Un sujet psychotique vient-il en analyse aujourd’hui ? À quelles conditions la « cure par la parole » peut-elle apporter quelque soulagement, voire une amélioration à ce type de patients ?
Lorsque la psychose est seulement latente, lorsque l’effondrement psychique n’a pas eu lieu, un psychotique ressemble tout à fait à un névrosé. Pourtant sa structure est différente et la possibilité d’un délire, d’un passage à l’acte existe toujours. Ainsi un trouble psychotique peut être présent en sourdine, intégré à une pensée apparemment claire. Sa logique est pourtant fausse, elle peut bifurquer, dans des conditions propices, vers des incohérences plus ou moins flagrantes, plus ou moins visibles. C’est dans ces situations compliquées que la belle psychiatrie classique, celle qui se tient loin des normes simplistes des différents dsm aujourd’hui à la mode, peut nous être utile. La finesse d’observation de différentes psychopathologies qu’elle propose ainsi que les connaissances cliniques du praticien et l’expérience des institutions psychiatriques paraissent nécessaires pour pouvoir mener une analyse avec une personne qui se situe du côté de la psychose.
Freud, avec le cas Schreber fondamental pour la psychanalyse, Lacan, avec son travail sur la paranoïa, ont tous les deux porté un réel intérêt à la psychose. Face aux difficultés de cette structure, ils invitent les analystes non à un désistement mais à une grande prudence. Freud, tout au long de sa vie, examine et étudie les différents ressorts de la problématique paternelle, principal écueil pour un psychotique…