Couverture de ACP_021

Article de revue

Recension

Pages 83 à 84

Notes

  • [1]
    Despland, J.-N. (2006). Editorial. In Psychotherapies, 4/20, 2013, pp. 185-186.
  • [2]
    Stiles, W.B., Barkham, M., Twigg, E., Mellor-Clarks, J., Cooper, M. (2006). Effectiveness of cognitive-behavioural, person-centred and psychodynamic therapies as practices. In UK National Health Service settings ; Psychological Medicine. 36, pp. 555-566.

L’utilisation des études de cas pour l’élaboration de la théorie en psychothérapie, de William B. Stiles

1Cet article montre que la recherche basée sur l’étude de cas permet d’évaluer scientifiquement les théories à un niveau plus proche de la pratique que ne peut le faire la recherche basée sur le test statistique d’hypothèses. Il argumente également que la méthode d’étude de cas permet d’enrichir et de modifier les théories. Considérée comme preuve scientifique tirée de la pratique, elle est particulièrement appropriée pour collecter des preuves sur les théories en psychothérapie et contribuer à leur élaboration. À côté de recherches plus conventionnelles, l’étude de cas et la retranscription de sessions de psychothérapie font partie intégrante de la méthodologie de la recherche scientifique en Approche centrée sur la personne. Plus largement, les cliniciens de divers horizons utilisent les théories pour donner sens à leur pratique. La psychanalyse, tout comme l’Approche centrée sur la personne et la théorie cognitive, fournissent des outils conceptuels aux cliniciens.

2Pour soutenir son propos, l’auteur commente quelques aspects de méthodologie de la recherche. Il constate qu’à côté de recherches randomisées et statistiquement contrôlées qui se concentrent sur quelques hypothèses, les études de cas abordent de façons détaillées de nombreux énoncés théoriques au départ d’une seule observation. Il constate également que, chaque étude de cas étant unique, chaque caractéristique nouvelle ou chaque observation inattendue est distinctive et peut être utilisée pour interroger et constituer la théorie. À l’inverse, dans les études statistiques de test d’hypothèses, chaque caractéristique distinctive est traitée comme un écart par rapport à la théorie et acquiert le statut d’erreur constatée. Le chercheur risque alors de restreindre ses observations et ses conclusions aux thèmes communs de la recherche en passant à côté de la richesse unique, propre à chaque contexte. Enfin, B. Stiles indique que « les études de cas ne sont pas restreintes aux phénomènes suffisamment observés pour permettre des comparaisons statistiques ».

3Dans cet article, à l’argumentation parfois très pointue, l’auteur interroge le processus de création de la théorie et poursuit avec la présentation de deux cas. Il adopte un langage métaphorique pour montrer comment l’analyse systématique de cas éclairés par la théorie peut venir solidement illustrer de multiples points de contact existant entre la pratique et la théorie. S’il s’agit de construire plus finement la théorie au moyen de l’analyse de la méthode scientifique de l’analyse de cas, alors « une des tâches du chercheur est de mener des observations systématiques qui puissent être comparées à la théorie ». De bout en bout, l’auteur démontre que les observations élaborent et étendent la théorie, qu’elles l’imprègnent, et que celle-ci change à son tour pour correspondre aux observations. Au moyen d’études de cas, le renforcement global de la confiance dans la théorie peut se révéler aussi important que dans une étude de test d’hypothèse.

4Cet article a été publié suite à une présentation faite par W. B. Stiles à l’Université de Lausanne en 2012. L’auteur est professeur émérite de la Miami University (Oxford, Ohio). Il a enseigné dans diverses universités aux États-Unis, en Angleterre, en Nouvelle Zélande et en Finlande. Il a été président et éditeur du journal de la Society for Psychotherapy Research et éditeur de la revue Person-Centered and Experiential Psychotherapies.

5Notons enfin l’éditorial de Jean-Nicolas Despland [1], qui inaugure la revue. Il rappelle que la Fédération des Médecins Suisses a jugé bon de ne retenir que trois grandes familles thérapeutiques (psychanalytiques, systémiques et cognitivo-comportementales) et que cela pose problème pour la formation post-graduée des médecins et psychologues. Il rapporte ensuite une étude publiée par le conférencier (Stiles, 2006) [2], portant sur plus de 1300 sujets, qui montre clairement que l’Approche centrée sur la personne a une efficacité comparable aux méthodes psychodynamiques et cognitivo-comportementales.

6Stiles, W. B. (2013)

7L’utilisation des études de cas pour l’élaboration de la théorie en psychothérapie

8Psychothérapies, 33/1, pp. 29-35.


Date de mise en ligne : 08/01/2016.

https://doi.org/10.3917/acp.021.0083

Notes

  • [1]
    Despland, J.-N. (2006). Editorial. In Psychotherapies, 4/20, 2013, pp. 185-186.
  • [2]
    Stiles, W.B., Barkham, M., Twigg, E., Mellor-Clarks, J., Cooper, M. (2006). Effectiveness of cognitive-behavioural, person-centred and psychodynamic therapies as practices. In UK National Health Service settings ; Psychological Medicine. 36, pp. 555-566.
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