La journée du 6 février 1934 trouve un Jean Prévost davantage journaliste qu’écrivain, probablement en train de rédiger les deux articles qu’il donne chaque semaine à Pamphlet et à Notre Temps. Durant plus d’une année (février 1933-mars 1934), Jean Prévost est absorbé à plein temps par sa participation hebdomadaire à ces deux publications. Il les quitte simultanément quelques semaines après les manifestations de février. Avant de se tourner à nouveau vers la littérature. Son élan a été brisé. Le souhait « de lutter contre l’opinion passionnée et inquiète qui brouille toute perspective », et l’ambition d’écrire des articles constructifs viennent de connaître là un brutal et cruel désaveu.
Le suivre, via ses écrits journalistiques dans cette période troublée, puis voir comment il utilise ce matériau dans son roman La Chasse du matin (1937) permet de mesurer l’onde de choc suscitée par ce moment-clé de l’histoire de la France. De voir comment, de commentateur et analyste de faits, il en devient le metteur en scène.
Normalien, Jean Prévost, en 1934, a publié dix-neuf livres depuis ses débuts chez Gallimard en 1925. Eclectique, il ne s’interdit aucun genre ou thème : essayiste avec Plaisirs des sports, biographe avec La Vie de Montaigne, romancier avec Les Frères Bouquinquant, nouvelliste avec Nous marchons sur la mer, mémorialiste de lui-même avec Dixhuitième année, critique littéraire avec Le Chemin de Stendhal. Il participe ou a contribué à des titres influents comme La Nouvelle Revu…