Comment se déroulait l’entrée dans la vie d’un enfant à l’époque romaine ? Un examen des sources littéraires, iconographiques et archéologiques remet en question les idées reçues sur le prétendu désintérêt des Anciens envers le nouveau-né et le nourrisson. Dès la naissance, la survie et le bien-être du tout-petit font l’objet de soins spécifiques dont la valeur fortement symbolique met en jeu une représentation du corps du nouveau-né, avec des compétences et des besoins qui lui sont propres.
La surévaluation de l’impact de la mortalité infantile sur l’attachement parental dans l’Antiquité a longtemps biaisé la démarche des historiens, influencés par le discours de sources émanant d’une élite, en principe masculine, qui n’accordait que peu ou pas du tout d’importance à la perte d’un jeune enfant.
D’autres textes littéraires, pourtant, livrent un regard différent sur le nouveau-né. Parmi les auteurs médicaux qui accordent une place importante aux soins du tout-petit, nous trouvons le traité des Maladies des femmes, rédigé par Soranos d’Ephèse au début du IIe siècle après J.-C. Cet ouvrage destiné à l’instruction des sages-femmes, et probablement aussi des médecins et d’un public plus large, présente la somme des connaissances de son temps sur la gynécologie et l’obstétrique, ainsi que sur les premiers jours de la vie du nourrisson.
Ces textes, alliés aux documents archéologiques et iconographiques, nous permettent de découvrir l’importance d’acteurs longtemps oubliés par l’histoire officielle…