C’est le 1er janvier 1925 que sort le numéro inaugural de la revue bimensuelle « syndicaliste-communiste », puis « syndicaliste révolutionnaire », La Révolution prolétarienne. La création de cette revue se produit à la suite de l’exclusion du P.C.F. des syndicalistes révolutionnaires Pierre Monatte, Alfred Rosmer et Victor Delagarde. Ils sont accusés de trotskysme par deux membres de la direction, Albert Treint et Suzanne Girault, deux militants de la bolchevisation du jeune parti communiste français. Les syndicalistes révolutionnaires refusent de condamner Trotsky et ils considèrent qu’un vrai révolutionnaire, donc un communiste, peut vivre en dehors de l’Internationale Communiste.
Progressivement, les militants exclus ou démissionnaires proches de Monatte quittent tous le P.C.F. entre la fin de l’année 1924 et 1925 pour faire vivre une nouvelle revue syndicaliste. La Révolution prolétarienne s’adresse aux militants syndicalistes bien décidés à s’engager dans une autre voie que celle prônée par le P.C.F. sur le plan politique comme sur le plan syndical. Le nombre d’abonnés oscille entre 1.500 et 2.000 entre 1925 et 1939. Les objectifs de la revue sont multiples : lutter contre le réformisme de la C.G.T. et la déviation communiste de la C.G.T.U. en contribuant à refaire l’unité syndicale française dans une C.G.T. réunifiée et indépendante des partis politiques ; dénoncer le monolithisme des organisations communistes ; enfin, faire du syndicalisme le principal moyen de lutte de la classe ouvrière…