Les auteurs anglo-saxons utilisent volontiers une métaphore agraire pour expliquer ce qu’ils appellent l’« effet établissement ». Les pommes qui poussent sur un même pommier se ressemblent davantage que celles produites par deux pommiers différents du même verger ; et les pommes d’un même verger se ressemblent davantage que celles de deux vergers différents. De la même manière, les élèves fréquentant une même classe se ressemblent davantage que ceux qui fréquentent des classes différentes, et les élèves d’une même école sont plus « ressemblants » que les élèves d’écoles différentes.
Supposons que, dans un échantillon représentatif d’établissements du pays, les élèves de troisième aient été évalués en mathématiques à l’aide d’un test standardisé. Si l’ensemble des élèves obtenait la même note à ce test, cela signifierait que la population évaluée est parfaitement homogène et qu’aucune disparité de performances n’y est observée. Plus la dispersion des notes est large autour de la moyenne, plus les différences de performances scolaires sont accusées. La somme de tous les écarts entre les notes individuelles des élèves et la moyenne générale (élevés au carré pour éviter que les différences positives et négatives ne s’annulent) est ce qu’on appelle la variance du score au test, c’est-à-dire une mesure de l’inégalité totale entre élèves que le test permet de mettre en évidence.
On peut y distinguer plusieurs composantes : la variance entre établissements (somme des écarts entre le score moyen de l’établissement fréquenté par chaque élève et la moyenne générale), la variance entre classes dans les établissements (somme des écarts entre le score moyen de la classe fréquentée par chaque élève et le score moyen de son école) et la variance entre élèves dans les classes (somme des écarts entre la note de chaque élève et le score de sa classe)…