Au plan politique, tous les pays occidentaux se sont engagés dans des réformes importantes portant à la fois sur leurs systèmes scolaires et la formation des enseignants. Bien que présentant des spécificités locales, des mouvements communs se dessinent qui concernent notamment la façon d’assurer, en formation initiale, une alternance efficace entre la formation à l’université et celle sur le terrain, pendant les pratiques d’enseignement ou en accompagnement de celles-ci. Ces politiques se développent à partir des constats que le travail des enseignants devient de plus en plus complexe, est exercé dans des conditions de plus en plus difficiles, et fait l’objet d’exigences de plus en plus grandes de la part des citoyens. L’Union européenne, pour ne citer qu’un exemple, propose de rendre convergentes ces politiques et formule des recommandations aux états (Commission européenne, 2007) basées sur le constat que la qualité de la formation des enseignants est le déterminant le plus nettement relié aux résultats des élèves. Parmi ces recommandations figure celle de faire bénéficier les enseignants « tout au long de leur carrière d’un parrainage et de conseils de la part d’enseignants experts et d’autres professionnels capables d’assurer cette tâche » (p. 14). Bien que ces recommandations trouvent des concrétisations variées dans les politiques locales qui s’efforcent d’articuler les composantes universitaire et pratique de la formation, l’un des points nodaux de cette articulation consiste en la mise en œuvre d’une situation de tutorat efficace…