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Article de revue

Fonctionnements limites de l’enfance à l’adolescence

Pages 789 à 804

Notes

  • [1]
    Communication à la journée scientifique « Les états limite de l’enfant » organisée par Claire Squires du CRPMS, Université Paris Diderot-Paris 7, le 4 avril 2014, à Paris.
  • [2]
    Misès, 1990, p. 38.
  • [3]
    Ibid.
  • [4]
    Freud, 1921, p. 44.
  • [5]
    Dans mon ouvrage La Rencontre psychanalytique, je propose une conception du travail psychanalytique dans le prolongement de ce propos (Richard, 2011).
  • [6]
    La subjectalité est la condition de toute subjectivation possible, selon R. Cahn (2006).
  • [7]
    « Correction après-coup du refoulement originaire » (Freud, 1937, p. 242).
  • [8]
    Avatar de ce que E. et M. E. Laufer nomment breakdown.

1Je parlerai ici de la cure d’un adolescent où un épisode de trouble subjectal délirant introduit à l’analyse d’une pathologie infantile de proximité à la fois sexuelle et symbiotique avec l’objet maternel – qui n’était jusqu’alors perceptible qu’indirectement dans une sensation de vide, des dérobades face aux relations amoureuses et un recours au cannabis.

2On peut légitimement penser que les manifestations psychotiques chez l’enfant relèvent plus de défenses que d’une structure stable. La « prépsychose de l’enfant » selon R. Diatkine (1969) est caractérisée par une prévalence des processus primaires propre à la sexualité infantile et, en conséquence, par une agitation qui peut faire penser au syndrome TED (Troubles Envahissants du Développement) du DSM. R. Misès complète cette vue avec les notions de dysharmonie évolutive puis d’états limites spécifiques de l’enfance où l’on observe un désaccordage entre le développement pulsionnel et l’évolution narcissique du Moi – de sorte que l’enfant prépsychotique est susceptible de devenir un adolescent dont le Moi idéal reste au service d’une toute-puissance infantile. Il évoque « la pensée du rêve dans l’instant fugace du réveil où elle n’a pas encore été mise en langage » [2] ainsi qu’une disjonction avec la réalité distincte de la rupture psychotique, où l’on reconnaitra aussi bien l’enfant que l’adolescent « partis ailleurs » [3].

3À l’adolescence se joue l’orientation, soit vers une réintégration favorable des capacités cognitives et relationnelles diminuées dans la prépsychose infantile, soit vers une cristallisation aggravante, ceci en fonction de la qualité de la réponse de l’environnement et, paradoxalement, d’un clivage susceptible de maintenir en secteur isolé certaines capacités d’adaptation. Celles-ci peuvent céder lorsque l’adolescent rencontre dans la réalité extérieure des évènements, des personnes ou des signifiants qui incarnent ses hantises imaginaires inconscientes. Les dysharmonies évolutives et les états limites de l’enfance génèrent rarement des manifestations psychotiques franches à l’adolescence. Par contre, il faut s’attendre à les voir resurgir au décours d’une psychothérapie psychanalytique engagée pour traiter une symptomatologie banale. La cure permet une symbolisation satisfaisante des symptômes névrotiques, puis survient de façon inattendue un trouble subjectal – ce qui amène le psychanalyste à faire l’hypothèse d’une pathologie limite d’origine infantile qui a été recouverte par la nouveauté pubertaire. R. Cahn (1991) définit l’état limite comme situé entre processus d’adolescence réussi et l’échec de celui-ci que signe l’entrée dans la psychose. Il existe des états communs au repli narcissique et à la psychose, qualifiés par des éprouvés d’« inquiétante étrangeté » et de sidération, où l’angoisse de castration est indistincte d’une angoisse de néantisation. Le complexe d’Œdipe reste au centre d’une problématique dont l’axe économique est la dépression, tandis que le rapport à la réalité est sauvegardé mais sur le mode d’une perception confuse car projective. À côté des passages à l’acte et des addictions, le recours à des aménagements pervers n’est pas rare.

4Mon expérience du travail psychanalytique avec les adolescents, au-delà des psychothérapies de soutien, m’a amené à considérer, au cœur de ce type de problématique, un trouble subjectal corollaire d’un défaut des identifications primaires. Les progrès générés par le travail analytique mènent à une situation où le transfert – et la réponse contre-transférentielle – mettent en scène une déliaison interpsychique et intersubjective sous-jacente à la tendance au désinvestissement des objets.

5Freud, à propos de la façon dont un petit garçon prend son père comme idéal, utilise l’expression Subjeckt das Ich. Le père serait pour le fils un « sujet… du Moi », c’est-à-dire, selon ma lecture de ce texte, un autre sujet, un sujet autre, qui introduit l’enfant au sens de sa propre singularité psychique. Il distingue cette relation subjectalisante fondatrice de la relation plus ordinaire au père, objectale : « Il est facile d’énoncer en une formule la différence entre une telle identification au père et un choix d’objet portant sur le père. Dans le premier cas le père est ce qu’on voudrait être, dans le second ce qu’on voudrait avoir. Ce qui fait donc la différence, c’est que la liaison s’attaque au sujet ou à l’objet du Moi » [4]. Dans sa rencontre [5] avec la forme narcissisante de l’idéal du Moi, l’enfant trouve un sujet pour son Moi, entre désirer être comme son père et souhaiter l’avoir parce qu’il l’aime. À certains égards ce mouvement psychique freudien s’apparente au trouvé-créé winnicottien. Ce que l’on nomme par une facilité de langage issue de la phénoménologie « intersubjectivité » correspond ici à une efficience de l’identification qui va au-delà d’un simple mimétisme, jusqu’à un contact interpsychique fondateur.

6L’après-coup adolescent rend possible l’analyse de la prépsychose infantile recouverte par des défenses névrotiques – selon moi un trouble de la subjectalité[6] dès lors que l’enfant n’a pas pu établir un lien bien symbolisé avec ses premiers objets qui sont aussi ses premiers interlocuteurs. L’identification n’est pas absente, mais lacunaire et pathétique : Freud dit que l’analyse obtient des changements durables à condition de modifier la configuration du refoulement originaire [7].

Alexandre, première partie de la cure, trois séances

7La psychothérapie d’Alexandre à l’âge de seize ans illustre la complexité du travail psychanalytique avec un adolescent passant en permanence d’un type de fonctionnement psychique à un autre, à la fois accessible aux interprétations et soustrayant au processus analytique ce qu’il ressent en lui comme un vide. Dans un premier temps, l’élaboration d’une problématique plutôt névrotique se déroule harmonieusement, puis se font jour des fonctionnements limites.

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Première séance : – Alexandre : « C’est difficile, à deux, avec ma mère, dans le petit appartement… Je ne regrette pas la pension, mais j’aimerais voir mon père plus souvent, et j’imagine parfois que je vais rendre visite à Patrick, cet homme qui vivait avec ma mère, ils se sont séparés, malheureusement ; je le ferai plus tard, lorsque j’aurai vingt ans, une surprise lorsqu’il me verra. Il y a encore eu des histoires au lycée cette semaine, j’ai été convoqué, parce que soit disant j’étais agité, et le CPE m’a parlé, lui il est carré, il m’a expliqué en me respectant et en étant ferme.
– François Richard : Comme moi dans nos échanges. Vous disiez que vous désiriez rendre visite à cet homme qui vivait avec votre mère, et, juste avant, que vous regrettiez de ne pas voir votre père plus souvent. Que s’est-il passé au lycée ?
– A. : Je fais cela souvent, je cherche du regard avec intensité les profs, les femmes surtout, leur regard à elles, elles considèrent alors que je suis insolent ; je pose des questions, je veux des réponses, j’y ai droit, pourquoi serais-je soumis à l’autorité stupide, on peut discuter…
– F. R. : Vous supportez mal d’être trop proche de votre mère dans le petit appartement et là, au contraire, vous vous rapprochez d’une femme, la prof, avec un regard si pénétrant que ça la fait réagir. (Il reste silencieux un bref instant, s’agite un peu).
– A. : (…) Je me fous de tout ça, je préfère sortir avec mon ami Nicolas, on rigole, ma mère pense que c’est un voyou, il fume du shit, ne va pas en cours ; je sais au fond de moi qu’il est malheureux et je voudrais l’aider, à une époque il allait mieux, il avait une psy avec qui il s’entendait bien mais ses parents l’ont obligé à en changer parce que c’était trop cher et il déteste sa nouvelle psy. Il y a toujours des histoires pour l’argent. On a parlé tous les deux, ma mère et moi, et on s’est mis d’accord : je prendrai sur mon argent de poche les dix euros d’augmentation récente du prix des séances ; je suis d’accord, même si je trouve qu’elle ne m’en donne pas assez ; elle était contente, ça rattrapait la sale histoire avec Nicolas, quand on avait vendu des pièces d’or et quand j’avais menti sur mon âge.
– F. R. : Vingt ans, assez devenu homme pour aller rendre visite à Patrick.
– A.: Voilà, c’est ça, j’ai eu peur, on a failli avoir de gros embêtements, en y réfléchissant on s’est conduits comme des gosses. (Silence).
– F. R.  : À quoi pensez-vous ?
– A. : Un élève faisait circuler en classe une image de fellation, le prof la confisque en déclarant “ Vous êtes des gosses ” et un élève lui répond, c’est gonflé, “ Vous connaissez ? ”.
– F. R. : Vous le trouvez courageux de se confronter à un prof homme…
– A. : Ma mère lorsqu’elle a su l’affaire des pièces d’or ne cessait de me dire “ Tu vas devenir un voyou, un voleur ”, pourquoi pas un assassin ! Elle exagère. Mes parents ont parlé entre eux à cette occasion, du coup mon père, le week-end, a discuté avec moi. D’habitude j’ai du mal à lire un livre jusqu’au bout ; ma mère m’a donné Bel-Ami de Maupassant, et bien je l’ai lu d’un trait, mais c’est tout de même un salaud. (Rires). Au cours de théâtre, la prof aime mon jeu et me prend comme associé pour faire répéter le groupe des petits. Je ferai du cinéma, c’est sûr, si je pouvais dès maintenant, en arrêtant les études… Vous connaissez, le film Les enfants du Paradis, il passe au quartier latin, je vais aller le voir.
– F. R. : “ Enfant du paradis ”…
– A. : J’aimerais, mais ce n’est pas ce que l’on dit de moi… Je n’arrive pas à travailler régulièrement, ma mère croit que je vais devenir un gros voyou de banlieue, j’essaye de m’éloigner de Nicolas et cela me chagrine car lui, il compte sur moi. Ses parents, et les miens se sont réunis, ils reprennent les choses en main. Avec le CPE c’est bien, il m’empêche de faire trop de bêtises, mais sait-il qui je suis vraiment, je me demande ; je change sans arrêt, comme un caméléon, moi-même je ne m’y retrouve pas.
– F. R. : Qui sait qui vous êtes vraiment ?
– A. : Ma mère c’est sûr, Nicolas aussi, mon père c’est moins sûr, il flotte, il est trouble à l’intérieur.
– F. R. : Il change sans arrêt, comme un caméléon ?
– A. : Vous voulez dire comme moi ?
– F. R. : Ou vous comme lui…
– A. : Dans le travail scolaire tout à coup je pense à autre chose, j’ai du mal à me concentrer, je deviens très vite excité.
– F. R.: Vous aimeriez contrôler, diminuer cette excitation et ces idées qui vous passent par la tête, mieux penser vos pensées.
– A. : Ça file dans tous les sens et alors j’ai des mauvaises notes, au théâtre ça fonctionne, et ici avec vous j’essaye de mieux “ penser mes pensées ”, oui, c’est ça.
– F. R. : Vous avez réussi à lire Bel-Ami en entier.
– A. : Oui. Je dis souvent à ma mère “ J’aimerais tant avoir déjà vingt ans ”.
– F. R. : … Et aller voir Patrick ? À vingt ans, vivrez-vous encore avec votre mère ?
– A. : Au collège j’étais devenu populaire, je me bagarrais dur lors de rixes entre bandes, j’aimais la grosse bagarre, je tremblais, je transpirais.
– F. R. : L’autre jour vous m’avez parlé de cette fille…
– A. : Oui, en vacances, mais si j’avais une fille je ne la laisserai pas sortir sans surveillance. Je vous avais parlé de cette fille. Il y en a une autre qui fait genre, elle me cherche, elle m’agace, on se dispute. Comment arrêter, ne pas devenir un gros voyou de banlieue comme dit ma mère, je l’aime, je ne voudrais pas que notre relation s’abime, c’est ma mère. La famille de ma mère c’est des personnes bien, équilibrées, pauvres mais très éduquées, et du côté de mon père ils sont issus d’un milieu social élevé… Si j’habitais chez l’homme le plus riche de France…
– F. R. : Un Richard ?
– A. : (Rires). Avez-vous lu tous les livres de votre bibliothèque ? Au cours de théâtre je progresse, j’interprète les textes si bien que la prof me demande de l’aider. »

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Deuxième séance : – A. : « Je voudrais arrêter l’école et m’engager plus dans le théâtre et le cinéma, j’en ai parlé à ma tante qui travaille dans ce milieu et elle m’a dit qu’on pouvait très jeune débuter dans la production en faisant ce qui se présente et ensuite progresser. Je n’ai pas été du tout en cours hier, j’ai été au quartier latin voir Les enfants du Paradis, je me suis tout à fait retrouvé dans les deux personnages pourtant complètement opposés, le gros cynique dragueur assassin, et le poète romantique timide amoureux, oui, dans les deux à la fois… l’action se situe “ Boulevard du Crime ”.
– F. R. : “ Boulevard du Crime ” il y a des théâtres, où l’action est mise en scène sans être forcément agie dans de vrais crimes.
– A. : Oui, c’est formidable. Nicolas fume du shit, castagne, il n’est pas plus débile qu’un “ Blouson doré ”, c’est pas pire que beaucoup d’autres choses.
– F. R. : Votre père…
– A. : Oui lui aussi a une addiction, cela me chagrine, mais c’est une bonne personne, un père qui se soucie de sa famille. J’aimerais qu’il se soucie plus de moi. Il le fait mais j’ai l’impression que c’est essentiellement sous pression de ma mère, qui maintenant veut venir au lycée faire la prévention contre la drogue, contre les bagarres, elle m’imagine “ gros voyou de banlieue ”. (Sourire). Oui, je suis à l’aise, je parle avec tout le monde, je suis ce personnage mais en fait je ne sais pas, caméléon, avec les agités je m’agite et avec les calmes je suis calme, je ne sais pas qui je suis, je dois forger ma personnalité.
– F. R. : Nicolas, votre père, ce trouble intérieur en eux…
– A. : On en parle vous et moi, ici je ne suis pas tout cela, rien de ce que l’on croit de moi. Comme Bel-Ami de Maupassant. J’aimerais vraiment avoir quelques années de plus, c’est long d’attendre, je crains de ne pas y arriver, de tout laisser tomber. Je ne vous ai pas dit ? J’étais inquiet, mon père était malade et ne voulait pas me le dire, il hésitait, j’ai insisté, alors il m’explique qu’il devait être opéré, j’ai cru qu’il avait un cancer et risquait de devenir stérile.
– F. R. : Stérile ?
– A. : Il pleurait en me reprochant de ne pas l’aimer, de ne pas prendre de nouvelles alors que c’est le contraire. Complètement bizarre. Je réfléchis de plus en plus à mes projets de cinéma. Ma tante, elle a voulu, à dix-huit ans, faire un film d’amour. Ah ! Vous pensez entre un garçon et une fille mais elle est homosexuelle et d’ailleurs, c’est bizarre, ma mère est entourée d’homosexuels hommes et femmes, comme si elle voulait éviter de se faire draguer.
– F. R. : Elle n’aime pas se faire draguer ?
– A. : (Gêné). (…) Je ne sais pas… C’est ma mère, vous comprenez.
– F. R. : C’est interdit de la voir comme une femme.
–A. : Voilà mon idée de film. Une prise d’otage en Algérie, filmée en entier de dessous le lit où le gars s’est réfugié, il voit à peine ce qui se passe, jamais en entier, mais il entend tout. Lui, on ne le voit pas du tout. (Je pense ici à une position subjectale où le Moi est négativé). Là, le gars est aidé par ses potes, le chef des terroristes les descend un à un pour qu’ils le dénoncent, et s’aperçoit qu’il y a un absent sur la liste.
– F. R. : Un absent… Comme vous en classe le jour où vous étiez “ Boulevard du Crime ”, enfin, au Paradis.
– A. : (Rires). (…) Entre crime et paradis, c’est mon film, à la fin le gars sort, apitoyé par ses potes qui se font tuer pour lui, il se fait descendre à son tour, la caméra qui est toujours sous le lit le voit tomber, Fin. Comme ce film où la caméra est dans un cercueil avec le téléphone portable dont le niveau de charge diminue inexorablement, le gars va se retrouver totalement isolé, c’est angoissant mais c’est excitant aussi… Il faudrait le réaliser en studio, restituer le désert. Quand je suis rentré à la maison après avoir séché les cours, ma mère a écouté mes projets et m’a dit “ Si c’est sérieux, c’est bien ” mais on a fini par s’agripper, ça chauffait, elle téléphone à mon père devant moi, ils se parlent, qu’est ce qui m’a pris, d’instinct je lui ai fait un énorme bras d’honneur. (Il mime).
– F. R. : D’instinct ?
– A. : Je claque la porte et me retrouve dehors comme un con, piteux, je vais chez Nicolas, ma mère s’en doutait et avait déjà téléphoné à sa mère à lui quand j’y suis arrivé, elle me dit “ Ça ne se fait pas de faire un bras d’honneur à sa mère ”, bien sûr c’est vrai, je suis rentré m’excuser ; pourquoi ai-je agi ainsi ? Peut-être pour montrer de la force, pour être un homme.
– F. R. : Vous avez commencé la séance en évoquant votre père affaibli.
– A. : Pendant les vacances avec Chloé, vous vous souvenez je vous avais parlé d’elle, différente des autres, belle, distinguée, plus adulte. Je ne voudrais pas d’une de ces filles ivres qui dans une soirée sans qu’on les connaisse vous propose de… J’étais exalté, emporté, je lui ai tenu un discours incroyable que j’inventais, comme quoi c’était la première fois que je ressentais un tel sentiment, qu’elle était la meilleure personne du monde, j’ai senti que ça la touchait, elle m’a embrassé, elle a cédé pas décidée, bon, on a été dans une chambre, les préliminaires complets, enfin, c’est surtout moi qui étais actif et elle qui avait du plaisir, elle voulait et ne voulait pas, c’est drôle les filles. Les personnages romantiques des films classiques, ils sont supposés savoir ce qu’ils ont à faire, des étalons, moi j’étais un peu frustré. Le lendemain je lui ai dit “ Écoute, ni toi ni moi on l’a fait, et avec ce que l’on ressent l’un pour l’autre, c’est exceptionnel, je n’ai jamais vécu ça, je crois que c’est le moment, on devrait le faire ” et alors on retourne s’isoler, elle est d’accord, et juste au moment où, j’entends un bruit, la porte qui s’ouvre, on arrête tout, c’était ma mère. Et bien Chloé m’a téléphoné, elle vit en province et me dit qu’elle vient à Paris, elle désire me retrouver. Ma mère voudra-t-elle qu’elle dorme la nuit ? Elle a du pouvoir sur moi, Chloé, car je ne suis pas sûr qu’elle en ait autant envie que moi, pourtant au téléphone sa voix tremblait tandis que je contrôlais la mienne, mais au fond j’avais l’estomac serré et j’ai tourné à toute vitesse dans l’appartement. »

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Troisième séance : Il ne me parle pas de la rencontre avec Chloé dans un premier temps. Je n’apprendrai que sur la fin de la séance qu’il a annulé le rendez-vous, il était malade, ce qui ne l’a pas empêché de jouer dans la représentation théâtrale prévue. « Et d’ailleurs Chloé aurait aimé, certainement, [le] voir sur scène », précisera-t-il. Ce qui apparaît comme une dérobade pourrait s’avérer, d’un autre point de vue, être une façon de trouver un bon refoulement, puisque son jeu théâtral devant ses parents (il s’agissait d’un spectacle public) lui permet de s’identifier au fils dont on peut être fier.
En fait, j’éprouve un sentiment de déception. J’attendais d’Alexandre, sans clairement me l’exprimer, qu’il progresse dans sa conquête d’une position psychique plus adulte. On a bien sûr toujours tort d’avoir des représentations buts, conscientes ou implicites, d’un traitement – mais surtout avec les cas limites qui souffrent précisément d’une carence de buts, recouverte par une problématique œdipienne de surface comme on peut le voir dans la séquence suivante :
– A. : « J’ai donc joué dimanche Le bourgeois gentilhomme et mon père au premier rang avec ma belle-mère et ma demi-sœur avait l’air si content, on pouvait lire sur son visage quelque chose comme “ C’est bien mon fils ”. Ça répare la fois où il avait dit que ma sœur, elle au moins, faisait du piano tandis que moi je n’étais même pas capable d’avoir de bonnes notes ; là il était fier de moi. Après le spectacle il n’arrêtait pas de rire, de me féliciter, il m’a proposé de déjeuner avec lui au restaurant dans la semaine ; ma mère se tenait un peu plus loin, tranquille, exprès, pour que l’on puisse échanger lui et moi… Je me demande, la prof de théâtre, quoi, elle a trente ans ou plus, elle me téléphone à propos des ateliers d’enfants, que veut-elle de moi ?
– F. R. : Et vous d’elle ?
– A. : C’est vrai, j’y ai pensé, être initié par une femme de trente ans, mais ce serait dégueulasse, de tromper Chloé, de ne pas lui dire, il n’y a qu’avec elle que je ressens plus que de l’instinct, en une seule heure à parler avec elle il y a plus qu’en un mois avec les autres ; ce que je vous dis de la prof de théâtre, est-ce que c’est cela qu’on appelle “ fantasme ” ? J’ai envie de connaître des gens intéressants qui savent utiliser les mots pas seulement pour se faire valoir, parce que si c’est ça je préfère la déconnade avec Adrien, même si ça me tire vers le bas, il me fait de la peine.
– F. R. : Vous dîtes souvent cela de votre père.
– A. : Mais ce dimanche il ne me faisait cette fois-là pas de peine, bien au contraire ; ma mère a sorti Sexus de Henry Miller pour que je le lise, c’est rare une mère qui fait ça ; son ami, avec qui je parlais, il fait des choses intéressantes, on dînait tous les trois à la maison, j’étais face à eux deux. Au début je vous présentais cela comme une discussion seulement à deux lui et moi ; j’aimerais qu’un truc intérieur en moi ait lieu et qu’à partir de là tout se transforme. (S’exprime ici, à nouveau me semble-t-il, une souffrance subjectale, un besoin de reprendre l’identification primaire.)
– F. R. : Vous êtes venu me voir dans ce but.
– A. : Que l’on me secoue, que vous me bousculiez, on parlait du caméléon, aujourd’hui je dis cela, mais demain ? Changer de bahut sans arrêt, passer du coq à l’âne quand je parle.
– F. R. : Votre père si fier de vous dimanche, mais vous êtes inquiet, cela va-t-il durer…
– A. : Je suis sûr, oui, qu’il va se passer quelque chose, j’attends cela.
– F. R. : Un truc intérieur disiez-vous.
– A. : Mais aussi, quelque chose dans la relation avec mon père, je ne pense qu’à ça. »

11La séance suivante il arrivera en retard, il avait oublié, s’en est rendu compte, pense d’abord que c’est trop tard, vient quand même. Il fait preuve de moins d’aisance qu’à son habitude, et témoigne du même coup d’affects transférentiels plus nets. Il évite de me regarder en face, il rougit, détourne la tête, « Je ne sais vraiment pas quoi dire aujourd’hui », reste silencieux, dit son malaise dans ce silence et conclut sur un « On dit souvent qu’il n’y a de silence supportable qu’entre de vrais amis ». Il me parle à nouveau de Patrick, il a tenté de demander à sa mère pourquoi elle s’était séparée de lui, puis de son père avec lequel il a été au restaurant : c’était cool, il avait l’air « aux anges ». Je lui demande s’il y a eu des silences avec lui comme avec moi en lui rappelant ce qu’il venait de dire, « On dit souvent qu’il n’y a de silence supportable qu’entre de vrais amis », il rougit à nouveau.

12Nous sommes là sur le versant homosexuel de son œdipe, dans le prolongement du mouvement de conquête de Chloé, du « fantasme » sur la prof de théâtre et de ses confrontations avec sa mère. La confusion d’Alexandre traduit le versant homosexuel de son œdipe ainsi qu’un malaise subjectal à être avec l’autre, en deçà de l’œdipe quoique corollaire de l’œdipe.

13Ce n’est qu’à la séance ultérieure qu’il revient de lui-même sur l’annulation du rendez-vous avec Chloé – ce que je mettrai en relation avec son retard, presque son absence et son trouble, avec moi, lors de la séance précédente. Il reconnaît alors que « lorsque l’on a vraiment envie de quelque chose on essaye de le faire. Lorsque j’ai envie d’une paire de baskets, je fonce dessus ».

14On voit ici une économie libidinale d’objets partiels narcissiques l’emporter sur le mouvement adolescent génital objectal, comme si il lui fallait rester dans l’enfance – parce que l’élan amoureux vers Chloé actualise le conflit œdipien, et, en particulier, le lieu intrapsychique douloureux d’une identification paternelle problématique.

Un an après

15Celle-ci n’est pas inexistante, mais insuffisante – il est un caméléon dit-il de lui-même avec mépris. Il se cache derrière des récits de lui-même trop variables : un jour il cherche à plaire à son groupe d’amis fumeurs de cannabis, le lendemain à ses parents, puis à moi, encore autrement. Dans les séances que je viens de rapporter, j’interviens plus sur le fonctionnement du Moi d’Alexandre dans ses rapports avec le Ça, le Surmoi, le Moi idéal et l’idéal du Moi que sur les émergences de l’inconscient dans le préconscient – ce qui est caractéristique du travail analytique avec les cas limites.

16 Alexandre souffre d’un vide au lieu du Sujet au cœur du Moi, un vide pas complètement vide puisqu’il en parle. Il y a donc un Sujet – il déclare qu’il est une merde, qu’il se déçoit lui-même. Il s’est senti perdu, enfant, lorsque la mésentente des parents est devenue flagrante. Sa mère a fait des efforts ostensibles pour le convaincre qu’elle continuait à bien s’occuper de lui, ce qui ne faisait que démontrer son ambivalence.

17 Le vide subjectal doit être reconnu par l’analyste qui préfèrerait continuer sur le chemin de l’élaboration associative en cours. Alexandre est capable d’intégrer les interprétations, mais il dissimule des affects archaïques parfois pervers. Son self manifeste n’est pas faux, il recouvre néanmoins des vérités gênantes.

18 Un épisode délirant va m’obliger à prendre en considération cette dimension jusqu’alors occultée. Sa mère le soutient moins, me téléphone pour clamer son épuisement à se consacrer sans cesse à son fils, avoue qu’un jour, alors qu’il était tout petit, elle l’avait laissé à la crèche comme on jette quelqu’un dont on veut se débarrasser. Je suis frappé par la concomitance avec la montée, chez Alexandre, du propos haineux de lui-même : « Je suis vide, je suis un caméléon, je déçois tout le monde, j’aime trop jouer la comédie du mec qui frime et se donne un genre racaille alors que je ne suis qu’un bourgeois puceau… J’ai évité tous les rendez-vous avec cette fille dont j’étais amoureux et que je désirais, c’est nul… Je me souviens, j’avais quatorze ans, on déconnait dans les toilettes au collège, une fille m’a entraîné avec un groupe de garçons et nous a sucés les uns après les autres, ça m’a laissé une sale sensation, un truc triste et moche sans vrai plaisir… Et après je me dérobe face à cette fille qui elle, pourtant, me plaît vraiment. »

19 Clivage entre une sexualité pubertaire phallique en processus primaires, très proche de la masturbation, et une sexualité pubertaire plus génitale et objectale. Le vide psychique interne dont se plaint cet adolescent pourrait correspondre à une dysharmonie entre les évolutions respectives du phallique et du génital, sur fond d’une conflictualité œdipienne infantile que l’on peut supposer avoir été problématique. Alexandre se défend contre ses désirs amoureux génitaux et éprouve une sensation de vide au lieu intime où il pourrait s’initier à un plaisir sexuel satisfaisant – je ne manquerai pas de lui interpréter, pour lui procurer matière à penser et ne pas le laisser seul dans les affres de ce qu’il faudrait appeler un « état limite » du sexuel où l’idéal génital s’effondre avant même d’avoir été expérimenté [8]. Lorsqu’il me parle de son sentiment de vide intérieur, il s’agit plus de reconnaître sa difficulté subjective que d’interpréter un contenu inconscient. Cette reconnaissance résulte d’une action de l’objet analyste en un sens symbolisant. Cette modalité de travail exhume des niveaux psychiques primitifs chaotiques, ce qui n’est pas sans risques. Alexandre va basculer dans un épisode subdélirant qui va durer quelques semaines.

20

Il s’inquiète, consulte un addictologue pour savoir si l’on peut trouver dans son sang des traces de sa consommation de cannabis. Il exprime sa crainte que sa mère puisse voir qu’il est puceau – « Je ne vais pas coucher avec ma mère » s’exclame-t-il, plus sur le mode du rejet d’une situation incestuelle destructrice de son intégrité subjective que sur celui de l’horreur hystéro-phobique face à un souhait réel.
« T’as éjac mec », lui glisse à l’oreille une fille séduisante assise sur ses genoux dans le métro, qui éclate de rire et prend les copines présentes comme témoins de l’excitation non maîtrisée, puérile, du garçon. Il plonge dans une honte profonde, regarde son pantalon pour vérifier si c’est vrai, un doute subsiste, il pense qu’il n’a pas éjaculé. Un peu plus tard, en classe, il cache son corps sous de gros pulls, il « sue comme un porc », sa transpiration le trahit. La honte se métamorphose en panique et il faudra le retirer du lycée. Il vérifie son pantalon en permanence. La nuit, il est convaincu qu’on le voit au travers des rideaux tirés, le jour, dans la rue, que tout le monde l’observe – sa mère, très inquiète, l’observe, s’imagine qu’il est en train de devenir schizophrène. Car tout ceci se présente comme une brutale rupture. Alexandre abonde lui-même dans une théorie qu’il partage avec sa mère : il n’a jamais été normal, le cannabis révèle un dysfonctionnement grave, il doit se retirer de la vie scolaire et sociale.
Le point de départ, l’événement avec la fille dans le métro, n’a en fait été reconstruit qu’après-coup. Me défiant de la théorie d’Alexandre et de sa mère sur sa schizophrénie, je m’attache à reconstituer la genèse de cette symptomatologie qui fait trop plaisir à tout le monde, en reprenant patiemment, détail après détail, un fil sexuel qui affleurait dansles mots (Richard, 2015) d’Alexandre :
– A. : « Je transpire comme un gros porc, j’ai toujours l’impression d’être mouillé.
– F. R. : Vous “ mouillez ”.
– A. : Quoi, comme une fille ?
– F. R. : À quoi cela vous fait-il penser ?
Alexandre rapporte ce qu’il s’est passé dans le métro, que j’ignorais jusqu’alors :
– A. : Cette fille dans le métro ? On dit d’elle au lycée qu’elle aurait été violée par son père, elle allume tous les garçons.
– F. R. : Vous vous êtes senti violé dans votre intimité quand elle s’est moquée de vous avec ses copines.
– A. : Ça me fait penser à ma mère qui me faisait “ les gros yeux ” lorsque j’étais petit, elle approchait son visage du mien, j’avais l’impression d’être complètement envahi par elle. (Il imite la mimique de sa mère et tend son visage vers le mien).
– F. R. : Quand cette fille a dit “ T’as éjac mec ”, vous vous êtes retrouvé comme un petit devant sa maman plus forte que lui, de la même façon cette fille vous réduit à un statut d’enfant alors que vous ressentiez un désir d’homme.
– A. : Je me suis toujours dit que je n’avais pas éjaculé, elle l’a dit pour me ridiculiser et moi je suis entré là-dedans, j’ai halluciné une éjaculation qui n’a pas eu lieu ».

21L’interprétation juste de la réalité historique contrecarre la prolifération imaginaire délirante parce qu’elle restitue une vérité plus simple, l’angoisse de castration et l’appréhension d’avancer dans l’initiation amoureuse adolescente. Alexandre va alors mieux, ne délire plus, mais retrouve son style caméléon, désormais coloré d’une nuance de perversion, ce qui me désole autant, quoiqu’autrement, que sa dérive pseudo schizophrénique. C’est en effet avec trop d’aisance qu’il s’empare de l’interprétation que je lui fais de l’incident avec la fille, avec cette façon typique – qu’il a par exemple avec ses enseignants – d’établir un contact intersubjectif très direct qui ne laisse pas d’échappatoire, intruse insidieusement. Il en rajoute, évoque un ami qui couche avec une « couguar » de trente-six ans et qui l’invite à en profiter, revient sur l’épisode du métro pour suggérer qu’il a peut-être eu une hallucination auditive, la fille n’a pas dit « T’as éjac mec », il aurait tout inventé. Il joue le rôle d’Alexandre métamorphosé en psy discutant avec moi de son propre cas, en empruntant les mots d’une psychiatre qu’il a consultée pour un traitement médicamenteux anxiolytique, en me regardant au fond des yeux avec une franchise dont je perçois le caractère séducteur mais aussi la véracité. Un tel mélange de faux et de vrai, me dis-je, ressort d’une dysharmonie entre une évolution narcissique rapide et un développement objectal plus lent. Alexandre pratique l’intersubjectivité sociale avec la facilité désinvolte qui lui fait défaut dans les relations amoureuses, comme si la logique du lien avait doublé celle du sexuel. Le décalage adolescent structurel, surmontable, entre d’un côté un phallicisme s’exprimant en processus primaires et de l’autre le souhait de rencontrer l’objet complémentaire, tend ici à se constituer en clivage.

– A. : « Je me vois dans vingt ans le type resté vivre avec sa grosse mère. (Il balbutie, rougit, baisse les yeux, je l’interroge du regard). (…) Ma mère n’est pas grosse, pourquoi ai-je dit cela ?
– F. R. : Grosse quoi ? (Silence. Gêne à avoir trahi un mouvement transgressif, une jubilation perverse intriquée à une autopunition immédiate : l’image du raté qui vit encore chez maman et ne travaille pas à trente-sept ans).
– A. : Il est tombé bien bas.
– F. R. : Quand on touche le fond on peut s’y appuyer pour remonter à la surface. »
Il reprendra régulièrement cette image. Fait remarquable, son père se manifeste alors, me téléphone pour que nous parlions ensemble de son fils. Alexandre va immédiatement mieux, tel un enfant content face à une bienveillance paternelle banale – d’une façon qui augure des réactions inverses dès lors que le père retournera à son effacement, tandis que la mère m’envahit, très angoissée, au bord de la décompensation, pour me dire sa tentation de tout lâcher, de partir loin, très loin, « là où tout est pur », avec son fils. J’accepte de l’écouter pour préserver une alliance concernant la psychothérapie. Elle me fait subir, lors de ses appels téléphoniques ponctuels, le type d’intrusion qu’elle inflige sans bien s’en rendre compte à Alexandre.

22Alexandre n’est pas « l’Enfant du Paradis » dont il rêvait, du coup il surjoue le bad boy, et participe à des agissements limitrophes de la petite délinquance avec ses amis qu’il dépeint comme des alter ego. La tendance anti-sociale et une nuance de perversion répondent un temps à l’angoissante sensation de vide interne, puis Alexandre cherche une solution dans un projet de vie à l’étranger qu’il envisage comme un nouveau départ, une nouvelle naissance. « Le nouveau départ, ne l’avez-vous pas tenté en venant me parler ? – Oui, avec vous je peux dire des choses impossibles à montrer à d’autres, par exemple tel mensonge concernant le cannabis, ou, mieux encore, une façon de faire semblant de prendre le médicament comme le personnage de Vol au dessus d’un nid de coucou qui le fait passer sous sa langue sans l’avaler ». Il rougit, rit grassement, en une catharsis où la défense perverse se mélange avec l’affect authentique de l’identification primaire.

23Après cet épisode, le clivage cèdera petit à petit dans l’échange avec l’analyste en position de Nebenmensch, de proche qui accompagne juste un peu en avant du moment où il se trouve. Alexandre me parle des rituels de passage de l’enfance à l’âge adulte et énonce son souhait de prendre un nouveau départ, dans le projet, que je l’aide à construire, d’un séjour d’un an à l’étranger.

Bibliographie

Bibliographie

  • cahn r. (1991). Adolescence et folie. Paris : PUF.
  • cahn r. (2006). Origines et destins de la subjectivation. In : F. Richard, S. Wainrib et al. La Subjectivation. Paris : Dunod, pp. 7-18.
  • diatkine r. (1969). L’enfant prépsychotique. La Psychiatrie de l’enfant, 12 : 413-446.
  • freud s. (1921). Psychologie des masses et analyse du Moi. In : OCF. P, T. XVI. Paris : PUF, 1991, pp. 5-83.
  • freud s. (1937). L’analyse avec fin et l’analyse sans fin. In : Résultats, Idées, Problèmes,II. Paris : PUF, 1985.
  • misès r. (1990). Les pathologies limites de l’enfance. Paris : PUF.
  • richard f. (2011). La Rencontre psychanalytique. Paris : Dunod.
  • richard f. (2015). Douleur et poésie dans le sexuel infantile. Bulletin de la Société Psychanalytique de Paris, 2 : 197-204.

Mots-clés éditeurs : Psychose, Inceste, Addiction, Dysharmonie d’évolution, État limite

Mise en ligne 22/01/2016

https://doi.org/10.3917/ado.094.0789

Notes

  • [1]
    Communication à la journée scientifique « Les états limite de l’enfant » organisée par Claire Squires du CRPMS, Université Paris Diderot-Paris 7, le 4 avril 2014, à Paris.
  • [2]
    Misès, 1990, p. 38.
  • [3]
    Ibid.
  • [4]
    Freud, 1921, p. 44.
  • [5]
    Dans mon ouvrage La Rencontre psychanalytique, je propose une conception du travail psychanalytique dans le prolongement de ce propos (Richard, 2011).
  • [6]
    La subjectalité est la condition de toute subjectivation possible, selon R. Cahn (2006).
  • [7]
    « Correction après-coup du refoulement originaire » (Freud, 1937, p. 242).
  • [8]
    Avatar de ce que E. et M. E. Laufer nomment breakdown.
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