S’intéresser à l’identité professionnelle, c’est prendre en compte à la fois l’histoire sociale, le parcours scolaire, la trajectoire de formation, mais aussi l’éthos du groupe professionnel, le poids des valeurs personnelles sur la conception du métier, les interactions sociales et les pratiques professionnelles (Peyronie, 1998).
Cet ensemble d’éléments reste à démêler lorsque l’on veut comprendre les processus identitaires liés à l’entrée dans le métier d’enseignant (Perez-Roux, 2008b) et, plus spécifiquement, les transitions identitaires (Balleux, 2006) pour des individus plus âgés, ayant déjà une expérience professionnelle dans un autre domaine et entrant dans le monde enseignant.
Dans notre étude, la transition est au cœur d’enjeux sociaux, culturels, professionnels, relationnels marqués par la résolution d’une tension entre l’exercice d’un premier métier et l’entrée volontaire dans un second métier : « les périodes de transition peuvent être développementales lorsque certaines constructions de significations sont possibles, étant elles-mêmes profondément liées à la possibilité de réélaborations identitaires et d’apprentissages » (Perret-Clermont et Zittoun, 2002, p. 15).
L’étude que nous présentons aborde donc les dynamiques identitaires (Dubar, 2000 ; Kaddouri, 2000) des futurs Professeurs de Lycée Professionnel (PLP) en conduite routière (CR) eux-mêmes anciens conducteurs routiers, durant leur année de formation initiale. Elle croise deux éclairages : celui d’un chercheur en sciences de l’éducation et celui d’un artiste (photographe…