Cette recherche a débuté à partir de sources liées au discours sur la gestion des différents types de christianisme qui apparaissent dans le sillage de la Réformation et de la confessionnalisation. Répondre à cette problématique – que ce soit sous la forme d’un plaidoyer en faveur des interactions non-violentes et de la tolérance mutuelle ou d’un impitoyable appel à la restauration de l’idéal de la christianitas – revient bien souvent, d’une manière ou d’une autre, à faire référence aux « Turcs ». Le discours sur les « Turcs » a joué un rôle important dans l’incitation à la confessionnalisation et dans la lutte pour obtenir des droits politiques et religieux. Avec la systématisation et la catégorisation des images utilisées pour décrire « les Turcs », paraissent quelques récits qui remplissent tous une fonction spéciale dans le discours sur la tolérance de différentes dénominations chrétiennes. Il semble d’ailleurs que certains modèles linguistiques, et par conséquent l’appréciation des « Turcs » (et avec eux de l’« Islam » et de l’« Orient » dont ils étaient les représentants) furent significativement impactés par les débats internes au christianisme et dans un moindre degré par les rencontres entre chrétiens et musulmans.