter l’intégration du continent dans le marché international, puisque 90 % des échanges internationaux de l’Afrique se font par voie maritime. Composé de 53 pays dont 38 sont côtiers, le continent africain a enregistré, depuis 1993, une forte croissance des exportations de marchandises (Chaponnière, 2010, p. 113), et depuis 2003 cette croissance a été exponentielle. Cela a engendré un fort développement des infrastructures maritimes et un accroissement des installations portières, corollaire de l’augmentation des échanges commerciaux du continent avec le reste du monde.
45Les taux de croissance annuels moyens des exportations et des importations totales en Afrique représentent respectivement 28,9 % et 27,4 % pour l’année 2008 (Cnuced, 2009). Ces taux montrent la part croissante, mais néanmoins toujours très faible, jouée par l’Afrique dans l’économie globale. En 2008, l’Afrique ne constitue dans les échanges commerciaux mondiaux que 2,9 % des importations et 3,5 % des exportations mondiales. Mais la tendance générale à moyen et long terme, malgré la crise économique, semble indiquer une hausse des échanges.
46Quatre ports africains sont présents dans les cent premiers ports de marchandises du monde, signe que l’Afrique reste peu connecté. Avec onze fois mois de trafic de containers que Singapour, le premier port de marchandises du monde, et quatre fois moins que Qingdao, le dixième port du monde, Durban est considéré comme « le plus grand port » d’Afrique. Trente-neuvième port mondial, avec 2,6 millions d’EVP (équivalent vingt pieds) totalisant 34,5 millions tonnes de marchandises, Durban gère le plus grand volume de trafic maritime en Afrique. Les conteneurs manutentionnés à Durban représentent 67,4 % du total de conteneurs manutentionnés dans tous les ports sud-africains (Institute of Shipping Economics and Logistics, 2010). La grande spécificité de l’Afrique du Sud est l’extraordinaire concentration portuaire et l’intensité des opérations portuaires. Au-delà de la détermination géographique et d’une histoire liée aux grandes routes maritimes vers l’Extrême-Orient, la position privilégiée de Durban dans les flux mondiaux s’explique tout d’abord par le dynamisme économique et commercial de l’Afrique du Sud et ensuite par l’importance du corridor sud-africain desservant l’hinterland de l’Afrique australe. De plus, il bénéficie de la reconfiguration des échanges et des routes maritimes, ce qui peut transformer Durban en grand nœud de transit et d’échanges commerciaux des « Sud ». Mais les ports doivent également se penser en tant qu’interface avec les économies et les territoires intérieurs. En Afrique, quinze pays sont enclavés. Une étude récente montre que « compte tenu des tendances actuelles vers la réduction des coûts de transport maritime et le développement d’une logistique plus avancés pour compenser les contraintes liées aux distances intercontinentales, le manque d’accès direct à la mer présente des défis croissants par rapport à l’intégration mondiale et aux perspectives de croissance de nombreux pays en développement sans littoral » (Arvis, Raballand, Marteau, 2010). Le « coût de l’enclavement » pèse donc sur les économies et le développement de ces quinze pays : « Les pays sans littoral commercent moins (en moyenne 30 % de moins) que les pays côtiers ; ils connaissent des croissances plus faibles que les pays maritimes (l’enclavement réduit la croissance moyenne d’environ 1,5 %) et en moyenne, les pays sans littoral ont recours à l’aide du FMI plus longtemps que les pays côtiers », poursuit cette étude. Les ports ne jouent un rôle de développement pour tous les pays que s’ils interagissent comme interface avec les flux mondiaux de marchandises et avec un hinterland connecté et desservi par un ensemble dense de réseaux de transports intérieurs.
47Nicolas Courtin
Comment l’Afrique se branche-t-elle au commerce mondial ?
Comment l’Afrique se branche-t-elle au commerce mondial ?
En quoi la piraterie pénalise-t-elle le commerce maritime africain ?
48Depuis 2005, sur des étendues de plus en plus vastes, du golfe d’Aden aux côtes de la Somalie, du sud de la mer Rouge au détroit de Bab-el-Mandeb, des côtes est d’Oman à la mer d’Arabie, jusqu’aux Seychelles et Madagascar, les « détrousseurs des grands chemins » maritimes menacent la circulation maritime sur l’une des routes commerciales les plus usitées du monde et perturbent la bonne marche du commerce global.
49L’intensification exponentielle des actes de piraterie enregistrés fait de cette région la plus touchée du monde. En 2009, il a été rapporté à l’International Maritime Bureau Piracy Reporting Centre [38] (IMB PRC) 217 incidents perpétrés par des pirates somalis suspectés, dont 47 ont entraîné le détournement du navire (22 000 bateaux empruntent chaque année le canal de Suez). L’impact de la prédation des « pirates » sur l’axe maritime et le transport maritime dans cette région, ainsi que la probabilité de subir une attaque sont donc très élevés.
50Selon le rapport de janvier 2010 de la World Peace Foundation [39], les pirates somalis viendraient essentiellement de deux clans et ne seraient que rarement d’anciens pêcheurs locaux reconvertis. Une majorité des 1 500 pirates supposés seraient d’anciens miliciens et des techniciens capables d’utiliser les dernières technologies de communication. Cette nouvelle forme de criminalité organisée s’est structurée en sept réseaux mafieux transnationaux. Ils auraient des ramifications dans la diaspora somalie présente au Kenya, au Yémen, dans les Émirats, au Liban, et pourraient avoir d’autres commanditaires. « La Russie a également été mentionnée », précise le rapport. En 2008, la région connaît une accélération vertigineuse des attaques de pirates.
51La communauté internationale est contrainte de répondre. Certains pays, défendant leurs intérêts économiques, font pression et le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies choisit la solution militaire. Pour la première fois, une force armée d’intervention maritime internationale (résolutions 1814, 1816 et 1838 du Conseil de sécurité) est envoyée pour sécuriser l’axe majeur de circulation maritime entre la Méditerranée et l’océan Indien. L’opération Ocean Shield est secondée par l’opération anti-piraterie Atalante de L’Union européenne. Depuis la militarisation de la zone, les experts notent une « baisse d’efficacité » des pirates sur cet axe et les bâtiments qui transitent par la mer Rouge, ce qui montre un début de victoire tactique. Mais le renforcement de la présence militaire dans la région a eu pour conséquence un changement de stratégie des organisations de pirates. Premièrement, la capacité d’adaptation des organisations de pirates entraîne une course à l’innovation. Du fait de la prospérité de cette industrie, les « pirates » sont de mieux en mieux équipés et surtout mieux organisés. Un grand nombre d’entre eux est muni d’armes à feu, d’un système de liaison et de navigation par satellite, et de vedettes plus manœuvrables et plus puissantes. Leur tactique se perfectionne également depuis que les navires marchands ont cessé de s’approcher des côtes de la Somalie.
Explosion de la piraterie au large de la Corne
Explosion de la piraterie au large de la Corne
Chaque point représente un acte de piraterieActes de piraterie dans le monde
Actes de piraterie dans le monde
52Les attaques des pirates sont de plus en plus souvent lancées en haute mer, grâce à l’emploi de « bateaux mères », base arrière flottante permettant de lancer des opérations lointaines. « En principe, ces attaques ne peuvent pas être réussies si les pirates n’ont pas de renseignements sur les itinéraires et le temps du passage des navires, ce qui laisse supposer qu’il existe un réseau ramifié d’informateurs [40]. »
53Deuxièmement, sur le plan stratégique, une nouvelle forme de piraterie a vu le jour autour de la péninsule arabique et dans le grand nord-ouest de l’océan Indien. Les pirates se sont reportés sur de nouveaux flux commerciaux. Désormais, ils arraisonnent de manière croissante les petits navires du commerce local et régional. Ils s’en prennent maintenant au poumon du commerce local. Ces dhows, boutres en bois traditionnelles en usage dans tous les pays du Golfe et de la côte est-africaine, assurent depuis des siècles l’approvisionnement en biens de consommation courante de plusieurs régions voisines, comme l’Iran, l’Inde ou l’Afrique de l’Est. À la suite de récentes attaques, plusieurs armateurs de Dubaï ont décidé de réduire leurs rotations vers Mogadiscio, entraînant une pénurie de produits sur les marchés somaliens.
54La réponse militaire internationale semble influer sur la sécurisation de la grande voie maritime passant par la mer Rouge et des navires passant au large des côtes de la Somalie – qui ne s’arrêtaient pas dans les ports africains – mais ne résout pas définitivement le problème de la piraterie dans le nord-ouest de l’océan Indien. Elle a suscité un revirement de stratégie d’action qui pénalise désormais le commerce régional sur les côtes est-africaines, qui n’était touché auparavant.
55La piraterie contribue indéniablement à perturber la connexion de l’Afrique au reste du monde. Mais comment la communauté internationale peut-elle formuler une réponse adéquate qui prenne en compte autant les intérêts économiques et commerciaux globaux que locaux ? Comment construire une action internationale qui permette d’arrêter la pénalisation des échanges maritimes globaux et que le marché local ne souffre pas de cette reconfiguration de la prédation maritime ? Il est désormais nécessaire de résoudre la question globale de la piraterie.
56Nicolas Courtin
Bibliographie
Bibliographie
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- BAFD (2008), « Évaluation du projet terminal à conteneurs de Doraleh », rapport, Djibouti.
- Cabanius, P. (2003), « Amélioration du transport de transit dans la corne de l’Afrique », rapport pour la CNUCED, New York, 23 au 27 juin.
- Dreher, A. (2004), “A Public Choice Perspective of IMF and World Bank Lending and Conditionality”, Public Choice, n° 119, p. 445-464.
- Jeune Afrique (2008), Djibouti et son potentiel économique, coll. Les guides écofinance pour l’information de l’investisseur.
- Jeune Afrique (2009), mars, n° 2512.
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- République de Djibouti (2004), « Bilan 1999-2004 de l’ajustement au développement », document de travail.
- République de Djibouti (2005), « Bilan du programme d’ajustement structurel et les perspectives de croissance économique », document de travail.
- Cnuced (2009), « Manuel de statistiques 2009 », Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement, TD/STAT.34.
- Institute of Shipping Economics and Logistics (2010), Containerisation International Yearbook 2010, www.aapa-ports.org
- Arvis, J.-F., Raballand, G., Marteau, J.-F. (2010), The Cost of Being Landlocked, Logistics Costs and Supply Chain Reliability, World Bank.
Notes
-
[1]
Les IFI sont la Banque mondiale et le Fonds monétaire international.
-
[2]
Dans la mesure où le secteur tertiaire (principalement constitué d’activités de transport et de communication) contribue à hauteur d’environ 80 % du PIB national, la baisse des activités portuaires qu’enregistre Djibouti en raison de la trêve signée en 1993 entre l’Érythrée et l’Éthiopie, qui permet à cette dernière d’accéder à la mer via le port d’Assab, affecte durement la situation économique du pays.
-
[3]
Le taux de croissance du PIB réel est en effet de – 3,9 % en 1993, de – 2,9 % en 1994 et de – 3,1 % en 1995.
-
[4]
De nombreux navires sont continuellement en attente de déchargement aux terminaux vraquiers et à conteneurs. De plus, les aires de stockages sont dépassées et la gestion des stocks fait défaut.
-
[5]
À la fin des années 1990, le PAID est en situation de break-even, signifiant qu’il a juste atteint le seuil de rentabilité.
-
[6]
Un fait remarquable pour la sous-région est qu’à Djibouti, le change est libre et les transferts de fonds ne sont pas soumis à autorisation (Cabanius, 2003).
-
[7]
Celle-ci est un partenaire de longue date du PAID puisqu’elle y intervient depuis 1975 au travers de différentes subventions et prêts.
-
[8]
Le PAID est depuis la loi du 5 novembre 1980 un établissement public à caractère industriel et commercial (EPCIC), doté d’une personnalité morale et d’une autonomie financière et soumis au contrôle économique et financier de l’État.
-
[9]
Un contrat de gestion accorde à un opérateur la gestion d’une entreprise publique sans qu’il soit responsable de la propriété des actifs et des investissements, contrairement à un contrat de concession.
-
[10]
Cela a permis à Dubaï d’obtenir des concessions portuaires importantes et convoitées à Sokhna (Égypte) et Dakar (Sénégal) en 2007, puis à Djen Djen et Alger en 2008. Au total, avec Doraleh, ce sont près de trois milliards de dollars qui ont été engagés dans le secteur portuaire en Afrique par Dubaï (Jeune Afrique, 2009, p. 72).
-
[11]
Il opère dans 43 terminaux répartis dans 28 pays et a géré 48 millions d’équivalent 20 pieds (EVP) en 2008. Sa politique de développement ne s’arrête pas là puisqu’en octobre 2008, le groupe comptait 13 nouveaux projets dans son portefeuille et avait pour objectif d’accroître sa capacité de traitement afin d’atteindre un niveau de 90 millions d’EVP en 2017.
-
[12]
Cette gestion ne concerne pas l’ensemble des activités du PAID puisque l’unité vraquière a été mise en concession en 2000 au profit de la Société djiboutienne du terminal vraquier (SDTV) du groupe MIDROCK.
-
[13]
Capable d’attirer les navires de dernière génération tel que le M/S Emma Maersk créé en 2006 avec 14 000 EVP, 397 mètres de longueur et dont les tirants d’eau sont supérieurs à 15 mètres. L’autre particularité africaine du TC est la concentration des activités de conteneurs en un seul et même port.
-
[14]
Le COMESA est une zone de libre-échange composée de 19 pays membres représentant 380 millions d’habitants et un PNB de 203 milliards de dollars.
-
[15]
L’apport en fonds propres du PAID au terminal à conteneur de Doraleh a été permis par les dividendes perçues dans le cadre du contrat de gestion.
-
[16]
Accroissement de la zone franche, réorganisation de la maintenance, mise en place d’un système moderne de gestion, agrandissement des terre-pleins du terminal à conteneurs.
-
[17]
Étant donné que cette somme comprend les investissements réalisés par le PAID au TC de Doraleh (83 milliards de dollars), seuls 40 milliards de dollars ont été effectivement investis au PAID, hors unité vraquière concédée à la SDTV qui a notamment construit un nouveau terminal vraquier en 2006 pour 39 milliards de dollars.
-
[18]
Alors que port était en situation de sureffectif, l’État a insisté pour que le partenariat public-privé n’entraîne pas de licenciement étant donné le taux de chômage important qui règne à Djibouti (59 % en 2002). Cet aspect est intéressant dans la mesure où les privatisations s’accompagnent généralement d’un impact négatif sur l’emploi.
-
[19]
Les capacités du PAID en hydrocarbures étant jugées suffisantes.
-
[20]
Via l’Autorité des ports et zones franches de Djibouti qui se charge de réguler, gérer et contrôler les activités liées aux zones franches.
-
[21]
Il dispose à ce jour d’un quai d’une longueur de 1 050 mètres comprenant trois postes de mouillage (18 mètres de tirant d’eau) et équipé de six portiques de quais super post panamax et de 18 portiques de parc.
-
[22]
Une seconde phase a été prévue, couvrant la période 2012-2016, et vise un volume de trois millions d’EVP grâce à une extension du quai et à l’acquisition de portiques supplémentaires.
-
[23]
Via l’autorité des ports et zones franches de Djibouti (DPFZA).
-
[24]
Depuis 2000, les relations avec Dubaï n’ont cessé de se renforcer : à la reprise des activités portuaires du pays s’ajoutent la gestion de l’aéroport, la construction de l’unique hôtel cinq étoiles du pays et la participation de l’Émirat au capital de Daallo Airlines. Ainsi, Dubaï a investi plus d’un milliard de dollars sur Djibouti, un montant supérieur au PIB du pays.
-
[25]
En réalisant une vidéo promotionnelle du TC de Doraleh et en organisant la 7e conférence de la Coopération portuaire panafricaine en 2008.
-
[26]
En juillet 2009, la productivité horaire du TC est de 35 mouvements par portique.
-
[27]
Pour comparaison, toutes les zones franches de Djibouti employaient 1 005 personnes à temps plein en 2009.
-
[28]
Il s’agit d’emplois à plein-temps auxquels s’ajoutent une trentaine d’emplois créés par la sous-traitance de certaines activités d’HDTL (entretien, nettoyage, sécurité).
-
[29]
Alors que l’impact sur l’emploi est déjà significatif, il pourrait prendre davantage d’ampleur dans les années à venir si la phase 2 venait à être réalisée.
-
[30]
Ce montant inclut les dividendes et la redevance versée par DCT.
-
[31]
Le port de Berbera est non seulement incapable d’accueillir des navires de grande taille mais enregistre aussi un manque vital d’équipements pour la manutention des marchandises.
-
[32]
Comme l’indique un ministre sénégalais, seule Nakheel, l’une des branches de DW, serait confrontée à des difficultés importantes.
-
[33]
À titre d’exemple, les arriérés de l’État vis-à-vis d’Électricité de Djibouti représentaient 55 % du chiffre d’affaires en 2001.
-
[34]
Pour comparaison, le prix moyen du KWH à Djibouti était 0,25 dollar contre 0,05 dollar en Éthiopie en 2004.
-
[35]
C’est confirmé par le directeur général du PAID : « Les gens reprennent confiance car les projets exceptionnels sont possibles. Songez qu’il y a encore dix ans, tout cela était impensable » (Afrique magazine, 2008, p. 116).
-
[36]
Parmi lesquels Al Noor city, le raccordement au réseau électrique éthiopien, l’électricité géothermique, la phase 2 du TC, le dessalement de l’eau de mer, la raffinerie de pétrole, la ligne de chemin de fer électrifiée.
-
[37]
Or, la rentabilité d’une telle ligne nécessiterait un trafic annuel de 5 à 10 millions de tonnes. En 2007, celui-ci était de 23 600 tonnes.
- [38]
-
[39]
World Peace Foundation (2010), Combating Maritime Piracy. A Policy Brief with Recommendations for Action, 26 janvier. La World Peace Foundation est un think-tank international réunissant des universitaires, des diplomates, des avocats, des officiers de l’armée et des partenaires maritimes travaillant entre autre sur un programme visant à lutter contre la piraterie (www. worldpeacefoundation.org).
-
[40]
Lettre d’informations stratégiques et de défense TTU (www.ttu.fr).