Pour des raisons familiales (ma fille a vu son poste au consulat de Hong Kong annulé, remplacé par un stage à la mission française de Genève auprès de l’ONU), j’ai pris rapidement la mesure de la gravité de la situation sanitaire au début de l’année 2020. Le discours du président de la République et mes recherches réalisées sur les deux vagues de la grippe espagnole dans notre commune ont confirmé mes craintes.
Pour la première fois de ma carrière j’étais opposé à la réunion des conseils de classe encore programmés dans mon collège. Il est vrai que l’encadrement des établissements avait encore en tête les paroles du ministre de l’Éducation nationale : « La fermeture générale des écoles n’a pas de sens » (3 mars, sur LCI).
Malgré ces dénégations initiales, le confinement et l’arrêt des cours en classe s’imposaient. Comme tous, j’ai été confronté au risque épidémique et au défi professionnel d’assurer une continuité pédagogique.
Mon expérience professionnelle a montré toute l’importance de proposer aux élèves un cadre rassurant où ils puissent s’engager dans les apprentissages avec la confiance de leur professeur et de leurs camarades.
Les risques importants étaient de « perdre » des élèves, d’imposer une surcharge de travail ou de proposer des activités pédagogiques trop difficiles car l’accompagnement pédagogique du professeur devenait plus distant et moins fréquent. Il était donc nécessaire de proposer un travail limité avec des consignes claires, un travail référencé avec des compétences clairement identifiées pour permettre une compréhension de l’exercice notamment par l’encadrement familial…